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Arundhati Roy

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Arundhati Roy
Description de cette image, également commentée ci-après
Arundhati Roy en 2013.
Naissance (62 ans)
Shillong (Inde)
Activité principale
Distinctions
Prix Booker (1997)
Sydney Peace Prize (2004)
Auteur
Langue d’écriture Anglais

Œuvres principales

Signature de Arundhati Roy

Arundhati Roy (née le à Shillong en Inde) est une écrivaine et militante indienne. Elle est notamment connue pour le roman Le Dieu des Petits Riens, pour lequel elle a obtenu le prix Booker en 1997, et pour son engagement en faveur de l'écologie, des droits humains et de l'altermondialisme.

Elle a également travaillé ponctuellement pour le cinéma ou la télévision, comme scénariste ou actrice.

Biographie

Arundhati Roy est née à Shillong, dans l'État du Meghalaya (Inde)[1]. Son père est Rajib Roy, bengali hindou originaire de Kolkata et gestionnaire d'une plantation de thé, et sa mère Mary Roy, chrétienne syriaque malayalie et militante des droits des femmes originaire du Kerala[2]. Ses parents divorcent quand elle a deux ans et elle retourne vivre avec sa mère et son frère au Kerala[2]. Pendant un temps, la famille vit avec le grand-père maternel de Roy à Ooty au Tamil Nadu. Lorsqu'elle a cinq ans, la famille retourne au Kerala où sa mère crée une école[2].

Arundhati Roy va à l'école Corpus Christi de Kottayam puis la Lawrence School de Lovedale au Tamil Nadu. Elle étudie ensuite l'architecture à l'École d'aménagement et d'architecture ( School of Planning and Architecture) de Delhi où elle rencontre l'architecte Gerard da Cunha. Roy et da Cunha vivent ensemble à Delhi puis Goa avant de se séparer. Roy retourne alors à Delhi où elle obtient un poste à l'Institut national des Affaires urbaines (National Institute of Urban Affairs)[2]. En 1984, elle écrit le scénario du film Massey Sahib en collaboration avec le réalisateur Pradip Krishen qui deviendra son mari. Ils collaborent ensuite sur une série télévisée qui porte sur le mouvement pour l'indépendance de l'Inde et sur deux films, In Which Annie Gives It Those Ones et Electric Moon[2]. Déçue par le monde du cinéma, Roy enchaîne plusieurs emplois et se sépare de Krishen[2].

Son roman, Le Dieu des Petits Riens, publié en 1997, lui permet de poursuivre sa carrière dans l'écriture.

Elle vit aujourd'hui à Delhi[2].

Œuvres

Cinéma

Au début de sa carrière, Arundhati Roy travaille pour la télévision et le cinéma. Elle écrit les scénarios de In Which Annie Gives It Those Ones en 1989, un film basé sur ses propres expériences en tant qu'étudiante en architecture et dans lequel elle apparait, et de Electric Moon en 1992[3], les deux étant réalisés par son mari de l'époque Pradip Krishen. Elle reçoit le Lotus d'argent du meilleur scénario pour In Which Annie Gives It Those Ones.

En 1994, Roy critique La Reine des bandits de Shekhar Kapur, un film basé sur la vie de Phoolan Devi[3]. Dans sa critique, intitulé The Great Indian Rape Trick, elle s'interroge sur le droit de « rejouer le viol d'une femme encore en vie sans sa permission » et accuse Kapur d'utiliser Devi et de représenter sa vie de manière inexacte[4],[5].

Le Dieu des Petits Riens

Arundhati Roy commence à écrire son premier roman, Le Dieu des Petits Riens (The God of Small Things) en 1992. Elle le termine en 1996[6] Le livre est inspiré de sa vie et une grande partie est basée sur ses expériences d'enfance au Kerala[1].

La publication du Dieu des Petits Riens rend Roy célèbre à travers le monde. Le livre reçoit le prix Booker en 1997 et fait partie de la liste des livres remarquables du New York Times la même année[7]. Le livre est également un succès commercial : publié en mai, il est vendu dans 18 pays dès juin[6] et il atteint la quatrième place sur la New York Times Best Seller list pour la fiction indépendante[8].

Le Ministère du Bonheur Suprême

Les critiques francophones sont globalement favorables.[9],[10],[11],[12]

Militantisme et analyses politiques

Arundhati Roy est aussi connue pour son activisme pacifiste. Son premier essai, intitulé The End of Imagination (La Fin de l'imagination), était une réaction aux tests nucléaires indiens de Pokharan au Rajasthan. Suivront The Greater Common Good (Le plus grand bien commun), contre la politique des grands barrages menée par le gouvernement indien, et The Reincarnation of Rumpelstiltskin (La réincarnation de Rumpelstiltskin), qui analyse la privatisation des canaux de distribution de choses essentielles comme l'eau et l'électricité.

Elle défend l'idée d'après-développement et a participé à sa conceptualisation, ainsi elle a participé à plusieurs forums sociaux, notamment celui de Mumbai (2004).

En mars 2002, elle est condamnée par la Cour suprême indienne pour avoir dénoncé la décision de justice autorisant la construction d'un barrage sur la Narmadâ, condamnation symbolique d'un jour de prison et de 2000 roupies (35 € au cours de février 2004). En 2004, Roy reçut le prix Sydney de la Paix pour son engagement dans des campagnes sociales et son appui au pacifisme. En 2005, elle participa au Tribunal mondial sur l'Irak.

