Wikipédia:Lumière sur/Philippe de Belgique (1837-1905)

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Philippe, comte de Flandre, photographié par Louis-Joseph Ghémar (avril 1863).
Philippe, comte de Flandre, photographié par Louis-Joseph Ghémar (avril 1863).

Philippe de Belgique, comte de Flandre, né au château de Laeken (en Belgique) le et mort le au palais du comte de Flandre à Bruxelles, est un prince de Belgique, duc en Saxe, prince de Saxe-Cobourg et Gotha.

Troisième fils du roi Léopold Ier et de la reine Louise, née princesse d'Orléans, il est le frère cadet du roi Léopold II, dont il devient l'héritier présomptif le , à la suite de la mort de son neveu le prince Léopold (fils du roi Léopold II). Le comte de Flandre est également le frère de Charlotte, impératrice consort du Mexique.

Le prince Philippe de Belgique, qui ne joue pas un rôle majeur dans l'histoire de son pays, est le père du roi Albert Ier et, conséquemment, l'ancêtre de tous les membres actuels de la dynastie régnant sur la Belgique. Il est également l'ascendant du grand-duc Henri de Luxembourg, et du prétendant au trône d'Italie.

Sénateur de droit en 1855, il ne siège toutefois jamais à la chambre haute. Atteint d'une surdité précoce, il refuse le trône de Grèce en 1863, de même qu'il avait décliné l'offre de s'établir au Brésil en épousant Isabelle de Bragance, fille et héritière de l'empereur Pierre II. En 1866, il est élu prince régnant des principautés roumaines, mais ne donne pas suite à cette nomination qu'il n'avait pas sollicitée.

Son mariage en 1867 avec Marie de Hohenzollern-Sigmaringen, une cousine du futur empereur allemand Guillaume Ier, assure à la Belgique une alliée majeure dans le contexte politique délicat pour le pays entouré de puissantes voisines : la France et l'Allemagne. En 1869, il devient commandant supérieur de la cavalerie, fonction qu'il exerce jusqu'en 1902. Au cours de la guerre franco-prussienne de 1870, à laquelle Philippe participe, la neutralité et l'intégrité du territoire belge sont préservées.

Sa richesse et son train de vie somptueux le désignent comme un symbole du capitalisme et lui valent les critiques publiques de la mouvance socialiste qui s'organise dans le royaume à partir de 1885 et dont les premiers élus siègent à la Chambre des représentants en 1894. Cependant, sa fortune lui permet de mener une véritable action culturelle s'exprimant par son mécénat envers des artistes plutôt adeptes du genre conventionnel. Opposé à la politique coloniale de son frère, mais partageant le même souci de développer l'armée belge, ses relations avec Léopold II deviennent délétères au fil du temps. À sa mort en 1905, cette figure familière aux Bruxellois laisse le souvenir d'un prince bibliophile et esthète.