Kifkif
Forme juridique | ONG à but non lucratif |
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But | Défense des droits humains et des libertés collectives et individuelles ; Lutter contre les discriminations fondées sur les mœurs, l’orientation sexuelle ou l’identité de genre |
Zone d’influence | Maroc, Espagne, Italie |
Fondation | 2002 |
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Siège | 7 et 23 rue de la Encomienda, district Centre, Madrid (Espagne) |
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Personnages clés | Samir Bargachi (Président) |
Site web | Site officiel |
L'association Kifkif est une organisation non gouvernementale maroco-espagnole constituée comme association à but non lucratif et qui porte une lutte pacifique pour les droits des lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et intersexes (LGBTI) marocains.
Kifkif est illégale au Maroc, mais pas en Espagne, où elle est enregistrée depuis 2008. Dans son acte constitutif on mentionne que son action comprend tant l'Espagne que le Maroc. Elle se présente comme une association de personnes LGBTI migrantes et réfugiées qui travaillent pour que leurs semblables puissent vivre librement leur orientation sexuelle ainsi que leur identité et expression de genre.
Histoire
Les premières actions commencent en 2002, selon le site de l'association.
Le , la police marocaine arrête dans la ville de Tétouan quarante-trois personnes pour activités homosexuelles, conformément à l'article 489 du code pénal. En conséquence, des homosexuels marocains entament sur internet une campagne internationale pour leur libération. Des milliers de lettres sont envoyées aux médias et aux ambassades occidentales au Maroc. Pour coordonner ses actions sur Internet, un groupe dénommé KifKif est créé — « d'égal à égal » en amazighe[1] —. Il est au début un forum pour aider les Marocains qui ne trouvent pas leur place dans la société. En 2005, Kifkif se constitue de manière plus formelle et à partir de 2006, les volontaires de Kifkif commencent des démarches pour leur légalisation comme association au Maroc. Toutes leurs tentatives sont rejetées.
Depuis 2008, l'organisation a établi plusieurs groupes d'appui à Kifkif hors du Maroc, en travaillant comme projets indépendants dans des organisations LGBT locales.
En 2009, une délégation de la Confédération espagnole LGBT (Colegas) menée par son secrétaire général et par son coordinateur des relations internationales, Samir Bargachi, également président de KifKif, se rend au Maroc pour rencontrer des membres de la société civile et d'autres associations des droits humains[2]. La même année, l'association tente d'organiser une conférence à Marrakech, malgré l'interdiction des autorités. Le , le site web de l'association est piraté[3]. L'association a été violemment critiquée depuis par les éléments les plus conservateurs de la société musulmane[4].
En , l'association Kifkif lance Mithly (le titre est un jeu de mots signifiant à la fois « homo » et « comme moi »), le premier magazine LGBT marocain, qui paraît en version papier et sur un site Internet dédié[5],[6]. Le premier numéro, imprimé à Rabat, a été diffusé à 200 exemplaires, de façon clandestine, puisque l'article 489 du code pénal marocain, qui rend l'homosexualité illégale, excluait toute possibilité d'obtenir une autorisation de publication.
En , les militantes LGBT de Kifkif créent le groupe Menna w Fena (« De nous et pour nous »), un groupe interne à l'association Kifkif et consacré spécifiquement aux femmes lesbiennes, bisexuelles, transsexuelles ou queer ; il a pour objectif de protéger les femmes LGBT au Maroc et de les aider à s'affirmer au sein de la communauté LGBT[7].
Après les élections à l'Assemblée de Madrid de mai 2019, qui voient les trois partis de droite gagner la majorité absolue des sièges dans la Communauté de Madrid, le parti Vox fait pression sur le Parti populaire et sur Ciudadanos pour que son appui à leur gouvernement de coalition soit conditionné par la suppression des aides aux associations qui « promeuvent l'immigration illégale », ce sont plusieurs associations d'aide aux migrants qui sont en fait visées, dont KifKif, qui reçoit une aide d'environ 40 000 € annuels lui permettant de financer intégralement son lieu d'accueil des réfugiés[8]. En février 2020, le gouvernement Díaz Ayuso I formé après ces élections supprime toute subvention à l'association[9]. En novembre 2020 ouvre cependant un centre d'accueil national public pour réfugiés LGBTI de 20 places, géré sous la responsabilité de l’association KifKif et de l'association Red Acoge[10].
Organisation
Depuis novembre 2020, le siège de l'association se trouve dans le quartier Embajadores du district Centre de la capitale espagnole.
Actions
Une des actions de l'association est d'accueillir et de répondre aux besoins des migrants et demandeurs d'asile pour motif d'orientation sexuelle, en leur proposant notamment un appui juridique et administratif[11]. Elle accueille des migrants en provenance du Proche-Orient et d'Afrique du Nord[11].
Références
- (es) « ¿Quienes somos? Presentación de Kifkif », sur kifkif.info (consulté le )
- Ibrahima Koné, « Homosexualité au Maroc : Polémique entre associations et islamistes », sur yabiladi.com, (consulté le )
- « Les homosexuels marocains sortent de l’ombre », sur observers.france24.com, (consulté le )
- (en) « Iran: Morocco 'gay association' irks hardliners », sur adnkronos.com, ADN Kronos International, (consulté le )
- « Une revue gay distribuée sous le manteau au Maroc », sur slate.fr, (consulté le )
- Habibou Bangré, « « Mithly », le premier magazine gay arabe », sur jeuneafrique.com, (consulté le )
- Benzakour Fatma Yasmine, « Qu'en est-il de la communauté LGBT au Maroc ? », sur insecret.ma, (consulté le )
- (es) Icíar Gutiérrez, « Las ONG en defensa de los inmigrantes a las que Vox quiere retirar las ayudas en Madrid: "Seguiremos" », sur ElDiario.es, (consulté le )
- (es) Marta Maroto, « El único piso de emergencia para migrantes LGTBI en España, en riesgo », sur ElDiario.es, (consulté le )
- (es) David Noriega, « Abre el primer centro de acogida estatal para refugiados LGTBI: "Es un espacio entre iguales" », sur ElDiario.es, (consulté le )
- (es) Marina Estévez Torreblanca, « El joven LGTBI apuñalado en Madrid: "Huir de este tipo de agresiones es lo que me trajo a España" », sur ElDiario.es, (consulté le )