Bernard VI de Comminges
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Cécile de Foix (d) |
Conjoint |
Thérèse (d) (avant ) |
Enfants |
Bernard VI de Comminges, mort entre 1295 et 1300, est comte de Comminges de 1241 à 1295.
Biographie
[modifier | modifier le code]Bernard VI est le fils unique né du mariage du comte Bernard V de Comminges avec Cécile de Foix, fille du comte Raymond-Roger de Foix, mariés le [1]. À la mort de son père, le , il lui succède à la tête du comté de Comminges[2]. Bernard VI prête hommage au comte Raymond VII de Toulouse le 4 décembre suivant.
Il fut à l'origine de nombreuses bastides comtales comme Lestelle-de-Saint-Martory (1243), Mondilhan (1264), Boussens (1269), Montesquieu-Avantès (1272), Lacave (1273), Nénigan (1282)...
En 1295, après plus de 53 années à la tête du comté, Bernard VI abandonne les rênes du pouvoir à son fils aîné, le futur Bernard VII. Le 20 mars de cette même année, à Muret, il lui fait donation de toutes ses terres et demande par écrit au roi Philippe IV le Bel d'approuver cette cession et de recevoir l'hommage de son successeur[3].
Bernard VI meurt peu après, avant le [4]. Il est inhumé à l'abbaye de Bonnefont, où reposaient déjà deux de ses prédécesseurs, Bernard II (mort avant 1153) et son propre père Bernard V (mort en 1241)[5]. Le gisant d'un comte Bernard de Comminges, provenant de ce monastère et à présent conservé au musée des Augustins de Toulouse, est attribué à Bernard VI ou son fils Bernard VII (mort en 1312), également enseveli à Bonnefont[6],[7],[8].
Mariage et enfants
[modifier | modifier le code]Le comte Bernard VI avait épousé très jeune, avant le , une dénommée Thérèse, comme le révèle à cette date une charte par laquelle Amatus, premier vacher de la comtesse Tareze, obtient de l'abbé de Lézat la permission de faire paître son troupeau sur les possessions du monastère[9],[10]. Les origines familiales de cette comtesse ne sont pas connues[11]. L'historien Philippe de Latour — pour qui le prénom de la dame serait plutôt Sérène — estime d'après le contexte du document qu'elle pourrait appartenir à la branche des Comminges-Couserans[12].
Le couple eut au moins six enfants :
- Bernard VII (mort en 1312), comte de Comminges de 1295 à 1312 ;
- Pierre-Raymond, attesté le 6 mai 1284, probablement mort sans postérité avant 1291, puisqu'il n'est pas mentionné aux côtés de ses frères Bernard et Arnaud-Roger dans le testament de leur sœur Mascarose, comtesse de Rodez[13] ;
- Arnaud Roger (mort à Orvieto, le ), chanoine régulier, puis prévôt (avant mai 1291) du chapitre de la cathédrale Saint-Étienne de Toulouse, élu évêque de Toulouse avant le 25 octobre 1297, sacré à Rome par le pape Boniface VIII le ; mort sans avoir pris possession de son siège épiscopal; inhumé dans l'église du couvent des Frères mineurs de Samatan[14] ;
- Mascarose (teste en mars 1291), épouse, par contrat passé à l'Isle d'Albigeois le Henri II, comte de Rodez; inhumée dans l'église du couvent des Cordeliers de Rodez[15] ;
- Séguine (ou Seguina, Seguis) (morte le [16]), mentionnée dans le testament de sa sœur Mascarose en 1291[17]; religieuse au prieuré fontevriste de Saint-Laurent en Comminges; le pape Clément V charge le l'archevêque d'Auch de négocier une transaction entre le prieuré et les héritiers du défunt comte Bernard VII, frère de Séguine, à propos des droits d'héritage de celle-ci[18],[note 1]; la plaque obituaire de Séguine est conservée dans le chœur de l'église de Saint-Laurent[16] ;
- Rubea (parfois francisé en Rouge ou Rougette) (morte le [19]), mentionnée dans le testament de sa sœur Mascarose en 1291[17], religieuse (attestée 1291), puis abbesse de l'abbaye cistercienne de Fabas (1299-1309); inhumée dans le chapitre de l'abbaye de Fabas; sa dalle funéraire gravée à son effigie[note 2] est conservée dans une maison privée de Fabas[note 3],[20],[21].
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Charles Higounet, Le Comté de Comminges : De ses origines à son annexion à la Couronne, Saint-Gaudens, L'Adret, , 2e éd. (1re éd. 1949) (ISBN 2-904458-05-0)
- Philippe de Latour, « Les dramatiques trente premières années du comte Bernard VI de Comminges et la formation de l'axe Foix-Béarn (1241-1271) [Ire partie] », Revue de Comminges, vol. 91, , p. 181-188 (ISSN 0035-1059, lire en ligne).
