Charlotte de La Trémoille

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
(Redirigé depuis Charlotte de la Trémoille)
Charlotte de La Trémoille
Fonction
Roi de Mann
-
Dorothea Helena van den Kerckhove (d)
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Church of St Peter and St Paul, Ormskirk (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Domicile
Activité
Père
Mère
Fratrie
Conjoint
James Ier Stanley (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Charles Ier Stanley
Lady Henrietta Maria Stanley (d)
Lady Amelia Stanley (d)
William Stanley (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Autres informations
Conflits
Première révolution anglaise
Siège de Lathom House (en)Voir et modifier les données sur Wikidata

Charlotte Stanley, comtesse de Derby (1599-1664), née Charlotte de La Trémoille est la fille de Claude de La Trémoille, duc de Thouars et pair de France, et de Charlotte-Brabantine d'Orange-Nassau, et l'épouse du 7e comte de Derby, James Stanley, seigneur de l'île de Man.

Elle est célèbre pour sa défense acharnée de Lathom House durant la Première révolution anglaise[1]. Elle joua également un rôle essentiel dans la capitulation de l'île de Man devant le Parlement de Londres en octobre 1651, rôle que les Mannois lui reprochèrent vivement au point de l'obliger à fuir l'île, en proie à une insurrection menée par le leader patriote Illiam Dhone.

Elle meurt à Ormskirk, le .

Famille[modifier | modifier le code]

Charlotte de La Trémoille en 1626 par Michiel Jansz. van Mierevelt, Blickling Hall.

Charlotte, née au château de Thouars, dans le Poitou, est la fille du duc Claude de La Trémoille et de Charlotte-Brabantine d'Orange-Nassau. Ses grands-parents maternels sont Guillaume Ier, prince d'Orange, et Charlotte de Montpensier. Elle a un frère aîné, le duc Henri Ier de La Trémoille. Elle est élevée dans le protestantisme.

Le 26 juin 1626, elle épouse l'aristocrate anglais James Stanley, 7e comte de Derby, et est naturalisée anglaise par un Acte du Parlement en février 1629[2]. Le couple, très uni, vit en retrait de la cour et des conflits entre le roi et le Parlement.

Son mari était un commandant des troupes royalistes durant la Première révolution anglaise, fait prisonnier à Nantwich en 1651 et décapité à Bolton la même année.

Première révolution anglaise[modifier | modifier le code]

Charlotte de La Trémoille et Amélie de Solms-Braunfels en Cérès et Diane, 1633, Gerrit van Honthorst, Palais Het Loo.

Lady Derby est célèbre pour sa défense de Lathom House, assiégée par les troupes parlementaires en 1644. En l'absence de son époux, elle est seule responsable de la dernière place forte royaliste du Lancashire. Immédiatement après la chute de Warrington, le Parlement lui ordonna de reconnaître son autorité et de livrer sa maison, mais elle refusa en expliquant que cela déshonorerait son mari. Elle proposa de se limiter à défendre sa maison et cela différa pour un temps toute attaque contre ses positions[3]. En février 1644, Latham House est assiégée par les forces de Sir Thomas Fairfax. Lady Derby avait en prévision fortifié le château et formé une milice de tireurs d'élite expérimentés. Elle refusa vivement toutes les offres de capitulation. Le 27 mai 1644, le prince Rupert du Rhin arriva à son secours avec les forces royalistes et le siège fut brisé. Lady Derby et sa suite sont alors évacués vers l'île de Man. Sa défense de Lathom House est célébrée dans un poème de Letitia Elizabeth Landon.

L’Île de Man[modifier | modifier le code]

Charlotte de La Trémoille en 1657 par Peter Lely, National Portrait Gallery.

Son époux était aussi le seigneur de Man. Les tentatives de Lady Derby de troquer l'île en échange de la libération de son mari provoquèrent une révolte anti-anglaise menée par Illiam Dhone.

