Stegodon florensis insularis

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Stégodon nain de Florès

Stegodon florensis insularis
Description de cette image, également commentée ci-après
Stégodon nain de Florès.
Classification
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Classe Mammalia
Ordre Proboscidea
Famille  Stegodontidae
Genre  Stegodon
Espèce  Stegodon florensis

Sous-espèce

 Stegodon florensis insularis
van den Bergh (d) et al., 2007

Stegodon florensis insularis est une sous-espèce éteinte de pachydermes nains de la famille des stégodontidés (ordre des proboscidiens)[1]. Son nom vernaculaire est le « stégodon nain de Florès ». Cette sous-espèce est un cas typique de nanisme insulaire[a],[2],[3]. Ce mammifère a vécu sur l'ile de Florès, en Indonésie, au Pléistocène supérieur, il y a entre 95 000 et 12 000 ans[1].

Ses restes fossiles ont été trouvés dans la grotte de Liang Bua, associés à des fossiles de l'Homme de Florès, accompagnés d'outils en pierre[4],[5],[6].

Historique[modifier | modifier le code]

En 1997, un programme de recherche et de fouilles paléontologiques est lancé à l'initiative conjointe des Hautes Écoles Universitaires d'Histoire naturelle des États-Unis et de l'Indonésie. Ce programme avait pour objet l'étude du Plio-Pléistocène dans le Sud-Est asiatique, et plus particulièrement dans les petites îles de la Sonde orientales. Deux équipes de paléontologues le mettent en œuvre : la première sous la direction de Mike Morwood, et la seconde sous la direction conjointe de Gert van den Beert et Paul Sonaar[7],[8].

Les options de recherche s'orientent essentiellement vers des grottes subvolcaniques, dont notamment le grotte de Liang Bua, située dans l'Ouest de l'ile de Florès.

Après quelques déblaiements de surface réalisés à la brosse et au pinceau, les scientifiques parviennent à extraire des fossiles des premières couches sédimentaires de la grotte de Liang Bua. Les paléontologues identifient les restes fossiles d'un spécimen de pachyderme nain de la famille des stégodontidés. De nouveaux fossiles récoltés entre 2001 et 2004 conduisent Gert van den Bergh et son équipe à créer la sous-espèce Stegodon florensis insularis[1].

Géolocalisation sur la carte : Indonésie
Géolocalisation sur la carte : océan Indien
L'ile indonésienne de Florès, située dans la région des Petites îles de la Sonde orientales. La grotte de Liang Bua est localisée au cœur du kabupaten de Manggarai, dans la partie occidentale de l'ile.
La grotte de Liang Bua, où ont été découverts les restes fossiles de Stegodon florensis insularis

Le nanisme du stégodon nain de Florès[modifier | modifier le code]

Les paléontologues remarquent la très petite taille de ces fossiles, qu'ils attribuent au départ à un spécimen juvénile. Cette explication n'est cependant pas corroborée par les analyses. La densité osseuse du Stégodon de Liang Bua montre qu'il s'agit d'un individu adulte. Par conséquent, les fossiles pourraient témoigner d'un processus de nanisme insulaire. Celui-ci est causé par la pression évolutive exercée par un environnement pauvre en ressources alimentaires et par l'absence de grands prédateurs, deux facteurs qui se rencontrent souvent sur les iles[2],[8].

Description[modifier | modifier le code]

Classification[modifier | modifier le code]

Phylogénie des genres d'éléphants ainsi que d'autres familles proches, d'après les caractéristiques de leur os hyoïde, selon Shoshani et al. (2007)[9], les caractéristiques anatomiques du squelette, selon Cozzuol et al. 2012[10], et les caractéristiques génétiques selon Meyer et al. 2017[11] :


Elephantimorpha

Mammutidae (mastodontes)


Elephantida

Gomphotheriidae (gomphothères)


Elephantoidea

Tetralophodon




Anancus




Paratetralophodon




Stegodontidae (stegodontides)


Elephantidae

Stegotetrabelodon




Stegodibelodon


Elephantinae

Primelephas



Loxodontini

Palaeoloxodon (éléphants à défenses droites)



Loxodonta (éléphants d'Afrique)



Elephantini

Elephas (éléphants d'Asie)



Mammuthus (mammouths)














Notes et références[modifier | modifier le code]

Note[modifier | modifier le code]

  1. Le nanisme insulaire est une hypomorphose (le contraire d'une hypermorphose) liée à une spéciation allopatrique de type hétérochronique.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c (en) G.D. Van Den Bergh, Rokhus Due Awe et al., « Insularity and its Effects : The youngest stegodon remains in Southeast Asia from the Late Pleistocene archaeological site Liang Bua, Flores, Indonesia », Quaternary international, vol. 182,‎ , p. 18-46 (DOI 10.1016/j.quaint.2007.02.001, lire en ligne)
  2. a et b Tortosa 2013, Chapitre 3 : Espèces et populations fossiles, p. 86 (3.2.2. Relations entre populations, géographie et spéciation)
  3. Tortosa 2013, Chapitre 4 : Développement et évolution, p. 108-109 (4.3 Hétérochronies)
  4. (en) P. Brown, T. Sutikna, M. J. Morwood, R. P. Soejono, Jatmiko, E. Wayhu Saptomo and Rokus Awe Due, « A new small-bodied hominin from the Late Pleistocene of Flores, Indonesia », Nature, vol. 431,‎ , p. 1055-1061 (résumé)
  5. (en) M.J. Morwood, R.P. Soejono et al, « Archaeology and age of a new hominin from Flores in eastern Indonesia », Nature, vol. 431,‎ , p. 1087-1091 (lire en ligne)
  6. Antoine Balzeau, « Homme de Florès : Son crâne nous renseigne sur ses origines », Archéologia, Faton, no 351,‎ , p. 31 (ISSN 0570-6270)
  7. Van den Bergh et Due Awe 2008, p. 18-19
  8. a et b Forestier et Paloute-Edoumba 2000, p. 19
  9. [2007] (en) Jeheskel Shoshani, Marco P. Ferretti, Adrian M. Lister, Larry D. Agenbroad, Haruo Saegusa, Dick Mol et Keiichi Takahashi, « Relationships within the Elephantinae using hyoid characters », Quaternary International, vol. 169-170,‎ , p. 174 (DOI 10.1016/j.quaint.2007.02.003, Bibcode 2007QuInt.169..174S, lire en ligne [sur researchgate.net]).
  10. Mario A. Cozzuol, Dimila Mothé und Leonardo S. Avilla: A critical appraisal of the phylogenetic proposals for the South American Gomphotheriidae (Proboscidea: Mammalia). Quaternary International 255, 2012, S. 36–41
  11. Matthias Meyer, Eleftheria Palkopoulou, Sina Baleka, Mathias Stiller, Kirsty E. H. Penkman, Kurt W. Alt, Yasuko Ishida, Dietrich Mania, Swapan Mallick, Tom Meijer, Harald Meller, Sarah Nagel, Birgit Nickel, Sven Ostritz, Nadin Rohland, Karol Schauer, Tim Schüler, Alfred L Roca, David Reich, Beth Shapiro und Michael Hofreiter: Palaeogenomes of Eurasian straight-tusked elephants challenge the current view of elephant evolution. eLife 6, 2017, S. e25413, doi:10.7554/eLife.25413

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :