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Cyborgs (défenseurs de l'aéroport de Donetsk)

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Les « cyborgs » sont les militaires ukrainiens ayant participé à la défense de l'Aéroport international de Donetsk pendant la guerre dans l'est de l'Ukraine (   - ), incluant les combats autour de l'aéroport international de Donetsk et les participants à des percées pour apporter de l'aide aux défenseurs. Tous étaient des volontaires[1],[2].

Les ruines de l'aéroport, 24 décembre 2014.

Étymologie

Terme de science-fiction (contraction de l'anglais cybernetic organism ) qui désigne un organisme biologique contenant des composants mécaniques ou électroniques, qui remplacent ses organes ou les complètent. Dans de nombreux exemples de culture populaire et littérature non fictionnelle, les cyborgs sont décrits comme des êtres ayant des capacités physiques ou mentales artificiellement accrues: ils ont généralement une force élevée, un flair renforcé, un cerveau informatique ou des armes intégrées[3],[4],[5].

Pour parler des « défenseurs de l'aéroport de Donetsk » le mot cyborgs a été utilisé pour la première fois en septembre 2014 par un militant pro-russe inconnu. Il tentait ainsi d'expliquer pourquoi les unités avancées des forces terroristes russes ne parvenaient pas à prendre l'aéroport de Donetsk, qui abritait plusieurs dizaines de militaires ukrainiens avec des armes légères[6],[5].

Cette définition a été incluse dans les dictionnaires[7]. En particulier, le dictionnaire de langue ukrainienne moderne et de l'argot "Myslovo" a reconnu le mot "cyborgs" comme mot de l'année 2014 [6]. La même année, Petro Porochenko, le président ukrainien, a enregistré les vœux pour le Nouvel An avec eux [8]. D'autres néologismes sont apparus dans les médias : cyborgport[9], cyborgiada[10].

Il est à noter que les héros de Krouty sont maintenant parfois appelés "les premiers cyborgs" [11] . Rétrospectivement, ce surnom a été donné aux défenseurs de l'aéroport de Louhansk (8 avril   - 1er septembre 2014) [12] .

Nombre de défenseurs de l'aéroport de Donetsk

Défenseur de l'aéroport.

À divers moments à l'aéroport et au village voisin de Pisky ont combattu les forces spéciales du 3e régiment séparé, les soldats des 79e, 80e, 81e, 95e brigades séparées aéromobiles et 93e brigade séparée mécanisée, 57e brigade séparée motorisée, 90e bataillon séparé aéromobile et 74e bataillon séparé de reconnaissance, les soldats du régiment "Dnipro-1", les combattants du Corps des volontaires ukrainiens et d'autres formations [13].

Il est difficile de déterminer le nombre total de militaires impliqués lors des opérations à l'aéroport, mais on sait avec certitude le nombre de morts : 100 soldats, parmi lesquels 4 disparus (dont un probablement un traître). En plus des morts, il existe des données sur 290 à 305 blessés pendant les combats [14],[15].

Parcours militaire des cyborgs

2014

En mars 2014, à la suite des événements tragiques dans la péninsule de Crimée, des militaires de l’Armée ukrainienne ont été envoyés pour protéger l’aéroport de Donetsk. Il s’agissait du 3e régiment des forces spéciales et de la 95e brigade aéromobile. La première tentative non réussie des séparatistes de s’emparer de l’aéroport de Dontesk a eu lieu le 17 avril 2014[16].

Le 6 mai tous les vols ont été suspendus.

La deuxième tentative pour prendre l’aéroport de Donetsk a eu lieu le 26 mai. Les séparatistes sont entrés dans le nouveau terminal tandis que les forces spéciales ukrainiennes et les troupes aéroportées se trouvaient dans l’ancien terminal. Grâce aux actions bien coordonnées des forces ukrainiennes dans l’air et sur terre, les ennemis ont été expulsés du nouveau terminal.

À partir de ce moment, les deux terminaux, l’ancien et le nouveau, la tour de contrôle, la tour météorologique et la caserne des pompiers ont été occupés par des formations de l’Armée ukrainienne (en septembre 2014 elles ont été renforcées par des volontaires de l’organisation « Secteur droit » qui les ont rejoints).

De mai à août 2014, sur le territoire de l’aéroport de Donetsk il y avait aussi la 72e brigade d’infanterie. Le nombre total de militaires se montait à 138.

Le 10 juillet 2014 les ukrainiens ont subi les premières pertes. Un soldat de la 72e brigade a été tué par un lancer de mortier alors qu’il était chargé des défenses anti-aériennes. Jusqu’à la fin septembre, les attaques ont été irrégulières et de courte durée.

