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Michel d'Éphèse

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Michel d'Éphèse (en grec : Μιχαήλ Ἐφέσιος; actif au début ou au milieu du XIIe siècle) est un philosophe et commentateur byzantin d'Aristote. Il écrivit entre autres les premiers commentaires complets des Réfutations sophistiques qui sert de base pour l’étude de ce texte[1].

On sait très peu de choses sur la vie de Michel d’Éphèse dont les dates de naissance et de décès sont sujettes à controverse. Selon K. Praechter il aurait vécu avant 1040. Toutefois, si on l’identifie avec le Michel « qui aurait travaillé sur Aristote jusqu’à ce que sa vue faiblisse », on doit reporter sa période active à environ 1100 [2]. Il enseigna la philosophie à l’Université de Constantinople. Avec Eustrate de Nicée, il faisait partie d’un cercle d’intellectuels gravitant autour d’Anne Comnène[3]. On lui doit d’avoir ravivé la philosophie d’Aristote à Constantinople aux XIe siècle et XIIe siècle[2].

L’hypothèse selon laquelle le commentateur d’Aristote n’ait été autre que Michel VII Doukas, ancien élève de Michel Psellos, alors qu’après son abdication il était devenu évêque d’Éphèse et se livrait à des travaux intellectuels n’a plus guère cours aujourd’hui.

Le but essentiel de Michel d’Éphèse, comme il l’écrit lui-même à la fin de son commentaire Parva Naturalia est de se pencher sur les textes de l’œuvre d’Aristote qui n’avaient pas été traités par d’autres commentateurs[4], ce qu’il fit en tant que membre du cercle d’intellectuels rassemblés et guidés par Anne Comnène[5].

L’étendue du savoir de Michel est remarquable et sa technique d’interprétation a été comparée à celle d’Alexandre d'Aphrodise. En fait, les commentaires sur la Métaphysique des livres 7 à 14 que l’on attribue à Alexandre sont probablement de lui [6]. Ses commentaires reflètent les idées néoplatoniciennes et la tradition exégétique d’Étienne d’Alexandrie. Il lui arrive de faire allusion à la vie de Constantinople à son époque et de critiquer et l’empereur et le système d’éducation en vigueur.

Les Commentaires : textes grecs

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  • Des « Réfutations Sophistiques »[N 1] (en grec ancien : Σοφιστικοὶ Ἔλεγχοι) (dans) Commentaria in Aristotelem Graeca II.3.
  • De la « Génération des animaux »[N 2] (en grec ancien : Περὶ ζῴων γενέσεως ; en latin : De Generatione Animalium) (dans) Commentaria in Aristotelem Graeca XIV.3.
  • De « L’Éthique à Nicomaque »[N 3] (en grec ancien : Ἠθικὰ Νικομάχεια), livres 9 & 10 (dans) Commentaria in Aristotelem Graeca XX.
  • Des « Petits Traités d’histoire naturelle » (en latin : Parva Naturalia, nom sous lequel l’ouvrage est le plus souvent cité)[N 4] (dans) Commentaria in Aristotelem Graeca XXII. 1.
  • Des « Parties des animaux » (en grec ancien : Περὶ ζῴων μορίων)[N 5], « Mouvements des animaux » (en grec ancien : Περὶ ζῴων κινήσεως)[N 6], « Démarche des animaux » (en grec ancien : Περὶ πορείας ζῴων)[N 7] (dans) Commentaria in Aristotelem Graeca XXII. 2.
  • De l’ « Éthique à Nicomaque », livre 5 (dans) Commentaria in Aristotelem Graeca XXII, 3.
  • Les commentaires de Michel d’Éphèse sur le pseudo-aristotélicien « Des couleurs » (en grec ancien : Περὶ χρωμάτων)[N 8] n’ont pas été publiés et ses commentaires sur « De la politique » (en grec ancien : Πολιτικά)[N 9] ne survivent qu’en fragments[6].

