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Deux catégories d'artistes travaillent pour EC Comics. Les premiers constituent le groupe habituel mais à celui-ci s'ajoutent parfois des artistes qui ne dessinent que quelques histoires avant de chercher ailleurs un engagement. Les artistes attitrés sont : |
Deux catégories d'artistes travaillent pour EC Comics. Les premiers constituent le groupe habituel mais à celui-ci s'ajoutent parfois des artistes qui ne dessinent que quelques histoires avant de chercher ailleurs un engagement. Les artistes attitrés sont : |
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[[Johnny Craig]] : Dès 1946, il travaille pour EC, alors dirigé par [[Max Gaines]], comme correcteur et lettreur<ref>{{Lien web | url = http://www.povonline.com/cols/COL365.htm | titre=Johnny Craig | site= povonline.com | consulté le = 03 février 2012}}</ref>. Lorsque [[William Gaines|Bill Gaines]] prend en charge la société, il est encore là. Son premier travail artistique est la couverture du {{n°}} 1 de ''{{Lang|en|Moon Girl and the Prince}}'' daté de la fin 1947<ref>{{Lien web | url = http://www.comics.org/penciller/name/johnny%20craig/sort/chrono/ | titre= | site= www.comics.org |éditeur= Grand Comics Database |consulté le=5 février 2012}}</ref>. Par la suite il dessine et scénarise des récits d'horreur. Il reste chez EC jusqu'à la fin de la nouvelle direction et des Picto-fictions<ref name=lambiek>{{Lien web | url = http://www.lambiek.net/artists/c/craig.htm | titre=Comic creator: Johnny Craig | site= Lambiek.com | consulté le = 02 février 2012}}</ref>. |
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[[Johnny Craig]] |
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[[Reed Crandall]] : Dans le {{n°|9}} de ''{{Lang|en|Shock Suspenstories}}'', daté de juin juillet 1953, paraît la première histoire dessinée par Reed Crandall pour EC. Il s'agit de ''{{Lang|en|Carrion Death}}''<ref>{{Lien web|url=http://www.comics.org/credit/name/reed%20crandall/sort/chrono/?pencils=reed+crandall&inks=reed+crandall&logic=True&method=icontains&page=6|auteur=| |
[[Reed Crandall]] : Dans le {{n°|9}} de ''{{Lang|en|Shock Suspenstories}}'', daté de juin juillet 1953, paraît la première histoire dessinée par Reed Crandall pour EC. Il s'agit de ''{{Lang|en|Carrion Death}}''<ref>{{Lien web|url=http://www.comics.org/credit/name/reed%20crandall/sort/chrono/?pencils=reed+crandall&inks=reed+crandall&logic=True&method=icontains&page=6|auteur=|site=www.comics.org|année=|éditeur= Grand Comics Database |consulté le=9 janvier 2012}}</ref> qui sera suivi de nombreux autres récits de science-fiction, d'horreur, de crime et de guerre. Après le passage à la nouvelle direction, Red Crandall continue de travailler pour EC sur les titres ''{{Lang|en|Piracy}}'', ''{{Lang|en|Impact}}'', ''{{Lang|en|Extra}}'', ''{{Lang|en|M.D}}''. ainsi que sur les ''Picto-Fictions''<ref>{{Lien web | url = http://www.comic-art.com/biographies/crandal1.htm | titre=Comic Art & Graffix Gallery Artist Biographies - Reed Crandall | site= http://www.comic-art.com | consulté le = 08 janvier 2012}}</ref>. |
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[[Jack Davis]] : C'est au mois de novembre 1950 qu'est publiée sa première histoire pour EC ''{{Lang|en|The Living Mummy}}'' dans ''{{Lang|en|Haunt of Fear}}'' n° 4<ref> |
[[Jack Davis]] : C'est au mois de novembre 1950 qu'est publiée sa première histoire pour EC ''{{Lang|en|The Living Mummy}}'' dans ''{{Lang|en|Haunt of Fear}}'' n° 4 |
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<ref>{{Lien web|url=http://www.comics.org/credit/name/Jack%20Davis/sort/chrono/|auteur=|site=www.comics.org|année=|éditeur= Grand Comics Database |consulté le=5 février 2012}}</ref>. Par la suite, il illustre de nombreuses histoires dans des genres différents (horreur, guerre, science-fiction, humour, etc.) et participe à l'écriture de quelques scénarios, surtout pour les comics de guerre<ref name="crazy">{{Lien web | url =http://www.crazycampsongs.com/jackdavis.html | titre=Biography of Illustrator/Artist Jack Davis|site=www.comic-art.com | éditeur= Crazy Campsongs | consulté le = 02 février 2012}}</ref>. Lorsque en novembre 1952 est lancé le comics ''{{Lang|en|[[Mad]]}}'', il signe les dessins de la première histoire, parodie des récits d'horreurs que l'on pouvait trouver dans les EC comics. Davis participe aussi aux comics de la nouvelle direction et à la version de ''{{Lang|en|Mad}}'' dirigée par [[Al Feldstein]]. |
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[[George Evans]] (1920- 2001). En 1952 Evans arrive chez EC Comics<ref name="ace4" /> et en septembre, est publiée dans ''{{Lang|en|Haunt of Fear}}'' {{numéro}}15 sa première histoire dessinée pour EC ''{{Lang|en|All Washed Up!}}''. Il produit alors des histoires d'horreur, des récits historiques ou d'aventures. |
[[George Evans]] (1920- 2001). En 1952 Evans arrive chez EC Comics<ref name="ace4" /> et en septembre, est publiée dans ''{{Lang|en|Haunt of Fear}}'' {{numéro}}15 sa première histoire dessinée pour EC ''{{Lang|en|All Washed Up!}}''. Il produit alors des histoires d'horreur, des récits historiques ou d'aventures. |
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Lors de la |