Tank brûlé, 24 décembre 2014

À partir du mois d’août 2014, le 2e groupe tactique de la 93e brigade d’infanterie, le 3e régiment des forces spéciales et le 74e bataillon de renseignements ont pris le contrôle du territoire adjacent à l’aéroport. Le quartier général du groupe tactique se trouvait dans le village de Novokalynove, la base du 4e régiment était à Pisky. Il y avait encore une base à Tonenke et le 5ème régiment était basé à l’aéroport même.

Le 28 septembre, deux batailles ont eu lieu où neuf combattants ont été tués et 14 soldats blessés. Outre cela, l’armée ukrainienne a perdu 2 BTR-80. Parmi les militaires tués, le capitaine de la 93e brigade des forces de terre, Serguii Kolodii, a été décoré du titre du Héro de l’Ukraine à titre posthume. Du côté des séparatistes, deux tanks T-72 ont été utilisés dont un a été détruit par l’équipage du capitaine Yevguen Mezhevikin (décoré également du titre du Héro de l’Ukraine).

Le 28 septembre sont arrivés à l’aéroport de Donetsk 53 militaires dont 41 parachutistes de la 79e brigade aéromobile, 7 soldats de la 93e brigade d’infanterie et 3 démineurs du 91e régiment du génie. Ainsi, les forces totales pour la défense de l’aéroport se sont portées à 85 militaires dont 7 officiers, 7 véhicules blindés, 2 véhicules et quelques volontaires du Corps des volontaires ukrainiens.

À partir du 29 septembre, le territoire où se trouvaient les défenseurs de l’aéroport a été attaqué avec de l’artillerie et des mortiers.

À partir du 6 octobre 2014, les forces ennemies ont réalisé quelques assauts où 11 soldats ukrainiens ont été tués.

Le 3 octobre a débuté la bataille pour l’ancien terminal. Le lendemain, un tank de la 1re brigade de cavalerie blindée a été touché tuant tout son équipage. Entre octobre et novembre, de nombreux tirs et confrontations ont eu lieu. L’assaut de la tour de contrôle a été repoussé. Des snipers étaient présents et actifs.[15]

Le 29 et le 30 novembre a eu lieu l’assaut contre l’ancien terminal de l’aéroport. Le front a été tenu par les soldats de la 93e brigade d’infanterie et de la 79e brigade aéromobile. Par suite des combats, 2 militaires ukrainiens ont été tués et 6 ont été blessés. L’armée ukrainienne a quitté les locaux de l’ancien terminal et s’est concentrée dans le nouveau.

Compte tenu du fait que les forces de défense de l’aéroport se composaient des représentants de différentes formations militaires, on a pris la décision de passer le contrôle de ce site à une seule formation militaire. C’est la 81e brigade aéromobile, formée en août 2014 au sein de l’Armée ukrainienne, qui a été choisie. Elle a établi sa base dans les villages de Kostantynivka et Droujkivka, dans la région de Donetsk. Les militaires de cette brigade ont pris part dans les combats finaux et les plus tragiques qui ont eu lieu l’année suivante.

Le 26 novembre, la 81e brigade aéromobile a rejoint les forces militaires de la Zone de l’Opération anti-terroriste. Le 1er décembre, une partie du 1er groupe tactique du 90e bataillon et de la 81e brigade aéromobile ont été déplacés du village Pisky vers l’aéroport.

À la suite des négociations de paix de Minsk, un accord de cessez-le-feu dans la Zone de l’Opération anti-terroriste a été conclu. Il devait entrer en vigueur le 9 décembre 2014 à 10h00. Selon cet accord, les forces militaires devaient faire leurs rotations par le « couloir vert », en passant par le barrage des séparatistes et des terroristes russes. Les soldats ukrainiens avaient le droit de ne transporter que des armes à feu et un nombre limité de cartouches. Les séparatistes et les terroristes ont obtenu le droit de fouiller les militaires de l’Armée ukrainienne lors de leur passage par le barrage.

2015

Le « couloir vert », que les soldats ukrainiens ont appelé le « couloir de la honte » a existé pendant un peu plus d’un mois. En janvier 2015, les combats ont repris.[17]

La dernière rotation « paisible » a eu lieu dans la nuit du 12 au 13 janvier. La rotation suivante s’est soldée par des combats sans « couloir vert » dans la nuit du 13 au 14 janvier 2015. Ce jour-là, ce sont les soldats des 7e et 9ème compagnies et de la 80e brigade aéromobile qui ont combattu. Ils ont remplacé les soldats de la 93e brigade d’infanterie.