Lady Derby tenait Man, mais la destruction totale de l'armée royale à Worcester, la fuite du prince Charles en France et l’exécution de son mari la laissèrent sans recours. Elle finit par se soumettre avec réticence mais garda pour elle, dit David Hume[4], "la gloire d'être la dernière personne des trois royaume, et de tous les dominions, à s'être soumise aux rebelles victorieux"[5].

Mariage et descendance[modifier | modifier le code]

Portrait de James, septième comte de Derby, et sa famille
par Antoine van Dyck, 1632-1641, Frick Collection, New York.

Charlotte de La Trémoille et James Stanley eurent quatre filles et six garçons, dont sept atteignirent l'âge adulte[6] :

  • Charles Stanley (19 janv. 1628 - 21 déc. 1672), 8e comte de Derby.
  • Charlotte Stanley (1628-1629)
  • Henriette Marie Stanley (17 nov. 1630 - 27 déc. 1685), épouse de William Wentworth, 2e comte de Strafford.
  • Catherine Stanley (1631-1679), épouse de Henry Pierrepont, 1er marquis de Dorchester.
  • Amelia Ann Sophia Stanley (1633 - 22 février 1702), épouse de John Murray, 1er marquis d'Atholl.
  • Henry-Frederick Stanley (1634-1638)
  • James Stanley (1636-1638)
  • Edward Stanley (7 janvier 1639 - octobre 1664), mort célibataire.
  • William Stanley (18 octobre 1640 - 25 octobre 1670), membre du Parlement de 1660 à 1670, mort célibataire.
  • John Stanley (4 novembre 1641 - 10 septembre 1719) épouse une roturière, Alice Biddle.

Les deux fils de Charles, William, 9e comte (1655-1702), et James, le 10e (1664-1736), moururent tous deux sans postérité masculine, par conséquent, les titres et domaines de la famille passèrent à leur cousin Sir Edward Stanley (1689-1776), c'est de lui que descendent tous les comtes de Derby suivants.

Ascendance[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Amazons to Fighter Pilots - A Biographical Dictionary of Military Women, Pennington Reina, Greenwood Press, 2003
  2. « House of Commons Journal Volume 1: 04 February 1629 Page 926 Journal of the House of Commons: Volume 1, 1547-1629. Originally published by His Majesty's Stationery Office, London, 1802. », sur British History Online (consulté le )
  3. P. Draper "The House of Stanley" 1864 pp 100/101
  4. Lodge, 1842, p137
  5. Hume 1822, p. 78.
  6. Portraits of Illustrious Personages of Great Britain, Edmund Lodge, Harding and Lepard, 1835.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Peter Draper, 1864, The House of Stanley; Including the Sieges of Lathom Hous, with Notices of Relative and Co-temporary Incidents &c, T. Hutton (http://www.isle-of-man.com/manxnotebook/fulltext/hs1864/p242.htm)
  • David Hume, 1822, The History of England: From the Invasion of Julius Cæsar to the Revolution in 1688, volume 4, E. Parker pages 78, 489–490
  • Edmund Lodge, 1842, The Genealogy of the Existing British Peerage: With Sketches of the Family Histories of the Nobility, 8e édition, Saunders, pages 137
  • Reina Pennington, Amazons to Fighter Pilots : A Biographical Dictionary of Military Women, Westport, Connecticut, Greenwood Press, (ISBN 0-313-32708-4)
  • Sonja Kmec, 2010, Across the Channel, Noblewomen in Seventeenth-Century France and England, Kliomedia
  • Barry Coward, James Stanley, seventh earl of Derby (1607–1651)
  • Arthur W. Moore: A history of the Isle of Man, Band 2. Douglas, Isle of Man 1992, (ISBN 0-901106-33-X)
  • George R. Smith, Margaret Toynbee: Leaders of the Civil Wars. 1642–1648. Roundwood Press, Kineton 1977, (ISBN 0-900093-56-0).