Lors de la nouvelle direction Evans, passionné d'aviation<ref name="stilesevans">{{Lien web | url =http://www.stevestiles.com/gevans.htm|auteur= Steve Stiles| titre=George Evans: Aviation ace in the panels|site=www.stevestiles.com | éditeur=| consulté le = 02 février 2012}}</ref>, travaille particulièrement pour ''{{Lang|en|Aces high}}'' qui raconte des histoires se passant exclusivement dans le monde de l'aviation durant la première guerre mondiale. |
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[[Graham Ingels|Graham « Ghastly » Ingels]] ansi surnommé parce qu’il était spécialiste des histoires d'horreur<ref group="Note">''[[:en:wikt:ghastly|{{Lang|en|ghastly}}]]'' signifie blême ou blafard</ref> |
[[Graham Ingels|Graham « Ghastly » Ingels]] ansi surnommé parce qu’il était spécialiste des histoires d'horreur<ref group="Note">''[[:en:wikt:ghastly|{{Lang|en|ghastly}}]]'' signifie blême ou blafard</ref> |
Version du 6 février 2012 à 00:16
Entertainment Comics, plus connu sous le nom de EC Comics est une maison d'édition américaine de comics qui connut son heure de gloire durant la première partie des années 1950 avec la publication de comic books d'horreur (The Crypt of terror, Vault of Horror et Haunt of Fear), d'aventures (Two-fisted Tales et Frontline Combat), d'humour (Mad et Panic) et de science-fiction (Weird Science et Weird Fantasy). Elle fut fondée sous le nom Educational Comics par Max Gaines en 1945 et fut reprise par son fils William Gaines en 1947. La société fut alors florissante et les scénariste étaient entourés par des dessinateurs très talentueux tels que Wally Wood, Harvey Kurtzman, Bernie Krigstein, etc. Lorsque la Comics Code Authority se mit en place, ces séries furent presque toutes arrêtées et en 1955, EC Comics cessa de publier des comics. Seul Mad, qui existe encore de nos jours, continua à être édité sous la forme d'un magazine.
L'influence des comic books publiés par EC et de Mad a été importante pour toute une génération d'artistes qu'ils soient auteurs de bande dessinée (américains comme Frank Miller, Alan Moore, Art Spiegelman ou français comme Gotlib, René Goscinny), écrivains (Stephen King) ou réalisateurs (David Cronenberg, George A. Romero) entre autres ; plus généralement ces comic books, qui révélaient ce qui se cachait derrière l'idéologie du rêve américain, auraient été un des éléments de la révolte de la jeunesse, une décennie plus tard, contre le système social en place.
Histoire
Des origines au New Trend
À l'origine de EC Comics se trouve l'éditeur Max Gaines, pionnier du comic book[1]. En 1945, après avoir vendu sa maison d'édition All-American Comics à DC Comics il fonde la société Educational Comics pour publier des comic books éducatifs[1]. Rapidement la production se diversifie et les genres abordés sont religieux, éducatif ou humoristique[2]. Par la suite, selon la thématique du comics publié, le E de EC signifie Educational (éducatif) ou Entertaining (amusement). Les séries durent peu de numéros (entre 1 et 10) [3] et n'ont pas assez de succès pour permettre à l'éditeur de gagner de l'argent [4] ; de ce fait, EC est constamment endetté[2]. Le 20 août 1947 Max Gaines meurt dans un accident de bateau[5] ce qui amène son fils William, surnommé Bill, à prendre la tête de la compagnie et poursuivre cette politique éditoriale éducative ou d'humour. Bill Gaines ne voulait pas, a priori, travailler dans le monde de la bande dessinée et il se préparait à devenir professeur de chimie mais sa mère insiste tant pour qu'il prenne la suite de son père, qu'il finit par accepter[4]. Quand Bill Gaines succède ainsi à son père, EC comics est endetté à hauteur de 110 000 $[6]. En mars 1948, Bill Gaines rencontre un jeune dessinateur, Al Feldstein âgé de seulement 22 ans, qui cherche du travail. Les deux hommes vont immédiatement s'entendre et travailler ensemble à l'écriture des scénarios et à la direction éditoriale que doit suivre l'entreprise[7]. Sous l'influence de Al Feldstein, EC comics change peu à peu de politique éditoriale. Les comics publiés, comme cela l'était à l'origine, peuvent être encore des comics éducatifs (souvent à la demande d'organisations religieuses ou enseignantes), mais de plus en plus souvent ce sont des comics aux thèmes plus à même de plaire aux adolescents : western, romance et policier. Les comics d'humour ou ceux destinés aux enfants sont abandonnés. En février-mars 1950, à l'orée de la nouvelle politique éditoriale nommée New Trend, les comics publiés sont Gunfighter (western), Saddle Romance (romance dans l'ouest américain), Modern Love (romance), A moon, a girl… romance (romance), Crime patrol (policier) et War against crime (policier). EC, qui a été longtemps déficitaire, commence à atteindre un équilibre financier[8]. Cependant Bill Gaines et Al Feldstein publient des comics qu'ils n'apprécient pas. Ils se contentent de suivre la mode[8]. Aussi, décident-ils de ne plus se contenter de suivre mais d'être originaux et, comme l'un et l'autre sont passionnés de récits fantastiques radiodiffusés (telles que Inner Sanctum et Lights Out) et de nouvelles ou de romans de ce genre, ils décident de tenter l'expérience de diffuser des histoires d'horreur [7],[8]. Ce sont les comics War against Crime et Crime Patrol qui à partir du 10e numéro vont accueillir une histoire de ce genre. Le succès est au rendez-vous et l'abandon de l'ancienne ligne de comics est décidé pour faire place à une nouvelle[9].
