Paul-Émile Wissocq

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Paul-Émile Wissocq (aussi avec particule : de Wissocq), né le à Boulogne-sur-Mer et mort le à Paris, est un ingénieur et hydrographe français, connu pour ses projets d'aménagement de l'entrée du bassin d'Arcachon et de la baie de Santander, ainsi que pour ses études de projets de chemins de fer en France et en Espagne.

Biographie[modifier | modifier le code]

Paul-Émile est le fils de François-Xavier-André Wissocq, avocat et juge, qui est à la Première Restauration maire de Boulogne-sur-Mer et à la Seconde restauration sous-préfet par intérim de Boulogne-sur-Mer. Paul-Émile est élève boursier au collège d’Amiens[1] avant de suivre sa formation d'ingénieur à l'École polytechnique (promotion 1821) de 1821 à 1823[2]. Il entre en 1824 au ministère de la Marine à Paris comme élève hydrographe et est promu ingénieur hydrographe avant de partir faire des sondages en mer en 1828 [3].

Il restera 14 ans dans ce ministère[4] jusqu’à sa démission en 1837[5]puis il se retire au nord de la France. Il est membre de la Société des ingénieurs civils.

Bassin d'Arcachon[modifier | modifier le code]

Wissocq sert au ministère de la Marine entre autres sous Charles Lemercier de Longpré, baron d'Haussez, qui fut préfet de la Gironde (1826), député des Landes (1828-1830) et ministre de la Marine (1829-1830) et qui le fait porter son attention aux départements des Landes et de la Gironde. Ainsi, Wissocq développe vers 1839 un projet pour améliorer l'entrée du bassin d'Arcachon[6]. Il propose la fermeture des passes du Sud et du Nord. Ce projet est en relation avec le projet de chemin de fer de Bordeaux à La Teste, deux projets considérés importants pour le développement économique de cette zone côtière.

C'est « le temps des investisseurs »[7] et Wissocq, après sa démission au ministère va investir à Arcachon. En 1837, il cofonde, avec le baron d'Haussez, la Compagnie agricole et industrielle d'Arcachon, dont il est actionnaire et membre du conseil de gérance[8]. La compagnie, en difficulté financière, sera dissoute en [9].

Chemins de fer[modifier | modifier le code]

Entre-temps, Wissocq a étudié en 1834 les projets d'un chemin de fer de Boulogne à Amiens et de Boulogne à Guines[10]. Il a déposé en un brevet d'invention de 15 ans pour des perfectionnements aux chemins de fer[11]. Et cette même année 1845, il devient membre du conseil d'administration d'une nouvelle compagnie qui vise à obtenir une concession pour un chemin de fer de Rocroy à Reims[12].

Préfet[modifier | modifier le code]

Pendant la Deuxième République, il est nommé en par le ministre provisoire de l'Agriculture et du Commerce Eugène Bethmont dans une commission chargée d'étudier les questions qui se rattachent aux cours d'eau[13]. Peu après, il demande et le il obtient la fonction de préfet de la Charente-Inférieure. Républicain modéré et saint-simonien, il est révoqué le par Louis-Napoléon Bonaparte malgré la protection d'Édouard Drouyn de Lhuys[14].

Ingénieur-entrepreneur en Espagne[modifier | modifier le code]

Sous le Second Empire, il n'aura plus de fonction publique. Dans les années 1850-1860, il travaille comme ingénieur-entrepreneur en Espagne. Il obtient en 1853 une concession pour l'assèchement de grands marais du sud-est de la baie de Santander (Muelles y Terrenos de Maliaño)[15], [16]. C'est un grand projet d'urbanisation, prévoyant l'installation des entrepôts portuaires et des gares en dehors du centre-ville de Santander[17]. Parallèlement, il fait des projets de plusieurs tracés de chemins de fer en Espagne, notamment en 1852 le tracé de Bayonne à Madrid[18], et ceux en Estrémadure et Andalousie[19]. Il propose également un projet d'agrandissement du port de Saint-Sébastien[20].

Après la chute du Second Empire, il publie en 1872 un texte politique sur le redressement de la France : Du provisoire et du moyen d'en sortir au plus vite.

Publications[modifier | modifier le code]

  • Le Saulnier de Vauhello, Wissocq, Cazeaux, Darondeau et Jehenne, Sondes d'atterrage de la côte sud ouest de la France et de la côte nord d'Espagne. Faites en 1828 - 1829.
  • « Mémoire sur les barres qui se forment à l'entrée des rivières et sur les moyens de les détruire, et application aux barres de Bayonne et du bassin d'Arcachon », Académie des Sciences, séance du [21] ;[22].
  • J. Gibbs et Émile Wissocq, Projet d'un Chemin de fer de Boulogne à Amiens. Projet d'un Chemin de fer de Boulogne à Guines. Rapports. Extrait du procès-verbal de la séance du [23].
  • Du frottement et des résistances dans les circuits de chemins de fer, Académie des sciences, séance du [24].
  • P.Daussy et P.E. Wissocq, Carte Générale de la Mer des Indes, 1837 [25].
  • Cazeaux et Wissocq, Éléments de chimie, orné de vignettes, 1838
  • « Mémoire sur les travaux à exécuter pour améliorer l'entrée du bassin d'Arcachon » Paris, imprimérie Porthmann, 1839.
  • « Memoria y estudio facultativo del ferrocarril extremeño-lusitano, 1853 (manuscrit inédit)[26].
  • P.E. Wissocq et L. Krasinski, Improvement in the treatment of ores of metals of wthich the sulphates are soluble in water, British Patent Number 3212, 6 decèmbre 1866.
  • Du provisoire et du moyen d'en sortir au plus vite, E. Lachaud, 1872[27].

