Moulin de Kerbroué

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Moulin de Kerbroué
Le moulin de Kerbroué
Présentation
Type
Style
Construction
1746
Hauteur
11 mètres de haut
Propriétaire
Commune
Localisation
Pays
Département
Commune
Coordonnées
Géolocalisation sur la carte : pays de Guérande
(Voir situation sur carte : pays de Guérande)
Géolocalisation sur la carte : Loire-Atlantique
(Voir situation sur carte : Loire-Atlantique)
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)

Le moulin de Kerbroué est un moulin à vent de la commune de La Turballe[1], dans le département français de la Loire-Atlantique.

Présentation

Le moulin de Kerbroué est un des deux moulins encore en activité dans la presqu'île de Guérande : le moulin de la Falaise de Batz-sur-Mer est spécialisé dans la farine de sarrasin, celui de La Turballe, dans la farine de froment. Propriété de la commune de La Turballe depuis 1999, son exploitation est confiée à l'association Au Gré des Vents en 2004.

La visite du moulin permet de découvrir le mécanisme qui écrase le grain et extrait la farine. La Maison de Meunier attenante, qui était un ancien lieu de stockage, présente une collection de costumes et d'objets de l'époque du moulin, quand l'âne faisait le va-et-vient entre la maison et le moulin[2].

Historique

Le moulin est construit en 1746[2]au lieu-dit des Quatre Routes[1]. Il s'appelle tour à tour moulin neuf de Trescalan, par opposition à un moulin plus ancien, moulin de Maincrom (« pierre courbe » en breton)[3], du nom de la parcelle où il est construit, avant de prendre son nom actuel de Kerbroué. L'année 1700, gravée sur le linteau de la fenêtre du second étage, n'atteste pas de la construction du moulin à cette date, ses caractéristiques technologiques et architecturales étant postérieures. Le moulin a donc pu être construit en réutilisant les pierres d'un moulin plus ancien bâti en 1700 sur le même site ou à proximité. Cette pratique est en effet courante, surtout concernant les pierres qui doivent assurer le maintien de la structure[4].

À sa construction, il appartient au seigneur de Lauvergnac. Sous l'Ancien Régime, les fermiers vivant à trois kilomètres à la ronde ont l'obligation de donner leur blé à moudre au moulin, qui prélève 1/16e des quantités au bénéfice du seigneur. Le meunier et le boulanger prélèvent également une quote-part en rémunération de leurs services.

En 1810, le meunier rachète le moulin, qui à son origine est plus bas que le moulin actuel et nécessite que le meunier déplace les ailes en fonction de l'orientation et de la force du vent. Modernisé en 1893, il est rehaussé d'un étage et passe ainsi à quatre niveaux[3], il est pourvu d'une deuxième paire de meules et équipé du système Berton[a], [5]. Un moulinet d'orientation à l'arrière de la toiture (« papillon »)[3] permet la mise au vent automatique[6].

Les meuniers successifs y moulent orge et froment pendant cinq générations. Le dernier d'entre eux, Fernand Nogues, né au village de Trévéré, perpétue la tradition jusqu'en 1969, date à laquelle les ailes s'arrêtent[2]. Le moulin utilise ensuite un broyeur mécanique jusqu'en 1977 avant son arrêt[7]. Il était le dernier en activité dans la commune[1].

Le moulin désaffecté se dégrade par manque d'entretien et en 1999, la municipalité le rachète et entreprend sa restauration. La nouvelle toiture est notamment mise en place le [2]. En 2004, la municipalité confie la gestion du moulin à l'association Au Gré des Vents culture et patrimoine de La Turballe[5]. Il est remis en service le par le meunier Guy Perraud et peut de nos jours moudre le grain pour en extraire la farine grâce à 52 m2 de voilure, un rouet, une lanterne, un gros fer entraînant le trieur, la meule la bluterie, le tout sur quatre niveaux. Par temps de grand vent, il peut écraser jusqu'à 100 kilos de blé par heure[2].

