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Des écrits contenant des relations sexuelles entre hommes existent depuis très longtemps au Japon. Cela a été identifié comme des preuves d'homosexualité au Japon par des chercheurs occidentaux. Bien qu'ayant existé depuis des millénaires, ces relations sont devenues plus évidentes pendant la période d'Edo (Tokugawa). Les chercheurs identifient différentes pratiques historiques comme étant homosexuelles, telles que le shudō (衆道?), wakashudō (若衆道?) et nanshoku (男色?).[1]

Le terme nanshoku (男色?, pouvant aussi être lu danshoku) représente la lecture japonaise des caractères idéographiques chinois signifiant littéralement "couleurs mâles". Le caractère ("couleur") peut aussi signifier "plaisir sexuel" en Chine comme au Japon. Ce terme a beaucoup été utilisé afin de se référer au sexe entre hommes au Japon pré-moderne. Le terme shudō (衆道?, abrégé de wakashudō 若衆道, "la voie des éphèbes") est aussi utilisé, en particulier dans des travaux plus anciens.[1]

Durant la période Meiji, le nanshoku fut de plus en plus découragé à cause d'un processus d'occidentalisation et d'une montée de la sexologie au Japon.

Des termes modernes pour l'homosexualité incluent dōseiaisha (同性愛者, littérallement "même sexe amour personne"), okama (お釜, ""bouilloire"/""chaudron", argot pour "homme gay"), gei (ゲイ, gay), homo (ホモ) ou homosekusharu (ホモセクシャル, "homosexuel"), onabe (お鍋, "pot"/"casserole", argot pour "lesbienne"), bian (ビアン)/rezu (レズ) et rezubian (レズビアン, "lesbienne").[2]

Le Japon avant la restauration de Meiji[modifier | modifier le code]

Une variété de références littéraires obscures sur l'amour homosexuel existe dans d'anciennes sources mais sont trop subtiles afin d'être assez fiables. De plus, il faut aussi souligner que les déclarations d'affection purement platoniques entre amis du même sexe étaient aussi courantes. En revanche, ces références deviennent de plus en plus nombreuses à partir de la période Heian, autour du XIème siècle. Par exemple, dans Le Dit du Genji (début du XIème siècle), les hommes étaient souvent touchés par la beauté des jeunes hommes. Dans l'une des scènes, le héros se fait rejeter par une femme et rejoins donc son jeune frère [3]

"Amour" homosexuel monastique[modifier | modifier le code]

Les relations nanshoku dans un contexte monastique étaient généralement de type pédérastique, c'est-a-dire une relation structurée autour de l'âge où le partenaire le plus jeune n'est pas considéré en tant qu'adulte. Le partenaire le plus âgé, ou nenja (念者?, amant ou admirateur), serait un moine, prêtre ou un abbé, tandis que le partenaire plus jeune serait un acolyte (稚児, chigo?), un jeune adolescent.[4] Cette relation cesserait lorsque le chigo atteint l'âge adulte ou quitte le monastère. Ces relations devaient être traitées de manière sérieuse et honorable, le nenja peut même avoir à écrire un vœu de fidélité. À l’extérieur des monastères, les moines seraient considérés comme ayant une prédilection pour les hommes prostitués, source d'humour grivois.[5]

Il n'y a pas de preuve d'opposition a l’homosexualité dans les traditions religieuses non-bouddhistes.[6] Il existait plusieurs représentations de kami (dieux japonais) qui pratiquaient le sexe anal entre eux pendant la période Tokugawa. Durant cette période certains dieux shinto, en particulier Hachiman, Myoshin, Shinmei et Tenjin étaient vus comme des déités gardiennes du nanshoku. L'écrivain Ihara Saikaku plaisantait : puisqu'il n'y avait pas de femmes dans les trois premières générations de déités trouvées dans le Nihon Shoki, les dieux devaient profiter de relations homosexuelles - ce que Saikaku considérait donc comme la vraie origine du nanshoku.[7]