Le 29 mars 2010, le magazine indien Outlook publie le récit de sa visite dans les zones contrôlées par la guérilla naxalite. Ce récit qui veut apporter au public les raisons de cette lutte connaît un écho national et international. Le 7 mai, le ministère de l’Intérieur indien et la police de l’État du Chhattisgarh annoncent avoir enregistré une plainte à l'encontre de l'auteure, pour violation des dispositions du CSPSA (loi spéciale de sécurité publique du Chhattisgarh).

Dans son livre The End of Imagination, elle soutient qu'un grand nombre d'organisations non gouvernementales sont des instruments utilisés par les gouvernements occidentaux, la Banque mondiale, l'ONU et certaines compagnies multinationales pour neutraliser la résistance au néolibéralisme[13].

Œuvres

Traductions en français

  • Essais
    • Arundhati Roy (trad. Claude Demanuelli), Le Coût de la vie, Paris, Gallimard, coll. « Arcades », , 163 p. (ISBN 978-2-07-075728-2)
    • Arundhati Roy (trad. Frédéric Maurin), Ben Laden, secret de famille de l'Amérique, Gallimard, coll. « Hors série Connaissance », , 32 p. (ISBN 978-2070764709, lire en ligne)
    • Arundhati Roy (trad. Claude Demanuelli), L'Écrivain-militant, intégralité des essais et articles politiques écrits depuis 1998, (ISBN 2-07-030281-4)
    • Arundhati Roy (trad. Claude Demanuelli), La Démocratie : notes de campagne, Paris, Gallimard, coll. « Du Monde Entier », , 350 p. (ISBN 978-2-07-012661-3)
    • Arundhati Roy (trad. par Juliette Bourdin), Capitalisme : une histoire de fantômes, Paris, Gallimard, coll. « Hors série Connaissance », , 160 p. (ISBN 978-2-07-011748-2)

Ouvrages en anglais

  • The God of Small Things, Flamingo, (ISBN 0-00-655068-1)
  • The End of Imagination, D.C. Books, (ISBN 978-8171308675)[14]
  • The Cost of Living, Flamingo, (ISBN 0-375-75614-0)
  • The Greater Common Good, Bombay, India Book Distributor, (ISBN 81-7310-121-3)[15]
  • The Algebra of Infinite Justice, Flamingo, (ISBN 0-00-714949-2)
  • 'Power Politics. Cambridge, South End Press, (ISBN 0-89608-668-2)
  • War Talk. Cambridge, South End Press, (ISBN 0-89608-724-7)
  • Foreword to Noam Chomsky, For Reasons of State, (ISBN 1-56584-794-6)
  • An Ordinary Person's Guide To Empire, Consortium, (ISBN 0-89608-727-1)
  • David Barsamian, Public Power in the Age of Empire, Seven Stories Press, (ISBN 1-58322-682-6)
  • The Checkbook and the Cruise Missile: Conversations with Arundhati Roy, Cambridge, South End Press, (ISBN 0-89608-710-7)
  • Introduction to 13 December, a Reader: The Strange Case of the Attack on the Indian Parliament, New Delhi, New York, Penguin, (ISBN 0-14-310182-X)
  • The Shape of the Beast: Conversations with Arundhati Roy, New Delhi, Penguin, Viking, (ISBN 978-0-670-08207-0)
  • Listening to Grasshoppers: Field Notes on Democracy, New Delhi, Penguin, Hamish Hamilton, (ISBN 978-0-670-08379-4)
  • We Are One: A Celebration of Tribal Peoples,
  • The Doctor and the Saint, an introduction to B. R. Ambedkar's "Annihilation of Caste", Londres et New-York, Verso, (ISBN 978-1-78168-831-1)
  • Collection of essays: The End of Imagination, he Greater Common Good, Power Politics, The Ladies Have Feelings, So..., The Algebra of Infinite Justice, War is Peace, Democracy, War Talk, et Come September.
  • The Ministry of Utmost Happiness, Penguin India,

Hommage

Dans l'album Ce que l'on sème de Tryo, une chanson écrite et composée par Christophe Mali, lui est dédiée : Mrs Roy.

Notes et références

  1. a et b (en) « Arundhati Roy, 1959– », sur Library of Congress, New Delhi Office, (consulté le ).
  2. a b c d e f et g (en) Siddhartha Deb, « Arundhati Roy, the Not-So-Reluctant Renegade », sur New York Times, (consulté le ).
  3. a et b « Arundhati Roy, Author-Activist », sur india-today.com (consulté le ).
  4. « Arundhati Roy: A 'small hero' », sur BBC News, .
  5. Randeep Ramesh, « Live to tell », sur The Guardian, (consulté le ).
  6. a et b (en) Amitabh Roy, The God of Small Things: A Novel of Social Commitment, Atlantic, (ISBN 978-81-269-0409-9, lire en ligne), p. 37–38.
  7. (en) « Notable Books of the Year 1997 », sur The New York Times, (consulté le ).
  8. « Best Sellers Plus », sur The New York Times, (consulté le ).
  9. https://culturebox.francetvinfo.fr/livres/la-rentree-litteraire/arundhati-roy-denonce-l-inde-identitaire-dans-un-deuxieme-roman-tres-attendu-267817
  10. http://www.lacauselitteraire.fr/le-ministere-du-bonheur-supreme-arundhati-roy
  11. http://www.thierry-guinhut-litteratures.com/2018/02/l-inde-des-hijras-et-des-romanciers-engages-par-arundhati-roy-et-anosh-irani-le-dieu-des-petits-riens-le-ministere-du-bonheur-suprem
  12. https://www.en-attendant-nadeau.fr/2018/02/27/entretien-arundathi-roy/
  13. Extrait du livre The End of Imagination sur le site Beautiful Rising.
  14. The End of Imagination.
  15. The Greater Common Good.

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes