Annet Negesa
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| Annet Negesa | |||||
| Informations | |||||
|---|---|---|---|---|---|
| Disciplines | Demi-fond | ||||
| Nationalité |  Ougandaise
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| Naissance | Igamba |
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| Palmarès | |||||
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Annet Negesa (née le à Igamba) est une athlète ougandaise, spécialiste du demi-fond. Hyperandrogène, elle subit une ablation des organes sexuels internes sans son consentement en 2012, ce qui met fin à sa carrière.
Jeunesse[modifier | modifier le code]
Aînée de neuf enfants, Annet Negesa grandit dans un village du district de Jinja en Ouganda[1].
Carrière[modifier | modifier le code]
Elle devient Championne d'Afrique juniors du 800 m et remporte l'or aux Jeux africains sur la même distance en 2011[2]. En juillet, elle atteint les demi-finales du 800 m aux Championnats du monde d'athlétisme 2011[3]. Elle est ensuite nommée Athlète de l'année par la Fédération ougandaise d'athlétisme[1]. Lors de l'édition 2012 des Fanny Blankers-Koen Games à Hengelo, Annet Negesa se classe 3e du 800 mètres avec un temps de 1 min 59 s 08, qui lui permet d'être qualifiée pour les Jeux olympiques de 2012[4].
Hyperandrogénie[modifier | modifier le code]
Lors des Championnats juniors, elle passe un test antidopage de routine. Quelques mois plus tard, lors des Championnats du monde d'athlétisme à Daegu, elle est la seule athlète à se voir prélever six flacons de sang lors de son test antidopage[2]. Malgré cette quantité, elle ne reçoit aucun résultat de test et continue son entraînement[2].
Alors qu'elle se prépare à partir pour les Jeux olympiques d'été de 2012, un médecin de World Athletics lui annonce qu'elle ne pourra pas y participer à cause de son taux d'androgène anormalement haut[1]. En septembre, World Athletics lui demande de se rendre en France pour suivre un traitement médical qui lui permettra de recourir, ce qu'elle accepte[2]. À Nice, elle est examinée par sept médecins et une infirmière qui lui font subir des tests sanguins, une IRM, un ultrason et un examen physique, examens pour lesquels elle ne reçoit aucun document de résultats[3]. On lui demande juste d'aller voir un médecin désigné à Kampala[3]. De retour à Kampala, on lui annonce qu'elle va recevoir une « chirurgie simple - comme une injection » mais découvre à son réveil qu'elle a subi une orchiectomie sans son consentement[3]. C'est sur ses propres deniers qu'elle doit payer l'opération de 900 $[1]. Annet Negesa passe plusieurs mois à l'hôpital avant de reprendre son entraînement à l'université, mais ne retrouve jamais sa forme et elle perd sa bourse d'études[3].
Annet Negesa témoigne pour la première fois en 2019 après que Caster Semenya — elle aussi hyperandrogène — se soit vue interdire de compétition par World Athletics pour la même raison. Elle raconte avoir des séquelles de l'opération sept ans plus tard, notamment des migraines et des articulations douloureuses car, son traitement post-opératoire ne contenait pas les hormones qui aurait aidé son corps à s'en remettre correctement[1]. Dans une interview, elle avoue également : « J'aime tellement mon sport, c'est pourquoi j'ai décidé d'être opérée »[1].
En octobre 2019, la Ministre des Sports française Roxana Maracineanu annonce lancer une enquête sur l'affaire après les révélations de l'athlète[5],[6]. Son histoire est l'une de celles relayées par l'ONG Human Rights Watch en 2020, à la suite de la décision de World Athletics d'obliger les athlètes féminines hyperandrogènes de subir un traitement médical pour faire baisser leur taux d'androgène[3].
Vie privée[modifier | modifier le code]
Après le reportage sur elle sur la chaîne allemande ARD en 2019, Annet Negesa est obligée de quitter l'Ouganda — où les personnes LGBT sont persécutées — et s'installe à Berlin où elle obtient l'asile[7].
Palmarès[modifier | modifier le code]
| Date | Compétition | Lieu | Résultat | Discipline | Performance |
|---|---|---|---|---|---|
| 2010 | Championnats du monde de cross-country | Bydgoszcz | 14e | Individuel junior | 19 min 44 s |
| 3e | Par équipes junior | 81 pts | |||
| Championnats du monde juniors | Moncton | 3e | 800 m | 2 min 02 s 51 | |
| 2011 | Championnats d'Afrique juniors | Gaborone | 1re | 800 m | 2 min 04 s 94 |
| 1re | 1 500 m | 4 min 09 s 17 | |||
| Jeux africains | Maputo | 1re | 800 m | 2 min 01 s 81 | |
| 7e | 1 500 m | 4 min 24 s 32 | |||
| 2012 | Championnats d'Afrique de cross-country | Le Cap | 9e | Individuel | 27 min 58 s |
| 3e | Par équipes | 1 h 53 min 17 s | |||
| Championnats d'Afrique | Porto-Novo | 6e | 800 m | 2 min 02 s 54 |
Records[modifier | modifier le code]
| Épreuve | Performance | Lieu | Date |
|---|---|---|---|
| 800 mètres | 1 min 59 s 08 | Hengelo | |
| 1 500 mètres | 4 min 09 s 17 | Gaborone |
Notes et références[modifier | modifier le code]
- (en-US) Geneva Abdul, « This Intersex Runner Had Surgery to Compete. It Has Not Gone Well. », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
- « La vie brisée de l'Ougandaise Annet Negesa, athlète hyperandrogène », sur Francetvsport, (consulté le )
- (en) « “They’re Chasing Us Away from Sport” », sur Human Rights Watch, (consulté le )
- (en) « London 2012: Uganda records fall as Negesa, Achola qualify », sur www.ugandasports.org,
- « https://twitter.com/roxamaracineanu/status/1182746836261572608 », sur Twitter (consulté le )
- « Une enquête va être ouverte pour les mutilations des athlètes hyperandrogènes », sur L'Équipe (consulté le )
- (de) « Hyperandrogene Athletin Annet Negesa - Der Kampf um Gerechtigkeit », sur Deutschlandfunk Kultur (consulté le )
Liens externes[modifier | modifier le code]
- Ressources relatives au sport :