Le New Trend
L’âge d’or des EC Comics
Cette nouvelle politique éditoriale sera, a posteriori, appelée le New Trend[Note 1]. Les comics policiers deviennent des comics d'horreur : (Crime patrol est renommé en The Crypt of terror et War against crime en Vault of Horror) ; de même le western Gunfighter est changé en Haunt of Fear. Deux des comics de romance changent de thématique pour devenir des comics de science-fiction : Saddle romance est rebaptisé Weird Science et A moon, a girl...romance prend le titre de Weird Fantasy. Seul est poursuivi sans changement Modern Love mais il sera finalement arrêté en août 1950. EC comics connaît le succès et gagne enfin de l'argent[2]. William Gaines décide alors d'augmenter le nombre de séries publiées. Il confie à Harvey Kurtzman, dessinateur et scénariste pour EC qui souhaitait plus s'investir dans la création, le rôle de rédacteur en chef de Two-fisted Tales[10]. À l'origine il devait s'agir d'un comics d'aventures mais la guerre de Corée va amener Kurtzman à réorienter le périodique dans une thématique d'histoires de guerre. Le succès du titre amènera la création en 1951 d'un autre comics du même genre, aussi dirigé par Kurtzman : Frontline Combat[11]. Le nombre de comics publié s'étoffera aussi en octobre 1950 avec Crime Suspenstories, qui présente des histoires criminelles et un récit d'horreur, et en 1952 avec Shock Suspenstories qui mêle des récits de plusieurs genres (science-fiction, horreur, policier, fantastique et « critique sociale »). Le succès est très important aussi bien pour les revenus que pour le nombre de lecteurs : entre 350 000 et 400 000 exemplaires des comics d'horreur se vendent chaque mois en 1953[12] ; les comics de guerre et de science fiction tournent autour de 225 000 exemplaires[13]. Le revenu de EC est de 1 million par an, le bénéfice net de 50 000 $. Les revenus proviennent essentiellement de la vente des comics puisque 3 pages seulement sont occupées par des publicités[13]. Si ce sont les comic books d'horreur qui vont le plus frapper l'imagination du public, et rester associés au nom EC Comics, le succès le plus durable d'EC est toutefois le titre satirique Mad, initialement édité par Harvey Kurtzman à partir d'octobre 1952 et qui existe toujours sous la forme d'un magazine. Ce lectorat important va susciter la création d'un fan club, The EC Fan-Addict Club, qui sera le premier de ce genre créé par une maison d'édition [14] et qui disposera de son propre journal[12]. De 1950 à 1954 EC comics connaît donc son âge d'or. Les comics se vendent bien et le contenu est de qualité avec des dessinateurs tels que Wally Wood, Joe Orlando, Harvey Kurtzman, etc. qui illustrent les scénarios de Gaines, Feldstein et Kurtzman.
La fin de l'âge d’or
Cependant, si les jeunes lecteurs apprécient les comics, il n'en est pas de même pour une partie de la population adulte qui milite contre leur publication. Des associations, entre autres religieuses, critiquent les bandes-dessinées accusées de présenter des images violentes ou sexuelles. Des comics sont littéralement mis au bûcher[15]. Cette critique populaire est relayée par le psychiatre Fredric Wertham, auteur du livre Seduction of the Innocent, qui lie criminalité adolescente et lecture de comics[16] et qui reproche aux comics d'exposer les enfants à des situations et images choquantes[17]. Cela amène l'État fédéral à décider une enquête et à créer pour cela en 1953 un sous comité sénatorial sur la délinquance juvénile[18]. Les audiences publiques ont lieu d'avril à juin 1954[19]. Le comité entend entre autres Fredric Wertham et William Gaines, qui est le seul éditeur à témoigner[20]. L'audience de Gaines est une catastrophe. On lui présente une couverture d'un comics (Crime suspenstories no 22) montrant la tête d'une femme décapitée tenue par les cheveux par son assassin et on lui demande si cela est de bon goût. La réponse de Gaines est affirmative si l'on considère qu'il s'agit d'un comics d'horreur. Il expliquera plus tard que le dessin original de Johnny Craig était plus horrible puisque l'on voyait le sang dégoûter du cou de la victime et qu'il l'avait fait recadrer pour que cela soit moins choquant[21].Gaines va alors être présenté par la presse comme un être cynique et les comics vont être montrés du doigt. Pour éviter la menace d'une loi censurant les comics, Bill Gaines invite ses collègues éditeurs à financer une recherche universitaire afin d'évaluer sérieusement les supposés méfaits des comics[22]. Cette réunion finalement débouche, au grand dam de Gaines, sur la décision de créer un code listant ce qui est acceptable dans un comics, ce qui deviendra plus tard la Comics Code Authority contrôlée par un organisme financé par les éditeurs et chargée de vérifier la bonne moralité des comics publiés. Cette décision ira dans le sens des recommandations du sous comité sénatorial qui dans son rapport final refuse la promulgation d'une loi permettant la censure des comics mais invite les éditeurs à réguler les publications[23].
