Citrullus colocynthis

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Coloquinte, Coloquinte officinale

Citrullus colocynthis, la Coloquinte officinale ou coloquinte vraie, est une espèce de plante à fleurs de la famille des Cucurbitacées, sous-famille des Cucurbitoideae, tribu des Benincaseae, sous-tribu des Benincasinae. C'est une plante herbacée vivace cultivée dans le bassin méditerranéen et dans les pays tropicaux comme plante médicinale pour la pulpe de ses fruits, qui est amère et toxique et parfois pour ses graines huileuses comestibles.

Dénominations[modifier | modifier le code]

  • Nom scientifique valide : Citrullus colocynthis (L.) Schrad., 1838[1]
  • Noms vulgaires (vulgarisation scientifique) recommandés ou typiques en français : Coloquinte[2],[3],[4] ou Coloquinte officinale[5],[2]
  • Autres noms vulgaires ou noms vernaculaires (langage courant) pouvant désigner éventuellement d'autres espèces : chicotin[2], citrelle[2], concombre amère[3]. de : Koloquinte, en : colocynth, bitter-apple, es : coloquíntida.

Coloquinte désigne aussi en français de nombreuses courges, ou autres cucurbitacées ornementales. Il existe aussi une certaine confusion entre cette espèce et la pastèque, dont les graines sont utilisées de la même façon et qui portait autrefois le nom scientifique de Colocynthis citrullus.

Description[modifier | modifier le code]

C'est une plante rampante herbacée, vivace, à tiges anguleuses et rudes.

Les feuilles, alternes, longues de 5 à 10 cm, ont un limbe découpé en 5 à 7 lobes séparés par des sinus larges, le lobe central est parfois ovale.

Les fleurs monoïques, solitaires, apparaissent l'été à l'aisselle des feuilles. La corolle de couleur jaune comporte cinq lobes.

Le fruit sphérique de 5 à 10 cm de diamètre (de la taille d'une petite orange), ressemblant à une petite pastèque, de couleur verte panaché de jaune clair, devient complètement jaune à maturité. La chair légère, spongieuse, de couleur jaune orangé, est très amère et toxique. Les nombreuses graines ovoïdes et aplaties, de couleur variant de l'orange au brun noirâtre, sont comestibles.

Les substances donnant la saveur amère sont la colocynthine et la colocynthétine.

Origine et distribution[modifier | modifier le code]

La coloquinte est une plante que l'on trouve dans l'Ancien Monde. Cette espèce serait originaire des régions désertiques sablonneuses d'Afrique. Les graines les plus anciennes (VIe millénaire avant notre ère) ont été trouvées en Israël[6] à Nahal Hemar (en). Elle aurait été cultivée déjà à l'époque des Assyriens. Répandue par la culture, notamment en Afrique du Nord et en Inde.

Cette plante est citée sous le nom de Coloquintida dans le capitulaire De Villis parmi les plantes recommandées pour les jardins du royaume. Selon la Bible, des sculptures de coloquintes ornaient le Temple de Salomon à Jérusalem[7].

Utilisation[modifier | modifier le code]

La pulpe séchée du fruit récolté avant complète maturité est un laxatif violent. Très amère, elle est inconsommable sauf comme purgatif. Elle est utilisée aussi comme antirhumatismal, anthelminthique, et comme remède contre les infections de la peau.

Les graines, comestibles, contiennent 30 à 40 % d’une huile jaune clair, qui renferme un alcaloïde, un glucoside et une saponine. Elles montrent un effet insulino-stimulant[8]. Ces graines torréfiées, riches en lipides et en protéines, ont un goût de noix et sont consommées entières dans certains pays d'Afrique.

Les racines ont des propriétés purgatives et sont utilisées contre la jaunisse, les rhumatismes et les maladies urinaires.

Références[modifier | modifier le code]

  1. MNHN & OFB [Ed]. 2003-présent. Inventaire national du patrimoine naturel (INPN), Site web : https://inpn.mnhn.fr, consulté le 13 février 2016
  2. a b c et d Meyer C., ed. sc., 2015, Dictionnaire des Sciences Animales. [lire en ligne]. Montpellier, France, Cirad. [12/05/2015].
  3. a et b Nom en français d’après Termium plus, la banque de données terminologiques et linguistiques du gouvernement du Canada
  4. Informations lexicographiques et étymologiques de « coloquinte » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
  5. Nom en français d'après la fiche de cette espèce dans Brouillet et al. 2010+. VASCAN (Base de données des plantes vasculaires du Canada) de Canadensys.
  6. Philippe Marinval, « Les cucurbitacées antiques », Archéologia,‎ , p. 23-29
  7. Premier livre des Rois 6, 18
  8. R. Nmila, H. Rchid, R. Gross, M. Manteghetti, G. Ribes, P. Petit, M. Tijane et Y. Sauvaire, « Mise en évidence d'un effet insulino-stimulant de fractions de graines de coloquinte (Citrullus colocynthis L. Schrader) », Biologie et Santé, vol. 2, no 2,‎ (lire en ligne).

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Ali Mubarak Althawadi, The leaf energy balance of a desert plant, Citrullus colocynthis (L.) Schrad., with special reference to water economy, Univesity of Edinburgh, 1985 (thèse)
  • (fr) Christophe Bernard, De l'usage du ricin, de la bryone et de la coloquinte dans la pharmacopée pharaonique : contribution à l'étude des textes médicaux égyptiens, Université Claude Bernard, Lyon, 2002, 2 vol., 227 p. (thèse d'exercice de Pharmacie)
  • (fr) Philippe Burte, La coloquinte, poison antique ou drogue végétale d'avenir ?, Université Lyon 1, 2000 (thèse d'exercice de Pharmacie)
  • (fr) Bernard Durruty, Utilisation de colocynthis [coloquinte] en thérapeutique homéopathique, Université Bordeaux 2, 1991, 103 p. (thèse de Médecine générale)
  • (fr) Pierre Nicolas Eugene Fournier, Le livre des plantes médicinales et vénéneuses de France : 1 500 espèces par le texte et par l'image d'après l'ensemble de nos connaissances actuelles, tome 1, Abricot à coloquinte, Paul Lechevalier, Paris, 1947, 447 p.
  • (fr) L. Musso, « Traitement de la gale du dromadaire par le goudron de coloquinte », in Bulletin de la Société de pathologie exotique, t. XIII, janv. 1920

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Liens externes[modifier | modifier le code]