Mosquée Mehmet-Agha

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Mosquée Mehmet-Agha
Image illustrative de l’article Mosquée Mehmet-Agha
La mosquée vue de la rue Sokrátous à l'ouest.
Présentation
Nom local Μεχμέτ Αγά Τζαμί
Culte Musulman
Type Mosquée
Rattachement Ministère de la Culture et des Sports
Fin des travaux 1819 ou 1820
Autres campagnes de travaux Reconstruction : 1875
Restaurations : 1948, années 1970, 2004
Style dominant Ottoman
Protection Patrimoine mondial Patrimoine mondial (1988)
Bâtiment protégé en Grèce
Géographie
Pays Drapeau de la Grèce Grèce
Périphérie Égée-Méridionale
District régional Rhodes
Ville Rhodes
Coordonnées 36° 26′ 37″ nord, 28° 13′ 34″ est

Carte

La mosquée Mehmet-Agha (en grec moderne : Μεχμέτ Αγά Τζαμί, du turc : Mehmet Ağa Camii) est un édifice ottoman situé dans la ville grecque de Rhodes. Construit au début du XIXe siècle sur un précédent édifice, le monument est aujourd'hui désacralisé.

Histoire[modifier | modifier le code]

La mosquée Mehmet-Agha a traversé plusieurs phases de développement tout au long de son existence. Construit sur une ancienne mosquée en ruine en 1819 ou 1820[1], le bâtiment fut largement remanié en 1875 à la suite du séisme de 1856. Endommagée lors de la Seconde Guerre mondiale, des restaurations furent conduites en 1948. Dans les années 1970, le minaret et le balcon en bois en mauvais état furent déposés[2]. La rénovation de 2004 a notamment permis à l'édifice de retrouver ces deux éléments[2],[3].

Architecture[modifier | modifier le code]

La mosquée est située rue Sokrátous, dans le centre commercial de la ville médiévale de Rhodes. Elle est vraisemblablement érigée sur les ruines d'une ancienne structure de l'époque des Hospitaliers, le rez-de-chaussée accueillant aujourd'hui des commerces n'ayant d'ailleurs jamais eu de fonctions religieuses[4]. Un large pilier cylindrique, de grands arcs et des poutres métalliques supportent la structure[5].

L'ensemble architectural et décoratif est relativement simple, sans grande ornementation dans les espaces intérieurs[6]. À l'étage, la salle de prière rectangulaire d'environ 10 × 9,3 mètres comporte un minbar en bois[7] et un mihrab surmonté d'un arc trilobé dans le mur sud-est[8]. Elle est précédée d'un vestibule tenant lieu de porche interne mesurant environ 9,3 × 3,3 mètres[9], accessible depuis un escalier en pierre de dix-huit marches[10] au sommet duquel est gravée l'année 1820, date de construction initiale de l'édifice[5].

Contrairement à la plupart des mosquées ottomanes, la mosquée Mehmet-Agha n'a pas de dôme mais un toit à pignon en bois[11] formant de grands encorbellements en façade[12]. Les fenêtres extérieures sont surmontées d'une rangée d'ouvertures rectangulaires en arc pointu. Les murs sont construits avec des pierres de tuf rouge réutilisées[4]. Le minaret en bois et en verre surmonté d'un croissant, reconstruit dans les années 2000, présente une architecture polygonale d'inspiration syrienne unique en Grèce[13].

Fontaine au nord-ouest de la mosquée.

Une fontaine au nord-ouest de la mosquée a été ajoutée au cours de la deuxième période de construction en 1875, comme l'indique une plaque sur le monument[5]. Elle remplissait alors deux fonctions ; la première celle de permettre les ablutions rituelles avant la prière, la seconde celle d'abreuver les passants. Les trois points d'eau de la fontaine entourés d'arcs brisés sont séparées par quatre piliers de pierre, entre lesquels sont insérés des panneaux de marbre semi-circulaires portant des inscriptions[14].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Ahmed Ameen, Islamic architecture in Greece: Mosques, Alexandrie, Center for Islamic Civilization studies, Bibliotheca Alexandrina, , 271 p. (lire en ligne), p. 28.
  2. a et b (en) Neval Konuk, Ottoman architecture in Lesvos, Rhodes, Chios and Kos islands, Ankara, The Center for Strategic Research, , 237 p. (ISBN 978-9757307693, lire en ligne), p. 20 et 21.
  3. (en) Mustafa Kaymakçı et Cihan Özgün (dirs.), The Forgotten Turkish Identity of the Aegean Islands, Konya, Eğitim Yayınevi, , 304 p. (ISBN 9786057557117, lire en ligne), p. 108.
  4. a et b Mohamed Abd el-wahab 2010, p. 93.
  5. a b et c Emma Maglio 2016, p. 78.
  6. Emma Maglio 2016, p. 83.
  7. Mohamed Abd el-wahab 2010, p. 101.
  8. Mohamed Abd el-wahab 2010, p. 94 et 100.
  9. Mohamed Abd el-wahab 2010, p. 95.
  10. Mohamed Abd el-wahab 2010, p. 107.
  11. Mohamed Abd el-wahab 2010, p. 94.
  12. Emma Maglio 2016, p. 80.
  13. Mohamed Abd el-wahab 2010, p. 112 et 113.
  14. Mohamed Abd el-wahab 2010, p. 108.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (en) Mohamed Abd el-wahab, The ottoman mosques in the old town of Rhodes island: Sultan Suleiman mosque, Murad Reis mosque, Sultan Mustafa mosque, Mehmet Aga mosque (thèse de doctorat en archéologie et histoire de l'art de l'université nationale et capodistrienne d'Athènes), Athènes, , 395 p. (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Emma Maglio, Rhodes : forme urbaine et architecture religieuse (XIVeXVIIIe siècle), Aix-en-Provence, Presses universitaires de Provence, , 180 p. (ISBN 979-10-365-6684-4, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (en) Elefthería Tsakaníka, « Methodology concerning the restoration of historical buildings. Case studies : the Turkish mansion and the Hagi Mehmet Aga mosque in Rhodes, Greece », dans Conservation of Historic Wooden Structures Proceedings, vol. 2, Florence, (lire en ligne), p. 194–203.
  • (el) Giórgos Déllas, « Μεχμέτ Αγά Τζαμί [ « Mosquée Mehmet-Agha »] », dans Érsi Broúskari (dir.) et al., Η οθωμανική αρχιτεκτονική στην Ελλάδα [« L'architecture ottomane en Grèce »], Athènes, Ministère de la Culture et des Sports,‎ , 494 p. (ISBN 960-214-792-X), p. 271 et 272.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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