Chantier de démolition navale de Chittagong

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Chantier de démolition navale de Chittagong
Des navires partiellement démolis au chantier de Chittagong en 2008.
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Chantier de démolition de navires (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Le chantier de démolition navale de Chittagong (en anglais : Chittagong Ship Breaking Yard) est un chantier de démolition navale géant situé à Faujdarhat (en) au Bangladesh[1]. Il emploie près de 200 000 personnes et fournit à peu près la moitié de l'acier du pays[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

Des ouvriers à Chittagong en 2008. Ils ne portent ni casque de protection ni chaussures de sécurité.

En 1960, après un grand cyclone, le navire grec M D Alpine s'est retrouvé échoué sur la plage de Sitakunda, près de Chittagong. Il n'a pas pu être remis à flot et est resté plusieurs années sur place. En 1965, Chittagong Steel House a acheté la navire pour le démanteler. Cette opération a pris des années, mais elle a donné naissance à l'industrie de démolition navale au Bangladesh.

Durant la Guerre de libération du Bangladesh (1971), le navire pakistanais Al Abbas a été endommagé par des bombes. Il a été récupéré par une équipe soviétique qui travaillait au port de Chittagong et conduit sur la côte à Faujdarhat (en). Une entreprise locale, Karnafully Metal Works Ltd l'a acheté pour le démolir en 1974 : elle est la première du pays à s'être lancée dans la démolition navale internationale[3].

Cette industrie a crû régulièrement dans les années 1980 : au milieu des années 1990, le Bangladesh était le deuxième du monde en tonnage recyclé. En 2008, il y avait 26 chantiers actifs et en 2009, 40[4]. De 2004 à 2008, la région a été le plus grand chantier de démolition navale au monde. En 2012, elle était cependant retombée de la moitié du marché mondial à un cinquième[2].

À un moment cette activité constituait une attraction touristique, mais les étrangers ne sont plus les bienvenus, du fait de ses conditions de sécurité déplorables[5]. Un groupe de surveillance local affirme qu'un ouvrier y meurt chaque semaine en moyenne[6].

Les ouvriers n'ont ni équipement de sécurité ni de sécurité financière[7]. En 2014, l'armateur Hapag-Lloyd a imité la décision de Maersk de cesser d'utiliser le chantier pour démanteler ses vieux navires, malgré les prix plus élevé ailleurs[8].

Une scène du film de super-héros Avengers : L'Ère d'Ultron (2015) a été filmée dans les chantiers de Chittagong[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Chittagong Ship Breaking Yard, Bangladesh » [archive du ], sur Scrapshipbreaking.com
  2. a et b (en) « Ship breaking in Bangladesh: Hard to break up », The Economist,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. (en) « Overview of Ship breaking in Bangladesh », Young Power in Social Action (consulté le )
  4. (en) Maria Sarraf, Frank Steur-Lauridsen, Milen Dyoulgerov, Robin Bloch, Susan Wingfield et Roy Watkinson, « Ship Breaking and Recycling Industry in Bangladesh and Pakistan », World Bank (consulté le ), p. 30
  5. (en) Peter Gwin, « The Ship-Breakers », National Geographic,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. (en) John Vidal, « Bangladeshi workers risk lives in shipbreaking yards », The Guardian,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. (en) « Workers in Shipbreaking Industries: A Base Line Survey of Chittagong (Bangladesh) », Young Power in Social Action, (ISBN 984-32-2024-2), p. 15
  8. (en) Stephen Evans, « How do you safely break up an 'old lady'? », BBC News,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. (en) Cameron Conaway, « The State of Our World in a 1-Second Clip », Huffington Post,‎ (lire en ligne, consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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