Carte Navigo

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Modèle:Infobox Titre de transport

Une carte Navigo, anciennement passe Navigo est une carte à puce sans contact, utilisant la technologie dite de communication en champ proche qui a succédé à la Radio-identification, afin de servir de support pour certains forfaits d'abonnement utilisables dans les transports en Île-de-France sur les réseaux RATP, SNCF, Optile, Vélib' Métropole, Véligo et anciennement Autolib' (Paris). Sa mise en œuvre est supervisée par Île-de-France Mobilités, propriétaire de la marque. Elle a remplacé le précédent dispositif de la carte Orange.

Le support est dénommé « Carte Navigo » depuis 2014[réf. nécessaire].

Histoire

Le projet

Navigo est destiné à remplacer progressivement les tickets des différents abonnements franciliens (ci-dessus : un coupon de Carte Orange).

Le passe-partout Navigo, appelé passe par apocope familière, est né en 1994 d'un partenariat entre la RATP, la SNCF (Transilien) et le groupe Innovatron (propriété de Roland Moreno, connu pour être le père de la carte à puce). La recherche du nom a été confiée à la société Bessis[1] fondée par Pierre Bessis, responsable de la création et des tests du nom. Navigo est basé sur un jeu de mot entre navigation et go, évoquant l'univers maritime et le dynamisme[2]. Le développement de ce nouveau badge a donné lieu au dépôt de plusieurs brevets dans le domaine de la technologie « sans contact ».

Par la suite, la RATP et la SNCF ont poursuivi le développement de ce badge. La société Innovatron, quant à elle, commercialise à l'intention des sociétés intéressées les licences d'utilisation de la technologie « sans contact » développée pour Navigo.

Le but, pour la RATP, était de se débarrasser des péages magnétiques devenus une source de coûts récurrents.

La mise en place

Un des prototypes du badge Navigo, lors de son développement par la société Innovatron. La source d'énergie, non encore intégrée dans la carte, se trouve dans les piles du badge.

Les premiers usagers à avoir bénéficié d'une carte Navigo furent les porteurs de la Carte Intégrale à partir de 2001. Ils ont été suivis par les étudiants disposant de la carte Imagine'R en 2002, puis en 2003 par les abonnés Imagine'R scolaires.

En 2004, une expérimentation de la Carte Orange sur carte Navigo a été menée dans le 12e arrondissement de Paris.

En février 2005, ce sont l'ensemble des Parisiens et les habitants de proche banlieue, zones 1 et 2, abonnés à la Carte Orange qui se voient proposer le passe-partout sans contact Navigo.

En 2006, il n'est plus distribué de coupons magnétiques aux usagers possédant un titre de transport Navigo ; et mi-mai 2006, c’est au tour de tous les Franciliens, quelles que soient leurs zones, de pouvoir disposer de leur abonnement Carte Orange sous forme d'abonnement Navigo.

En juillet 2007, le passe Navigo devient compatible avec le système de location de vélo de la ville de Paris, Vélib'.

Le , le STIF introduit une nouvelle version du passe Navigo, le passe Navigo Découverte, permettant aux usagers de continuer à se déplacer anonymement au même titre qu'avec la version alors existante de la Carte Orange délivrée aux guichets pour les non franciliens et les touristes étrangers. Cette version du passe Navigo disponible pour tous les voyageurs, franciliens ou non, répond aux injonctions de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL), soucieuse de la protection des libertés individuelles.

En mai 2008, Thalys en association avec le STIF et Transilien SNCF lance une expérimentation permettant aux voyageurs de tester le voyage « Ticketless » en Thalys jusqu'à Bruxelles, Amsterdam ou Cologne avec leur passe Navigo. Le voyageur peut ainsi voyager sur l'ensemble du réseau Thalys et du réseau de transports d'Île-de-France avec un passe Navigo comme unique support des billets de chaque réseau[3].

Au printemps 2008, les utilisateurs de Carte Orange sont incités de multiples façons à demander un passe Navigo : annonces sonores dans les stations, baisse du nombre de portillons d'accès acceptant les coupons, points de vente de ces derniers de plus en plus rares, incitation verbale par des agents de la RATP.

Le , le STIF revendique un taux de 75 % d'utilisation de Navigo[4] et annonce la disparition définitive de la Carte Orange programmée pour le 1er février 2009. La Carte Orange aura donc vécu 34 ans[5].

