Aller au contenu

Boulevard de Magenta

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 18 avril 2011 à 15:30 et modifiée en dernier par Poulpy (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

9e, 10e arrt
Boulevard de Magenta
Voir la photo.
Vue du boulevard de Magenta
Voir la plaque.
Situation
Arrondissement 9e, 10e
Quartier quartier Saint-Vincent-de-Paul quartier de la Porte-Saint-Denis quartier de la Porte-Saint-Martin
Début place de la République
1, rue Beaurepaire
Fin 1, boulevard de Rochechouart
53, boulevard de la Chapelle
Morphologie
Longueur 1 920 m m
Largeur 30 m m
Historique
Création 1855 et 1859
Dénomination 1855
Ancien nom rue du Nord
Géocodification
Ville de Paris 5835
DGI 5907
Géolocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Boulevard de Magenta
Vue du boulevard de Magenta

Le boulevard de Magenta est situé dans les 9e et 10e arrondissement de Paris, en France.

Il commence place de la République et 1, rue Beaurepaire, finit 1, boulevard de Rochechouart et 53, boulevard de la Chapelle.

Son nom est celui de la victoire remportée par les Piémontais du royaume du Piémont-Sardaigne, et par l'armée française d'Italie, commandée par le général de Mac Mahon et Napoléon III, contre les Autrichiens commandés par Guylay le près de Magenta, en Italie.

Histoire

Le boulevard de Magenta est une percée haussmannienne réalisée en 1855 entre la rue du Faubourg-Saint-Martin et le boulevard de Rochechouart (le boulevard reprend en fait à cet endroit le tracé de la rue du Nord qui faisait partie d'un lotissement de 1827) et en 1859 entre la place de la République et la rue du Faubourg-Saint-Martin.

Décidé initialement par le baron Haussmann afin de devenir la desserte principale de la gare du Nord et sa porte entrée majestueuse dans le Paris « moderne », le boulevard de Magenta se peuple d’immeubles haussmanniens aux façades en pierres de taille, murs avec refends et balcon aux deuxième (étage « noble » avant l'apparition de l'ascenseur en 1870) et cinquième niveaux, attirant ainsi une population aisée. Les frères Goncourt, dans leur Journal, regrettaient d'ailleurs que ces boulevards rectilignes « ne sentent plus le monde de Balzac ».

Cependant, fuyant la circulation et les nouvelles manufactures qui s’installent à proximités des gares, la bourgeoisie qui, déjà sous Louis XVI, s’était installée à proximité des grands boulevards « historiques » de Saint-Martin et Saint-Denis, commence progressivement à s’éloigner du boulevard.

Une chanson de Vincent Scotto, évoque dès 1916 le nouveau côté populaire du boulevard : « Ell' prend l'boul'vard Magenta »[1].

Dans les années 1980, le boulevard a été transformé en axe rouge.

Le renouveau d’intérêt pour l’architecture haussmannienne a amené la mairie de Paris à s’intéresser à la conservation du patrimoine du boulevard, à l’unité préservée et à la réduction de la circulation. Ainsi, dans le cadre des travaux embellissements du boulevard de Magenta, transformé en « espace civilisé »[2] et inauguré en mars 2006, 300 nouveaux arbres ont été plantés, des couloirs de bus et des pistes cyclables ont été aménagés.

Stations de métro

Gare RER

Une gare portant le nom du boulevard est située à l'Est de la gare du Nord. Elle est desservie par la ligne E du RER sous le nom de Magenta, même si elle n'est pas sous le boulevard de Magenta.

