Peter Stephan
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Susanne Stephan, Aleko Stephan, Barbara Stephan, Nicholas Stephan (enfants) |
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Peter Stephan, né le à Dessau et mort en à Milina, est un graveur et peintre allemand.
Biographie
Peter Stephan est un artiste peintre et graveur. Mais c'est surtout un conteur ou "fabulateur de joie" ("fabulierfreude"), qui fixe sur ses toiles et ses gravures les images et les tranches de vie saisies pendant ses nombreux voyages.
C'est ainsi qu'il fait de la mer, des populations locales et des marginaux qu'il rencontre, ses sujets favoris.
Jeunesse
Peter Stephan est né le , à Dessau, sa mère et son père étaient élèves à l'école du Bauhaus, et fréquentent de nombreux artistes de ce courant. Walter Gropius, fondateur de cette école, y devient son parrain. Avant son premier anniversaire, ils retournent en Hongrie, pays d'origine de ses parents.
Dès sa jeunesse Peter gagne sa vie lui-même, notamment en travaillant sur des navires, découvrant ainsi sa passion pour la mer et la navigation.
Formation
En 1947 Peter Stephan retourne en Allemagne pour étudier à l'Académie des beaux-arts de Munich, avec Erech Glette et Xaver Fuhr. Selon un récit de l'écrivain Christoph Merkel, il passe le principal de son temps dans l'atelier de gravure, où l'ingénieux Adolf Thiermann fut son maître, il se consacre alors résolument à cette technique.
« Lorsque je fis la connaissance de Peter Stephan, 1956 à Munich, il était un jeune homme silencieux, avec une voix rauque d'un aspect de tzigane qui distribuait autour de lui des petites gravures. [...] Il vivait de travaux ponctuels et de la vente occasionnelle de ses feuilles de la taille d'une assiette. Et il était étonnamment pauvre. Nous étions tous pauvres, je le fus aussi, mais je crois Peter Stephan était encore beaucoup plus pauvre que moi. »[1].
Vie d'artiste et voyages
À Munich Peter rencontrera de nombreux amis artistes comme Adolph Brunner (de) et Leo Kornbrust (de).
Il y rencontre aussi sa première femme, Ute, avec qui il aura quatre enfants.
Dès la moitié des années 1950 Peter passe beaucoup de temps en Grèce près de Vólos où sa famille est installée. Il finançait son activité artistique par du travail occasionnel, comme ouvrier agricole, manutentionnaire dans les ports ou matelot, et par la vente occasionnelle de ses œuvres. Peter Stephan se débrouillait mais vivait sa vie d'artiste aussi librement qu'il le pouvait.
Durant toute sa vie, il voyage beaucoup (Turquie, Hongrie, Grèce, États-Unis, Chili, France etc) et raconte ensuite à travers ses œuvres la vie des voyageurs et des habitants qu'il rencontre, en en faisant son sujet favori, ainsi qu'une compagnie qu'il préfère à celles de ses collègues artistes, collectionneurs, critiques d'art etc.
Dans la fin des années soixante, lorsque la dictature s'installe en Grèce, il déménage avec sa famille en France d'abord à Neufchatel, accueilli par un couple d'amis, puis dans les Bouches-du-Rhône et enfin à Alès où ils achètent une petite maison au centre du village (qui appartient toujours à la famille).
Plus tard il rencontrera sa seconde femme, Gail, originaire des États-Unis où il passera quelque temps à ses côtés, avant que tous deux reviennent en Grèce.
Pendant l'été 2014, Peter Stefan, comme chaque année, est proche de Vólos à Milina, lorsqu'il meurt des suites d'une chute sur son vélo le , à l'âge de 87 ans entouré par ses enfants.
Artiste
Issu d'une famille d'artistes Peter commencera très tôt à s'exprimer à travers l'art. Il expérimente d'abord le dessin et la peinture en représentant des scènes et des récits de voyages issus des livres (Edgar Allan Poe, Jules Verne, l'Odyssée etc.)
À son entrée à l'Académie des beaux-arts de Munich il se consacre à la gravure accompagné par son professeur Adolf Thiermann qui sera son ami tout au long de sa vie. Il expérimente ensuite la peinture à l'huile.
Ce seront ses deux principales techniques d'expression artistique.
À la suite du départ de ce professeur, l'Académie proposera à Peter de prendre le poste de professeur de gravure, ce qu'il dernier refusera, préférant la liberté de création artistique.
En constante relation avec la mer, Stephan voyage souvent et longtemps sur son voilier. Ainsi naissent des paysages qui narrent la beauté et la force de la mer, qui représentent des bateaux combattant les vagues.
Sa vision la plus importante cependant est consacrée aux hommes (êtres humains) qu'il a rencontrés en route. Sa fascination pour les différentes manières de vivre, les cultures étrangères sont clairement visibles dans son œuvre et touchent le regardeur dans son cœur. Par son regard des hommes dans leur environnement, Peter Stephan se fait conteur.