Contrairement aux normes des cercles religieux, dans un contexte militaire (samouraï) il était de coutume pour un jeune homme (wakashū) d'être apprenti d'un adulte expérimenté pour étudier les arts martiaux. D'après Furukawa, la relation était basée sur un modèle où l'homme plus âgé, le nenja, était mis avec un jeune homme, le chigo.[1] Si ce dernier acceptait, le nenja était permis d'en faire son amant jusqu'à ce qu'il devienne adulte. Cette relation était officialisée en tant que "contrat fraternel", devait être exclusif, c'est-a-dire que les deux partenaires devaient se jurer de ne pas prendre d'autres amants (masculins).[7]

Cette pratique, ainsi que la pédérastie cléricale, se sont développées en tant que système homosexuel codifié par l'âge, connu en tant que shūdō, abrévié du wakashūdō ("la voie du wakashū" ou "la voie des éphèbes")[5][8]. Le partenaire plus âgé, dans le rôle du nenja, va enseigner au chigo les arts martiaux, l'étiquette du guerrier et le code d'honneur du samouraï, et ainsi agir plus honorablement lui-même du a son désir d'être un bon modèle pour son chigo. Ainsi, une relation shūdō était considérée comme ayant un "effet mutuellement ennoblissant".[5] De plus, les personnes impliquées se devaient d'être loyaux l'un pour l'autre jusqu’à ce que la mort les sépare, et s'assistaient dans des tâches féodales ainsi que des obligations fondées sur l'honneur telles que des duels ou vendettas. Tandis que les relations sexuelles entre le couple devaient s'arrêter lorsque le chigo passait a l'âge adulte, la relation devait, idéalement, se transformer en amitié éternelle entre les deux hommes. Parallèlement, les activités sexuelles avec des femmes n'étaient pas condamnées (pour aucuns des deux partis), et lorsque le jeune homme devenait majeur, les deux pouvaient aller chercher d'autres amants wakashū.

Tout comme des pratiques homosexuelles plus récentes pendant la période d'Edo, le shūdō des samouraï avaient des rôles très définis. Le nenja était la personne active, désireux, pénétrant tandis que le wakashū plus jeune était le récepteur sexuel qui devait se soumettre aux soins du nenja par amour, loyauté et affection au détriment du désir sexuel.[1] Dans la classe des samouraï, les hommes adultes n'étaient (par définition) pas autorisés a prendre le rôle du wakashūdō, seuls les hommes mineures (ou, plus tard, les hommes de classes inférieures) étaient considérés comme des cibles légitimes du désir homosexuel. Dans certains cas, des relations shūdō pouvaient naître entre des hommes d'âges proches mais la dynamique était tout de même divisée entre les rôles de nenja et wakashū.[1]

Le théâtre Kabuki et la prostitution masculine[modifier | modifier le code]

Un wakashū (portant un foulard) vole un baiser à une prostituée derrière le dos de son client. Nishikawa Sukenobu, ca. 1716–1735. Estampe colorée à la main.

Les hommes prostitués (kagema) se faisaient souvent passer pour des apprentis acteurs kabuki et avait une clientèle autant féminine que masculine. Malgré l'augmentation de restrictions, ce marché était très populaire au milieu du XIXe siècle. De jeunes acteurs kabuki travaillaient souvent comme prostitués hors-scène. Les acteurs de rôle adolescents (wakashū-gata) ou de personnages féminins (onnagata) étaient en particulier sujets d'une appréciation commune des commanditaires hommes et femmes.[7]

L'art de l'amour homosexuel[modifier | modifier le code]

Ces pratiques étaient sujets de nombreux travaux littéraires, nombreux étant ceux qui n'ont pas encore de traductions.

