Salahuddin Quader Chowdhury

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Salahuddin Quader Chowdhury
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Fonctions
Député au Jatiya Sangshad
Député au Jatiya Sangshad
9e Jatiya Sangsad (d)
Chittagong-2 (en)
Biographie
Naissance
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Jabaranpur (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 66 ans)
DaccaVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nom dans la langue maternelle
সালাউদ্দিন কাদের চৌধুরীVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
Formation
Activité
Père
Fazlul Qadir Chaudhry (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Parti politique
Condamné pour

Salahuddin Quader Chowdhury ( - ) était un homme politique bangladais, ministre et membre à six reprises du Jatiya Sangsad et membre du comité permanent du Parti nationaliste du Bangladesh (BNP), qui a été conseiller des affaires parlementaires de la Première ministre Khaleda Zia de 2001 à 2006. Le , il a été reconnu coupable de 9 des 23 chefs d'accusation et condamné à mort par le Tribunal pénal international du Bangladesh pour des crimes commis pendant la guerre d'indépendance du Bangladesh en 1971. Il a été mis à mort par pendaison à Dacca le .

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Chowdhury est né le dans le village de Gahira[1]. Il est issu d'une famille politique de l'upazila de Raozan, dans l'ancien Pakistan oriental. Son père, Fazlul Quader Chowdhury (en), était président de l'Assemblée nationale pakistanaise et président par intérim du Pakistan de temps à autre avant l'indépendance du Bangladesh[2]. Il était l'aîné de ses six frères et sœurs[3]. Il a fait ses études à l'internat de la Sadiq Public School à Bahawalpur, au Pakistan[2].

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Chowdhury était membre du Parlement du Bangladesh[4],[5]. Il était membre du comité permanent du Parti nationaliste du Bangladesh (BNP)[6].

Chowdhury a été député pendant sept mandats, représentant généralement Rangunia et/ou Boalkhali, en commençant par la circonscription Chittagong-7 en 1979. Il a été élu pour Chittagong-6 en 1986 et 1991[7]. Il est à nouveau élu pour Chittagong-7 en 1996[7], et réélu en 2001[8]. Son dernier mandat, auquel il a été élu en 2008, concernait Chittagong-2[4].

Tribunal des crimes[modifier | modifier le code]

Chowdhury a été arrêté en 2011 dans sa maison sécurisée de Dhanmondi et interrogé par la branche spéciale de la police[9], où il aurait été torturé[10]. Le procès pour son implication dans le génocide du Bangladesh en 1971 devait commencer en [2].

Accusations de crimes de guerre[modifier | modifier le code]

Parmi les charges retenues contre Chowdhury devant le Tribunal pénal international, on peut citer[11],[12] :

  1. Enlèvement de sept membres de la minorité hindoue et meurtre de six d'entre eux les 4 et [13].
  2. Accompagnement de l'armée pakistanaise au moment du meurtre de Maddhya Gohira Hindu Parha à Raozan le [14].
  3. Meurtre du propriétaire et travailleur social de Kundeshwari Oushadhalaya, Nutan Chandra Singha (en), le . Son fils a témoigné au procès[15].
  4. Accompagnement de l'armée pakistanaise dans le meurtre de 32 personnes, l'incendie criminel, le pillage et le viol[13].
  5. Complicité dans le meurtre de Satish Chandra Palit le , l'incendie de sa maison et la déportation de sa famille. Le fils de Satish a témoigné au tribunal contre Salahuddin Quader[16].
  6. Attaque combinée avec l'armée pakistanaise contre le village de Shakhapura, peuplé d'Hindous, à Boalkhali, tuant 76 personnes[12].

Jugement[modifier | modifier le code]

Au cours du procès de Chowdhury, l'accusation a cité 41 témoins à comparaître, tandis que quatre ont été cités pour sa défense[17]. Commentant le procès, l'ancien ambassadeur itinérant des États-Unis pour les questions relatives aux crimes de guerre, Stephen Rapp, a déclaré qu'il était « inquiétant » que des restrictions soient imposées aux témoignages de la défense[18]. Les déclarations sous serment indiquant que Chowdhury se trouvait au Pakistan et étudiait le droit à l'université du Punjab au moment des crimes n'ont pas été prises en compte[17],[19]. Le témoignage de la défense d'un ancien premier ministre du Pakistan et d'un ancien ambassadeur américain n'a pas été autorisé par la cour[20].

Condamnation[modifier | modifier le code]

Le , le Tribunal pénal international du Bangladesh a condamné Chowdhury à la mort par pendaison pour neuf des 23 chefs d'accusation retenus contre lui[19]. Son parti, le BNP, a fait valoir que le procès était motivé par des raisons politiques[21]. Le , la Cour suprême du Bangladesh a rejeté l'appel de Chowdhury, confirmant la condamnation à mort[22],[23]. Selon les responsables de la prison, Chowdhury a demandé la clémence dans une pétition adressée au président du Bangladesh, mais son appel a été rejeté[24],[25].

Exécution[modifier | modifier le code]

Le , à 12 h 45 du matin, Chowdhury a été exécuté par pendaison à la prison centrale de Dacca. Un autre condamné, Ali Ahsan Mohammad Mojaheed (en), a également été exécuté à peu près au même moment[26],[27],[28] Le ministre du Droit, Anisul Huq, a affirmé que Chowdhury et Mojaheed avaient déposé un recours en grâce, ce que la famille de Chowdhury a démenti[26]. Chowdhury a été enterré dans son village natal à Raozan, Chittagong, le [29].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Chowdhury était marié à Farhat Quader Chowdhury[30]. Ils ont notamment pour enfants Farzin, Hummam et Fazlul[3],[30],[31]. En , Human Rights Watch et Amnesty International ont affirmé qu'Hummam avait été arrêté le et avait disparu. Selon Amnesty, de multiples sources crédibles le placent au quartier général du Bataillon d'action rapide (RAB) à Dacca le , mais les autorités ont nié l'avoir en détention[32]. Hummam est rentré chez lui en [33].