Le 13 janvier la tour de contrôle s’est écroulée.

Le 15 janvier, les forces ennemies ont occupé les étages supérieurs du nouveau terminal. Le lendemain a eu lieu un combat ainsi qu’une attaque de gaz dans les locaux du terminal. Le 17 janvier a eu lieu la bataille pour la caserne de pompiers. Les dernières évacuations des blessés ont eu lieu dans les nuits du 17 au 18 janvier et du 18 au 19 janvier.

Le 19 janvier, les terroristes ont lancé des sacs avec des explosifs dans le terminal. La force de l’explosion a été telle que le toit a été arraché et les murs se sont effondrés.

Le 20 janvier, l’armée ukrainienne a tenté sans succès une avancée vers le nouveau terminal. Cette action a été menée par le groupe du commandant du 90e bataillon, Oleg Kouzminykh. Il n’y a eu qu’un seul char MT-LB qui est arrivé au point de destination. La majorité des participants a été tuée.

Une nouvelle explosion a retenti dans le nouveau terminal à 14:56. Les 3 tonnes de TNT ont détruit 3 étages du terminal. Des 55 défenseurs qui se trouvaient à l’intérieur, moins de la moitié a survécu. Les 16 militaires restants se sont rendus le 21 janvier. Les blessés en état grave ont été envoyés à l’hôpital et les restants ont été torturés.

Le 22 janvier, 17 prisonniers ont été forcés à participer à un « défilé » organisé dans les rues de Donetsk occupée par les séparatistes. Le Parquet Général de l’Ukraine considère de tels actes comme une infraction à la Quatrième Convention de Genève de 1949 sur le traitement des prisonniers de guerre[18],[19].

Pendant les journées suivantes, quelques dizaines de terroristes ont été éliminées grâce au travail du renseignement ukrainien. Le 27 janvier, l’Armée ukrainienne a repris une partie de l’aéroport afin de récupérer les corps de 7 de ses militaires tués.[20]

Les derniers cinq « cyborgs » ont été rendus dans le cadre de l’échange 139 contre 52, le 22 février 2015[21]

En mars 2015, les prisonniers ukrainiens qui nettoyaient les débris de l’aéroport sous les ordres des séparatistes ont récupéré les corps de leurs camarades décédés. Les corps ont été transportés d’abord vers la morgue de Donetsk et par la suite vers la ville de Dnipro[15].

Décorations

Le Président Petro Porochenko remet l’Etoile d’or de Héros de l’Ukraine aux mères de Igor Branovytskyi et de Serguii Kolodii le 5 septembre 2016

Le titre de Héro de l’Ukraine pour avoir défendu l’aéroport de Donetsk a été décerné aux personnes suivantes :

  • Soldat Branovytskyi igor Yevguenovytch (le 23 août 2016 à titre posthume)
  • Caporal Zinytch Igor Viktorovytch (14 octobre 2015 à titre posthume)
  • Lieutenant Commandant Zoubkov Ivan Ivanovytch (10 juin 2015 à titre posthume)
  • Capitaine Kolodii Serguii Volodymyrovytch (le 23 août 2016 à titre posthume)
  • Commandant Mezhevikin Yevguen Mykolayovytch (14 octobre 2015 à titre posthume)
  • Volontaire Tabala Serguii Oleksandrovytch (21 novembre 2016 à titre posthume)

Le 27 janvier 2015, le Président Porochenko a décoré les membres des unités blindées qui ont assuré la sortie des militaires ukrainiens de l’aéroport assiégé le 22 janvier. Le lieutenant Yevguen Gontchar a été décoré 3e classe de l’ordre de Bohdan Khmelnytsky. Le sergent Kostyantyn Baltarga, le soldat Volodymyr Soukhanin, le soldat artilleur Dmytro Trynoga ont été décorés 3e classe de l’ordre du Courage[22].

Le 19 octobre 2014 Le Chef de Verkhovna Rada (le parlement ukrainien) a officiellement récompensé neuf militaires ukrainiens avec des pistolets « Fort » gravés à leurs noms.[23]

En 2015, l’Association « Confrères d’Ukraine » a créé une médaille spéciale commémorant La Défense de l’aéroport de Donetsk.

Ampleur de l’exploit

Timbres commémoratifs

Le siège de l’aéroport de Donetsk a duré 242 jours, une semaine de moins que le siège de Sébastopol (2 novembre 1941 – 3 juillet 1942) et beaucoup plus longtemps que la défense de la forteresse de Brest-Litovsk (22 juin – 20 juillet 1941) pendant la Seconde Guerre mondiale.