La lente agonie de EC
En septembre 1954 les éditeurs fondent la Comics Magazine Association of America qui regroupe 90% des éditeurs. Ils demandent à un magistrat new-Yorkais, Charles F. Murphy, d'établir un code de bonne conduite[24]. Ainsi se met en place la Comics Code Authority chargée d'approuver ou de rejeter les comics en fonction de critères de décence très stricts[Note 2]. Parmi ceux-ci, certains semblent délibérément tournés contre EC, comme par exemple l'interdiction de mots tels que Crime ou Terror dans les titres de comic books. De plus les monstres (vampires, loup-garous, zombies, etc.) sont interdits.
Gaines décide dans un premier temps de ne pas adhérer à l'association. Mais les distributeurs refusant de transporter ses titres en l'absence d'approbation de la CCA, il supprime rapidement ses séries d'horreur et les deux titres Suspenstories. Les séries de de guerre ont auparavant été arrêtées car Harvey Kurtzman préfère se consacrer à Mad[25]. Weird Science-Fantasy, qui est né de la fusion de Weird Science et Weird Fantasy, est renommé en Incredible Science Fiction et une série de nouveaux titres d'aventures est créée pour remplacer les titres supprimés : Aces High, Valor, Piracy, Impact, Psychoanalysis, M.D, Extra. Gaines ne veut toujours pas adhérer au CMAA mais les ventes s'en ressentent car les distributeurs refusent ses comics. Les ventes de ceux-ci atteignent entre 10 et 15 % de celles des comics du New Trend. À partir du deuxième numéro, les comics sont donc soumis au CCA mais les ventes progressent peu et sont insuffisantes pour espérer être rentables (elles atteignent 20 % des ventes du New Trend). Les comics sont donc abandonnés et remplacés par des magazines surnommés Picto-Fiction (Confessions Illustrated, Crime Illustrated, Shock Illustrated, Terror Illustrated) qui ne durent que 2 ou 3 numéros et qui sont aussi des échecs commerciaux. Quand en 1956 le distributeur d'EC, Leader News, fait faillite, Gaines décide d'arrêter l'ensemble des titres qu'il publiait encore à l'exception du magazine satirique Mad qui est bénéficiaire. Les difficultés financières de EC obligent cependant Gaines à renflouer la société avec ses fonds propres et ceux de sa mère à hauteur de 110 000 $[22].
En 1961, Bill Gaines vend E.C Comics (qui est réduit à Mad) à l'entreprise Premier Industry qui le revend en 1964 à National Periodicals, branche de DC Comics [26],[27]. DC Comics va par la suite être rachetée par l'entreprise Kinney Parking Company qui devient aussi propriétaire de la Warner Bros. Cette entreprise changera de nom plusieurs fois, au grès d'achats et de ventes d'entreprises, pour devenir enfin Time Warner. Bill Gaines restera à la tête de Mad jusqu'à sa mort en 1992 malgré les vicissitudes que connaîtra la maison-mère[28]. EC Comics légalement existe toujours et demeure le propriétaire des droits de Mad [29], mais de fait DC comics, étant propriétaire à 100 % d'EC, est seul responsable de ce magazine.
Le style EC
Le succès d'EC, et la persistance de sa mémoire dans le monde des comics, tient sans doute à l'addition de trois éléments : des histoires particulièrement horribles mais bien écrites et mises en images par les meilleurs dessinateurs de l'époque [30]. Elle est aussi probablement liée à la volonté de Bill Gaines, Al Feldstein[7] et Harvey Kurtzman[31] de produire des œuvres qu'eux-mêmes appréciaient et d'accorder tout le soin possible à l'édition de leurs œuvres[32].
Une écriture soignée
Si Bill Gaines est un patron qui s'investit totalement dans son entreprise en participant aux choix éditoriaux et à l'écriture des comics, il réalise cela seulement après sa rencontre avec Al Feldstein. L'envol des ventes de comics suit l'arrivée de ce dernier. Bill Gaines et lui vont mettre au point une technique de travail qui sera utilisée pour tous les titres, exceptés ceux édités plus tard par Harvey Kurtzman. Bill Gaines lit énormément et va noter tout ce qui lui apparaît comme idée possible d'histoire. Le lendemain, il présente ces notes à Feldstein qui en valide certaines. Pour écrire leurs scénarios, Feldstein et Gaines vont donc s'inspirer des romans et des nouvelles qu'ils apprécient et les adapter sans se soucier des droits d'auteurs[33]. Seul Ray Bradbury va leur rappeler que l'utilisation de ses textes supposent une compensation financière. Les deux parties, s'appréciant mutuellement, vont rapidement trouver un accord et plusieurs comics d'EC incluront des adaptations officielles des nouvelles de Bradbury[8].
