Gilo
Gilo (hébreu : גִּלֹה) est une ville israélienne située dans le sud-ouest de Jérusalem-Est, avec une population de 40 000 personnes, principalement de confession juive. La ville est située en Cisjordanie, reprise par Israël à la suite de la guerre des Six Jours en 1967, et dans les limites de la municipalité de Jérusalem depuis la Loi de Jérusalem de 1980. Gilo fait partie de l' « anneau de quartiers » (hébreu : שכונות הטבעת) entourant la ville.
La communauté internationale considère la ville comme une colonie israélienne illégale en vertu du droit international, Israël conteste ce statut et défend que la ville fait partie de la municipalité de Jérusalem[1],[2].
Géographie
Gilo est située sur une colline dans le sud-ouest de Jérusalem-Est et séparée de Beit Jala par une gorge profonde. L'autoroute 60 passe par un tunnel entre les deux villes. Beit Safaea et Sharafat sont au nord de Gilo, Bethléem est au Sud[3].
Histoire
Antiquité
Des données archéologiques datées de l'Âge du Fer I (1200 – 1000 avant j.-c.) ont été retrouvées à Gilo. Des poteries datant du 12e siècle avant notre ère ont été exhumées[4]. Ce site est considéré comme l'un des plus anciens de cette période. Le site était entouré par un mur défensif et divisé, probablement en bergeries, avec des maisons sur les bords. Les bâtiments du site sont parmi les exemples les plus anciens de maison à quatre pièces, caractéristique de l'architecture de l'époque. Les fondations d'un bâtiment construit en grosses pierres ont également été découvertes, peut-être une tour de défense.
La ville de Gilo est mentionnée dans le Livre de Josué (Josué 15:51) et le Livre de Samuel (II Sam 15:12)[5]. Certains chercheurs pensent que la Gilo biblique est située dans les collines d'Hébron[6].
Ère moderne
Au cours de la guerre Israélo–Arabe de 1948, l'armée égyptienne positionne son artillerie à Gilo, et bombarde fortement Jérusalem-Ouest. Des tentatives d'assaut sur Jérusalem depuis Gilo ont été repoussées après de durs combats. Le kibboutz Ramat-Rachel, situé juste au nord-est de Gilo,change de mains à trois reprises. Gilo reste du côté jordanien de la Ligne Verte jusqu'en 1967[7].
En 1970, le gouvernement Israélien exproprie 12 300 dunams (12,3 km²) de terres, conquises après la guerre des Six Jours, pour construire la ville actuelle.
Gilo est fondée en 1973. Selon un planificateur municipal, la plupart du terrain avait été acheté légalement par les Juifs avant la Seconde Guerre mondiale, la grande majorité durant les années 1930, et que les propriétaires fonciers n'avaient pas renoncé à leur droit de propriété lors de la conquête de la zone par les Jordaniens en 1948[8]. Selon d'autres sources, la terre appartenait aux villages Palestiniens de Sharafat, Beit Jala et Beit Safafa[9]. Avec son expansion au fil des ans, Gilo sépare Jérusalem et Beit Jala-Bethléem[10].
Démographie
Depuis sa création, Gilo a accueilli de nouveaux immigrants Juifs de partout dans le monde. Un hôtel pour immigrants se trouve dans la ville, et beaucoup choisissent de s'installer à proximité. Depuis l'arrivée massive de Juifs Soviétiques dans les années 1990, Gilo a absorbé 15 % de tous les immigrants de cette origine à Jérusalem[11]. L'hôtel pour immigrants est maintenant sur le site d'un kibboutz urbain, Beit Israël. Des juifs aussi bien séculiers que religieux vivent dans la ville, même si un nombre croissant de familles Haredim s'y installent[12].
Écoles et institutions
Beit Or (la Maison de la Lumière) a ouvert en mars 2008 et accueille les jeunes adultes autistes[13]. Une maison pour adultes handicapés est également située à Gilo[14]. La ville compte 35 synagogues[15]. En 2009,un nouveau système de chauffage d'eau promet une réduction de la pollution et des économies d'énergie[16]. La ville dispose d'un parc avec une aire de jeux pour les enfants[17].
Statut légal
Gilo est situé à l'est de la Ligne Verte de 1949, sur des terrains occupés par Israël depuis la guerre des Six Jours. L'organisation des Nations unies[18], l'Union Européenne[19] et le Japon[20] considèrent que la ville est une colonie illégale.
Pour Israël, la ville est un quartier de Jérusalem[21].
