Progressif Media

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Progressif Media
Histoire
Fondation
Cadre
Type
Forme juridique
Domaine d'activité
Programmation informatiqueVoir et modifier les données sur Wikidata
Siège
Captieux (33840) (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
Pays
Organisation
Fondateur
David Bonhomme
Président
David Bonhomme
Directeur
Chiffre d'affaires
1,2 M (), 3,9 M (), 2,9 M ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Résultat net
83 400 (), 247 800 ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web
Identifiants
SIREN
TVA européenne
FR33535320212Voir et modifier les données sur Wikidata
OpenCorporates

Progressif Media est une agence de communication et de services du numérique française fondée en 2011. Ses liens avec des mouvances d'extrême droite suscitent des critiques.

Histoire[modifier | modifier le code]

L'entreprise est fondée en 2011 par David Bonhomme[1] et Thomas Ghys[2] à Strasbourg[3]. Elle travaille notamment au fil des années pour la fondation Lejeune, Malakoff Humanis, Thierry Casasnovas[4] et pour le développement du site web de Génération identitaire[1]. Elle participe aussi à la production d’œuvres audiovisuelles destinées aux adolescents au compte de l'Alliance biblique française[3],[5],[6].

À partir de 2021, la presse et des collectifs militants ont porté l'attention sur l'agence en raison de ses liens tout d'abord supposés puis avérés avec des mouvances d'extrême droite. Elle est notamment associée à l'opération de communication « Les Corsaires » qui vise à contrer l'action du collectif des Sleeping Giants s'opposant aux discours qui incitent à la haine sur les réseaux sociaux[1],[7],[8],[9]. Des documents internes à l'entreprise montrent que les moyens mis en œuvre n'ont pas eu le succès escompté, l'opération est qualifiée d'échec par Libération, la grande majorité des entreprises contactées ayant décidé de retirer leurs publicités pointées par Sleeping Giants[10].

Le groupe de Vincent Bolloré Vivendi achète en 2022 8,5 % de son capital à ZeWatchers, une fondation chrétienne évangélique dirigée par Chantal Barry et proche de Bolloré[1],[11],[12] qui en détenait 30 %[1]. Fin 2022, l'agence est invitée au siège de la Conférence des évêques de France pour discuter de l'essor des influenceurs catholiques[13].

En 2023, le militant anti-avortement Émile Duport rejoint le comité de direction de Progressif Média[1]. Parmi les salariés de l'entreprise, Vivien Hoch est le fondateur du comité Trump France. Georges Matharan, également salarié, est un youtubeur d’extrême droite[1]. Selon une enquête de Libération en septembre, l'agence est hébergée dans les locaux du Vivendi Village ; elle est activement impliquée dans de nombreux projets d’extrême droite[9]. Lui est assigné comme objectif de « concevoir et mettre en œuvre des campagnes d’influence alignées sur la vision réactionnaire du milliardaire »[1],[14]. Trois semaines plus tard, le journal rapporte que salariés et ex-salariés de l'agence subissent des « coups de pression » de la direction après les révélations de Libération afin de découvrir l'origine de la fuite[15]. À la fin de l'année, le film documentaire Sacerdoce sur la prêtrise est présenté au public. Il est porté par Émile Duport avec l'aide de l'agence et sous la réalisation de Damien Boyer[16]. Distribué dans les salles de cinéma par Saje distribution, une entreprise dirigée par Chantal Barry, sa diffusion télévisée est programmée sur les antennes du groupe Canal+, filiale du groupe Vivendi[16].

En 2024, après l'enquête de Libération établissant des liens entre Progressif Media et l'extrême droite, des comptes inactifs ou nouvellement créés dépendants de seulement deux adresses IP différentes, tentent de faire supprimer la présente page Wikipédia[17].

La même année, des documents internes à l'entreprise consultés par Libération montrent que Progressif Media a activement cherché à identifier les animateurs de Sleeping Giants France et à révéler publiquement leurs identités et informations personnelles, ce qui constituerait un délit[10].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g et h Pierre Plottu et Maxime Macé, « Progressif Media : dans le secret de la fabrique à influenceurs de Bolloré » Accès payant, Libération, (consulté le ).
  2. « Vivendi prend une participation dans l’agence digitale Progressif Media », sur Investir, (consulté le )
  3. a et b Anne-Gaëlle Besse, « L'aventure « ZeBible » continue pour Élisabeth Terrien avec une web-série » Accès payant, sur La Voix du Nord, (consulté le )
  4. « Casasnovas, Pfizer, McDonald’s et Bolloré : ce qui se cache derrière le magazine RGNR », (consulté le )
  5. Marine Bisch, « Plus belle la Bible dans ma peau d'ado », Le Pèlerin, no 6777,‎ , p. 10
  6. « L'autre expérience », sur ZeBible (consulté le )
  7. Maxime Macé et Pierre Plottu, « Les Corsaires : derrière « l’armada numérique », un publicitaire très Manif pour Tous », sur StreetPress, (consulté le ).
  8. Samuel Laurent, « « Sleeping Giants » contre « Corsaires » : bataille autour du boycottage publicitaire de médias conservateurs », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le )
  9. a et b « Avisa Partners, la désinformation tendance brune ? », sur Reflets.info, (consulté le )
  10. a et b Maxime Macé et Pierre Plottu, « Lutte contre l’extrême droite : les «Sleeping Giants» proposés au Nobel de la paix », sur Libération (consulté le )
  11. Adrien Franque et Bernadette Sauvaget, « Qui est Chantal Barry, cette proche de Bolloré qui veut propager un message chrétien dans les médias ? » Accès payant, sur Libération, (consulté le )
  12. « Vivendi acquiert 8,5% de l'agence de marketing numérique Progressif Media », Le Figaro, (consulté le ).
  13. Odile Riffaud, « L'essor des influenceurs catholiques », sur Radio chrétienne francophone, (consulté le )
  14. (it) Mauro zanon, « Come funziona Progressif Media, la fornace francese degli influencer sovranisti », sur Il Foglio, (consulté le )
  15. « Après les révélations de «Libé», chasse aux sorcières dans la fabrique à influenceurs de Bolloré » Accès payant, sur Libération, (consulté le )
  16. a et b Maxime Macé et Pierre Plottu, « Le film complotiste Sound of Freedom débarque en France, poussé par une proche de Bolloré », sur Libération, (consulté le )
  17. Frontal, « Après les révélations de « Libé » sur ses liens avec l’extrême droite, Progressif Media essaye de nettoyer sa page Wikipédia », Libération, (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]