En 2013,le Navigo est redessiné à titre gracieux par Philippe Starck[6], mi-parme mi-argent, compatible avec la technologie de communication sans-fil à courte portée et haute fréquence dite communication en champ proche (Near Field Communication, habituellement appelée NFC). Elle pourra ainsi être rechargée au moyen d'un téléphone portable NFC[réf. nécessaire]. Vers 2018, le navigo devient bleu clair selon la charte graphique d'Île-de-France Mobilités :

Les statistiques d'adoption par les usagers

Le tableau ci-dessous présente le nombre de passes en circulation[7].

Date Passes Navigo
Total Passe Navigo
classique
Navigo annuel Imagine'R Passe Découverte
(anonyme)
11 juin 2006 1 583 000 154 500 686 500 742 000 0
18 octobre 2006 1 812 500 271 000 704 500 837 000 0
11 décembre 2006 1 838 200 375 700 715 000 747 500 0
28 janvier 2007 1 927 500 465 000 715 000 747 500 0
25 mars 2007 1 992 600 501 500 738 700 752 400 0
20 mai 2007 2 050 100 559 000 738 700 752 400 0
23 septembre 2007 2 191 200 693 000 750 150 745 500 2 550
30 novembre 2007 2 400 000 870 000 775 000 755 000 NC
31 janvier 2008 2 609 000 1 057 000 794 000 758 000 NC
30 juin 2008 3 437 000 1 720 000 824 000 753 000 140 000
31 janvier 2009 4 536 000 2 498 000 870 000 779 000 389 000

Nota : Les cartes Navigo « classique » ou « découverte » des utilisateurs de forfaits mensuels (Carte Orange) ne sont pas forcément chargées tous les mois. En juin 2007, près de 250 000 personnes ont chargé un forfait mensuel sur un passe Navigo ; cela équivaut ainsi à moins de la moitié des cartes émises.

Types de passes disponibles

Automate RATP de rechargement des passes Navigo.

Plusieurs types de passes Navigo sont disponibles en fonction, principalement, du type d'abonnement choisi par l'utilisateur.

Passe Navigo classique

Le passe Navigo classique est un passe gratuit, réservé aux personnes résidant ou travaillant en Île-de-France. Il permet de charger des abonnements de courte durée Carte Orange mensuels ou hebdomadaires. Ce passe peut être retiré dans certaines gares ou envoyé à domicile après demande auprès d’un guichet, d’un commerçant agréé ou par Internet sur le site du passe Navigo (voir la section Liens Externes de l'article). Ce passe est nominatif et présente la photo de l'abonné. En cas de perte ou de vol, le forfait et le passe sont remplacés moyennant une franchise de 8  (prix au 01/07/2008[8]).

L'absence de marque de différenciation à côté de la photo indique qu'il s'agit d'un passe pouvant contenir des forfaits Semaine ou Mois uniquement.

Passe Navigo Découverte (anonyme)

Introduit en septembre 2007[9], le passe Navigo Découverte est un passe Navigo accessible à tous les voyageurs, franciliens ou non, créé à la demande de la CNIL qui exigeait une version anonyme du passe Navigo conformément au principe selon lequel « Aller et venir librement, anonymement, est l’une des libertés fondamentales dans nos démocraties ».

Cette carte permet de charger des forfaits de courte durée mensuels ou hebdomadaires. D'une durée de vie annoncée de dix ans[10], le passe Navigo Découverte est normalement[11] en vente dans tous les guichets d'Île-de-France au prix de 5  (prix au 22/06/2010). Disponible sans formalités, il est fourni avec :

  • une « carte nominative » cartonnée où le voyageur indique lui-même son nom, son prénom et colle sa photo d’identité ;
  • la carte à puce Navigo anonyme ;
  • un étui rigide.

Bien que ce passe soit anonyme, il est demandé à l'utilisateur d'indiquer ses nom et prénom et d'apposer sa photo sur la « carte nominative » afin de pouvoir prouver l'appartenance du passe. L'identification d'un usager lors des contrôles sur le réseau se fait visuellement en vérifiant que le numéro de la « carte nominative » est bien le même que celui de la carte à puce. En raison de l'étape manuelle que fait l'acheteur pour remplir sa carte nominative, il n'y a pas de fichier électronique recensant les titulaires de ce passe. Il est donc impossible de vérifier informatiquement l'achat d'un forfait par une personne.

