Stichopus horrens

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Holothurie verruqueuse

L'Holothurie verruqueuse (Stichopus horrens) est une espèce d'holothurie de la famille des Stichopodidae.

Description[modifier | modifier le code]

C'est une holothurie de taille respectable, mesurant en moyenne une grosse vingtaine de centimètres[2], pour un maximum de 40[3] voire 50 cm[4]. Son corps robuste et ferme est de section grossièrement quadrangulaire, aplati sur la face ventrale et parfois les autres faces, souvent presque trapézoïdal et plus ou moins capitonné[4]. Les angles supérieurs sont parsemés de deux rangées plus ou moins régulières de gros tubercules arrondis ressemblant à des verrues, deux autres rangées de plus petits tubercules étant présents sur la face dorsale, mais ces verrucosités tendent à s'atténuer avec l'âge et semblent variables suivant les spécimens ; ces papilles peuvent s'allonger ou se rétracter si l'animal se sent menacé[3]. La couleur générale est très variable, pouvant être grisée, beige, brune, mais aussi rougeâtre ou presque noire[2], souvent avec des taches sombres irrégulières[3], la face ventrale est claire, et densément couverte de podia[2]. La bouche est ventrale et entourée d'une vingtaine de courts tentacules peltés, et l'anus est terminal[2]. Cette holothurie n'émet pas de tubes de Cuvier.


Cette holothurie peut être confondue avec plusieurs autres espèces de son genre d'allure proche, comme les très similaires Stichopus monotuberculatus et Stichopus pseudhorrens, mais aussi Stichopus herrmanni (plus grosse et à la livrée moins complexe), Stichopus naso (plus fauve), ou encore Stichopus vastus (souvent jaune vif, parcourue de motifs réticulés). Il est également probable que cette espèce soit en réalité un complexe de 4 ou 5 espèces distinctes, encore peu différenciées[5]. Les études génétiques tendent par ailleurs à contredire la classification fondée sur les spicules[6].

Habitat et répartition[modifier | modifier le code]

On trouve cette holothurie dans des eaux peu profondes (2-20 m, souvent dans les 5 premiers mètres[2]), sur des substrats meubles au sein des écosystèmes coralliens avec une préférence pour le sable ou les herbiers[2].

On le rencontre principalement dans les écosystèmes coralliens de l'Indo-Pacifique, depuis la Mer Rouge et la côte est-africaine jusqu'au Pacifique est, en passant par l'Asie du sud-est et l'Australie[5].

Écologie et comportement[modifier | modifier le code]

Alimentation[modifier | modifier le code]

Cette espèce se nourrit par filtration du sédiment. Elle trie et ingère le sédiment à l'aide de ses tentacules buccaux peltés qui amènent la matière organique à se bouche. La digestion est lente, et débouche sur des excréments tubulaires contenant principalement du sable purifié.

Éthologie[modifier | modifier le code]

C'est une espèce principalement nocturne, à faible densité de population[4].

Reproduction[modifier | modifier le code]

La reproduction est sexuée (la maturité est atteinte vers 17 cm[2]), et la fécondation a lieu en pleine eau après émission synchronisée des gamètes mâles et femelles, généralement en été. La larve évolue parmi le plancton pendant quelques semaines avant de se fixer pour entamer sa métamorphose.

Une reproduction par scissiparité est également observée[2].

L'holothurie verruqueuse et l'homme[modifier | modifier le code]

Cette espèce est comestible, et exploitée commercialement pour le marché asiatique (où elle est vendue sous les noms de « trepang » - nom générique culinaire des holothuries - ou « Selenka's sea cucumber ») ; même si elle n'est pas la plus réputée des holothuries pour la consommation (elle est notamment difficile à préparer car elle se désintègre facilement hors de l'eau[4]), son exploitation massive tend à s'intensifier après l'effondrement des stocks d'espèces plus appréciées[5]. Cependant, les données scientifiques sur sa population sont néanmoins encore insuffisante pour lui assigner un classement sur la liste rouge de l'IUCN[5].

Références taxinomiques[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Steven W. Purcell, Yves Samyn et Chantal Conand, Commercially important sea cucumbers of the world, Rome, FAO Species Catalogue for Fishery Purposes No. 6, , 233 p. (ISBN 978-92-5-106719-2).

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Catalogue of Life Checklist, consulté le 8 septembre 2014
  2. a b c d e f g et h (en) Steven W. Purcell, Yves Samyn et Chantal Conand, Commercially important sea cucumbers of the world, Rome, FAO Species Catalogue for Fishery Purposes No. 6, , 233 p. (ISBN 978-92-5-106719-2).
  3. a b et c Philippe Bourjon, « Stichopus horrens », sur SousLesMers.
  4. a b c et d SeaLifeBase, consulté le 8 septembre 2014
  5. a b c et d UICN, consulté le 30 août 2014
  6. (en) Lizano, A.M.D., Kim, K.M., Juinio-Meñez, M.A. et al. et al., « Pseudocryptic diversity and species boundaries in the sea cucumber Stichopus cf. horrens (Echinodermata: Stichopodidae) revealed by mitochondrial and microsatellite markers », Sci Rep, vol. 14, no 4886,‎ (DOI 10.1038/s41598-024-54987-w).