Avant le siège, l’aéroport jouait un rôle important dans la logistique de l’Armée ukrainienne. Les ennemis, eux, après avoir sécurisé le contrôle de 150 km de la frontière d’état entre l’Ukraine et la Russie, n’avaient pas un intérêt vital à occuper les aéroports pour s’approvisionner. Néanmoins, pour l’armée ukrainienne, ces sites pouvaient servir comme tremplins pour avancer vers Donetsk.

A la suite des négociations de paix de Minsk, il a été accordé de créer une zone démilitarisée de 30 km entre les deux camps. Les chefs séparatistes ont alors décidé de remporter une victoire politique. Ils ont donc lancé un assaut frontal encore avant la création de cette zone. Le but était de montrer que les ukrainiens avaient été chassés et non pas qu’ils étaient partis à la suite de l’accord.

Malgré le départ des militaires ukrainiens du territoire de l’aéroport de Donetsk, les forces ukrainiennes se sont trouvées encore en poste près de l’aéroport après ces événements, et c’est pourquoi des combats de différentes intensités y ont eu lieu par la suite pendant longtemps.[24]

Selon le major général Oleg Mikats, la défense de l’aéroport par les forces ukrainiennes a bloqué l’ennemi. La bataille de Debaltseve a eu lieu peu de temps après la chute de l’aéroport et si les militaires ukrainiens n’avaient pas été sur place, l’Armée ukrainienne aurait pu perdre plus de territoire.

On estime les pertes des forces séparatistes à au moins 800 morts et à entre 1500 et 2000 blessées.[25]

Commémoration

Le 16 janvier en Ukraine se célèbre la journée des défenseurs de l’aéroport de Donetsk. Cette journée de la mémoire semi-officielle a été instaurée à l’initiative des cyborgs eux-mêmes. Ce jour-là, on organise différents événements au souvenir et à la commémoration avec la participation de personnalités d’État de premier ordre[26],[27],[28]. Pourtant il n’y a pas d’explication officielle sur le choix de cette date.

Le 20 janvier est aussi une Journée de la mémoire[29],[30].

La Poste ukrainienne a édité un timbre en l’honneur des « cyborgs » (le 22 janvier 2020, catégorie N1806, valeur faciale V)[31].

La pièce de monnaie commémorative de 10 hryvnas de la Banque Nationale de l’Ukraine fait partie de la série de monnaies intitulée « Les Forces armées ukrainiennes ». La monnaie a été émise le 30 janvier 2018.

Le club de jeunes « Natriy”[32] a été créé à Kyiv en honneur de Igor Branovytsky, et une rue porte aujourd´hui son nom.

Culture et arts

  •  Film documentaire de Leonid Kanter et Ivan Yasniy « Les volontaires de l’escadron de Dieu » (2015)
  • Film de Akhtem Seitablayev « Cyborgs » (2017)[33],[34], sur un scénario de Natalia Vorojbyt
  • Poème de Volodymyr Tymtchouk “Aéroport de Donetsk”[35]
  • Recueil d’interviews et de photos “AD 242. L’histoire du courage, de la fraternité et du sacrifice » par Iryna Chtorguin
  • Roman “Aéroport” de Serguii Loïk
  • La série de photos avec « cyborgs » de Serguii Loïk a été publiée sur la une de « Los Angeles Times » du 28 octobre 2014[36]
  • Expositions de photos, de peintures et de livres[37],[38]
  • Calendrier avec les photos des militaires à but caritatif[38]
  • Une série de bandes-dessinées[39]
  • Recueil de poésies « Poèmes d’un cyborg » de Mykola Voronin[40]
  • L’image de la tour de contrôle de l’aéroport est devenue une icône de la culture populaire. Cette tour porte l’inscription : « Le béton n’a pas tenu, les cyborgs – si ». Cette tour a été utilisée par les « cyborgs » comme point d’observation. Elle a fini par être totalement détruite par les obus des tanks ennemis.[41]