En cas de perte ou de vol, le passe Navigo Découverte n'est ni remboursé, ni remplacé par la RATP : une nouvelle carte et un nouvel abonnement doivent alors être rachetés. Il en va malheureusement de même en cas de défaillance technique du badge (démagnétisation, panne, ou obsolescence puisqu'il ne fonctionne qu'une dizaine d'années). La présentation de ticket de carte bancaire, de coupon, ou de relevé de compte ne sont pas actuellement acceptés comme justificatif d’achat par la RATP.

Passe Navigo Imagine'R

Le passe Navigo Imagine'R est réservé aux étudiants et aux scolaires souscripteurs d'un abonnement à la Carte Imagine'R. Il se caractérise par un design spécifique avec des nuages, propre à la charte graphique de l'abonnement Imagine'R. Ce passe est nominatif et présente la photo de l'abonné.

Seule la présence d'un « i », imprimé à côté de la photo, rappelle que le passe est destiné à comporter un forfait Imagine'R.

Cet abonnement est avantageux de par son prix pour les jeunes. Depuis septembre 2015, le forfait Imagine'R permet d'accéder à tout le réseau d'Île-de-France, à l'exception, en particulier, de certaines dessertes directes d’aéroports[12],[13].

Passe Navigo Annuel

Réservé aux souscripteurs du Forfait Navigo Annuel (anciennement Carte Intégrale), la carte se caractérise par un design spécifique. Ce passe est nominatif et présente la photo de l'abonné.

Seule la présence d'un « a », imprimé à côté de la photo, rappelle que le passe est destiné à comporter un forfait Annuel.

Navigo Easy

Annoncé d'abord pour , la carte « Navigo Easy » est destinée aux voyageurs occasionnels. Carte sans contact vendue au prix de 2 euros, il est possible d'y charger des titres de transports destinés à un usage occasionnel (tickets t+, forfait Navigo jour, forfait spécial nuit festive, etc.). N’étant pas nominative, la carte peut être prêtée à un autre utilisateur[14]. Lancée le , et testée au préalable par plusieurs milliers d'usagers (avec un taux de satisfaction de 88%)[15], cette carte doit préparer la disparition du ticket magnétique dont la vente doit être stoppée en 2020 et son usage cesser en 2021[16].

Navigo Liberté+

Annoncée pour octobre 2019, le forfait « Navigo Liberté+ » s'adresse aux utilisateurs du ticket t+. Sur le même périmètre que celui-ci (métro, bus, tram, RER dans Paris), il permettra de bénéficier dès le premier voyage du tarif en carnet (soit 1,49  au lieu de 1,90  en 2018) et d'assurer la correspondance gratuite entre le métro et les transports de surface. Seuls les trajets réalisés seront facturés par prélèvement à la fin du mois[14].

Techniques et fonctionnement

La technique du Passe Navigo en 2008

Deux bornes de validation Navigo sur un quai de la gare de Paris-Montparnasse
Deux bornes de validation Navigo sur un quai de la gare de Paris-Montparnasse.

Le passe Navigo est un passe sans contact qui repose sur l’association de deux technologies :

Le passe Navigo comporte une puce qui contient toutes les informations relatives à l’abonnement, ainsi que ses informations relatives au porteur. Elle contient également une antenne qui communique avec le valideur.

Plusieurs bases de données sont utilisées pour stocker les informations de trajets des usagers, aussi appelées « données de validations » : les bases des transporteurs et la base d'Île-de-France Mobilités. Les bases de données des transporteurs servent à lutter contre les tentatives de contrefaçon. Sur ces bases, les numéros des passes Navigo (ou « numéro de carte ») sont effacés au maximum au bout de 48 heures[17]. La base de données d'IDFM est utilisée pour réaliser des études statistiques afin d’adapter l’offre de transport aux besoins des voyageurs. Sur cette base, les identifiants donnés par les transporteurs sont aussi effacés pour rendre impossible la recherche du numéro réel d’une carte[17]. Pour plus de sécurité, les transporteurs sauvegardent leurs fichiers clients sur des bases de données distinctes. Ces fichiers clients mettent en relation les numéros de carte avec le nom et l'adresse des usagers[17].

