Église Saint-Pierre-aux-Liens de Varenne-l'Arconce

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Église Saint-Pierre-aux-Liens
de Varenne-l'Arconce
Image illustrative de l’article Église Saint-Pierre-aux-Liens de Varenne-l'Arconce
Présentation
Culte catholique
Type Église
Début de la construction XIIe siècle
Style dominant Art roman
Protection Logo monument historique Classée MH (1889)
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Saône-et-Loire
Ville Varenne-l'Arconce
Coordonnées 46° 20′ 18″ nord, 4° 09′ 29″ est
Géolocalisation sur la carte : Saône-et-Loire
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Église Saint-Pierre-aux-Liens de Varenne-l'Arconce
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Église Saint-Pierre-aux-Liens de Varenne-l'Arconce
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Église Saint-Pierre-aux-Liens de Varenne-l'Arconce

L'église Saint-Pierre-aux-Liens est une église romane du XIIe siècle située sur le territoire de la commune de Varenne-l'Arconce dans le Brionnais, département de Saône-et-Loire en région Bourgogne-Franche-Comté.

L'église a fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques en 1889[1]. Elle est également répertoriée dans le réseau de la Fédération Européenne des Sites Clunisiens. Elle compte parmi les 9 églises romanes majeures du Brionnais qui en compte une trentaine.

Historique[modifier | modifier le code]

L'église date du début du XIIe siècle. Elle aurait été construite vers 1120 sur l'emplacement d'une église antérieure. À l'époque, elle faisait partie d'un ensemble monastique rattaché au monastère des moniales de Marcigny, créé en 1054 pour les dames de la noblesse par Hugues de Semur, 6e abbé de Cluny. Nous n'avons aucune source sur l'église de Varenne durant la Révolution. Toutefois en 1801, lors de la signature du concordat, pour l'installation du nouveau curé concordataire, l'église est décrite comme « belle, vaste et en bon état ».

Travaux de restauration[modifier | modifier le code]

Travaux du XIXe siècle[modifier | modifier le code]

Premiers travaux connus de restauration[modifier | modifier le code]

En 1837, le clocher fut consolidé. Cette consolidation a dû se faire dans le cadre d'un programme de remise en état de l'église, avec entre autres l'ajout de l'autel majeur en 1828, et des deux autels annexes, sans doute contemporains.

En 1874, le conseil municipal de Varenne décide de mettre en place un nouveau programme de consolidation de l'église, achevé en 1876.

Projet Selmersheim[modifier | modifier le code]

En 1880, l'architecte Paul Selmersheim lance le projet ambitieux de rénovation et d'embellissement :

  • Démolition/reconstruction :
    • Des éperons du bas-côté
    • Du cœur
    • Du transept
  • Reprise des soubassements
  • Abaissement des combles
  • Réparation des couvertures
  • Réfection des appuis des fenêtres
  • Restauration du clocher
  • Création d'un nouvel étage au clocher.

C'est ce grand projet que l'on voit dessiné en salle du Conseil municipal.

En 1884, l'enveloppe consacrée à la restauration de l'église est consommée, une nouvelle est alors débloquée pour terminer l'ensemble des travaux à réaliser, notamment la toiture et les joints des murs.

Le troisième étage du clocher ne verra finalement pas le jour, la solidité de la tour laissant à désirer. L'argent qui était dévolu à son élévation, légué par un ancien curé de Varenne, sera finalement utilisé pour élever l'escalier en colimaçons utile pour se rendre au clocher lors de cette ultime phase de travaux.

En 1889, l'église de Varenne-l'Arconce est classée aux monuments historiques.

Travaux du XXe siècle[modifier | modifier le code]

Il faudra ensuite attendre 1966 puis 1972 pour entamer de nouveaux travaux de couvertures.

Enfin en 1996, de grands travaux d'assainissement sont entrepris, accompagnés de la restauration des joints de l'église et de rénovation des toits, qui permettent à l'église de Varenne de connaître sa configuration extérieure actuelle.