- Philippe de Latour, « Les dramatiques trente premières années du comte Bernard VI de Comminges et la formation de l'axe Foix-Béarn (1241-1271) [2e partie] », Revue de Comminges, vol. 91, , p. 319-327 (lire en ligne).
- Philippe de Latour, « Les dramatiques trente premières années du comte Bernard VI de Comminges et la formation de l'axe Foix-Béarn (1241-1271) [3e partie] », Revue de Comminges, vol. 91, , p. 449-458 (lire en ligne).
- Philippe de Latour, « Les dramatiques trente premières années du comte Bernard VI de Comminges et la formation de l'axe Foix-Béarn (1241-1271) [4e partie] », Revue de Comminges, vol. 92, , p. 33-44, 394 (lire en ligne).
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- J. Lestrade, dans son analyse de la lettre de Clément V du 23 décembre 1312, indique à tort que Séguine est déjà morte à cette date : J. Lestrade, « Un curieux groupe d'évêques commingeois : notices et documents [1re partie] », Revue de Comminges, vol. 21, , p. 105 (ISSN 0035-1059, lire en ligne), suivi par Higounet 1984, p. 131 et note 107. Pour l'erreur, voir Carsalade 1993, p. 40-41.
- Photographie en noir et blanc dans Lisa Barber, « Dalles funéraires gravées à l'effigie du défunt », Mémoires de la Société Archéologique du Midi de la France, vol. 69, , p. 160 (lire en ligne [PDF]) et croquis dans Revue de Comminges, 1943, 4e trimestre, planche entre p. 169 et 170 [lire en ligne].
- La filiation, dont Higounet n'était pas certain, est prouvée par le testament de sa sœur Mascarose, qui la cite nommément (dominæ Rubeæ sororis nostræ), mention suivie immédiatement d'un legs à l'abbaye de Fabas. Son épitaphe indique de plus qu'elle est fille d'un comte de Comminges.
Références
[modifier | modifier le code]- Higounet 1984, p. 105; 116 et notes 27-28.
- Higounet 1984, p. 116.
- Higounet 1984, p. 132.
- Higounet 1984, p. 132 et note 112.
- Higounet 1984, p. 203.
- Higounet 1984, p. 203-204.
- « Gisant de Bernard, Comte de Comminges », notice no 05620001778, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
- « Gisant de Bernard, Comte de Comminges », notice d'oeuvre, sur Musée des Augustins de Toulouse (consulté le ).
- Paul Ourliac (éditeur scientifique) et Anne-Marie-Magnou (éditrice scientifique), Cartulaire de l'abbaye de Lézat, vol. 1, Paris, CTHS, coll. « Collection de documents inédits sur l'histoire de France / in-8 » (no 17), (ISBN 2-7355-0067-5, OCLC 13165044, lire en ligne), p. 405-406, acte no 539; Édition en ligne de la charte, Chartae galliae, Institut de recherche et d'histoire des textes (IRHT), 2014, page consultée le 16 novembre 2021.
- Higounet 1984, p. 131 et note 104.
- Higounet 1984, p. 131.
- Philippe de Latour, « Les dramatiques trente premières années du comte Bernard VI de Comminges et la formation de l'axe Foix-Béarn (1241-1271) [4e partie] », Revue de Comminges, vol. 92, , p. 394 (lire en ligne).
- Higounet 1984, p. 132 et note 109.
- Patrice Cabau, « Les évêques de Toulouse (IIIe – XIVe siècles) et les lieux de leur sépulture [1re partie] », Mémoires de la Société archéologique du Midi de la France, vol. 59, , p. 160 (ISSN 0373-1901, lire en ligne). Version html
- Étienne Baluze, Histoire généalogique de la maison d'Auvergne, Paris, A. Dezallier, 1708, vol. 1, p. 301-302 [lire en ligne] et vol. 2 (Preuves), p. 547-553 (actes concernant Mascarose : traité de mariage, lettre adressée de Rome, testament) [lire en ligne].
- Louis Carsalade, « Dame Séguine de Comminges », Revue de Comminges, vol. 108, no 1, , p. 39-41 (lire en ligne).
- (en) Charles Cawley, « Toulouse, Comminges-Foix », sur Medieval Lands, Foundation for Medieval Genealogy, (consulté le ).
- (la) Regestum Clementis papae V, vol. 8 : Annus Octavus, Rome, Typographia vaticana, (lire en ligne), p. 102 no 9049: « inter monasterium de s. Laurentio (...) et heredes quondam Bernardi, comitis Convenarum (...) Seguinam olim sororem prefati comitis, dicti monasterii monacham ».
- Lisa Barber, « Dalles funéraires gravées à l'effigie du défunt », Mémoires de la Société Archéologique du Midi de la France, vol. 69, , p. 159 (lire en ligne [PDF]).
- Eugène Sol, « La Lumière-Dieu : Abbaye cistercienne de Fabas, en Comminges (1150-1790) (suite) [3e partie] », Revue de Comminges, no 2e trimestre, , p. 102-105 (lire en ligne).
- Higounet 1984, p. 131-132 et note 108.