Église Saint-Gorgon de Hoegaarden

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Église Saint-Gorgon
de Hoegaarden
Image illustrative de l’article Église Saint-Gorgon de Hoegaarden
Présentation
Nom local Sint-Gorgoniuskerk
Culte Catholique romain
Type église
Début de la construction 1744
Style dominant Rococo (style Louis XV)
Protection Classé en 1938
Géographie
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
Région Drapeau de la Région flamande Région flamande
Province Drapeau du Brabant flamand Province du Brabant flamand
Ville Hoegaarden
Coordonnées 50° 46′ 25″ nord, 4° 53′ 17″ est

Carte

L'église Saint-Gorgon (Sint-Gorgoniuskerk en néerlandais) est une église de style rococo (style Louis XV) située sur le territoire de la commune belge de Hoegaarden, en Brabant flamand.

L'église, qui est à la fois la plus grande église rococo de Belgique[1] et « l'un des rares édifices religieux de ce style dans les Pays-Bas », date de la moitié du XVIIIe siècle, le siècle d'or du village[2], qui était alors très riche grâce à l'industrie de la bière[1].

Elle abritait également un chapitre de chanoines[2].

Localisation[modifier | modifier le code]

L'église se dresse sur une hauteur dominant le paysage[3],[4], à l'angle de la place Communale (Gemeenteplein) et de la rue du Presbytère (Pastorijstraat), face à la Walestraat.

Historique[modifier | modifier le code]

L'église se dresse sur un site où un premier sanctuaire consacré à Saint-Gorgon fut fondé probablement durant la deuxième moitié du VIIIe siècle, suivi d'une collégiale érigée vers l'an mil[3] par la comtesse Alpaïde (ou Alpeïdis) qui régnait sur Hoegaarden à la fin du Xe siècle[5].

L'ancienne collégiale romane brûle en 1724[6] et est remplacée par l'église actuelle construite de 1754 à 1759[7],[8],[2],[1] en style rococo par le louvaniste Jacques Antoine Hustin[3],[4],[6] pour le compte du seigneur du lieu Henri Sweerts, comme l'indique le chronogramme gravé dans le grand cartouche qui orne la façade occidentale de la tour :

fUnDi saXUM posUIt henrICUs sWeertIUs paroChUs

La nouvelle église est consacrée le .

Le cartouche sur la tour.

Statut patrimonial[modifier | modifier le code]

L'église fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le sous la référence 43489[4].

Architecture[modifier | modifier le code]

Plan et structure[modifier | modifier le code]

L'église Saint-Gorgon de Hoegaarden est édifiée intégralement en style rococo sur un plan basilical avec trois nefs divisés en six travées[3],[4],[6].

Architecture extérieure[modifier | modifier le code]

Tour et clocher[modifier | modifier le code]

À l'ouest, l'église présente une belle tour édifiée entièrement en pierre de Gobertange[8],[2] assemblée en petit appareil.

La tour comporte un soubassement et quatre registres séparés l'un de l'autre par un cordon de pierre mouluré. Les deux premiers registres sont percés sur la face occidentale d'une grande fenêtre de style classique à crossettes, arc surbaissé et larmier. Le troisième registre est percé sur chaque face de baies campanaires à arc en plein cintre, dotées d'abat-sons.

Sous la fenêtre du second registre, la tour porte un grand cartouche en pierre bleue à l'abondante décoration de style rococo (Louis XV) affichant le texte latin ci-dessous ainsi que le chronogramme évoqué plus haut[3],[4].

Ex Castro Alpaydis Me Factam Numinis Œdem
Trivit Edax Tempus Casumque Vetusta Minabar
Sed Pretore Colard Et Scriba Servatio Sweerts
Addixit Decimas Iudex Queis Tota Resurgo

Le quatrième et dernier registre, nettement plus petit que les registres inférieurs, porte une horloge sur chaque face et est surmonté d'un élégant clocher à bulbe couvert d'ardoises[3],[4],[6].