Pour les Palestiniens, la ville est un territoire occupé, et il n'y a pas de différence entre Gilo et les colonies de Cisjordanie[22].
Des plans d'extension de Gilo ont attiré les critiques de la part des États-Unis et du Royaume-Uni. Pour Israël, la construction ne pose pas de problème puisque la ville se trouve à l'intérieur des limites municipales de Jérusalem[23]. En 2009, le Comité de Planification de Jérusalem approuve la construction de 900 nouveaux logements à Gilo, déclenchant des critiques dans le monde entier[24].
Conflit israélo-arabe
À partir de 2000, Beit Jala, ville palestinienne principalement chrétienne, a servi au Fatah et à Tanzim de poste de tir pour les snipers et les attaques au mortier[25] contre Gilo[26]. Le gouvernement Israélien a construit une barrière de béton et installé des fenêtres pare-balles dans les écoles et les maisons à proximité de Beit Jala[27]. Les attaques sur Gilo diminuent grandement après l'Opération Rempart, avec uniquement trois tirs par an[28]. le 15 août 2010, après des années de calme relatif, le TSAHAL a commencé à enlever les barrières de béton, près d'une décennie après sa construction[29].
17 des 19 passagers tués dans la l'attentat de Patt Jonction étaient des résidents de Gilo[30].
Références
- Israel approves 942 Jewish homes in Gilo settlement (BBC, April 5th, 2011)
- « The Geneva Convention », BBC News, (lire en ligne, consulté le )
- Arafat's media do support Jerusalem bus bombing – Likud of Holland
- Mazar, Amihai, (1994) “The Iron Age I” in Ben-Tor, Amnon (Ed.), “The Archaeology of Ancient Israel”, p. 286–295, Yale University Press, (ISBN 0-300-05919-1)
- Gilo & Har Choma « https://web.archive.org/web/20070227125402/http://www.hatzola.org.il/gilo.asp »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?),
- Jerusalem neighborhoods
- A history of Jerusalem's highest neighborhood
- (en) Donna Rosenthal, The Israelis: ordinary people in an extraordinary land, Simon & Schuster, New York, (ISBN 0-684-86972-1), p. 397 note 16 “According to former Jerusalem municipal planner, Israel Kimhi...”
- Abraham Ashkenasi, The future of Jerusalem, P. Lang, (ISBN 0-8204-3505-8), p. 293 ; "Gilo It was established in 1973 on Beit Safafa, Sharafat and Beit Jala land..."
- Shaul Ephraim Cohen, The politics of planting: Israeli-Palestinian competition for control of land in the Jerusalem periphery, University of Chicago Press, (ISBN 0-226-11276-4)
- Jerusalem neighborhoods: Gilo
- MELANIE LIDMAN, « Housing on the horizon? », The Jerusalem Post, (lire en ligne, consulté le )
- A house for life
- Gilo Residence of the Ilan Foundation
- Our Jerusalem: Pain and sorrow are not a sign of weakness
- Ehud Zion Waldoks, « Hybrid water heating system to be dedicated at Gilo community center », The Jerusalem Post, (lire en ligne, consulté le )
- Israel hot spots: Jerusalem information
- SECRETARY-GENERAL DEPLORES ISRAEL'S SETTLEMENT EXPANSION DECISION November 17, 2009
- LEIGH PHILLIPS, « EU rebukes Israel for Jerusalem settlement expansion », EUobserver.com, (consulté le )
- John McGlynn, « Japan, Israeli Settlements, and the Future of a Palestinian State », The Asia-Pacific Journal: Japan Focus, nos 52-1-09, (lire en ligne, consulté le )
- ISABEL KERSHNER, « Plan to Expand Jerusalem Settlement Angers U.S. », The New York Times, (lire en ligne, consulté le )
- Yossi Klein Halevi, « The War Within East Jerusalem (op-ed) », The New York Times, (lire en ligne, consulté le )
- Jeffrey Heller, « Obama criticizes Israel over settlement-building », Reuters, (lire en ligne)
- (he) « Oops! the page you were looking for doesn't exist, please retry / GoJerusalem », sur gojerusalem.com (consulté le ).
- Gilo Waits for Deliverance As Mideast Violence Goes On
- Fields of Fire, Time Magazine
- It's Back-to-School Day for Israeli children on Gilo's front line, Los Angeles Times
- Shooting and buying, Haaretz
- Gilo Parts With the Concrete Barrier After a Decade, Ynet
- Mideast turmoil: In Jerusalem, Despair and Determination