À partir de l'histoire choisie, Al Feldstein va proposer un scénario, et écrire à la machine les textes mis en phylactères. L'écriture du scénario se fait en pensant déjà au dessinateur qui sera chargé de le mettre en images. Lorsque celui-ci vient dans les bureaux d'EC pour remettre les pages d'une histoire qui lui a été proposée précédemment, il reçoit ce nouveau scénario et les pages, avec les textes déjà inscrits. À charge pour lui d'organiser la planche en tenant compte de ces exigences[8],[34]. En même temps qu'il reçoit ce travail, Bill Gaines lui remet un chèque immédiatement pour les planches fournies (ce qui est exceptionnel pour un éditeur de comics[35]). La paie d'un dessinateur débutant est de 18 $ la page dessinée, 13 $ pour l'encrage. Le tarif plus tard pourra monter jusqu'à 50 $ la page[13]. Avec cette technique Al Feldstein va écrire environ 144 à 168 histoires par an entre 1950 et 1953[13]. Cela lui permettra de gagner très correctement sa vie puisque la paie est de 6 à 7 $ la page scénarisée[36]. À partir de 1954, fatigué de ce rythme effréné[8], Bill Gaines se décide à engager des scénaristes tels que Carl Wessler[37], Otto Binder[38], Jack Oleck[39] . Même si Al Feldstein n'est plus le seul scénariste, cela ne l'empêche pas, en tant que rédacteur en chef de réécrire les scénarios qui lui sont soumis avant de les proposer aux dessinateurs[8]. Il continue à porter ce regard critique plus tard quand il devient rédacteur en chef de Mad. En effet, après le départ de Harvey Kurtzman en avril 1956, Bill Gaines l'appelle pour prendre la place d'éditeur de Mad[7]. Mad est à l'époque un magazine qui se vend très bien (environ 375 000 exemplaires vendus pour chaque numéro), mais sous la houlette de Feldstein les ventes grimperont jusqu'à atteindre 2 800 000 [7],[40]. Non seulement Feldstein édite le titre, mais il réécrit certaines histoires et prépare des esquisses pour certains dessinateurs. Cette attention pour le récit va de pair avec une refus de diriger le travail des artistes. Bill Gaines et Al Feldstein laissent les dessinateurs organiser la planche comme ils le désirent, tant qu'ils tiennent compte des contraintes du texte. Ils n'imposent jamais aux dessinateurs de travailler dans un style particulier ou d'imiter un artiste précis. Au contraire, chacun est encouragé à développer son style personnel[34]. Les remarques que peut faire Al Feldstein sont du genre, si l'artiste pose une question à propos de la mise en image du scénario : "je pense ainsi, mais c'est toi qui dessine"[Note 3],[34].
Comme Feldstein, Harvey Kurtzman édite les comics dont il est responsable avec une méthode qui ne varie pas. Toutefois, il s'avère plus directif dans son rôle d'éditeur car il donne aux artistes des pages où chaque case est déjà crayonnée. Le dessinateur doit suivre scrupuleusement cette esquisse qui indique ce qui doit être vu dans chaque vignette et sous quel angle[41],[31]. Il ne peut ainsi travailler qu'avec des artistes capables de se soumettre totalement à ses volontés[42], ce qui entraîne parfois certains heurts avec des artistes (Krigstein et Evans par exemple)[41].
Sa production est de ce fait beaucoup moindre, d'autant qu'il est très scrupuleux dans le respect des éléments historiques et qu'une partie de son travail consiste à chercher des informations fiables[41].
Le style artistique
Les artistes
Deux catégories d'artistes travaillent pour EC Comics. Les premiers constituent le groupe habituel mais à celui-ci s'ajoutent parfois des artistes qui ne dessinent que quelques histoires avant de chercher ailleurs un engagement. Les artistes attitrés sont :
Johnny Craig : Dès 1946, il travaille pour EC, alors dirigé par Max Gaines, comme correcteur et lettreur[43]. Lorsque Bill Gaines prend en charge la société, il est encore là. Son premier travail artistique est la couverture du no 1 de Moon Girl and the Prince daté de la fin 1947[44]. Par la suite il dessine et scénarise des récits d'horreur. Il reste chez EC jusqu'à la fin de la nouvelle direction et des Picto-fictions[45].
Reed Crandall : Dans le no 9 de Shock Suspenstories, daté de juin juillet 1953, paraît la première histoire dessinée par Reed Crandall pour EC. Il s'agit de Carrion Death[46] qui sera suivi de nombreux autres récits de science-fiction, d'horreur, de crime et de guerre. Après le passage à la nouvelle direction, Red Crandall continue de travailler pour EC sur les titres Piracy, Impact, Extra, M.D. ainsi que sur les Picto-Fictions[47].
Jack Davis : C'est au mois de novembre 1950 qu'est publiée sa première histoire pour EC The Living Mummy dans Haunt of Fear n° 4 [48]. Par la suite, il illustre de nombreuses histoires dans des genres différents (horreur, guerre, science-fiction, humour, etc.) et participe à l'écriture de quelques scénarios, surtout pour les comics de guerre[49]. Lorsque en novembre 1952 est lancé le comics Mad, il signe les dessins de la première histoire, parodie des récits d'horreurs que l'on pouvait trouver dans les EC comics. Davis participe aussi aux comics de la nouvelle direction et à la version de Mad dirigée par Al Feldstein.
George Evans (1920- 2001). En 1952 Evans arrive chez EC Comics[34] et en septembre, est publiée dans Haunt of Fear no 15 sa première histoire dessinée pour EC All Washed Up!. Il produit alors des histoires d'horreur, des récits historiques ou d'aventures. Lors de la nouvelle direction Evans, passionné d'aviation[50], travaille particulièrement pour Aces high qui raconte des histoires se passant exclusivement dans le monde de l'aviation durant la première guerre mondiale.