Portails latéraux[modifier | modifier le code]

La tour est flanquée de deux portails latéraux de style classique à tendance baroque, disposés de biais[3],[4],[6] et édifiés en pierre de Gobertange comme la tour[8],[2].

Chaque portail est composé d'une porte d'allure classique dont les piédroits, sculptés d'un élégant motif de feuillages placé juste sous l'imposte, se prolongent par des pilastres qui semblent passer derrière l'arc en plein cintre pour épauler les pilastres extérieurs du portail et soutenir, avec eux, un entablement qui supporte une large niche cantonnée de volutes et ornée d'une statue, de la Vierge à l'enfant au portail de gauche et de saint Gorgon (ou saint Martin ?) au portail de droite[3],[4],[2],[9].

Chacun de ces portails est surmonté d'un demi fronton orné de volutes baroques faisant écho à celles des niches.

Façades latérales et chevet[modifier | modifier le code]

Derrière ces portails se développent les façades latérales, faites de briques rouges sur un soubassement de pierre calcaire. Les huit travées, séparées par de hauts pilastres classiques en grès, sont percées chacune d'une haute fenêtre de style classique à encadrement de grès à crossettes, arc surbaissé et clé d'arc peu saillante[3],[4],[6].

À l'est, l'édifice se termine par un imposant chevet semi-circulaire[3],[4],[6] fait de briques rouges sur un soubassement de pierre calcaire comme les façades latérales. Ce chevet présente trois registres. Le premier et le troisième registre sont percés de fenêtres semblables à celles des façades latérales, mais la fenêtre axiale du niveau inférieur, placée derrière le maître-autel, est aveugle.

Architecture intérieure[modifier | modifier le code]

L'intérieur, majestueux et lumineux, présente une décoration rococo riche mais sans excès.

Les stucs jaunes et blancs de style Louis XV ornent les piliers, les chapiteaux, les arcs, les cartouches des murs de la nef, les arcs-doubleaux ainsi que la voûte en berceau[3],[4].

Les piliers portent des chapiteaux d'ordre composite ornés de têtes de putti (angelots ailés) baroques[3],[4],[6].

Mobilier[modifier | modifier le code]

La sculpture qui orne la chaire de vérité et les confessionnaux est de la main du sculpteur J.N. Dupaix de Fleurus[6],[10].

Les stalles baroques qui ornent le chœur datent du XVIIe siècle et proviennent de l'abbaye d'Hélécine (Opheylissem)[3],[6].

Sous la tour se trouve une cuve baptismale gothique en pierre bleue ornée de quatre têtes de pierre du XIIIe ou XIVe siècle qui représentent les quatre points cardinaux[1],[4],[3],[6].

L'église abrite également un aigle-lutrin en cuivre commandé par Mathias Ingels le et réalisé par le louvaniste Jean II Veldener[4],[3],[6].

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d (nl) « Sint-Gorgoniuskerk », Knooppunter
  2. a b c d e et f (nl) « Bezienswaardigheid St.-Gorgoniuskerk », Uit in Vlaanderen
  3. a b c d e f g h i j k l m n et o Le Patrimoine monumental de la Belgique, Volume 1, Brabant flamand, Arrondissement de Louvain, Pierre Mardaga éditeur, 1984, p.150
  4. a b c d e f g h i j k l m et n (nl) Inventaire du patrimoine immobilier de la Région flamande
  5. Panneau apposé sur la façade de l'église
  6. a b c d e f g h i j k et l (nl) Omer Vandeputte, Gids voor Vlaanderen : toeristische en culturele gids voor alle steden en dorpen in Vlaanderen, Lannoo, 2007, p. 550.
  7. (nl) « Chronogrammen in vlaamse kerken », Kerken in Vlaanderen
  8. a b et c (nl) « Sint-Gorgoniuskerk Hoegaarden », Toerisme Vlaams Brabant
  9. (nl) Raymond Billen, « Wanneer verloor Gorgonius zijn lans? », Nieuwsblad, 31 ami 2018
  10. Panneau explicatif à l'intérieur de l'église