Les contes parlent d'événements fantastiques, qui certes sont librement imaginés en non fixés en un lieu, mais qui montrent des caractéristiques socioculturelles et disent beaucoup sur les événements sociaux. Ainsi dans ses peintures, Peter Stephan rapporte avec grâce et mystère la vie des voyageurs, du peuple du voyage, tel qu'il en a fait la connaissance en Hongrie, en Turquie mais aussi en Grèce. Il s'agit souvent de peintures de nomades pauvres, qui ne profitent pas beaucoup de la vie, matériellement parlant, accompagnés de leurs derniers biens, leurs quelques bêtes ; il est impossible de ne pas voir la simplicité de leur vie. On ressent une atmosphère mélancolique dans ses œuvres.
Ce que montre Peter Stephan dans ses peintures, n'est pas la vie sans soucis, légère sans lieux d'attache ; mais ses personnages rayonnent d'une satisfaction qu'ils montrent en harmonie avec leur environnement.
Yvonne Weber-Sturm[2].
Œuvres
Ses peintures représentent principalement des personnages pauvres, gens du voyage ou habitants, souvent comme un portrait de famille (à table, devant leur habitation ou leur roulotte), dans leur travail et vie quotidienne ou encore réunis dans une scène conviviale.
Le style représentatif apparaît comme enfantin, choix du peintre dans un souci d'épuration et accentuant son rôle de compteur.
Il utilise des couleurs dans des nuances très atténuées. Ocre, brun, vert mousseux, rehaussés par quelques touches de couleurs vives (rouge, bleu).
On trouve aussi quelques peintures plus étranges et critiques représentant de manière onirique des événements marquants, par leur caractère macabre, de son époque. Par exemple : catastrophe nucléaire, guerre civile, famine… Les teintes sont alors plus sombres et contrastées.
Dans ses gravures il dessine, en plus des sujets cités précédemment, des villes et des bâtiments qu'il a visités. Ses gravures sont plus détaillées malgré leur format plus petit. Certaines d'entre elles seront des commandes pour des illustrations.
Il présente ses oeuvres dans plus d'une vingtaine d'expositions dans la maison des Arts à Munich, pour la "Grosse Kunstausstellung München", entre 1960 et 1990.
Mais fait aussi des expositions uniques en Allemagne ou à l'étranger, entre autres à New York, en Italie, en Pologne, au Chili et en Turquie.
Il publie plusieurs fois ses gravures parmi onze autres artistes dans les calendriers "Illustration, originalgraphik kalender" de l'édition Curt Visel.
Et apparait aussi dans "Graphische Kunst", recueuil d'oeuvres de la même maison d'édition.
La dernière exposition en date a eu lieu en 2017 au musée Stangenberg Merck (de) (Allemagne). Nommée « Maler Seefahrer Erzähler » (peintre, navigateur, conteur), elle fut la première rétrospective après la mort de l'artiste.
Ses œuvres restantes sont aujourd'hui en la possession de ses enfants.
- Autres œuvres
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Atomkraftwerk exposée en 1980 à la Maison des Arts de Munich -
"La vie Nomade", 1984 -
El Divan -
La Vie Nomade, Le Violoniste
Livres
Peter Stephan écrira aussi plusieurs livres traitant de réflexions philosophiques, tels que :
- « Flüsse, Meere und Findelkinder » Budapest, Egyetemi K, 1997 (en français : Rivières, mers et enfants trouvés) [3]
- « Illusionen und Götter des Homo Sapiens : Philosophie und Evolution », Francfort, M. : August-von-Goethe-Literaturverl. 2011 (en français : Illusion et Dieux des Homo Sapiens : Philosophie et evolution) [3]
- « Logbuch durch ein Meer an Chaos und Gnade » (en français : Connectez-vous dans un océan de chaos et de grâce)
- « Die unterbewusste Welt der Pflanzen, philosophie des Absurden » (en français : Le monde subconscient des plantes, philosophie de l'absurde)
- « Die merkwürdige Geburt des Bengels Aleko, dans le livre "Über Peter stephan", de Cristoph Meckel »[4] (en français : L'étrange naissance de l'espiègle Aleko)
Catalogue
- « Peter Stephan : Werkkatalog d. Druckgraphik 1955 - 1982 » [5]
- Graphische Kunst, edition Curt Visel.
- Peter Stephan, Maler seefahrer Erzähler. Munich, Orlandus verlag GmbH, 2017
Bibliographie
- Graphische Kunst, edition Curt Visel.
- Über Peter Stephan, de Chistoph Meckel[4].
Références
- Christoph Mecke, dans son livre Über Peter Stephan.
- Yvonne Weber-Sturm dirigeante du musée Stangenberg Merck à Jugendheim, dans le livre pour l'exposition "Peter Stephan, Maler Seefahrer Erzähler.
- Littérature de Peter Stephan dans le catalogue de la Deutschen Nationalbibliothek
- Littérature de et a propos de Christoph Meckel dans le catalogue de la Deutschen Nationalbibliothek.
- Littérature de Peter Stephan dans le catalogue de la Deutschen Nationalbibliothek.
- -Témoignage des enfants et des amis de Peter Stephan