De manière similaire, beaucoup d'artistes populaires à cette période, comme Hokusai et Hiroshige, étaient fiers de documenter ces amours en impressions, connues sous le nom de ukiyo-e ("images du monde flottant"). S'il y avait une tonalité érotique, elles étaient connues sous le nom de shunga ("images du printemps").[9]

Le Japon Meiji[modifier | modifier le code]

Tandis que le Japon progressait vers la période Meiji, les relations de même sexe continuaient et prenaient de nouvelles formes. Cependant, une animosité vers ces pratiques évoluait aussi. Malgré ces oppositions, le nanshoku continuait, en particulier dans le milieu des samouraï qui est devenu le milieu principal de l'expression du nanshoku pendant la période Meiji.[1]

Le rejet de l'homosexualité[modifier | modifier le code]

Différentes pensées occidentales tentaient d'être imposées et d'interdire le nanshoku. Bien qu'ayant ralentit sa pratique, le nanshoku restait pratiqué pendant les guerres sino et russo-japonaise dû au fort lien du code samouraï et du nationalisme. Après la guerre russo-japonaise, le nanshoku commença à diminuer.[1]

Éventuellement, le Japon a interrompu la tolérance à l'homosexualité et a pris une position plus hostile par rapport aux pratiques du nanshoku. Le code Keikan a rendu la notion de sodomie illégale, critiquant ainsi l'acte d'homosexualité sans pour autant critiquer le nanshoku en soit, étant toujours associer avec le code des samouraï et la masculinité.[1]

La sexologie, une pseudo-science en montée de popularité au Japon à l'époque, était aussi très critique de l'homosexualité. Les sexologues affirmaient que les hommes en relations homosexuelles adopteraient des caractéristiques féminines ainsi qu'adopterait une personnalité psychique de femme. Ils affirmaient ainsi que l'homosexualité se transformerait en androgynie.[5]

L'homosexualité au Japon moderne[modifier | modifier le code]

Malgré les récentes tendances qui suggèrent une augmentation de la tolérance ainsi qu'une visibilité plus présente dans les villes cosmopolites (comme Tokyo et Osaka), les hommes homosexuelles et les femmes lesbiennes japonaises restent souvent cachés, allant même jusqu'à épouser quelqu'un du sexe opposé pour correspondre au moule hétéro-normatif. [10]

Politique et lois[modifier | modifier le code]

Culture populaire[modifier | modifier le code]

Masaki Sumitani

Célébrités[modifier | modifier le code]

Un nombre important d'artistes, presque tous hommes, a commencé à parler publiquement de leur homosexualité, sur divers émissions de variété et autres programmes. Leur image de célébrité est souvent concentrée sur leur sexualité.[11][12][13][14][15][16]

Certains artistes utilisent des références stéréotypées de l'homosexualité afin d'augmenter leur popularité. Masaki Sumitani, alias Hard Gay (HG), est un comédien qui a connu une grande popularité en apparaissant en public en portant des harnais, shorty et casquette de cuir. Son attirail, nom, et coup de bassin caractéristique lui a apporté l'adoration de fans mais aussi le mépris de beaucoup dans la communauté gay.

Un nombre important de personnages gay et transgenres ont commencé à apparaître à la télévision japonaise. Ces représentations sont souvent positives, comme les très fructueuses séries Hanazakari no Kimitatchi e et Last Friends.

Médias[modifier | modifier le code]

Le premier magazine gay avec système d'abonnement, Adonis (ja), a été publié en 1952.

En 1975, douze femmes sont devenues le premier groupe de femmes à s'identifier comme lesbiennes, leur valant un numéro du magazine Subarashi Onna (Femmes Fantastiques).[17]

Gei-comi ("gay-comics") sont des bandes-dessinées à thèmes destinés pour les hommes gays. Tandis que les yaoi assignent souvent à l'un des partenaires le rôle de uke, ou receveur féminisé, les gei-comi représentent souvent les deux partenaires comme masculins et dans une relation égale. Un autre terme commun pour ce genre est bara, en référence à la première publication de ce thème ayant gagné de la popularité au Japon, Barazoku. Les travaux yaoi sont très nombreux et sont souvent créés par des femmes pour un public féminin. En Occident, cela est rapidement devenu une forme de pornographie recherchée.

