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Aâma

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Aâma
Série
Logo de la série (tome 1).
Logo de la série (tome 1).

Auteur Frederik Peeters
Genre(s) Science-fiction

Personnages principaux Verloc Nim, Lilja
Lieu de l’action Radiant, Ona(ji)

Pays Drapeau de la Suisse Suisse
Langue originale Français
Éditeur Gallimard
Nombre d’albums 4

Aâma est une série de bande dessinée suisse de Frederik Peeters, publiée par Gallimard en quatre volumes sortis entre 2011 et 2014.

Verloc Nim se réveille amnésique sur la lointaine planète Ona(ji). Un robot au physique simiesque, Churchill, lui remet son carnet intime où Verloc décrit son histoire depuis le lundi 25 juin. Cette date marque son départ avec Conrad, son frère et propriétaire du robot, pour Ona(ji), où ils doivent récupérer une substance révolutionnaire nommée Aâma.

Personnages

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  • Verloc Nim, le protagoniste de l'histoire.
  • Lilja, la fille de Verloc et de Silice.
  • Conrad, le frère de Verloc.
  • Churchill, le robot garde du corps de Conrad.
  • Silice, l'ex-femme de Verloc, elle est également la mère de Lilja.

Sur fond de science-fiction, Aâma réinvestit les thèmes des précédents travaux de Frederik Peeters, entre le récit intimiste de Pilules bleues, le polar documenté de RG et l'onirisme fantastique de Pachyderme[1]. L'auteur explique avoir voulu « faire correspondre dans un seul et même récit le tout petit, d'extrêmement intime, et le gigantesque, le cosmologique »[2].

La dimension personnelle de l'œuvre est cependant limitée, une des seules inspirations autobiographiques proviendrait de la ressemblance physique entre l'auteur et le personnage de Verloc Nim[2], et entre l'héroïne et la fille du dessinateur : « Aâma, ce n'est pas seulement intimiste. Pour moi, c'est avant tout un récit de voyage, comme on pouvait en faire au XIXe siècle. Un récit d'explorateur. Il y a un côté feuilletonesque, de la bagarre »[3].

Frederik Peeters dédicaçant Aâma au festival d'Angoulême 2013.

Frederik Peeters choisi un style « synthétique » pour dépeindre l'univers plastique et semi-virtuel d'Aâma. Il envisage également au départ de clore la série sur un cinquième album totalement abstrait, afin de diluer l'« explosion finale »[2], qu'il réalise en partie avec l'ouvrage Saccage en 2019[4].

Pour Le Figaro, « le trait inspiré du dessinateur suisse a pris de l'étoffe et du réalisme » depuis ses débuts : « avec ce graphisme virtuose et élégant dont il est coutumier, Peeters imagine un monde nouveau, avec sa faune et sa flore. Chaque planche regorge de trouvailles graphiques. Il y a quelque chose du western dans l'album »[1].

Influences et références

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S'il revendique l'influence des films d'Andreï Tarkovski Stalker et Solaris, de Star Wars et Blade Runner, des frères Strougatski, auteurs de Stalker, et de l'écrivain Stanislas Lem, Peeters affirme avoir voulu s'inspirer d'autres genres que la science-fiction afin de créer une œuvre hybride[5],[3]. L'auteur décrit son style comme une fusion entre Hergé et Katsuhiro Ōtomo, et situe son graphisme entre Otomo et Edgar P. Jacobs[5].

Réception critique

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La série reçoit un accueil critique enthousiaste de la part des médias. France Inter évoque notamment « un récit passionnant, teinté d'humour et de peurs, des décors surprenants pour cette quête quasi désespérée, une histoire qui « coule » naturellement sur un scénario d'une fluidité parfaite, un dessin sensuel et élégant, et une fin… Je ne vous dit que ça ! »[7]. Pour Le Figaro, « Peeters se sert de la science-fiction pour distiller ses visions apocalyptiques, ses peurs profondes, une sensualité latente, le tout enrobé de mystère et d'une dose d'humour, qui rend le tout passionnant »[1]. Pour ActuaBD, le premier album « jette les bases extrêmement intrigantes d'un récit dans les pas de la science-fiction intellectuelle de Stanislas Lem ou Isaac Asimov »[8].

À l'occasion d'une exposition de planches originales en noir et blanc extraites du quatrième tome à la galerie Champaka de Bruxelles, Le Vif estime que celui-ci « offre également des envolées graphiques souvent touchées par la grâce, et une poésie organique qu'on n'avait plus vue et ressentie depuis Mœbius »[2] et RTBF que « le dernier album d'une série étonnante, foisonnante, aux couleurs vives et omniprésentes (…) se révèle souvent proche de la surprise surréaliste » dans son absence de couleur[9].

Distinctions

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Aâma est nommée en sélection officielle du Festival d'Angoulême 2012. L'œuvre remporte le Prix de la BD du Point 2012, présidé par Georges Wolinski[10], et le Prix de la série au festival d'Angoulême 2013[11].

Notes et références

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  1. a b et c Olivier Delcroix et Aurélia Vertaldi, « Aâma : le space opera intimiste de Frederik Peeters », sur Le Figaro, (consulté le )
  2. a b c et d Olivier Van Vaerenbergh, « Des Pilules bleues à Aâma, le parcours sans faute de Frederik Peeters », sur Le Vif, (consulté le )
  3. a et b Thierry Lemaire, « Frederik Peeters 1/2 (Aâma) : « Aâma, c'est avant tout un récit de voyage » », sur actuabd.com, (consulté le )
  4. M. Ellis, « « Saccage » de Frederik Peeters, une esthétique du fracas », sur BoDoï, (consulté en )
  5. a et b Thierry Lemaire, « Frederik Peeters 2/2 (Aâma) : « Mon ambition, c’est de faire Star Wars, et que le lecteur soit autant marqué que par Solaris » », sur actuabd.com, (consulté le )
  6. « Aâma », sur BD Gest' (consulté en )
  7. Franck, « Aâma, bel ovni de la SF », sur France Inter, (consulté le )
  8. Morgan Di Salvia, « Aâma, la nouvelle saga de Frederik Peeters », sur Actua BD,
  9. Jacques Schraûwen, « Aâma : la fin d'une aventure sf, et une belle exposition ! », sur RTBF, (consulté le )
  10. Romain Brethes, « Aâma, Prix de la BD du Point », sur Le Point, (consulté le )
  11. Jean-Samuel Kriegk, « Aâma : la conclusion d'une série de science-fiction qui fera date », sur Le Huffington Post, (consulté le )

Liens externes

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