Église Saint-Eutrope de Bellefond

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Église Saint-Eutrope de Bellefond
Façade ouest (oct. 2012).
Présentation
Type
Destination actuelle
utilisation cultuelle
Dédicataire
Saint Eutrope
Style
Construction
Propriétaire
Commune
Patrimonialité
Localisation
Département
Commune
Coordonnées
Carte

L'église Saint-Eutrope est une église catholique située dans la commune de Bellefond, dans le département de la Gironde, en France[1].

Localisation[modifier | modifier le code]

L'église se trouve au sud du lieu-dit le Bourg, dans la partie ouest de l'agglomération.

Historique[modifier | modifier le code]

L'église fut mise en chantier par des chanoines réguliers de l'ordre de Saint-Augustin, qui n'eurent jamais les moyens de terminer la nef. Le prieuré de Bellefond fut soumis en 1186 au monastère de La Sauve-Majeure.

Seuls furent construits le mur occidental, un transept de 22 mètres et une abside de 16,8 mètres flanquée d’absidioles au nord et au sud. La façade ouest édifiée au XIIIe siècle, vraisemblablement à titre provisoire dans l'attente d'une meilleure fortune, donne à l'ensemble un caractère singulier.

L'entrée actuelle de l'église est aménagée à la croisée nord du transept, dans un mur construit en 1865. À l'intérieur, les chapiteaux de l'abside révèlent des caractères communs avec ceux de la partie haute de la nef de l'abbaye de La Sauve-Majeure, réalisés au cours de la seconde moitié du XIIe siècle. À l'extérieur, les chapiteaux gothiques de l'absidiole sud ont été remaniés à l'occasion du rehaussement du mur sud-est du sanctuaire.

D'importantes dégradations furent faites à l'église et aux bâtiments claustraux durant les guerres de religion, au XVIe siècle. L'absidiole nord fut rasée vers 1850[2].

L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du et les ruines de l'ancien prieuré par arrêté du [1].

L'intérieur de l'église[modifier | modifier le code]

  • Le décor du programme principal à l'intérieur de l'église est exclusivement abstrait et dépourvu de tout thème historié.
  • Fonts baptismaux : ils datent du XIVe siècle ; ils proviennent de la chapelle Saint-Jean-Porte-Latine de La Goilanne, construite au XIIIe, mais maintenant détruite.
  • Les vitraux de l'abside, qui datent de 1867, sont un don de J.L. Aymen, et l’œuvre de l'atelier Lieuzère et fils de Bordeaux.
  • Les vitraux de l'absidiole sud et le mur sud, qui datent de 1886, sont un don de monsieur Juste de Minvielle et l'œuvre de l'atelier G.P. Dagrand de Bordeaux.

Les modillons[modifier | modifier le code]

Le programme secondaire est situé à l'extérieur et est constitué d'une suite de modillons figurés qui insistent lourdement sur les écueils du vœu de chasteté. Le relâchement des chanoines profita aux bénédictins de La Sauve, qui héritèrent du prieuré en 1190.

Les représentations humaines qui figurent parmi les modillons sont des « classiques » de la région d'Aquitaine pour dénoncer les ' relations impures » entre hommes[3] : le lisseur de barbe, l'exhibitionniste anal, homme bicéphale et deux hommes liés par un serpent, dans le voisinage de bêtes maléfiques. Voir l'article Iconographie des modillons romans pour plus de détails.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Église Saint-Eutrope et ancien prieuré », notice no PA00083141, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Variétés Girondines de Léo Drouyn, tome I, p. 374, Féret, Bordeaux 1875
  3. Christian Bougoux, Petite grammaire de l'obscène : églises du duché d'Aquitaine, XIe/XIIe siècles, Bordeaux, Bellus éd., , 233 p. (ISBN 2-9503805-1-4)