Persan à tête noire

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Persan à tête noire
Persan à tête noire à Pretoria.
Persan à tête noire à Pretoria.
Région d’origine
Région Drapeau d'Afrique du Sud Afrique du Sud
Caractéristiques
Poids bélier : 50 à 70 kg
brebis : 30 à 50 kg
Cornes absence de cornes
Toison blanche avec la tête et le cou noirs
Peau noire
Statut FAO (conservation) non menacée (2007)
Autre
Diffusion Afrique de l'Est
Utilisation viande, cuir

Le Persan à tête noire (en afrikaans : Swartkoppersie[1] ; en anglais : Blackhead Persian) est une race de mouton domestique originaire d'Afrique du Sud principalement élevé pour sa viande. C'est un mouton à poils (absence de laine) qui fait partie du groupe des moutons à croupe grasse[2],[3].

Origine[modifier | modifier le code]

La race du Persan à tête noire descend de moutons de Somalie importés en Afrique du Sud vers 1870. La race est officiellement reconnue depuis 1906[1],[4].

Description[modifier | modifier le code]

Ce mouton à poils a une tête noire, avec de longues oreilles pendantes, un cou noir et un corps blanc, avec une ligne claire délimitant les deux couleurs. Une boule de graisse est bien visible au niveau de la croupe. Les brebis pèsent en moyenne 30 kg et peuvent atteindre 50 kg[5]. Le bélier peut atteindre 70 kg[4]. Les mâles et les femelles ne portent pas de cornes, bien qu'elles peuvent apparaître sur de rares individus[4]. Ce mouton est parfois pris pour une chèvre en raison de son apparence générale.

Il existe deux « variantes » au Persan à tête noire : le Redhead Persian où le noir est remplacé par un brun rouge et le Speckled Persian où la toison noire est tachetée de blanc[5].

Élevage et production[modifier | modifier le code]

Adapté au climat aride et semi-aride, il a besoin de peu et tolère même l'eau saumâtre[5]. Il n'a pas de période de reproduction bien définie et peut se reproduire tout au long de l'année[6]. La brebis a un seul agneau ; la naissance de jumeaux est rare[7]. Il semble être plus résistant aux maladies qui limitent l'élevage des autres races dans certaines zones[5],[8].

Il est principalement élevé pour sa viande. Celle-ci n'est pas adaptée à tous les marchés. Elle est peu grasse car la graisse se concentre essentiellement au niveau de la croupe et son goût est fort[4],[9]. Il produit aussi un cuir de bonne qualité[5]. Au début des années 1950, le cheptel était estimé à 2 000 000 de têtes dans son pays d'origine[4].

Diffusion et croisements[modifier | modifier le code]

La race s'est diffusée dans plusieurs pays d'Afrique comme le Kenya, la Tanzanie, l'Éthiopie et l'Île Maurice[2],[4]. Elle a également été importée dans les Caraïbes où elle s'est bien adaptée au climat tropical humide. Au Brésil, elle est à l'origine de la race Somalis Brasileira (Brazilian Somali)[1].

En raison de son adaptation au milieu aride, sa reproduction facile et sa résistance aux maladies, le Persan à tête noire a été croisé avec de nombreuses autres races ovines. Le Dorper est issu d'un croisement avec un Dorset Horn (en), le Wiltiper avec un Wiltshire Horn (en). Le Nangue à tête noire au Ghana est issu d'un croisement avec un Djallonké local ; le Permer d'un croisement avec un Mérinos allemand[10]. Les races Van Rooy (en) et Bezuidenhout Afrikaner sont également issues du Persan[3],[4],[5]. Une race de Karakul locale à l'Afrique du Sud est issue d'un croisement entre un Karakul et un Persan[6].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c (en) « Blackhead Persian », sur afs.okstate.edu (consulté le )
  2. a et b CIRAD (Montpellier), « mouton Persan à tête noire », sur dico-sciences-animales.cirad.fr, Dictionnaire des Sciences Animales (consulté le )
  3. a et b Bernard Faye et Hamadi Karembe, « Guide de l'élevage du mouton méditerranéen et tropical » [PDF], sur doc-developpement-durable.org (consulté le )
  4. a b c d e f et g (en) R. T. Wilson, Small Ruminant Production and the Small Ruminant Genetic Resource in Tropical Africa, Food & Agriculture Org., , 231 p. (ISBN 978-92-5-102998-5, lire en ligne), p. 192-200
  5. a b c d e et f Porter 2016, p. 764
  6. a et b (en) Gwen Hewett, FCS Animal Production L3, Pearson South Africa, , 414 p. (ISBN 978-1-77025-118-2, lire en ligne)
  7. (en) H. A. Fitzhugh, Hair Sheep Of Western Africa And The Americas : A Genetic Resource For The Tropics, CRC Press, , 344 p. (ISBN 978-0-429-72489-3, lire en ligne)
  8. (en) Allan Fraser, Sheep Husbandry, C. Lockwood, , 302 p. (lire en ligne), p. 118
  9. (en) Deborah Robson et Carol Ekarius, The Fleece & Fiber Sourcebook : More Than 200 Fibers, from Animal to Spun Yarn, Storey Publishing, , 448 p. (ISBN 978-1-60342-764-7, lire en ligne), p. 61
  10. Xavier Manteca i Vilanova et Anthony J. Smith (trad. de l'anglais), Comportement, conduite et bien-être animal, Versailles/Wageningen (Pays-Bas)/Gembloux (Belgique), Éditions Quae, , 224 p. (ISBN 978-2-7592-2242-1, lire en ligne), p. 63

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Valerie Porter, Lawrence Alderson, Stephen J.G. Hall et D. Phillip Sponenberg, Mason's World Encyclopedia of Livestock Breeds and Breeding, Wallingford, CABI, , 1200 p. (ISBN 978-1-84593-466-8, BNF 45071728, lire en ligne), p. 763-764
  • (en) South Africa. Dept. of Agriculture and Forestry, Handbook for Farmers in South Africa, Afrique du Sud, Government Printer, , 1220 p.

Lien externe[modifier | modifier le code]