Graham « Ghastly » Ingels ansi surnommé parce qu’il était spécialiste des histoires d'horreur[Note 4]
Bernie Krigstein : Bernie Krigstein entre chez EC Comics en 1953, où il travaille dans plusieurs styles (horreur, science-fiction, aventures). Sa première histoire publiée est Derelict Ship dans le no 22 de Weird Fantasy (novembre-décembre 1953).
Harvey Kurtzman (1924-1993) : Harvey Kurtman commence à travailler pour EC en 1949 en réalisant Lucky Fights It Through, un comics éducatif de prévention des maladies vénériennes[42]. En septembre 1950, est publiée sa première histoire dans un comic book de la période New Trend dans Weird Science no 14. Il dessine des histoires de science-fiction ou d'horreur jusqu'en juin 51. Cependant, à partir de novembre 1950, il se consacre surtout au comics Two-Fisted tales dont il est l'éditeur à partir du no 1[Note 5]. Ce comics est à l'origine un comics d'aventures mais avec l'escalade de la guerre de Corée, il se transforme pour ne raconter que des histoires de guerre. En juillet 51 un second comics est édité par Kurtzman : Frontline combat qui est aussi consacré à des histoires de guerre. Kurtzman édite alors ces deux séries, écrit les scénarios et dessine certaines histoires et des couvertures. En 1952, Harvey Kurtzman se plaint auprès de William Gaines de ne pas être payé autant qu'Al Feldstein. La réponse de Gaines est que Feldstein est responsable de plus de comics. Il est alors convenu que si Kurtzman édite un comics humoristique, sa paie sera augmentée. C'est ainsi que Harvey Kurtzman propose un nouveau comics : Mad. Il écrit tous les scénarios, dessine quelques couvertures et quelques histoires.
À la fin 53 Kurtzman consacre de plus en plus de temps à Mad. Frontline combat est alors arrêté et Two-Fisted tales redevient un comics d'aventures édité par John Severin. Mad connaît le succès et après neuf numéros bimestriels il devient mensuel en janvier 1954. En 1955 le format comic book est abandonné et Mad devient un magazine. Suite à un différent financier avec Bill Gaines Kurtzman quitte EC comics en avril 1956.
Joe Orlando : (1927-1998) ; En septembre 1951 est publiée sa première histoire éditée par EC Comics : "Forbidden Fruit" dans Haunt of Fear. Il dessine surtout de la science-fiction que l'on retrouve dans les titres Weird Science, Weird Fantasy, Weird science-Fantasy et Shock Suspenstories, mais aussi quelques histoires d'horreur dans Tales from the Crypt ou Vault of Horror. Joe Orlando produit encore quelques histoires pour Mad avant de quitter EC. En 1992, il retrouve EC Comics en étant nommé directeur de publication associé de Mad. En 1996, il se retire de DC comics, mais garde un bureau à Mad où il travaillera jusqu'à sa mort en 1998.
John Severin et Will Elder : En 1950, Harvey Kurtzman appelle ses amis John Severin et Will Elder, qui encre souvent les dessins de ce dernier, pour travailler avec lui sur le comics Two-Fisted Tales. Le tandem produira plusieurs récits d'aventures et de guerre pour ce comics et pour Frontline Combat.Lorsque Harvey Kurtzman lance Mad, John Severin et Will Elder sont encore de l'aventure, même s'ils ne travaillent plus ensemble.
Même s'il n'a jamais aimé les comics d'horreurs publiés par la maison, iJohn Severin apprécie son travail chez EC et lorsque Kurtzman abandonne Two-Fisted Tales, c'est lui qui en devient l'éditeur[51] à partir du numéro 36. Sous sa direction Two-Fisted tales (qui est devenu The new Two-Fisted tales) redevient un comics d'aventure, comme il était à l'origine, et abandonne les récits se passant durant la guerre de Corée. Après la mise en place de la Comic Code Authority Two-Fisted Tales est arrêté. Cependant John Severin va continuer à travailler pour EC en produisant des récits publiés dans le comics Extra[52]>.
Marie Severin est la coloriste d'EC à partir de 1949. Elle met en couleur tous les comics de Kurtzman[53] et la majeure partie des autres séries[54]
Wallace Wood (1927-1981) : Son premier travail pour EC est une histoire d'amour parue dans Modern love en 1950.
D'autres artistes ont donc parfois participé aux comics d'EC comme Gene Colan, Frank Frazetta, Joe Kubert, Sheldon Moldoff Alex Toth
Des histoires morales
Quoique dans les années 1950 les titres d'horreur sont fortement critiqués et qu'ils sont considérés comme cause de la hausse de la délinquance juvénile, les comics publiés par EC ont souvent une portée morale qui condamne les criminels (d'une façon souvent très cruelle et sanglante). Ainsi les assassins vont être grillés, hachés, noyés par leurs victimes. La justice des hommes est incapable de confondre les coupables c'est alors aux morts, incarnations d'une justice surhumaine, de rétablir la justice. Par ailleurs, le titre Shock comprend dans presque chaque numéro un récit « politique » qui est souvent une condamnation de l'intolérance (racisme, antisémitisme). D'ailleurs Bill Gaines surnomme souvent ses récits du terme de Preachy[Note 6],[55]. Dans ces années, Bill Gaines peut être considéré comme un libéral et est attentif à développer des histoires ayant un contenu engagé[27]. De même, Harvey Kurtzman est aussi attentif au contenu des comics qu'il édite et il refuse la simplicité de se contenter de faire de ses personnages des caricatures racistes[2] alors que le contexte de guerre contre un pays asiatique pourrait s'y prêter. D'ailleurs, Harvey Kurtzman ne veut pas présenter la guerre sous un aspect positif et ses comics de guerre sont d'une tonalité plutôt pacifiste. Dans une interview il expliquz qu'il n'avait pas voulu faire de la guerre quelque chose de séduisant comme cela se pratiquait dans les autres comics[56]. Ainsi Rubble ! paru dans Two-Fisted tales 24 commence par deux vignettes présentant un canon dans un champ. Les trois pages suivantes nous font suivre un paysan Coréen qui construit une ferme, cultive son champ, vit avec sa femme et son fils. La cinquième et la sixième pages montrent l'arrivée de la guerre dans ce champ, la destruction et la mort de toute la famille. Aucune forme de racisme ne transpire de ces pages et la guerre est stigmatisée comme œuvre de mort et non comme source de gloire.
