Action pour une Suisse indépendante et neutre

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Action pour une Suisse indépendante et neutre
Histoire
Fondation
Dissolution
Cadre
Sigle
ASINVoir et modifier les données sur Wikidata
Type
Domaine d'activité
Financement
privé
Siège
Zurich
Pays
Organisation
Membres
environ 25 000 (2023)
Président
Stephan Rietiker (depuis 2022)
Direction
Werner Gartenmann (depuis 2010)
Personnes clés
Idéologie
Publication
Bulletin de l'ASIN
Site web

L'Action pour une Suisse indépendante et neutre (ASIN ; en allemand : Aktion für eine unabhängige und neutrale Schweiz), depuis 2022 Pro Suisse, est un mouvement politique suisse et un cercle de réflexion et d'influence, généralement qualifié de nationaliste[n 1], ce que contestent les dirigeants du mouvement.

Histoire[modifier | modifier le code]

L'Action pour une Suisse indépendante et neutre (ASIN ou Asin[n 2]) est créée le à Berne par des membres du comité référendaire contre l'adhésion de la Suisse à l'Organisation des Nations unies (ONU)[1], notamment Christoph Blocher et Otto Fischer[2]. L'objectif était de créer une organisation permanente capable de s'opposer à l'intégration de la Suisse dans des institutions internationales comme l'ONU et l'Union européenne[1].

L'organisation se fait connaître lors de la campagne sur l'adhésion de la Suisse à l'Espace économique européen (votation du 6 décembre 1992), contre laquelle elle lutte avec acharnement. Cette position lui permet de devenir un mouvement de masse, avec 16 000 membres environ, mais elle lui vaut également le départ de quelques éminentes personnalités radicales et démocrate-chrétiennes[1].

Bien qu'elle s'intéresse surtout à la politique étrangère, elle intervient parfois sur d'autres thèmes, par exemple en faisant aboutir en 1995 un référendum contre la réforme du gouvernement[1].

Le , l'ASIN fusionne avec l'association patronale contre l'adhésion à l'Union européenne et le comité « Non à une adhésion rampante à l'UE » pour former Pro Suisse[3].

Présidents[modifier | modifier le code]

Directeurs[modifier | modifier le code]

Adhérents[modifier | modifier le code]

  • 2023 : environ 25 000 membres[12]
  • 2000 : environ 30 000 membres[1]
  • 1992 : environ 16 000 membres[1]

Controverses[modifier | modifier le code]

L'ASIN a longtemps compté dans ses rangs des personnalités ouvertement néonazies, telles Gaston-Armand Amaudruz et Walter Fischbacher, qui ont finalement été expulsées[13].

Le , Pirmin Schwander, en tant que président de l'ASIN, dépose plainte contre Micheline Calmy-Rey pour délit contre la volonté populaire au sens de l'article 280 du code pénal suisse. Il lui reproche d'avoir affirmé qu'un « non » le à la votation sur l'élargissement de la libre-circulation des personnes à la Bulgarie et la Roumanie signifiait la mort des bilatérales[14].

En juillet 2023, le directeur de l'ASIN crée la controverse en appelant à la recréation d'armées secrètes telles que la P-26[12].

Publications [modifier | modifier le code]

Elle publie six fois l'an une lettre d'information, intitulée ASIN Bulletin depuis 2007[1].

ASIN Bulletin
Pays Drapeau de la Suisse Suisse
Périodicité Mensuel
Prix au numéro Gratuit
Diffusion 46'000 ex.
Ville d’édition Berne
  • La Suisse et la Seconde Guerre Mondiale, Christoph Blocher, 1997.
  • La Suisse et le rapport d'Eizenstat, Christoph Blocher, 1997.
  • Mutations stratégiques. Rapport d'étude stratégique sur le développement ultérieur de la politique suisse de sécurité, Christoph Blocher, 1998.
  • La neutralité suisse, une appréciation historique, Peter Stadler.
  • Quelques réflexions à propos du Non suisse, Christoph Mörgeli.

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. La qualification de nationaliste est largement employée, notamment par « MSN », mais également dans la presse par swiss info, « Les anti-européens en fête à Interlaken » (consulté le ) et « Troupe de choc ou caisse de résonance? » (consulté le ), par 20 minutes, « L’ASIN déploie son arsenal pour défendre la neutralité » (consulté le ) ou par des particuliers tel que Joël Depommier, « La droite nationaliste sort du bois » (consulté le )
  2. Officiellement, ASIN selon ses statuts, mais on rencontre aussi Asin dans la presse (ex. : « 19h30 - L'Asin [...] change de nom, mais pas de combat : la défense de la souveraineté suisse », sur rts.ch, (consulté le ) ; Jean-Marc Crevoisier, « Christoph Blocher motive ses troupes en vue des prochaines échéances », Journal de Genève et Gazette de Lausanne,‎ , p. 16 (lire en ligne)) et le Dictionnaire historique de la Suisse, notamment.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f et g Hans Hirter (trad. Pierre-G. Martin), « Action pour une Suisse indépendante et neutre (Asin) » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  2. a et b D.S. Miéville, « Après le non à l'ONU, les vainqueurs s'organisent », Journal de Genève,‎ , p. 11 (lire en ligne)
  3. « Trois associations anti-UE ont fusionné pour fonder Pro Suisse », sur rts.ch, (consulté le )
  4. Agence télégraphique suisse, « Fondation de Pro Suisse, qui succède à l'ASIN », Swissinfo, (consulté le )
  5. Agence télégraphique suisse, « Lukas Reimann remplace Pirmin Schwander à la présidence de l'ASIN », Swissinfo, (consulté le )
  6. « 19h30 - Pirmin Schwander succède à Christoph Blocher à la tête de l'ASIN », sur www.rts.ch, (consulté le )
  7. ats/pym, « Pirmin Schwander quitte la présidence de l'ASIN », sur rts.ch, (consulté le )
  8. « Un référendum anti-européen en guise d'adieu », Swissinfo, (consulté le )
  9. (de) Beat Kohler, « Gartenmann ist Geschäftsführer », sur Jungfrau Zeitung, (consulté le )
  10. Bernard Wuthrich, « Avec Hans Fehr, l'ASIN est dirigée par un stratège chevronné », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  11. Agence télégraphique suisse, « Hans Fehr quitte la présidence de l'ASIN », sur 20 minutes, (consulté le )
  12. a et b Philippe Boeglin, « Le patron de Pro Suisse se fait remettre à sa place par ses alliés traditionnels », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  13. « Christoph Blocher : Ce n’est pas Fini. », sur Domaine Public,
  14. Le président de l'ASIN dépose plainte contre Micheline Calmy-Rey, 24 heures, édition du jeudi 5 février 2009, dépêche de l'ATS