Cinéma tadjik

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L'expression de cinéma tadjik recouvre l'ensemble des activités de production et réalisation au Tadjikistan, d'abord comme composante du cinéma russe et soviétique puis de façon indépendante à partir de 1991. La production tadjike des années qui précèdent l'indépendance peut être distinguée de la production russe par la langue de tournage des films concernés (principalement tadjik), par la thématique nationale ou par la nationalité de leurs réalisateurs et acteurs.

Histoire du cinéma tadjik[modifier | modifier le code]

La société de production Tajikfilm est fondée en 1932 et c'est au début des années 1930 que sont réalisés les premiers films tadjiks[réf. nécessaire], par exemple Quand meurent les émirs de Lidia Petchorina en 1932. En 1934, sort le premier film réalisé un réalisateur tadjik, L’Émigrant, de Kamil Yarmatov.

Mais la première filmographie significative (18 films) est celle de Bension Kimyagarov, avec Dokhounda (1956), Roustam et Soukhrab (1971), d'après l'œuvre épique de Abu'l-Qāsem Ferdousi, ou son dernier film Un homme change de peau, réalisé en 1978, un an avant sa mort. Parmi les cinéastes de la même génération, on peut relever les noms de Vladimir Motyl (Les Enfants du Pamir, 1963), Moukadas Makhmoudov, Takhir Sabirov (La Légende de l'amour, 1963), Anvar Touraev ou Souvat Khamidov.

La fin du XXe siècle voit s'affirmer de nouveaux talents, tels que Davlat Khoudonazarov (La Berceuse, 1966 ; Les Murmures d'un ruisseau dans la neige qui fond, 1982), Bako Sadykov (La Tornade, 1989) ou encore Bakhtiar Khudojnazarov (Bratan, le frère, 1991 ; Luna Papa, 1999 ; Le Costume, 2003).

Au Tadjikistan, Mohsen Makhmalbaf, le réalisateur iranien internationalement reconnu, a joué le même rôle que celui qu'il a joué dans la reconstruction du cinéma de l'Afghanistan d'après les Talibans.

En 2003, la Semaine du film d'Iran s'est tenue à Douchanbé, capitale du Tadjikistan. Plusieurs films iraniens, dont Mes yeux pour vous, Le Dernier souper, La Fiancée, Avicenne et Passion furent projetés au Cinéma Vatan à Douchanbé.

En 2006, un film tadjik Pour aller au ciel, il faut mourir (Bihisht faqat baroi murdagon) a été présenté en sélection officielle au 59e Festival de Cannes, dans le cadre de la section "Un certain regard". Son réalisateur, Djamshed Usmonov, s'était déjà fait connaître en France avec Le Vol de l'abeille (coréalisé par Min Byung-Hun) et surtout avec L'Ange de l'épaule droite, également sélectionné à Cannes dès 2002.

Le Festival du film Didar, le premier festival du Film au Tadjikistan, s'est tenu pour la première fois en 2004. En 2008, le film Oumedi okhirine avec Takhmina Radjabova y est primé, ce qui a permis à l'actrice d'être repété par le cinéaste Asad Sikandar et de jouer dans le film afghan Madrasa (en)[1].

Cinéastes actifs avant 1980[modifier | modifier le code]

  • Marat Aripov (1935-) : Nisso (1965), Le mystère de la tribu (1972, Le secret des ancêtres)
  • Suvat Hamidov (1939-) : La rencontre près de la vieille mosquée (1969), Le mystère du col oublié (1973)
  • Margarita Kasymova (1938-) : L'été 43 (1967), Djoura Sarkor (1968), Il y avait une fois en première classe (1977)
  • Bension Kimjagarov (1920-1979) : Dokhunda (1966), ...
  • Mukadas Mahmudov (1926-) : Petites histoires sur les enfants qui... (1961), La 1002e nuit (1972), Le piano blanc (1968), Cinq sur un sentier (1973), Le cuisinier et la cantatrice (1978)
  • Abdusalom Rahimov (1917-) : Zoumrad (1961), Douze heures d'une vie (1963), Le feu sous la cendre (1967), L'étoile dans la nuit (1972), Brèves rencontres au cours de la Grande Guerre (1975)
  • Tahir Sabirov (1929-) : Il est temps que notre fils se marie (1959), ...
  • Anbar Turaev (1934-) : La Troisième Fille (1970), Le Premier Amour de Nasreddine (1977)

Mais aussi :

  • Garnik Arazjan (1936-) : La route blanche (1974)
  • Marat Aripov (1935-) : Le lieu de naissance (1968)
  • Amo Bek-Nazarov (1892-1965) : Le prince enchanté (1959)
  • Tatjana Berezanceva (1912-) : Leïli et Medjnoun (1960)
  • Aleksandr Davidson (1912-) : Zoumrad (1961)
  • Nikolaj Dostal (1909-1959) : Le jardin (1939)
  • Latif Fajziev (1929-) : Le soleil se lève sur le Gange (1975)
  • Ali Hamraev (1937-) : Aimer ne pas aimer (1963)
  • Daniil Hrabrovickij (1923-1980) : L'appel (1966)
  • Kamil Yarmatov (1903-1978) : L'émigrant (1934)
  • Nikolaj Litus (1925-) : Mon ami Navruzov (1957)
  • Klimentij Minc (1908-) : Concert cinématographique tadjik (1943)
  • Vladimir Motyl (1927-2010) : Les Enfants du Pamir (1963)
  • Lidja Pecorina (1905-) : Quand meurent les émirs (1932)
  • Rafail Perelstejn (1909-) : L'homme change de peau (1959)
  • Vasilij Pronin (1905-1966) : Le fils du Tadjikistan (1942)
  • Dimitrij Vasilev (1900-) : Le Dieu vivant (1934)
  • Mihail Verner (1881-1941) : Le Dieu vivant (1941)

Références[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Aruna Vasudev, Latika Padgaonkar et Rashmi Doraiswamy (sous la direction de), Being & Becoming : The Cinemas of Asia, New Delhi, Macmillan, 2002, 580 p. (chapitres 2 et 3 : « Central Asia: Tajikistan: landmarks of Tajik cinema » par Ato Akhrorov ; « Tajikistan: turmoil takes its toll » par Rashmi Doraiswamy) (ISBN 0333-93820-8).
  • (fr) Jean Radvanyi et Jean-Loup Passek (sous la direction de), Le Cinéma d'Asie centrale soviétique, Coll. Cinéma/Pluriel, 1991, 192 p. (chapitre : « Le cinéma tadjik, cinéma du Toit du monde » par Ato Akhrorov) (ISBN 2-85850-567-5)
  • (en) Michael Rouland, Gulnara Abikeyeva et Birgit Beumers, Cinema in Central Asia : Rewriting Cultural Histories, I.B. Tauris, coll. « KINO: The Russian Cinema Series », , 272 p. (ISBN 978-1-84511-901-0, lire en ligne)
  • (en) Sharofat Arabova, « Tajik cinema after disintegration of USSR: Identity search, trends and perspectives », sur eurasianaffairs.net, (consulté le )

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]