Le frère de Chowdhury, Giasuddin Quader Chowdhury (en), était un député du Parti nationaliste du Bangladesh[34]. Les deux autres frères étaient Saifuddin et Jamaluddin. Les frères industriels Salman F Rahman (en) et Sohel Rahman étaient leurs cousins[3]. Le , il a rencontré Sheikh Hasina et l'a invitée au mariage de son fils, Fazlul[35].

Références[modifier | modifier le code]

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de la page de Wikipédia en anglais intitulée « Salahuddin Quader Chowdhury » (voir la liste des auteurs).

  1. (bn) সুমন মাহবুব et বিডিনিউজ টোয়েন্টিফোর ডটকম, « ঔদ্ধত্যের আরেক নাম সাকাচৌ », sur bangla.bdnews24.com (consulté le )
  2. a b et c (en) « SQ Chy’s trial to begin in August: Quamrul | BDINN.com », sur BD Inn, (consulté le )
  3. a b et c (en) « Feuding SQ Chy family wanders in legal maze », sur The Daily Star Web Edition Vol. 5 Num 609, (consulté le )
  4. a et b (bn) « 9th Parliament MP List » [PDF], sur Bangladesh Parliament, (consulté le )
  5. (en) Please spare his life, SQ Chy's family urges President. The Financial Express. Dhaka. 6 July 2007.
  6. (en) « Bangladeshi Opposition Leader's Death Sentence Upheld », sur Time (consulté le )
  7. a et b (en) « SQ Chy feared Rangunia debacle | wikileaks | bdnews24.com », sur web.archive.org, (consulté le )
  8. (en) « List of Members of 8th Parliament of Bangladesh Jatiyo Sangsad » [PDF], sur Bangladesh Parliament (consulté le )
  9. (en) « SQ Chy being quizzed at 'safe house' », sur Independent, (consulté le )
  10. (en) « Bitter past revived: Labelled traitor, an MP reminisces », sur The Express Tribune, (consulté le )
  11. (en) « Charges against SQ Chy », sur Dhaka Tribune, (consulté le )
  12. a et b (en) Quazi Shahreen Haq, « The charges against Salauddin Quader », sur bdnews24.com (consulté le )
  13. a et b (en) « Justice delayed, but not finally denied », sur www.observerbd.com (consulté le )
  14. (en) « Salauddin », sur www.observerbd.com (consulté le )
  15. (en) « Nutan Chandra's son testifies against SQ Chy », sur bdnews24.com (consulté le )
  16. (en) Staff Correspondent, « Son testifies on father's killing », sur The Daily Star, (consulté le )
  17. a et b « The noose tightens », The Economist,‎ (ISSN 0013-0613, lire en ligne, consulté le )
  18. (en) Pennington, Matthew (20 November 2015). "US criticism grows over Bangladesh war crimes tribunal". Associated Press
  19. a et b (en-GB) « Bangladesh MP Salahuddin Quader Chowdhury to hang for war crimes », BBC News,‎ (lire en ligne, consulté le )
  20. (en-US) « Threat of Extrajudicial Executions Looms in Bangladesh », sur Human Rights @ Harvard Law, (consulté le )
  21. (en) « Bangladesh sentences 7th opposition lawmaker to death for war crimes », Reuters,‎ (lire en ligne, consulté le )
  22. (en) « SC publishes full verdict on Salauddin, Mojaheed », Prothom Alo,‎ (lire en ligne)
  23. (en) « Bangladesh Set to Hang Opposition Leaders Within Days », sur NDTV.com (consulté le )
  24. (en) « Bangladesh president rejects mercy plea of 2 war criminals - Times of India », sur The Times of India, (consulté le )
  25. (en) Bangladesh sentences 7th opposition lawmaker to death. The Times of India. Reuters. 1 October 2013.
  26. a et b (en-US) Ellen Barry, « Bangladesh Hangs 2 Leaders Convicted of War Crimes », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  27. (en) Haroon Habib, « Two top Bangladesh war criminals hanged », The Hindu,‎ (ISSN 0971-751X, lire en ligne, consulté le )
  28. (en) « B’desh on alert after execution of 2 Oppn leaders for war crimes », sur Hindustan Times, (consulté le )
  29. (en) Star Online Report, « Mojaheed, SQ Chy buried », sur The Daily Star, (consulté le )
  30. a et b (en) « HC asks SQ Chy’s wife, son to surrender », sur The Daily Star, (consulté le )
  31. (en) David Bergman,Muktadir Rashid, « Bangladesh: Sons of convicted war criminals detained », sur www.aljazeera.com (consulté le )
  32. (en) « Amnesty, HRW condemn 'detention' of SQ Chy, Mir Quasem's sons », The Daily Star,‎ (lire en ligne, consulté le )
  33. (en) « Salahuddin Quader Chowdhury's son Hummam returns home », sur Dhaka Tribune, (consulté le )
  34. (en) Staff Correspondent, « Son of SQ Chy returns home after 7 months », sur The Daily Star, (consulté le )
  35. (en) « SQ Chy invites Hasina to son's wedding », sur The Daily Star Web Edition Vol. 5 Num 218, (consulté le )