Honneurs[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Leducq, Annuaire de Pas-de-Calais, E. Boutry, 1816 p. 62
  2. A. Fourcy, Histoire de l'École polytechnique, 1828 p. 464
  3. Annales maritimes et coloniales, Volume 67, 1838 p. 1201-1206
  4. Thomas R. Forstenzer, French Provincial Police and the Fall of the Second Republic: Social Fear and Counterrevolution, Princeton University Press, 2014 p. 65
  5. C. P. Marielle, Répertoire de l'École impériale polytechnique: ou, Renseignements sur les élèves qui ont fait partie de l'institution depuis l'époque de sa création en 1794 jusqu'en 1853 inclusivement, avec plusieurs tableaux et résumés statistiques, suivi de la liste des élèves admis en 1854 et de l'indication des mutations survenues dans l'intérieur de l'école jusqu'au 25 septembre, Mallet-Bachelier, 1855 p. 
  6. Alice Garner, A Shifting Shore: Locals, Outsiders, and the Transformation of a French Fishing Town, 1823-2000, Cornell University Press, 2005, p. 
  7. Michel Boyé, Le temps des investisseurs (1820-1857) in : Une histoire du Bassin : Arcachon, entre Landes et océan, ed. Daney and Boyé, 1995 p. 59
  8. M. Hennequin, Notice sur la Compagnie agricole et industrielle d'Arcachon, suivi de divers documents relatifs à ses opérations, ainsi qu'à la construction du canal et du chemin de fer qui faciliteront le transport de ses produits, 1838
  9. Jacques Ragot, La Compagnie agricole et industrielle d’Arcachon, 8 juillet 2014
  10. Corinne Helin, Le chemin de fer dans le Nord, Nordnum, Université de Lille, 6 octobre 2017
  11. Brevet 504° du 20 août 1845, in: Bulletin des lois, février 1846 p. 1319
  12. Journal des chemins de fer Volume 4, 1845 p. 334
  13. Recueil complet des actes du gouvernement provisoire (février, mars, avril, mai, 1848), A. Durand, 1848 p. 422
  14. Thomas R. Forstenzer, op.cit. p. 65
  15. Pedro Sarabia Rogina et Esteban Sainz Vidal, Emergente ciudad de Santander en 1855, in: El Diario Montañes, 1er octobre 2017
  16. Lavallée, Agrandissement de la ville de Santander, in: L’Illustration, Journal universel n° 637, 12 mai 1855 p. 
  17. Santander - Historia, site de la commune de Santander
  18. M. Bévan de Massy, Note sur les divers tracés proposés pour la ligne du chemin de fer de Bayonne à Madrid et plus particulièrement sur celui qui passerait par la Navarre, in: Mémoires et comptes-rendus des travaux de la Societé des ingénieurs civils, (janvier, fevrier et mars 1854), p. 230-234
  19. Francisco Coello, Proyecto de las líneas generales de navegación y de ferrocarriles en la península española, T. Nuñez Amor, 1855 [lire en ligne]
  20. Carlos Larrinaga, L'économie atlantique et le modelage de l'espace urbain au XIXe siècle. L'influence du port dans le cas de Saint-Sébastine, in : Villes atlantiques dans l’Europe occidentale du Moyen Âge au XXe siècle, Presses universitaires de Rennes, 2015
  21. Extrait Archives scientifiques - Hydrographie dans : L'institut. Journal des académies et sociétés scientifiques de la France et de l'etranger, 1834, p. 176-179, [lire en ligne]
  22. Compte-rendu dans Nouvelles annales des voyages, 1834 p. 260-265 [lire en ligne]
  23. [lire en ligne]
  24. Compte-rendu dans : Journal général de l'Instruction publique : enseignement supérieur, enseignement secondaire, enseignement primaire, Ministère de l'Instruction publique, 1836, Supplément 100, p. 801-802
  25. Carte en ligne
  26. Vicente Barrantes, Catálogo razonado y crítico de los libros, memorias y papeles, impresos y manuscritos, que tratan de las provincias de Extremadura: así tocante á su historia, religión y geografía, como á sus antigüedades, nobleza y hombres célebres, M. Rivadeneyra, 1865 p. 257
  27. [lire en ligne]

Liens externes[modifier | modifier le code]