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Utilisateur:Mathious Ier/Mur de Berlin

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Le mur de Berlin (en allemand Berliner Mauer), « mur de la honte » pour les Allemands de l'Ouest et officiellement appelé par le gouvernement est-allemand « mur de protection antifasciste » (Antifaschistischer Schutzwall), est érigé en plein Berlin dans la nuit du 12 au 13 août 1961 par la République démocratique allemande (RDA), d'abord sous la forme de barbelés (au cours du mois d'août et de septembre 1961) puis sous la forme d'un mur en béton et en briques, selon les emplacements à partir d'octobre 1961. Il tente ainsi de mettre fin à l'exode croissant de ses habitants vers la République fédérale d'Allemagne (RFA). Le mur est installé en respectant le tracé des zones de Berlin, défini par les Alliés et les Soviétiques en juillet 1945 : le mur est parfois situé environ un mètre ou quelques mètres en deçà (au-delà) de la limite du secteur soviétique et n'empiète en aucun cas sur l'étendue de la trizone américaine, britannique et française de Berlin. Ainsi, la décision du gouvernement est-allemand d'élever une séparation entre Berlin-Est et Berlin-Ouest n'a pas pu être considérée comme étant un acte violant la légalité internationale, car ce gouvernement agissait sur la superficie de son territoire, où il pouvait faire ce qu'il désirait. Le mur sépare physiquement la ville en Berlin-Est et Berlin-Ouest pendant plus de 28 ans, et constitue le symbole le plus marquant d'une Europe divisée par le rideau de fer. Il entoure intégralement le secteur ouest de la ville sur 155 km, avec 302 miradors, 14 000 gardes, 600 chiens et des barbelés. Plus de 138 personnes sont mortes en essayant de traverser le mur. En effet, durant ces 28 années, des gardes-frontières est-allemands et des soldats soviétiques n'hésitent pas à tirer sur des fugitifs.

L'affaiblissement de l'Union soviétique, la perestroïka (littéralement « la reconstruction », nom donné aux réformes économiques et sociales menées par le président de l'URSS Mikhaïl Gorbatchev en Union soviétique d'avril 1985 à décembre 1991), et la détermination des Allemands de l'Est qui organisent de grandes manifestations, provoquent le 9 novembre 1989 la chute du mur de Berlin, suscitant l'admiration incrédule du « Monde libre » et ouvrant la voie à la réunification allemande. Presque totalement détruit, le Mur laisse cependant des cicatrices qui ne sont toujours pas effacées aujourd'hui. Le mur de Berlin a inspiré de nombreux livres et films. Plusieurs musées lui sont consacrés.

Histoire[modifier | modifier le code]

Avant la construction du Mur (1945-1961)[modifier | modifier le code]

Après sa capitulation le 8 mai 1945, l'Allemagne est divisée en 4 zones d'occupation sous administrations soviétique, américaine, britannique et française, conformément à l'accord conclu à la conférence de Yalta. Berlin, la capitale du Troisième Reich, est d'abord totalement occupée en mai-juin 1945 par l'Armée rouge. Mais elle est également partagée en quatre secteurs, à compter de juillet 1945. Les Soviétiques laissent alors aux Occidentaux les districts ouest de la ville (2 à la France, 3 aux Britanniques et 5 aux États-Unis) qui se retrouvent ainsi totalement enclavés dans leur zone d'occupation, le secteur restant étant placé sous contrôle soviétique - soit 10 districts - représentant à lui seul 409 km2, soit 45,6 % de la superficie de la ville.