Les comics publiés
Les comics Pre Trend
Les comics New Trend
Tous les comics publiés comportent toujours quatre histoires de 6 à 8 pages ; il n'y aura qu'une seule exception : le quatrième numéro de Weird science-Fantasy qui présente une seule enquête sur le phénomène des soucoupes volantes. La première page de chaque histoire est subdivisée en deux parties (dans les premiers numéros, cela est moins vrai et l'on a parfois une pleine page) : une vignette en occupe la moitié ou les deux-tiers de la page et sert à introduire le récit ou à attirer le lecteur par un dessin terrifiant ou mystérieux ; la seconde partie est constituée de quelques vignettes et lance l'histoire. Le récit se développe sur cinq à sept pages. Les dernières vignettes de la dernière page concluent l'histoire, souvent d'une façon horrible ou surprenante. Tous les comics comprennent au moins une nouvelle d'une page. Le genre du comics influençait bien sûr celui de la nouvelle.
Les couvertures étaient constituées de deux parties : la moitié haute présentait le titre, le prix, le logo de l’éditeur ; la moitié basse se composait d'un dessin inspiré d'une des histoires à l'intérieur. Ce dessin servait d'appel au lecteur par le mystère ( des enfants portent un cercueil) ou l'horreur (des têtes de morts-vivants présentées en gros plan) qu'il évoquait.
Chaque couverture était signée du nom de l'artiste et chaque histoire l'était aussi sur le premier dessin. Le respect de l'artiste était de mise chez EC, ce qui explique aussi qu'aucun comics n'est un style uniforme. Des styles aussi différents que ceux de Johnny Craig et Graham Ingels pouvaient se côtoyer dans le même périodique.
Les comics d’horreur
Les comics d'horreur furent lancés en avril-mai 1950. Ils connurent un très grand succès (2 millions de comics vendus par mois en 1954[13] et permirent à EC d'être bénéficiaire. Ils furent aussi, en partie, la cause des difficultés de EC avec la Comics Code Authority car ils symbolisaient tout ce que critiquaient Fredric Wertham et la commission sénatoriale. Chaque série avait un « hôte » (The Old Witch, The Crypt Keeper et The Vault Keeper) qui accueillait les lecteurs sur la première page et introduisait la première histoire. Dans les premiers numéros un seul hôte apparaissait mais plus trd les personnages se succédèrent avec chacun un récit à raconter. Petit à petit s'établit un jeu entre ces "narrateurs", qui furent surnommés les ghoulunatics : À la fin de la première histoire, l'hôte principal revenait dans la dernière case et, après une moralité humoristique, expliquait que l'histoire suivante serait moins horrible puisque racontée par un autre. La deuxième et la troisième histoire suivaient le même schéma : le nouvel hôte se moquait de l'histoire précédente et annonçait une véritable histoire d'épouvante. Il revenait dans la dernière vignette et faisait de la publicité pour le comics dont il était l'hôte principal. La dernière histoire voyait revenir le tout premier hôte qui, en conclusion, invitait les lecteurs à acheter le prochain numéro du comics. Une autre caractéristique des discours des trois Ghoulunatics est l'usage de jeu de mots (ainsi, le lecteur sera accueilli avec la phrase « Greetings, boils and ghouls… »[Note 7] au lieu de « boys and girls »).
Les Suspenstories
Les comics d'aventures et de guerre
Alors qu'EC produisait déjà les comics d'horreur et de science-fiction, Harvey Kurtzman qui jusqu'alors produisait des histoires dans ces genres, proposa à Bill Gaines de diversifier sa production avec un comics d'anventure [57]. Bill Gaines accepta et fit de Kurtzman le rédacteur en chef de cette nouvelle série. Le succès remporté par ce comics amena la création d'un second titre Frontline combat.
Les comics de science fiction Weird Science, Weird Fantasy, Weird Science-Fantasy et Incredible Science-Fiction
Les comics d'humour
Les comics New Direction et les Picto-Fictions
L’influence des EC Comics
Alan Moore a plusieurs fois fait référence aux EC Comics. Ainsi dans Les Gardiens ou dans Supreme.
Frank Miller dans le comics Tales to offend publié en juin 1997, s'inspire du style des couvertures des comics EC (graphisme, logo, disposition du titre et du dessin). De plus il choisit Marie Severin comme coloriste, elle qui fut la coloriste attitrée de EC.
