Béatrix Excoffon

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Béatrix Excoffon
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Julia EuvrieVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités

Béatrix Excoffon, née le à Cherbourg[1], dans la Manche, et morte le à Paris (16e arrondissement), est une militante républicaine qui fut ambulancière pendant la Commune de Paris en 1871[2]. Elle est surnommée « la républicaine »[3].

Biographie[modifier | modifier le code]

En 1870, Excoffon vit sans emploi depuis quatre ans avec un imprimeur, François. Ils ont deux enfants[4].

À la création du club de la boule noire en 1871, elle est vice-présidente tandis que Sophie Poirier en est la présidente[3]. Un appartement au 32, rue des Acacias où elle demeure est réquisitionné pour les besoins de ce club[4],[5].

Dans La Commune, Louise Michel raconte que Poirier, Blin et Excoffon allèrent la chercher à la sortie de sa classe pour créer le comité de vigilance de Montmartre[6].

Durant une réunion du club de la Salle Ragache début avril, elle explique « Nous sommes assez nombreuses pour aller soigner les blessés »[7]. Le , Excoffon prend part à une marche de femmes en direction de Versailles, où l’Assemblée nationale est réfugiée, à l'instar de celle qui marchèrent en [4],[8]. Excoffon met en place une ambulance volante au fort d'Issy pour les Enfants-Perdus pendant une quinzaine de jours[2],[9]. L'ambulance de Béatrix Excoffon[10],[4] est rejointe par Alix Payen qui réalise ses premiers soins dès le jour de son arrivée sur son mari blessé à l'œil[11].

La barricade de la place Blanche défendue par des femmes, lithographie d'Hector Moloch[12].

Au cours de la semaine sanglante où les troupes versaillaises entrent dans Paris, Excoffon défend la place Blanche sur une barricade le [4] en compagnie d'Élisabeth Dmitrieff, Nathalie Lemel, Blanche Lefebvre et Malvina Poulain, ambulancière elle aussi[13]. 120 femmes y retardèrent les troupes du général Clinchant avant de se replier, épuisées et à court de munitions, place Pigalle[14],[15].

Le 4e conseil de guerre la condamne à la déportation dans une enceinte fortifiée le [4]. Elle est d'abord emprisonnée à Satory, en compagnie de Louise Michel[2] puis à la prison centrale d’Auberive[16]. Au cours de son procès Excoffon explique que la marche sur Versailles était dans le but de trouver une conciliation pour éviter l'affrontement[17]. Louise Michel demande l’intervention de Victor Hugo pour la libérer, celle-ci ayant perdu ses parents et son beau-frère plus récemment[16]. Excoffon fit acte de soumission et sa peine fut commuée aboutissant à sa libération le [2],[4].

Excoffon et son partenaire se marient le [4].

Le , elle est témoin de l'arrivée à la gare de Lyon du cercueil de Louise Michel[4].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Archives départementales de la Manche, « Acte de naissance n° 459 - Page 119/235. ».
  2. a b c et d Louise Michel, Histoire de ma vie : seconde et troisième parties : Londres 1904, Presses Universitaires Lyon, , 177 p. (ISBN 978-2-7297-0648-7, lire en ligne), p. 170.
  3. a et b (en) Christine Fauré, Political and Historical Encyclopedia of Women, Routledge, (ISBN 978-1-135-45691-7, lire en ligne).
  4. a b c d e f g h et i « Excoffon Béatrix [née Euvrie Julia] », sur Le Maitron, (consulté le ).
  5. Edith Thomas, Les pétroleuses, Gallimard, (lire en ligne), p. 227.
  6. Louise Michel, La Commune, Paris, Editions Stock, collection Stock+plus, 1978, (lire en ligne), chap. IX (« Les femmes de 70 »), p. 174.
  7. « Quelques clubs sous le Siège et la Commune - Maitron », sur maitron.fr (consulté le ).
  8. (en) Martin Phillip Johnson, The Paradise of Association : Political Culture and Popular Organizations in the Paris Commune of 1871, University of Michigan Press, , 321 p. (ISBN 978-0-472-10724-7, lire en ligne).
  9. Édith Thomas, Les Pétroleuses, Gallimard, (lire en ligne), p. 158-159.
  10. (en) Dolorès Martín Moruno, « "Le temps des cerises": The Ambulance Women in the Paris Commune », Bulletin of the UK Association for the History of Nursing, no 3,‎ , p. 44 à 56 (lire en ligne).
  11. Michèle Audin, « Lettres d'Alix Payen (3) Alix au fort d'Issy », sur La Commune de Paris, (consulté le ).
  12. Michèle Audin, « La « barricade tenue par des femmes », une légende ? », sur La Commune de Paris, (consulté le ).
  13. Bibia Pavard, Florence Rochefort et Michelle Zancarini-Fournel, Ne nous libérez pas, on s'en charge, La Découverte, , 543 p. (ISBN 978-2-348-05567-6, lire en ligne).
  14. Marisa Linton et Christine Hivet, « Les femmes et la Commune de Paris de 1871 », Revue Historique, vol. 298, no 1 (603),‎ , p. 44 (ISSN 0035-3264, lire en ligne, consulté le ).
  15. Edith Thomas, « The Women of the Commune », The Massachusetts Review, vol. 12, no 3,‎ , p. 416 (ISSN 0025-4878, lire en ligne, consulté le ).
  16. a et b (en) Diana S. Ralph et Nic Maclellan, Work and Madness : The Rise of Community Psychiatry, Black Rose Books Ltd., , 216 p. (ISBN 978-0-919619-07-4, lire en ligne).
  17. (en) Martin Phillip Johnson, The Paradise of Association : Political Culture and Popular Organizations in the Paris Commune of 1871, University of Michigan Press, , 321 p. (ISBN 978-0-472-10724-7, lire en ligne), p. 245-246.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Louise Michel, La Commune, Histoire et souvenirs, Paris, (lire en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]