À cette occasion, lors de fouilles de drainages extérieurs, des fondations de l'église primitive furent découvertes en zone sud, ainsi que des tombes médiévales entourant l'église actuelle.

Travaux du XXIe siècle[modifier | modifier le code]

La Commune et l'Association de sauvegarde de l'église de Varenne-l'Arconce (ASEVA) ont conjointement décidé d'engager et de financer un programme de restauration.

En 2013, la cloche du XVIe siècle, endommagée aux points de frappe, a été restaurée. Sa demande de classement a donné lieu à son inscription aux monuments historiques en date du .

En 2015, des travaux de conservations ont été réalisés sur la statuaire en bois polychromé : soit le grand Christ roman, les cinq statues de saints du XVIe siècle.

En 2017, c'est la restauration complète du Christ roman qui a été menée à bien.

Après la réalisation du programme de restauration de la statuaire, c'est la restauration générale de l'intérieur de l'église qui a été décidée.

L'étude diagnostique élaborée en 2017 par l'architecte en chef des monuments historiques, Frédéric Didier, a été suivie en 2020 du projet définitif de restauration accepté par la Direction régionale des Affaires culturelles de Bourgogne Franche Comté en .

Il est prévu trois tranches de travaux. La première concerne le chœur avec mise au jour et restauration des peintures murales médiévales, la seconde le transept, la troisième les nefs.. Elle devrait être engagée vers la fin de l'année 2022.

L'ensemble de ce programme a été financé avec le concours de la Direction des Affaires Culturelles de Bourgogne Franche Comté, la Région de Bourgogne Franche Comté, le département de Saône-et-Loire, la Fondation du patrimoine et l'Association de sauvegarde de l'église de Varenne-l'Arconce.

Architecture[modifier | modifier le code]

Façade occidentale[modifier | modifier le code]

La façade occidentale tripartite présente une travée centrale en saillie (avant-corps) et des travées latérales en retrait (les arrière-corps).

La travée centrale est structurée verticalement en trois registres.

Le registre inférieur est orné d'un beau portail cintré entouré d'une paire de colonnes et dont l'arc présente une archivolte à multiples rouleaux dont l'extrados est orné d'une frise en damier.

Le registre médian est cantonné aux extrémités de pilastres cannelés et est à son tour compartimenté en trois par des colonnes engagées. Sa partie centrale est occupée par une baie cintrée à double ébrasement tandis que ses parties latérales sont ornées de bandes lombardes.

Enfin, le registre supérieur de la travée centrale est simplement percé d'une petite baie cintrée surmontée d'un larmier en saillie.

Quant aux travées latérales de la façade occidentale, soutenues par de puissants contreforts, elles ne présentent aucun ornement si ce n'est deux baies cintrées chacune.

Façade méridionale[modifier | modifier le code]

La façade méridionale présente un remarquable portail sud aux piédroits harpés surmonté d'un fin linteau sculpté, d'un tympan sculpté représentant l'agneau pascal, d'une archivolte sculptée de cinq fleurons et d'un larmier.

Clocher[modifier | modifier le code]

La croisée du transept est surmontée d'un élégant clocher roman carré orné sur chaque face de deux baies cintrées simples à l'avant-dernier étage et de deux paires de baies géminées au dernier étage. Les baies géminées du dernier niveau sont séparées par des colonnettes doubles.

Chevet[modifier | modifier le code]

À l'est, l'église se termine par un chevet composé d'une abside semi-circulaire rythmée par de puissants contreforts.

La travée de chœur et les bras du transept sont mis en valeur par leurs pignons surhaussées.

Objets mobiliers[modifier | modifier le code]

Statuaire de l'église Saint-Pierre-aux-Liens[modifier | modifier le code]

L'église de Varenne possède une statuaire en bois polychrome constituée d'un grand Christ en crucifixion et de cinq statues de moindres dimensions.

