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Phototypie

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Une des premières cartes postales en phototypie, signée Johann Baptist Obernetter (de) (Allemagne, 1882).

La phototypie est un procédé d'impression à l'encre grasse au moyen de gélatine bichromatée et insolée sur plaque de verre. Ce procédé permet un rendu à modèle continu non tramé. La phototypie a été le principal mode d’impression des cartes postales jusque dans les années 1930, où elle a été remplacée par l’impression offset.

Historique

Phototypie en couleurs : carte publicitaire Suchard, v. 1897.

La collotypie, procédé élaboré en 1856 par Alphonse Poitevin et amélioré vers 1870 par Joseph Albert (d’où le nom d’« albertypie », ou « albertotypie » parfois donné à ce procédé), servira de base à Karl Klietsch pour mettre au point l'héliogravure.

En 1867, Cyprien Tessié du Motay et Charles-Raphaël Maréchal utilisent le principe pour mettre au point un système d’impression qui permet de produire un grand nombre d’exemplaires. Tessié en invente le nom, « phototypie ». L’imprimeur lyonnais Marius Audin, en 1948, s’élève contre cette construction étymologiquement inexacte (il n’y a pas de « types », c’est-à-dire de caractères), et lui préfère « photocollographie »[1]. Mais le terme est en usage depuis longtemps et s’est maintenu.

En français, on emploie le terme « collotypie » pour le tirage photographique, tandis que la « phototypie » désigne l’impression en un grand nombre d’exemplaires par des moyens techniquement différents ; dans le principe, il s’agit de la même chose.

  • Autres appellations :
    • Photocollographie
    • Héliotypie
    • Albertypie

Technique

Un mélange de gélatine et autres colloïdes est coulé de manière uniforme sur une plaque de verre ou de métal, puis durci. On ajoute ensuite une couche de gélatine bichromatée, sensibilisée. On sèche à une température contrôlée, un peu plus de 50 °C, puis on lave à environ 16 °C, ce qui provoque une réticulation[2]. Le négatif est appliqué contre la surface de la gélatine, et on insole le tout à la lumière naturelle ou aux ultraviolets (UV). La gélatine exposée acquiert alors la faculté d’absorber l’eau selon son degré d’exposition.

La plaque insolée est lavée et débarrassée des sels bichromatés et séchée longuement. Au moment de l’impression, on passe sur la plaque un mélange d’eau et de glycérine, puis on éponge le surplus : l’eau reste dans les parties de l’image qui sont exposées, et non sur les parties sombres de l’image, selon le principe de la lithographie. On passe au rouleau une encre grasse, qui n’adhère pas aux parties humides. On pose sur la plaque une feuille de papier, on rabat le tympan et on exerce une pression suffisante pour que l’encre de la plaque se reporte sur le papier. La presse utilisée, requérant très peu de pression, est du type presse à épreuves, ou presse lithographique, mais le procédé va rapidement évoluer vers une mécanisation qui permet d’imprimer des grands formats à une grande vitesse.

La phototypie fournit des épreuves photographiques non tramées, donc d’une grande finesse (c’est la réticulation extrêmement fine de la gélatine qui joue le rôle de la trame), mais aussi de travaux d’impression de luxe.

La gélatine permet de tirer jusqu’à 500 exemplaires ; au-delà il faut refaire la plaque.

Notes et références

  1. Marius Audin, Somme typographique, vol. 1, Paris, Paul Dupont, 1948.
  2. Fragmentation microscopique de la couche de gélatine.

Voir aussi