La technologie utilisée pour Navigo porte le nom de Calypso. Il s'agit d'un standard de billetterie électronique développé dans le cadre du projet européen Calypso et qui regroupait à l'origine des opérateurs de transports italiens, portugais, belges et français. Il est conforme aux normes ISO/CEI 14443 (en) A/B, ISO/CEI 7816 (en) 1-4 et CEN EN 1545[18].

Cependant, les brevets couvrant la technologie Calypso appartiennent à la RATP, à la SNCF et à Innovatron.

Une association à but non lucratif, Calypso Networks Association, regroupant clients de Calypso et industriels, a été créée. Cette association s'est donné pour but de protéger le standard d'un éventuel monopole industriel, de promouvoir la technologie auprès de l'ensemble des opérateurs de transports dans le monde et enfin de proposer un label de certification. La technologie est ainsi accessible via le biais de licences accordées aux opérateurs de transports ou aux industriels qui en font la demande à l'association.

Les évolutions techniques envisagées

En 2006, la RATP a testé[19] avec Bouygues Telecom l'utilisation du téléphone mobile muni d'une puce intégrant un composant NFC comme passe Navigo.

À terme, l'usage des téléphones mobiles comme support des passes devait permettre de remplacer les tickets à l'unité, voués à disparaître.

Depuis le , les voyageurs dotés de certains modèles de smartphones Android comme certains smartphones de la gamme Samsung Galaxy ou Google Pixel (3 ou supérieur) peuvent s'en servir comme support de leur titre de transport[20], aussi bien pour les tickets à l'unité que les passes mensuels.

Complément de parcours

Du au , les voyageurs possédant un Passe Navigo sur lequel était enregistrés un forfait Navigo Mois, Navigo Semaine ou Navigo Annuel, Solidarité Transport Semaine ou Mois, Imagine R ou Améthyste pouvaient acquérir un titre dit « complément de parcours ». Il permettait, sur les parcours ferrés (RER RATP, SNCF Transilien) hors des zones de validité du forfait souscrit, de ne payer que le complément correspondant à la part du trajet effectué en dehors de ces zones. Le complément de parcours acheté était chargé directement sur le Passe Navigo avant d'être validé lors du premier passage au valideur.

Le complément de parcours était un billet à usage immédiat ayant la priorité, dès la première validation, sur les autres titres chargés sur le passe Navigo. Il devait être validé dans un délai de trois heures à partir de son achat et était utilisable pendant trois heures à partir de sa première validation. Il n'était possible d'acheter qu'un seul complément de parcours à la fois pour un parcours simple. Il n'existait pas de titre aller-retour, ni de carnet.

Ce titre n'était pas valable sur le réseau bus, y compris Noctilien, ni sur le réseau Tramway.

Il était vendu au plein tarif ou à tarif réduit (50 % de réduction pour les bénéficiaires de la réduction Solidarité transport) aux guichets et automates des stations et gares RATP et SNCF Transilien, uniquement dans la gare d'origine du parcours à effectuer[21],[22].

Le , ce titre a été supprimé. Les voyageurs qui l'utilisaient sont désormais invités à prendre un forfait Navigo Jour[23].

Le fonctionnement pour l'usager

Portillon d'accès réservé aux porteurs d'un passe Navigo à l'entrée des réseaux Métro et RER.
Valideur présent dans les bus et tramways du réseau RATP.

La radiotransmission des informations de l'abonnement de l'usager aux bornes de contrôle permet de gagner du temps et d'augmenter la fluidité de passage aux valideurs. Le passage est annoncé quatre fois plus rapide qu’avec un coupon magnétique[24]. Il arrive cependant régulièrement que la détection du badge soit retardée.

Pour être validé, le passe doit être approché des lecteurs. Son antenne permet d'effectuer cette opération même si le passe est enfermé dans un sac ou dans la poche d'un veston. En revanche, le fait de plier ou de tordre le passe le fragilise ou l'endommage; il faut donc éviter de le mettre dans une poche de jean, par exemple.

Des lecteurs sont présents sur les lignes de valideurs du métro et du RER ainsi que dans chaque bus et dans chaque tramway. Dans certaines stations, des valideurs sont réservés aux porteurs d'un passe Navigo. Ces valideurs, équipés de simples antennes sans pièce mobile, sont beaucoup plus simples et moins coûteux en entretien que les valideurs utilisés pour les tickets magnétiques, pour lesquels un lecteur magnétique à moteur est nécessaire. La généralisation de la technologie des badges sans contact devrait ainsi permettre à l'exploitant d'appréciables économies sur l'entretien des valideurs.