Les manga et anime avec comme thème une romance lesbienne sont connus sous le nom de yuri (signifiant "lys"). Cela décrit une relation entre femmes, typiquement pour un public hétérosexuel, parfois homosexuel ou même lesbien malgré les différences stylistiques et thématiques entre les travaux destinés pour ces différents publics. Un autre terme populaire équivalent est "GL" ("Girls' Love", "amour de jeunes filles" équivalent au "BL" ou "Boys' Love", "amour de jeunes hommes"). Une variété d’œuvres yuri ou ayant des contenus yuri sont destinés aux femmes, comme Utena, la fillette révoulationnaire, Oniisama e..., Maria-sama ga Miteru, Sailor Moon (en particulier la troisième saison ainsi que la cinquième), Sakura chasseuse de cartes, Strawberry Shake Sweet, Love My Life, etc.; et une variété d'anime yuri tels que Kannazuki no Miko, Strawberry Panic!, Simoun, et Mai-HiME.

Comic Yuri Hime est un magazine manga de longue-date qui focus sur des histoires yuri. D'autres magazines et anthologies de yuri ont émergé pendant le XIXe siècle, notamment Mebae, Hirari, et Tsubomi (les deux derniers ayant interrompu leurs publications avant 2014).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  • a b c d e f g et h (en) Makoto Furukawa, The Changing Nature of Sexuality: The Three Codes Framing Homosexuality in Modern Japan, 99,100, 108, 112
  • (en) « Intersections: Male Homosexuality and Popular Culture in Modern Japan », sur intersections.anu.edu.au (consulté le )
  • (en) The Tale of Genji. Edward G. Seidensticker (trans.) p. 48.
  • (en) Childs, Margaret (1980). "Chigo Monogatari: Love Stories or Buddhist Sermons?". Monumenta Nipponica. Sophia University. 35: 127–51. doi:10.2307/2384336.
  • a b c et d (en) Pflugfelder, Gregory M. (1997). Cartographies of desire: male–male sexuality in Japanese discourse, 1600–1950. University of California Press. p. 26, 39–42, 75, 70-71, 252, 256
  • (en) The Greenwood encyclopedia of LGBT issues worldwide, Volume 1, Chuck Stewart, p.430; accessed through Google Books
  • a b et c (en) Leupp, Gary (1997). Male Colors: The Construction of Homosexuality in Tokugawa Japan. University of California Press. (ISBN 978-0-520-91919-8). pg. 26, 32, 53, 69-78, 88, 90- 92, 94, 95-97, 98-100, 101-102, 104, 113, 119-120, 122, 128-129, 132-135, 137-141, 145
  • Watanabe, Tsuneo., La voie des éphèbes : histoire et histoires des homosexualités au Japon, Éditions Trismégiste, (ISBN 2-86509-024-8 et 978-2-86509-024-2, OCLC 319761332, lire en ligne)
  • (en) « Japanese Hall » (consulté le )
  • (en) Elizabeth Floyd Ogata, « 'Selectively Out:' Being a Gay Foreign National in Japan » [archive du ], The Daily Yomiuri (on Internet Archive), (consulté le )
  • (en) Jamie Findlay, « Pride vs. prejudice », (consulté le )
  • (en) « On Japanese Tv, The Lady Is A Man Cross-dressing 'onnagata' Are Popul… » [archive du ], (consulté le )
  • (en) « From the stage to the clinic: changing transgender identities in post-war Japan » (consulté le )
  • (en) JpopAsia, « Ataru Nakamura - JpopAsia », sur JpopAsia (consulté le )
  • (en) « Television perpetuates outmoded gender stereotypes » (consulté le )
  • (ja) "Model Hiromi comes out as a homosexual : 'Love doesn't have any form, color and rule'" « https://web.archive.org/web/20110221135529/http://headlines.yahoo.co.jp/hl?a=20110218-00000016-rbb-ent »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), , 18 février, 2011, Yahoo! News - Yahoo! Japan from RBB Today
  • (en) « The First Lesbian Porn and 10 Other Revealing Artifacts from Lesbian History », VICE (consulté le )