Patère de Rennes
Date |
IIIe siècle |
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Matériau | |
Diamètre |
25,2 cm |
La patère de Rennes est un ustensile sacrificiel servant au service du vin[1] qui date du IIIe siècle. En or, elle fut élaborée par des orfèvres de l'Empire romain. Découverte en 1774 à Rennes[2], la patère se trouve actuellement au Cabinet des médailles de la Bibliothèque nationale de France à Paris. C’est « une des plus belles patères d’or qu’ait livré le monde romain »[2], qui peut être « rangée parmi ces œuvres presque parfaites qui marquent l'apogée d'un art »[3].
Historique
La patère est découverte le , avec d'autres objets précieux, un collier à pendentif et 94 aurei. Elle est trouvée par des maçons qui démolissaient une maison du Chapitre de Rennes[4]. Le Chapitre remet le trésor au duc de Penthièvre et gouverneur de Bretagne qui le présente au Roi. Ce dernier l'intègre au Cabinet des Médailles. En 1831, la patère fait partie du grand vol commis au Cabinet des Médailles, mais elle est retrouvée par miracle au bord de la Seine, sous le pont Marie[5].
Symbologie
Il s'agit d'une patère, un plat peu profond employé dans les cérémonies et les rites religieux de l'Antiquité, comme la libation, avec une présence d'éléments iconographiques hellénistiques.
Les seize monnaies serties au pourtour sont minutieusement choisies, en alternance un empereur et une personnalité de la maison impériale. Les empereurs de la dynastie des Sévères sont mis en relation avec le thème de l'emblema montrant Bachus et Hercule, dieux tutélaires de Lepcis Magna, cité de naissance de Septime Sévère[6].
Caractéristiques
- Forme : patère.
- Matériau : or massif.
- Contexte/style : romano-hellénistique.
- Technique : embossage, fonte à cire perdue.
- Iconographie : en emblema, une représentation de la victoire de Bacchus sur Hercule avec, sertis sur le pourtour, seize aurei tous très rares, aux effigies des empereurs, entourés d'un cercle de feuilles de laurier, et des impératrices, entourées d'un cercle de feuilles d'acanthe. Ces monnaies datent de l'époque des Antonins et des Sévères, à savoir et dans l'ordre circulaire de leur sertissage dans la patère[7] :
- Caracalla,
- Marc-Aurèle,
- Faustine la Jeune, épouse de Marc-Aurèle,
- Antonin le Pieux,
- Geta, en date de 209, pièce la plus récente de l'ensemble
- Commode
- Faustine l'Ancienne, épouse d'Antonin le Pieux,
- Septime Sévère,
- Julia Domna, épouse de Septime Sèvère
- Hadrien.
- Poids : 1,315 42 kg[8]
- Diamètre : 25 cm
Notes et références
- (it) « Pàtera », Vocabolario, sur treccani.it, éd. Treccani.
- Jean-Claude Meuret, chap. Les origines : du confluent à Condate, Histoire de Rennes 2010, p. 36
- Henry Havard, Histoire de l'orfèvrerie française, Paris, Librairies-imprimeries réunies, , 472 p., sur gallica (lire en ligne), p. 42.
- Lefèvre 1960, p. 93.
- Lefèvre 1960, p. 94-95.
- Trésors Monétaires XXIV, éd. Bnf, 2009/2010, p. 100-102.
- Lefèvre 1960, p. 100-101.
- Lefèvre 1960, p. 94.
Annexe
Articles connexes
Bibliographie
- [Lefèvre 1960] Georges Lefèvre, « Le Trésor du Chapitre et la patère d'or de Rennes », Annales de Bretagne, vol. 67, no 1, , p. 93-102 (lire en ligne [sur persee]).
- [Foucher 1979] Louis Foucher, « La patère de Rennes », Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, vol. 86, no 4, , p. 511-523 (lire en ligne [sur persee]).
- Gauthier Aubert (dir. de coll.), Alain Croix, Michel Denis et Jean-Yves Veillard (illustr.) (préf. Edmond Hervé, Daniel Delaveau), Histoire de Rennes, Rennes, éd. Apogée / Presses universitaires de Rennes, coll. « Images et histoire », , 2e éd. (1re éd. 2006), 295 p. (ISBN 978-2-84398-378-8 et 978-2-7535-1260-3, BNF 42446165)