Les passes peuvent être rechargés aux guichets des transporteurs, sur les automates points de vente, ainsi que sur les automates destinés à Navigo en déploiement depuis 2005. Environ 1 500 commerces de proximité possèdent aussi des lecteurs pour recharger les passes. Certaines banques proposent également de recharger le passe Navigo sur leurs distributeurs automatiques de billets.

En cas de contrôle de validité par les équipes volantes de contrôle, il suffit de présenter son passe à proximité de la partie supérieure du lecteur portatif (souvent une cible violine pour la RATP et Optile) et sous lecteur pour les PDA Accelio de la SNCF (lequel est utilisé aussi sur le réseau national pour les titres de transports dématérialisés et pour beaucoup d'autres applications), lequel indiquera les zones, la période de validité de l'abonnement, les trois dernières validations ou opérations effectuées sur le passe et depuis 2008, la présence du Droit Solidarité Transports (CST) ou du Forfait Gratuité Transport[25].

Concernant la confidentialité des déplacements, la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) a préconisé « notamment que les données relatives aux déplacements des personnes ne soient utilisées sous une forme permettant d’identifier les usagers que dans le cadre de la lutte contre la fraude et seulement pendant le temps nécessaire à la détection de la fraude, ce délai ne devant pas excéder deux jours consécutifs. » En conséquence, les transporteurs conservent les données de transaction moins de deux jours.

Dématérialisation

Depuis 2018 est testée une solution de validation sans contact via les téléphones équipés de puces NFC et un nouveau développement de l'application Via Navigo qui permettra de charger le Passe Navigo ou à terme tout autre titre de transport occasionnel. La validation sera possible même si le téléphone est éteint ou déchargé[26].

Gestion financière

La gestion financière des titres de transports Navigo en région Île-de-France est assurée par Comutitres, un groupement d'intérêt économique, pour le compte de la Régie autonome des transports parisiens (RATP), de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF) et des membres de l'Organisation professionnelle des transports d'Île-de-France (Optile). Le groupement intervient pour le compte d'Île-de-France Mobilités (ex-STIF) et des conseils départementaux ainsi que des institutions et entreprises prennant en charge tout ou partie des forfaits de transport[27].

Règles d'utilisation et signalisation

La validation du passe Navigo est obligatoire lors de l'emprunt d'un moyen de transport pour plusieurs raisons :

  • elle permet de connaître la fréquentation d'une ligne ou d'un arrêt associé à un horodatage et donc d'ajuster l'offre de transport en fonction de la fréquentation (le passe ne communique aucune donnée personnelle mais vérifie la validité de l'abonnement durant cette opération) ;
  • dans certaines compagnies de transport franciliennes, la validation permet d'obtenir des recettes supplémentaires vis-à-vis du Syndicat des transports d'Île de France ;
  • valider son passe permet de montrer, en entrant dans le moyen de transport, que l'on accepte de se soumettre à des règles, donc au paiement du prix, et de passer les portillons d'accès dans le cas des transports ferrés équipés de tels portillons ;
  • valider son passe permet donc aussi de vérifier que l'on est bien en règle, que son abonnement est donc bien payé (cas du prélèvement) ;
  • la validation permet de mettre en évidence les cartes volées ou perdues et donc de les rendre invalides sur le réseau.

Pour limiter la fraude, des restrictions techniques ont été mises en place afin de rendre la validation impossible :

  • plus d'une fois aussitôt après une première validation ;
  • une fois franchi le début de la zone sous contrôle (cependant, à la RATP, il est possible de valider son passe autant de fois qu'on veut pour sortir de la zone sous contrôle RER).

Les bus RATP et tramways RATP font office de cas particulier car une seconde validation ne provoque pas l'émission de bip, mais laisse apparaître les dates de fin des droits de l'abonnement.

Il n'est possible de valider que 7 minutes 30 secondes après une validation sur un groupe de lecteurs (généralement même station), les machines fonctionnant avec cette tranche de durée[28].

Dans les stations de métro et du RER, les bornes de validation sont reliées à des portillons d'accès limitant et gênant l'accès des fraudeurs. Ils sont positionnés de façon que les couloirs de correspondance soient dans la zone sous contrôle. Ainsi, la plupart du temps, le voyageur n'a pas à représenter son titre de transport lors du changement de ligne. Dans le métro, le contrôle automatisé n'est effectué qu'à l'entrée du réseau, les sorties étant équipées de portillons anti-retour ; dans le RER, la validation doit souvent être effectuée à l'entrée et à la sortie du réseau.

