Réquisition citoyenne

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Hôtel Coulanges, place des Vosges, réquisitionné en .

La réquisition citoyenne est un acte politique militant qui consiste à occuper, en le « réquisitionnant » pour une durée variable, un bâtiment inoccupé, afin d'en faire le quartier général et le symbole d'un mouvement de protestation[1].

Cette méthode s'apparente aux techniques de désobéissance civile, consistant à susciter un débat dans la société en attirant l'attention des médias sur une situation exceptionnelle et symptomatique, provoquée par une action en porte-à-faux avec la loi revendiquée, face à laquelle les pouvoirs publics se voient forcés de réagir.

La réquisition citoyenne diffère du squat dans la mesure où elle n'est pas considérée comme une solution de logement stable ni durable. Son exposition médiatique volontaire la fragilise par rapport aux pouvoirs publics, qui finissent généralement par faire évacuer les occupants par les forces de l'ordre, vis-à-vis desquelles la résistance reste symbolique.

Sous l'angle juridique, une telle «  réquisition » n'est autorisée par aucun texte et constitue donc une atteinte aux biens d'un tiers (occupation sans droit ni titre) qui peut donner lieu à des actions en justice (dont l'expulsion).

Le ministère de la Crise du logement[modifier | modifier le code]

En 2006, l'association Droit Au Logement, le mouvement Macaq et le collectif Jeudi Noir réquisitionnent l'immeuble du 24, rue de la Banque, face au Palais Brongniart, la Bourse de Paris. Ce bâtiment de six étages, un siège social de banque désaffecté depuis plus de trois ans, devient le « ministère de la Crise du Logement ». Les occupants font appel à la mairie de Paris afin qu'elle exerce son droit de préemption sur l'immeuble. Par ce biais, la mairie du 2e arrondissement acquiert le bien délabré. Un accord est trouvé et les centaines de mètres carrés vacants de l'édifice sont promis à devenir des logements sociaux[2],[3].

Réquisitions citoyennes de Jeudi Noir[modifier | modifier le code]

À partir de cette expérience réussie, le collectif Jeudi Noir, émanation du mouvement Génération précaire, est créé le [4] pour dénoncer la flambée des montants des loyers et contribuer à une explosion de la bulle immobilière, et entreprend une campagne de réquisitions citoyennes. Les réquisitions touchent des bâtiments abandonnés, utilisés par le collectif pour faire face au manque de logements dans la capitale[5].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Colette Duquesne, « Merci Préfet ! Ou comment les réquisitions citoyennes des travailleurs sociaux de Toulouse sortent par dizaines les familles de la rue », Journal du droit des jeunes, vol. 368-369-370, no 8,‎ , p. 123–126 (ISSN 2114-2068, DOI 10.3917/jdj.368.0123).
  2. « Delanoë au « ministère de la Crise du logement » », sur 20 Minutes (France), (consulté le ).
  3. « Le « Ministère de la crise du logement » ferme ses portes », sur Le Parisien, (consulté le ).
  4. (en) « Jeudi-Noir.org », ZEROTV By Cyril Skinazy, sur Dailymotion, (consulté le ).
  5. « Contre la spéculation immobilière, comment lutter ? », sur Basta !, (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]