Comme d'autres moulins à vent dans la région[b], celui de Kerbroué a toujours été placé sous la protection de la Vierge. Au printemps 2004, une statue de la Vierge à l'Enfant était encore placée dans une niche en façade. Elle a été détruite par la suite, certainement au moment de l'envol d'oiseaux ayant établi leur nid à cet endroit. Les morceaux récupérés étaient trop nombreux et trop petits pour que l'on envisage une restauration. L'association Au Gré des Vents a entrepris de la remplacer par l'acquisition d'une autre, trouvée chez un antiquaire expert agréé, ayant pu établir que cette « nouvelle » statue est contemporaine de la construction du moulin. Elle est mise en place le [8].

Galerie

Vues extérieures

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Vues intérieures

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Histoire des moulins à La Turballe

Au début des années 1820, La Turballe compte six moulins, répartis en deux groupes :

  • le premier, composé des moulins de Trévéré, des Grandes Perrières et du Frost du Moulin, se situait à proximité des hameaux de Trescalan, Fourbihan et Trévéré, à des altitudes comprises entre 25 et 30 mètres. Cette localisation permet de penser qu'il s'agit des trois moulins représentés sur la carte de Cassini à la fin du XVIIIe siècle. Ce sont donc les plus anciens de la paroisse. Deux actes notariés de 1740 et 1786 concernant les moulins de Trescalan révèlent leur appartenance à la baronnie de Campzillon, qui comptait quatre autres moulins : deux à Piriac-sur-Mer (moulin de Kerjean et du Bouteiller), un à Guérande (moulin de Brandu) et un à Trescalan. De ce premier groupe de trois moulins, il ne reste rien aujourd'hui[4].
  • le deuxième, composé des moulins du Parc Riganet, de Maincrom et du Pré de Lauvergnac, sont érigés à la périphérie des hameaux éloignés du centre, sur des hauteurs variant entre 30 et 32,5 mètres. Ils sont absents de la carte de Cassini et des inventaires antérieurs à 1809. Le moulin du Parc Riganet est démoli en 1902. De nos jours perdurent celui de Maincrom (renommé moulin de Kerbroué) et celui du Pré de Lauvergnac (renommé moulin de Kerhuel). Ce dernier ne possède plus d'aile et a été transformé en habitation[4].


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Notes et références

Notes

  1. Pierre Théophile Berton père (1803-1861) et Pierre Théophile Berton fils (1827-1894), inventeurs et fabricants d'un système d'ailes de moulin à vent réglables. Grâce à ce nouveau procédé, il n'est plus nécessaire et mettre ou retirer les toiles des ailes du moulin depuis le sol, aussi les moulins peuvent-ils gagner en hauteur
  2. Voir la légende du moulin du Diable à Guérande. Le moulin de la Providence au Croisic est quant à lui placé sous la protection de saint Honoré, saint patron des boulangers

Références

  1. a b et c Jean-Pierre Corentin Le Pape, La Turballe : Les hommes, le terroir, la mer, Le Croisic, Imprimeur Le Croisic, , 165 p. (ISBN 2-9508743-1-2)
  2. a b c d et e Association « Au gré des vents », exposition pour les 150 ans de La Turballe
  3. a b et c Gildas Buron, Alain Gallicé, Jean-Pierre Boutruche et Josick Lancien, Je découvre : La Turballe, La Crèche, La Geste, , 53 p. (ISBN 9791035301408), p. 49
  4. a b et c Etude historique, patrimoniale et de valorisation du moulin de Kerbroué, Université de Nantes, UMR 6554 CNRS Geolittomer Nantes, septembre 2000
  5. a et b http://musee-laturballe.fr
  6. www.moulins-a-vent.net
  7. www.tourisme-lecroisic.fr
  8. Le P'tit Turballais, lettre d'information de la Mairie, n°22, août-septembre 2017

Voir aussi