Monuments et habitants illustres

  • no 3 : Ici habitait Jacques Bonsergent, premier parisien fusillé (le ) par les Nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.
  • no 5 : Immeuble haussmannien à la cour ouverte donnant sur le boulevard par un porche sculpté par François Théophile Murgey [1], qui travailla à la décoration des appartements de Napoléon III au Louvre.
  • no 6 : Emplacement du Wauxhall, salle de bal populaire à la mode anglaise de style néo-gothique construite en 1785 par les architectes Mellan et Moeench. Le Wauxhall fut détruit lors du percement du boulevard Magenta en 1841. Son souvenir existe encore dans le nom de la ruelle qui débute à cet endroit : la Cité du Wauxhall.
  • no 7 : Immeuble de rapport de 1869 des architectes Jules et son fils Paul Sédille comportant deux médaillons aux symboles maçonniques. Le premier médaillon comporte les mots « Précision et Liberté » entourant une équerre et un compas ; l’autre comporte la mention « Le beau. Le vrai. L’utile » entourant un flambeau.
  • no 10 : Immeuble de rapport de 1869 des architectes Jules et son fils Paul Sédille, à la façade ornée de trois atlantes en gaine sans bras.
  • no 11 : Immeuble de 1887 construit par l'architecte Louis Gauché. Les sculptures allégoriques monumentales de la façade représentant la Science, portant le flambeau du savoir, et l'Industrie, en tenue d'ouvrier avec une roue dentée, sont signées Marsiglier et datées 1879 (et dont les réductions en bronze ont été exposées au Salon de 1880). Ici s'installa l'ingénieur Desnos, représentant parisien du rouleau compresseur Bouillant sous la IIIe République et qui avait d'autres maisons de commerces à Londres, Bruxelles et New York.
  • no 19 : Immeuble de 1867-1869 à la façade présentant un décor sculpté à deux consoles, deux têtes de lion, tête d'atlante, construit par l'architecte Paul Sédille, qui y habita. Ici résida également le sculpteur Henri Chapu (1833-1891).
  • no 24 : Emplacement du restaurant Véry où l'anarchiste Ravachol a été arrêté le . Pour le venger, les anarchistes y font exploser une bombe le au matin.
  • no 50 : Immeuble haussmannien à la façade décorée de deux cariatides en buste sculpté par Charles Gauthier (1831-1883).
  • no 52 : Immeuble haussmannien construit en 1869 par L. Higonet. Ici est née et habita Ginette Neveu.
  • no 54 : Immeuble haussmannien construit en 1866-1867 à la façade décorée d'atlantes sculptés par Sébastien Delarue [2], qui travailla au Palais du Louvre
  • no 68 : Église Saint-Laurent.
  • no 85 bis : Marché Saint-Quentin à l’architecture métallique inspirée de Victor Baltard, installé ici en 1866.
  • no 100 : Ici se retrouvaient les pères du « roman national » Alexandre Chatrian et Émile Erckmann pour écrire ensemble sous le pseudonyme Erckmann-Chatrian. La proximité avec la Gare de Paris-Est leur permettait de retourner régulièrement en Lorraine.
  • no 106 : Ici séjourna Léona Delcourt, plus connue sous le nom de Nadja d'André Breton, lors de son arrivée à Paris, au Sphinx Hôtel (du nom des têtes de sphinx visible sur la façade)[3].
  • no 110 : Ici habita le peintre pointilliste Georges Seurat
  • no 115 : Ici habita le Baron Edmond de Rothschild, dont l'appartement fut ré-aménagé par l'architecte Germain Debré (1890-1948) en 1934[4].
  • no 126 : Ancien siège de « La Galerie contemporaine », éditeur notamment des photographies de Nadar pour la société Goupil et Cie (1850-1884)
  • no 155 : Ici habita le peintre François-Joseph Luigi Loir
  • no 162 : Siège social de 1945 à 1948 des Éditions de la Tour, créée par Robert Denoël
  • no 170 : Cinéma Le Louxor (façades et toitures inscrites monument historique[5]).

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

Sources

  • Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Paris, Minuit, (ISBN 2-7073-1054-9)

Notes et références

  1. « Ell' prend l'boul'vard Magenta ». Musique de Vincent Scotto ; paroles de Vincent Scotto et Émile Gitral. Éditions Salabert, 1916. Bibliothèque historique de la Ville de Paris
  2. Définition de l'espace civilisé donnée par la Mairie de Paris Consulté le 28 juillet 2008
  3. Photo de l'enseigne de l'hôtel par Jacques-André Boiffard dans André Breton, « Nadja », in « Œuvres complètes, tome 1 », Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, Paris, 1988, p. 711. http://www.terresdecrivains.com/Sur-les-pas-de-Nadja-et-Andre
  4. http://archiwebture.citechaillot.fr/awt/asso/FRAPN02_DEBGE_BIO.pdf
  5. Notice no PA00086484, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.