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Lophiiformes

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Les Lophiiformes, souvent appelés poissons-pêcheurs, sont un ordre de poissons marins benthiques. Il s'agit de poissons osseux ayant un mode de prédation caractéristique : la première épine de la nageoire dorsale, appelée illicium ou « tige », est surmontée de l’esca ou « leurre », leur permettant d’attirer des proies.

Description et caractéristiques

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La baudroie commune (Lophius piscatorius) est un lophiiforme de grande consommation.

Les poissons lophiiformes (du grec « lophos », crête) sont caractérisés par des morphologies plus ou moins difformes, par une ouverture branchiale de petite taille en forme de tube, et par la première vertèbre soudée au crâne[1]. De nombreux genres sont caractérisés par la modification de la première épine dorsale (l’illicium), libre et modifiée en un leurre (esca)[1] qui attire les proies vers la bouche et permet une chasse à l'affût. Chez les espèces benthiques (vivant posées sur le fond), les nageoires pectorales sont transformées en sortes de « pattes » charnues, permettant de bondir sur une proie. Tous sont marins, et comportent notamment les antennaires (poissons-crapauds, poissons-grenouilles, poissons-pêcheurs) et les baudroies, mais aussi un bon nombre de familles abyssales.

Reproduction

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La plupart des espèces abyssales de cet ordre se reproduisent de manière tout à fait étonnante. Puisque les individus sont vraisemblablement épars, et les rencontres donc probablement rares, trouver un(e) partenaire est sûrement problématique[2]. Lorsque les scientifiques ont capturé pour la première fois des Lophiiformes, ils remarquèrent que tous les spécimens étaient des femelles. Ces individus mesuraient quelques centimètres et la plupart semblaient avoir des parasites leur étant attachés. Il s'est avéré que ces « parasites » étaient les restes de Lophiiformes mâles.

Femelle d'Haplophryne mollis avec des mâles atrophiés, attachés en bas.

À la naissance, les Lophiiformes mâles sont pourvus d'organes olfactifs pouvant détecter de faibles doses de phéromones dans l'eau. Ils ne vivent que pour trouver une femelle avec qui s'accoupler. Beaucoup plus petits que les femelles, ils ont des problèmes pour se nourrir dans les eaux profondes. Cela les oblige à trouver rapidement une femelle Lophiiforme pour ne pas mourir. Quand le mâle a détecté une femelle[2], il mord dans sa peau, et libère une enzyme qui digère la peau de sa bouche ainsi que celle de la partie du corps de la femelle qu'il a mordue, les fusionnant ainsi jusqu'au niveau des vaisseaux sanguins[2],[3]. Le mâle dépérit ensuite progressivement, d'abord en perdant ses organes digestifs, puis son cerveau, son cœur, ses yeux, et finalement, il n'en subsiste plus qu'une paire de gonades[4],[5], libérant du sperme en réponse aux hormones véhiculées par le sang de la femelle. Une fois la fusion effectuée, cet extrême dimorphisme sexuel assure à la femelle, lorsqu'elle est prête à pondre, de disposer d'un « partenaire », et même généralement plusieurs, immédiatement disponible[6].

La ponte du Lophiiforme (genre Lophius) consiste en une fine couche d'une matière transparente et gélatineuse de 60 à 90 centimètres de long, et de 7 à 9 centimètres de large. Les œufs présents dans cette fine couche sont disposés en une seule épaisseur, chacun étant dans sa propre cavité. La ponte est abandonnée en pleine eau. A l'éclosion les larves nagent librement et sont dotées de nageoires ventrales élongées en filaments. De tels œufs disposés en couches sont rares dans le monde aquatique.

Pour la première fois, en 2016, un accouplement a pu être filmé, en gros plan[7].

Liste des familles

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Selon World Register of Marine Species (2 mai 2016)[8], cet ordre compte 18 familles :



Références taxinomiques

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Vidéographie

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Notes et références

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  1. a et b (en) « Order Summary for Lophiiformes », sur FishBase.
  2. a b et c (en) « Reproduction in the deep sea », sur University of Miami, (consulté le ).
  3. (en) « Precocious sexual parasitism in the deep sea ceratioid anglerfish », sur Nature, (consulté le ).
  4. (en) « True facts about anglerfish », sur The Guardian, (consulté le ).
  5. (en) « Anglerfish », sur National Geographic (consulté le ).
  6. Pierre Kerner (ill. Alain Prunier, Adrien Demilly), Moi, parasite, Paris, Belin, , 186 p. (ISBN 978-2-410-00775-6), chap. 5 (« Le kamasutra parasitaire »), p. 114
  7. Science (2018) Exclusive: ‘I’ve never seen anything like it’ Video of mating deep-sea anglerfish stuns biologist par Katie LanginMar. 22, 2018
  8. World Register of Marine Species, consulté le 2 mai 2016