Notes et références

  1. « Кіборги: Як українські військові 242 дні тримали оборону Донецького аеропорту », ЗІК,‎ 20 січня 2020 (lire en ligne, consulté le )
  2. (en) « Ukrainian 'Cyborg': 'They Tried To Break Me, But It Didn't Work' », sur RadioFreeEurope/RadioLiberty (consulté le )
  3. « 3D-printed 'electronic glove' could help keep your heart beating for ever », The Independent,
  4. The Atlantic
  5. a et b Кирилюк, Ольга. «Вогнехреще» або неологізми як відображення військового протистояння / Ольга Кирилюк. Наук. зап. Сер. Філологічні науки: [зб. наук. пр.] / М-во освіти і науки України, Кіровоград. держ. пед. ун-т ім. В. Винниченка. — Кіровоград (2015): 52-57.
  6. a et b « Слово «кіборги» словник назвав словом року », Радіо Свобода,‎ 6 січня 2015 (lire en ligne, consulté le )
  7. Дем'яненко В. Кіборги / Віра Дем'яненко // Енциклопедичний словник символів культури України / за заг. ред. В. П. Коцура, О. І. Потапенка, В. В. Куйбіди. — 7-е вид. — Корсунь-Шевченківський: Всесвіт, 2017. — С. 237—241. (ISBN 978-966-2652-18-5)
  8. « У новорічному зверненні Порошенко привітає українців із "кіборгами" », Кореспондент,‎ 27 грудня 2014 (lire en ligne, consulté le )
  9. « «Кадирівці» закидують «кіборгпорт» димовими гранатами », ВолиньPost,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. Навальна, М. І. «Нові функціональні вияви жаргонізмів у мові української періодики на початку XXI ст.» Психолінгвістика 18 (1) (2015): 79-88.
  11. УІНП
  12. Вголос
  13. « П'ять років тому завершилися бої за Донецький аеропорт, який обороняли 242 дні », Укрінформ,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. « 5 років від завершення оборони ДАПу: імена й фото всіх загиблих «кіборгів» », Новинарня,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. a b et c Оборона Донецького аеропорту, 2014—2015. Хроніка бойових втрат. Мартиролог. — К.: Національний військово-історичний музей України, 2020
  16. « UKRAINE. A Donetsk, les “cyborgs” tiennent bon », sur Courrier international, (consulté le )
  17. « Bataille de tanks pour l’aéroport de Donetsk », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  18. (uk) « "Парад полонених" у Донецьку: чотирьом бойовикам "ДНР" оголосили підозри », sur prm.ua (consulté le )
  19. (uk) « Бойовики таки вивели полонених кіборгів на вулиці Донецька (фото, відео) », sur www.unian.ua (consulté le )
  20. « 5 років оборони Донецького летовища », sur www.armyfm.com.ua (consulté le )
  21. (uk) « Під Луганськом звільнили 139 військових. Повний список », sur Українська правда (consulté le )
  22. (uk) « Порошенко нагородив військових, які допомогли “кіборгам” покинути аеропорт », sur Українська правда (consulté le )
  23. « Турчинов нагородив "кіборгів" з донецького аеропорту іменною зброєю - новини Еспресо TV | Україна », sur espreso.tv (consulté le )
  24. « 242 дні самовідданої оборони Донецького аеропорту – символ незламності українського духу, національної гідності та героїзму », sur nkrr.gov.ua (consulté le )
  25. (ru) « Украинский Сталинград: 242 дня обороны донецкого аэропорта », sur kp.ua (consulté le )
  26. (uk) « 16 січня – День пам’яті захисників Донецького аеропорту », sur www.zhitomir.info (consulté le )
  27. (uk) « Подвиг тривалістю у 242 дні. В Україні відзначають День пам'яті "кіборгів" », sur ТСН.ua,‎ (consulté le )
  28. « Президент вшанував пам’ять "кіборгів" (ВІДЕО) », sur UATV,‎ (consulté le )
  29. « 20 січня, в День пам’яті захисників Донецького аеропорту, відкрилася виставка «Аеропорт… Пекельна смуга» | Офіційний веб-сайт УІНП », sur old.uinp.gov.ua (consulté le )
  30. (uk) « 20 січня – День пам'яті захисників Донецького аеропорту », sur ТСН.ua (consulté le )
  31. (uk) « Укрпошта вшановує «кіборгів» Донецького аеропорту: 22 січня з’явиться поштова марка «Вони вистояли! Не витримав бетон!» », sur Ukrposhta (consulté le )
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  35. (en) « Donetsk Airport », sur Issuu (consulté le )
  36. (en-US) Facebook et Twitter, « Great Read: Ukraine fighters, surrounded at wrecked airport, refuse to give up », sur Los Angeles Times, (consulté le )
  37. « Wayback Machine », sur web.archive.org, (consulté le )
  38. a et b (uk) « У Києві відкрилася виставка, присвячена "кіборгам" », sur ТСН.ua,‎ (consulté le )
  39. « Комікс КІБОРГИ – живі спогади кіборгів, оборонців Донецького аеропорту », sur archive.is,‎ (consulté le )
  40. (uk) « ВІРШІ ОДНОГО КІБОРГА | | Смолоскип і Компанія », sur smoloskyp.com.ua (consulté le )
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