Christ en crucifixion.[modifier | modifier le code]

Il s'agit d'un grand Christ en bois polychromé datant de la fin du XIe siècle ou du début du XIIe siècle. Il mesure 1,75 m de hauteur et 1,62 m de largeur. Il a été entièrement restauré en 2017.

La restauration a fait apparaître cinq couches de repeints. Compte tenu des sondages réalisés, il a été retenu de conserver le repeint du XVIIIe siècle sur les carnations et de mettre au jour la couche d'origine du XIe – XIIe siècle sur le périzonium. Cela a permis de révéler un magnifique décor de chevrons de rouge et bleu alterné.

Dans sa thèse soutenue en à l'université de Bourgogne en 2013, Nadia Bertoni, docteur en histoire de l'art, ramène la datation de ce Christ au XIe siècle ou au plus tard au tout début du XIIe siècle, soit à l'époque de construction de l'église. Cette nouvelle datation a été confirmée par datation au carbone 14[2] dans le cadre de la restauration.

Le christ roman de Varenne-l'Arconce, classé au titre des Monuments historiques le [3], est actuellement exposé au musée du Hiéron, à Paray-le-Monial, dans l'attente de sa réinsertion dans l'église après restauration de l'intérieur du bâtiment.

Statues de saint Roch, saint Cosme et saint Antoine[modifier | modifier le code]

Les statues de saint Roch et saint Cosme sont classées au titre d'objet des Monuments historiques[4],[5]. Celle de saint Antoine est inscrite à l'inventaire supplémentaire[6]. Elles sont toutes trois datées du XVIe siècle.

Statues de saint Denis et saint Sébastien.[modifier | modifier le code]

Ces deux statues de bois polychrome du XVIe siècle ne sont ni classées ni inscrites.

Action de sauvegarde[modifier | modifier le code]

L'ensemble de cette statuaire était en grand danger dû aux xylophages et champignons. L'Association de sauvegarde de l'église de Varenne-l'Arconce (ASEVA) a pris en charge les mesures de conservation nécessaires à la pérennité de ces biens culturels dans un programme étalé sur les années 2013-2014.

Cloche de 1533 dédiée à sainte Barbara[modifier | modifier le code]

L'église contient une cloche dont la dédicace, en lettres gothiques, indique 1533 comme date de création. Elle porte le nom de sainte Barbara.

Dédicace gothique : Lan M V C XXXIII je fut faitte et fut nome sancta Barbara ora pro nobis Traduction : L'an 1533 je fus faite et nommée sainte Barbara. Prie pour nous. Cette cloche est la seule rescapée des quatre cloches répertoriées d'après le procès-verbal de la visite pastorale de 1729.

Après le décret du qui ordonnait que « chaque commune ait la faculté de conserver une cloche qui serve de timbre à son horloge », dénommée la « cloche civique ».

Fragilisée à ses points de frappe et risquant la cassure, l'ASEVA a engagé le financement et la restauration de la cloche réalisée en 2013.

Son inscription à l'inventaire des Monuments historiques a été actée en 2019[7]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Du calice à la locomotive, éditions LieuxDis, (ISBN 978-2-36219-186-2)
  • Nadia Bertoni et Stéphane Cren, La sculpture sur bois romane de Bourgogne, Éditions ARC, (ISBN 978-2-957-44800-5)

Liens externes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Notice no PA00113519, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Datation réalisée en 2014. Source : notice de Michaël Vottero consacrée au Christ en croix de l'église Saint-Pierre-aux-Liens de Varenne-l'Arconce, publiée dans Du calice à la locomotive : objets de Saône-et-Loire, Éditions Lieux Dits, Lyon, 2021 (ISBN 9782362191862).
  3. « statue : Christ en croix », notice no PM71000749, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  4. « statue : Saint Côsme », notice no PM71000747, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  5. « groupe sculpté : Saint Roch », notice no PM71000746, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  6. sous la référence ISMH-1978
  7. « cloche : Sainte Barbara », notice no PM71002110, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture