Villarejo-Periesteban

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Villarejo-Periesteban
Blason de Villarejo-Periesteban
Héraldique
Drapeau de Villarejo-Periesteban
Drapeau
Villarejo-Periesteban
Eglise Saint-Clément
Administration
Pays Drapeau de l'Espagne Espagne
Communauté autonome Drapeau de la Castille-La Manche Castille-La Manche
Province Drapeau de la province de Cuenca Province de Cuenca
Comarque Mancha de Cuenca
Maire
Mandat
Marino Huerta Guijarro (PP)
2019-2023
Code postal 16771
Démographie
Population 387 hab. ()
Densité 12 hab./km2
Géographie
Coordonnées 39° 53′ nord, 2° 27′ ouest
Altitude 913 m
Superficie 3 332 ha = 33,32 km2
Divers
Saint patron Saint Clément (23 novembre)
Localisation
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Villarejo-Periesteban
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Villarejo-Periesteban

Villarejo-Periesteban est une municipalité espagnole de la province de Cuenca, dans la communauté autonome de Castille-La Manche.

Géographie[modifier | modifier le code]

Communes limitrophes[modifier | modifier le code]

Relief et paysage[modifier | modifier le code]

Villarejo-Periesteban se situe à l'extrémité nord-ouest de la Mancha de Cuenca, et à trente-quatre kilomètres au sud-ouest de la ville de Cuenca. Le bourg se trouve à une altitude de 910 m.

Les principaux cours d'eau sont le Marimota (aussi appelé Belbis) et le Pontón, qui traversent le territoire du nord-ouest au sud-est. Les deux rivières, qui ont un faible débit, se rejoignent près de Belmontejo, avant de se jeter dans le Júcar au niveau du réservoir d'Alarcón[1].

Les paysages ont considérablement changé depuis le XVIIIe siècle. En 1751, la surface agricole n'occupait que 21% du territoire municipal. Concentrée autour du bourg, elle était le lieu d'une polyculture typique d'une économie de subsistance : blé, seigle, orge, avoine, vignes et légumineuses pour améliorer les jachères (gesse et pois chiche). Le reste du territoire, fortement arboré, était utilisé comme pâtis communaux. Les habitants possédaient en effet quelque 1.200 têtes de moutons churros, dont la laine était utilisée, dans les bourgs limitrophes d'Altarejos et San Lorenzo de la Parrilla, pour la fabrication de draps de qualité inférieure, par la suite vendus sur les marchés de Madrid[2]. Depuis, le territoire a été presque entièrement déforesté. Selon le recensement agraire de 2009, la surface agricole représente désormais 94% de la superficie totale de la commune. Les pâtures sont passées de 79% du territoire en 1751 à 3% en 2009. La polyculture a disparu et l'agriculture s'est fortement spécialisée dans l'orge et le tournesol, qui représentent 94% de la surface labourée[3]. La déforestation, l'érosion des sols et l'avancée de la désertification sont à mettre en relation avec la réduction drastique des ressources hydriques. En témoigne la diminution du débit des rivières Pontón et Marimota[4].

Histoire[modifier | modifier le code]

Billarejo de Peri Estevan sur un document manuscrit de 1600

Dans la seconde moitié du XIIe siècle, le roi Alphonse VIII de Castille fit la conquête successive de Cuenca (1177), Zafra (1179), Castillo de Garcimuñoz (1182) et Alarcón (1184). Il encouragea une politique de repeuplement de la région par la fondation de nouvelles agglomérations. Villarejo de Pero Esteban (ou de Peri Esteban) en fait partie. Elle prit le nom de Pedro Esteban, fils d'Esteban Illan, un noble mozarabe de Tolède. Nul ne sait s'il en fut le premier conquérant ou le premier seigneur. Toutefois la ville est décrite au XVe siècle comme un village de moins de dix feux, appartenant à la Couronne et dont le gouvernement est confié à un échevin de la ville de Cuenca[5].

Au XVIe siècle, Villarejo de Periesteban cesse d'être un simple village pour assumer sa dignité de villa (bourg). Le recensement des roturiers de 1528 évoque 13 feux[6]. À cette époque, le maître d'œuvre Pedro de Urreta réforme l'église paroissiale de Saint Clément, sous la responsabilité de l'économe Miguel Melero. Des visiteurs la décrivent en 1569 comme un bâtiment en maçonnerie avec une toiture en bois[7]. Vers le milieu du XVIe siècle, la Couronne vend la juridiction de Villarejo Periesteban à Diego Hernández de Hinestrosa, noble de La Olmeda. Ce dernier prétendait ainsi améliorer le patrimoine de son épouse, Florencia de Mejía[8]. Peu après la mort de Diego Hernández de Hinestrosa en 1577, il est probable que sa veuve, ou son fils aîné, ait revendu la nouvelle seigneurie au chanoine Juan del Pozo Palomino, connu pour avoir fait construire le couvent et le pont San Pablo de Cuenca. En 1605, après la mort de Juan del Pozo, sa sœur et unique héritière Ana del Pozo Palomino vendit la seigneurie au IVe marquis de Cañete, García Hurtado de Mendoza[9]. Bien que l'achat était supposé améliorer les biens de sa seconde épouse, Villarejo de Per-Esteban fut finalement incorporé au majorat du marquisat de Cañete, et ce jusqu'à la fin de l'ancien régime.