Art Spiegelman explique dans une interview citée par Arie Kaplan[2]que Mad et les comics de guerre de Harvey Kurtzman ont préparé les esprits à questionner les informations données par les média et à s'opposer à la guerre du Viêt Nam.
La notoriété durable de ces titres est illustrée par la série télévisée Les Contes de la crypte (Tales from the Crypt), lancée sur la chaîne HBO en 1989, soit près de 40 ans après le début du magazine du même nom dont elle adapte les histoires. Une autre série télévisée diffusée par la chaine HBO Perversions of Science ( titrée en français Expériences interdites) est une série dont les histoires sont inspirées par celles publiées dans Weird Science.
En 1985, sort le film Weird Science (titré en français : Une créature de rêve), réalisé par John Hughes, produit par Joel Silver. Le scénario est inspiré d'une histoire de Al Feldstein parue dans Weird Science no 5 "Made of the Future".
Rééditions américaines
Au milieu des années 1970, Russ Cochran commence la réédition des comics publiés par Bill Gaines durant le New trend et la nouvelle direction. Il nomme cette collection EC library Il poursuivra ensuite avec les comics publiés par Bill Gaines avant 1950. Chaque volume reprend 6 comics environ et mesure 30 cm sur 22. Seul Mad qui est une marque propriété de DC Comics n'en fait pas partie. Ces rééditions sont en noir et blanc avec les couvertures en couleurs et reprennent tout ce qui était présent dans les originaux : les histoires mais aussi, les publicités maisons, le courrier des lecteurs, les éditoriaux, etc. Chaque volume est accompagné de commentaires.
À partir de 1992, Russ Cochran, associé avec la maison d'édition Gemstone, entreprend la réédition complète au format comics des ouvrages du New-Trend, puis de la Nouvelle direction enfin de deux comics (War against Crime et Crime patrol) qui annoncent le New-Trend. Par la suite Gemstone éditera des annuals qui sont des recueils constitués de cinq numéros de chacun de ces comics.
En 2006 Russ Cochran toujours commença une réédition (les EC archives) en volume hardcover reprenant 6 comics. Le principe es le même que pour la EC library mais la colorisation des planches en utilisant l'informatique (ce qui permet un rendu très satisfaisant)et le économies possibles en imprimant en Chine permettent cette réédition de qualité en couleur[58].
Éditions françaises
Mad a fait l’objet de deux tentatives de traduction en français, l’une par Ives Trevian (Francélia, de 1965 à 1966), sous-titrée « Humour dingue pour les dingues et demi-dingues », et l’autre par Melvin Van Peebles en collaboration avec l’équipe de Hara-Kiri (Grafika Édition, de 1981 à 1982). Du fait d’un humour fortement lié à la culture américaine, l’adaptation s’est souvent révélée difficile et n’a pas été concluante pour le lectorat français. La publication ne dépassa pas quelques numéros à chaque fois.
Des recueils de bandes dessinées issues de Mad ont été publiés en français, principalement sous l’impulsion de Fershid Bharucha qui fut rédacteur en chef du magazine Spécial USA chez Albin Michel, fondateur des éditions Neptune et directeur de la collection « Comics USA » chez Glénat.
- Les Années folles de Mad (Éditions du Fromage, 1978)
- Mad se paie une toile (Neptune, 1984)
- albums Albin Michel collection « Spécial USA »
- albums de Don Martin, Comics USA
Les séries d’horreur et de suspense d’EC Comics ont été plus largement traduites, dans des anthologies thématiques éditées principalement par Les Humanoïdes Associés et Albin Michel.
- Horreur : une anthologie en bandes dessinées[Note 8] (éd. Williams, 1974)
- albums de la collection « Xanadu » (éd. Les Humanoïdes Associés pour les six premiers)
- Les Meilleures Histoires de terreur (1983)
- Les Meilleures Histoires de science fiction (1983)
- Les Meilleures Histoires de suspense (1983)
- Les Meilleures Histoires de guerre (1984)
- Les Meilleures Histoires d’horreur (1984)
- Les Meilleures Histoires d’aventure (1985)
- Science-fiction weird fantasy (éd. Zenda, 1987)
- adaptations de nouvelles de Ray Bradbury, Albin Michel collection « Spécial USA »
- série Tales from the crypt dessinée par Jack Davis, Wallace Wood et Reed Crandall (éd. Albin Michel)
En dehors des Meilleures histoires de guerre (cf. supra), les séries de guerre ont peu eu l’heur de la traduction. En 2011, Akileos entreprend une incursion sur ce thème.
- Frontline Combat tome 1[Note 9] (scénario de Harvey Kurtzman, éd. Akileos, 2011)
Notes et références
- Notes
- New Trend signifie nouvelle tendance
- texte original de la CCA disponible sur wikisource : [1]
- Well, this is what I thought. But, you're doing the artwork.
- ghastly signifie blême ou blafard
- le numéro indiqué sur la couverture est le no 19 car Two-Fisted tales vient à la suite du Haunt of Fear no 18
- Preachy signifie Sermonneur
- boil signifie furoncle et ghoul signifie goule, un monstre qui se nourrit de cadavres
- couverture de l’album
- extrait de 8 pages
- Références
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- The Complete EC Library: Two-Fisted Tales Volume 1 édité par Russ Cochran, 1980
- MITCHELL BROWN THE 100 GREATEST COMICS OF THE 20th CENTURY
- [8] page du site de Russ Cochran
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