Dans les bus, la validation se fait sur des bornes implantées près du conducteur à l'entrée du véhicule (à chaque porte, pour les bus articulés) sans dispositif physique contraignant. Un passe Navigo non validé ou non valable dans l'un de ces véhicules place le client en situation irrégulière.

Extensions d'utilisation

Utilisation avec Vélib'

Le passe Navigo est utilisable pour détacher directement les Velib' des points d'attache.

L'ensemble des passes Navigo peuvent être utilisés avec le système de location de vélos Vélib' :

  • le passe Navigo peut servir de support pour les abonnements courte durée (1 ou 7 jours) : présenter le passe devant les lecteurs sur les bornes d'abonnement permet de l'associer à l'abonnement courte durée ;
  • le passe peut également servir de support d'abonnement pour l'abonnement longue durée d'un an : il est alors demandé, lors de l'abonnement, de communiquer le numéro du passe à 10 caractères inscrit sur sa face arrière, côté puce (la lettre faisant partie de ce numéro de série en est exclue).

Le passe Navigo peut ensuite être utilisé pour déverrouiller les vélos directement sur les points d'attache.

La seule information transmise par le passe Navigo lors des contacts avec le système Vélib' est son numéro. Vélib' n'a donc pas accès à la liste des abonnements métro / bus / RER disponible sur le passe ni aux informations (nom, adresse...) fournies lors de l'obtention de la carte. Vélib' identifie néanmoins l'acheteur grâce, soit à son dossier dans le cadre d'un abonnement longue durée, soit à son numéro de carte bancaire dans le cas d'un abonnement courte durée.

Utilisation avec Thalys

Les passes Navigo dans le cadre d'une expérimentation conjointe de Thalys, du STIF et de Transilien SNCF pouvaient être utilisés comme support des billets électroniques Thalys pour Bruxelles, Amsterdam ou Cologne mais ils ne font plus partie des possibilités du système Ticketless de Thalys[29].

Pour participer à l'expérience, les voyageurs devaient s'inscrire sur le site de Thalys. La phase de test a permis de vérifier la facilité d'utilisation du service et de la demande effective des voyageurs pour un tel service. Elle a également permis de recueillir les éventuelles suggestions d'amélioration des clients.

Controverses sur le respect de la vie privée

Contrairement au coupon mensuel ou hebdomadaire sur lequel les données sont inscrites par l'utilisateur, le système même du passe Navigo aboutit à stocker les données personnelles (nom, prénom, adresse, etc.) des utilisateurs sur les serveurs des entreprises de transport. Par exemple, la RATP se sert de ces informations pour lutter plus efficacement contre la fraude ou pour établir des duplicatas de carte Navigo en cas de perte. Cependant, des associations de défense du consommateur se sont inquiétées du respect de la vie privée alors que les transporteurs possèdent des données personnelles sur le titulaire et peuvent établir, comme avec la carte magnétique annuelle, la traçabilité de tous les déplacements réalisés avec cette carte (les informations sont effacées du serveur au fur et à mesure, si bien que seuls les derniers déplacements sont connus). En 2001, la RATP s'était vue décerné un Big Brother Awards par l'association internationale de défense des citoyens Privacy International[30].

La Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) s'est inquiétée du fichage des citoyens utilisant le passe Navigo. Après enquête menée en 2002, elle a fait part de ses inquiétudes le [31]. Dans son avis du , la CNIL a exigé du STIF qu'il mette en place une formule anonyme du passe Navigo, rappelant « qu'il convenait de laisser aux usagers la possibilité d'utiliser un service de transport public de manière anonyme, sans qu'il en résulte un surcoût par rapport au choix d'un passe nominatif »[32].

Le STIF a créé à cet effet, le , le passe Navigo Découverte, anonyme[9]. La CNIL s'est réjouie de cette annonce mais a ajouté qu'elle « regrette la mise en service tardive et payante de ce passe Navigo anonyme »[32], la fourniture de ce support spécifique étant en effet facturée (5 euros). Pour contrebalancer ce coût, il faut néanmoins préciser qu'il a une durée de vie annoncée de dix ans[10]. Il est normalement[11] en vente à tous les guichets et points de vente habituels des tickets de métro.

Le , après des plaintes de consommateurs et des opérations de « testing » sur le terrain, la CNIL estime que « l'exercice du droit des usagers à se déplacer anonymement n'est pas garanti » car « les conditions d'information et d'obtention du passe « Navigo découverte » sont particulièrement médiocres, voire dissuasives (manque de sensibilisation du personnel concernant la vente de ce passe, absence régulière de documentation commerciale et difficultés pratiques à l'obtenir au guichet) »[11].

Références

  1. Bessis est une société créatrice de noms de marques, selon le site bessis.fr, consulté le 15 janvier 2014.
  2. « Navigo RATP/STIF », sur bessis.fr, article de 2013 (d'après le texte citant l'année 2012) (consulté le ).
  3. Thalys adopte Navigo - ITRManager, 5 mai 2008.
  4. « La carte Orange disparaîtra en février 2009 », Le Nouvel Observateur, .
  5. La carte Orange, c'est fini! - JDD, 19 janvier 2009.
  6. Une nouvelle carte Navigo dessinée par Starck au 1er janvier 2013 - Le Parisien, 24 janvier 2012.
  7. Site officiel RATP (Données actualisées régulièrement)
  8. [PDF] Guide tarifaire 2008>2009 édité par le STIF
  9. a et b [PDF] Communiqué de presse du STIF annonçant la mise en place de Navigo Découverte
  10. a et b Un pass Navigo plus respectueux des données personnelles 01net, le 09/08/2007
  11. a b et c Testing de la CNIL auprès de la RATP : l'exercice du droit des usagers à se déplacer anonymement n'est pas garanti
  12. Le Forfait Imagine R Etudiant, sur vianavigo.com, consulté le 21 mars 2016.
  13. Le Forfait Imagine R Scolaire, sur vianavigo.com, consulté le 21 mars 2016.
  14. a et b Île-de-France Mobilités, « La gamme Navigo s’enrichit de deux nouveaux Passes qui simplifient la vie des voyageurs », sur iledefrance-mobilites.fr, (consulté le ).
  15. « Cette carte sans contact va remplacer les tickets de métro à Paris », sur Le Huffington Post, (consulté le )
  16. Jean-Gabriel Bontinck, « Ile-de-France : cette carte remplacera vos tickets de métro dès le 12 juin », sur leparisien.fr, (consulté le )
  17. a b et c Tout savoir sur navigo - STIF, 11 septembre 2007, p. 16 [PDF] (voir archive).
  18. (en) Technical framework - Calypso Networks Association (voir archive).
  19. « Bouygues Telecom intègre le passe Navigo de la RATP dans les mobiles », sur francematin.info, (consulté le ).
  20. « RATP : les téléphones Samsung Galaxy peuvent faire office de Pass Navigo », sur Journal du Geek, (consulté le ) : « Il est possible d’acheter des pass mensuels, hebdomadaires et des carnets de tickets T ».
  21. « Dézonage et complément de parcours » (version du sur Internet Archive), sur navigo.fr.
  22. « Transilien – Complément de parcours – COMMENT ÇA MARCHE ? » (version du sur Internet Archive), sur transilien.com.
  23. Titres de transports simplifiés et nouvelles mobilités : 2018 débute sous le signe des changements pour les voyageurs franciliens, sur iledefrance-mobilites.fr.
  24. Nos usages des transports s’améliorent grâce aux services numériques - Justaskgemalto.com
  25. Guide Navigo - octobre 2008 [PDF] (voir archive).
  26. « Pass Navigo sur smartphone : en test dès 2018 », zdnet.fr, (consulté le ).
  27. « Comutitres, Groupement d’Intérêt Economique (GIE) créé en 2000 », sur comutitres.fr (consulté le ).
  28. « Navigo : les abonnés au changement », sur metro-pole.net via web.archive.org, article du 23 février 2004 (consulté le ).
  29. Votre voyage Ticketless, sur thalys.com. Consulté le 10 octobre 2012.
  30. Communiqué du Big Borthers Awards France - Autres articles consacrés à Navigo sur Big Brother
  31. La Cnil s'inquiète du fichage dans les transports en commun - Thierry Dupont, ZDNet, 7 octobre 2003.
  32. a et b Communiqué de la CNIL du [1]

Voir aussi

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