Nous disposons de plus de données sur Villarejo à partir du XVIIe siècle. Le premier livre de baptêmes de la paroisse remonte d'ailleurs à 1624 et celui des mariages à 1632[10]. Le premier maire du bourg (alcalde) mentionné dans les sources fut Miguel de Villagómez, en 1654. Son fils Bartolomé Villagómez lui succéda en 1660[11]. Nous savons aussi que Julián Huerta, habitant de Villarejo Periesteban, reçut en 1704 le grade de bachelier en art de l'Université d'Alcalá[12]. Mais le villarejeño le plus célèbre du XVIIe siècle fut à n'en pas douter le guérisseur Juan Ruiz. Il recevait à Villarejo où chez eux des patients de toute la contrée (Cervera, Belmontejo, etc.) Les malades qui ne pouvaient se déplacer lui faisaient parvenir des mèches de cheveux pour qu'il puisse les soigner à distance. Le tribunal de l'Inquisition le jugea en 1698 pour superstitions[13].

La population du bourg augmenta considérablement pendant la première moitié du XVIIIe siècle, passant de 13 feux en 1712[14] à 38 feux en 1751[2]. En 1779, l'ancien maire Miguel Guijarro témoignait ainsi lors d'un procès que Villarejo était "une agglomération de trente chefs de famille, la plupart sinon tous apparentés les uns aux autres, au troisième ou quatrième degré"[15].

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Nomination des maires pendant la Restauration bourbonienne[modifier | modifier le code]

Année de la nomination Maire
Nicolas Guijarro
Quintín Guijarro
Saturnino Guijarro
Juan Guijarro
Florentino Huerta
Victoriano Guijarro Escamilla
Juan Guijarro
Monico Guijarro Huerta
Florentino Huerta
José Guijarro Huerta
Eladio Guijarro Guijarro
Gregorio Guijarro
Laureano Guijarro Saiz

Élections municipales de la Seconde République[modifier | modifier le code]

Année de l'élection Maire Conseillers Parti
Lázaro Guijarro
Agustín Carrasco Buendia Anastasio Arribas Martínez
Aniceto Ruipérez Huerta
Antonio Belmar Carrasco
Florencio Azcoitia Albaladejo
IR

Nomination des maires sous le franquisme[modifier | modifier le code]

Année de la nomination Maire
Laureano Guijarro Saiz
Marcelo Huerta Alvarez
José Prieto Gomez
Ramon Huerta Alvarez

Élections municipales depuis 1979[modifier | modifier le code]

Date de l'élection Maire Parti
Trinitario Arribas del Barrio UCD
Alvaro Guijarro Guijarro PDL
Alvaro Guijarro Guijarro AP
José Luis Carrasco PP
Máximo López Guijarro
José Albaladejo Rodrigo
PSOE
José Albaladejo Rodrigo PSOE
Marino Huerta Guijarro PP
Marino Huerta Guijarro PP
Marino Huerta Guijarro PP
Marino Huerta Guijarro PP

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Revista Mejora, Servicio de Concentracion Parcelaria, No. 36, julio de 1961. Cité par Baptiste Bonnefoy sur https://villarejoperiesteban.wordpress.com/
  2. a et b PARES, Catastro de Ensenada, Respuestas de la villa de Villarejo Periesteban, 27 de diciembre de 1751. Cité par Baptiste Bonnefoy sur https://villarejoperiesteban.wordpress.com/
  3. INE, Censo agrario de 2009, datos de Villarejo Periesteban.
  4. La station 8087 sur le Marimota, à Belmontejo, montre la perte continue de débit de la rivière depuis 1916. Données du Centro de estudios hidrográficos: http://ceh-flumen64.cedex.es/anuarioaforos/afo/estaf-datos.asp?indroea=8087.
  5. José María Sánchez Benito, "Términos despoblados en la tierra de Cuenca: un problema de organización del territorio y articulación social en el siglo XVI", Historia. Instituciones. Documentos, No. 40, 2013, p. 327-359.
  6. INE, Censo de Pecheros, Carlos I, 1528, Madrid, 2008, T. I, p. 129.
  7. Miguel Ángel García Guinea, José María Pérez González, Miguel Cortés Arrese, Enciclopedia del románico en Castilla-La Mancha: Cuenca, Fundación Santa María La Real, Centro Estudios del Románico, 2009, p. 76
  8. Antonio Ayerve de Ayora, Tractatus de partitionibus bonorum, Typis Benedicti Monfort, 1766, p. 335-351. Véase también Manuel de Parada y Luca de Tena, Apuntes para una bibliografía sobre la noble y leal ciudad de Huete, Madrid, 2018, 540 p.
  9. AHN, Consejos, leg. 11519, cité par Joaquín Saúl García Marchante, Julián Canorea Huete et María del Carmen Poyato Holgado dans La economía conquense en perspectiva histórica, Cuenca : Ediciones de la Universidad de Castilla-La Mancha : Asociación de amigos del Archivo Histórico Provincial de Cuenca, 2000, p. 153.
  10. José Mª Martí Bonet (dir.), Guía de los Archivos de la Iglesia en España, Barcelona, 2001, p. 280.
  11. (es) Vicente de Cadenas y Vicent, Caballeros de la Orden de Calatrava que efectuaron sus pruebas de ingreso durante el siglo XVIII, Ediciones Hidalguía, , p. 218.
  12. Archivo Histórico Nacional, Universidad de Alcala (1499-1836), L. 406, Fol. 328.
  13. Carolin Schmitz, Los enfermos en la España barroca (1600-1740) y el pluralismo médico: espacios, estrategias y actitudes, Tesis doctoral, Universitat de Valància, 2016, 367 p.
  14. INE, Censo de Campoflorido, 1712, Madrid, 1995, T. I, p. 36.
  15. Archivo Histórico Nacional, Consejo de Castilla, 31393, Exp.21, Procès de Miguel Guijarro, habitant de Villarejo de Periesteban, contre Joaquín de Poveda sur la coupe et la taille d'arbres, 1779. Cité par Baptiste Bonnefoy sur https://villarejoperiesteban.wordpress.com/