Traductions latines

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Au XIIe siècle, Jacques de Venise, un clerc et canoniste vénitien surtout connu pour ses traductions d'Aristote, aurait colligé les textes de l’atelier de Michel d’Éphèse en vue d’une traduction en latin[3]. Par la suite, une collection des commentaires, y compris le « De l’Éthique à Nicomaque » fut traduite en latin par Robert Grossetête, dit aussi Robert de Lincoln, érudit anglais, évêque de Lincoln, qui vécut fin du XIIe siècle, début du XIIIe siècle et, enfin, par Giovanni Bernardo Feliciano à Venise en 1541[7].

Traductions en anglais

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  • Aristotle and Michael of Ephesus on the Movement and Progression of Animals, trans. Anthony Preus, Hildesheim: Georg Olms, 1981. (ISBN 978-3487070735).
  • Aspasius, Anonymous, Michael of Ephesus, On Aristotle: Nicomachean Ethics 8 and 9, trans. David Konstan, Duckworth, 2001. (ISBN 978-1780939100).
  • Michael of Ephesus, On Aristotle: Nicomachean Ethics 10, trans. James Wilberding and Julia Trompeter, Bloomsbury Academic, 2019. (ISBN 978-1350170919).

Notes et références

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  1. Sixième des traités logiques d’Aristote, rassemblés sous le titre d’Organon. Elles traitent des sophismes, qui sont des raisonnements fallacieux avec l'apparence du vrai.
  2. Traité de zoologie écrit par Aristote entre 330 et 322 av. J.-C.
  3. Ouvrage d'Aristote qui traite de l'éthique, de la politique et de l'économie.
  4. Titre sous lequel on regroupe plusieurs petits traités portant sur des fonctions communes à l’âme et au corps se rattachant au Περὶ ψυχῆς.
  5. Traité d'Aristote en quatre livres présentant une classification des animaux
  6. Traité de biologie d’Aristote dans lequel il expose les principes de la locomotion des animaux.
  7. Un des principaux textes d’Aristote sur la biologie dans lequel il explique comment les différentes parties des animaux expliquent leurs mouvements et leur démarche.
  8. Traité quelques fois attribué à Aristote, quelques fois à Théophraste ou à Straton de Lampsaque
  9. Ouvrage en huit livres d’Aristote dans lequel il s'attache à étudier les diverses questions que pose la vie d'une cité-État.

Références

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  1. Lloyd (1986) pp. 231-233
  2. a et b Kazhdan (1991) « Michael of Ephesus », vol. 2, p. 1369
  3. a et b Sorabji (2002) « Aristotle Commentators »
  4. Commentaria in Aristotelem Graeca, XXII, 1 p. 149
  5. Browning (1962) p. 8.
  6. a et b Ierodiakonou & Bydén (2008) « Byzantine Philosophy »
  7. Merken, « The Greek Commentators on Aristotle’s Ethics » (in) Sorabji (ed.) Aristotle Transformed, pp. 407-410

Bibliographie

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  • Georges Arabatzis, « Michel d'Ephèse, commentateur d'Aristote et auteur », Peitho. Examina antiqua, vol. 1, no 3,‎ , p. 199-209 (lire en ligne, consulté le ).
  • Arabatzis, G., 2004, “Michel d’Ephèse et le cercle philosophique d’Anne Comnène. Introduction à la question du timioteron”, Parnassos 46, 2004. pp.  105–112.
  • (en) Browning, R. "An Unpublished Funeral Oration on Anna Comnena," (in) Proceedings of the Cambridge Philological Society n.s. 8 (1962).
  • Commentaria in Aristotelem Graeca (CAG). XXII.1 p. 149, cited by Hans B. Gottschalk, "The Earliest Aristotelian Commentators," (in) Sorabji (ed.), Aristotle Transformed (Ithaca, Cornell University Press, 1990), p. 68 n. 67.
  • (en) Ierodiakonou, Katerina and Börje Bydén. "Byzantine Philosophy," (in) Stanford Encyclopedia of Philosophy, 2008, rev. 2018 [en ligne] https://plato.stanford.edu/entries/byzantine-philosophy/. (recherche 2024.06.27).
  • (en) Kazhdan, Alexander (ed.) The Oxford Dictionary of Byzantium. Oxford, 1991 (ISBN 0-19-504652-8).
  • (en) Lloyd, A.C. Review of S. Ebbesen, "Commentators and commentaries on Aristotle's Sophistici elenchi", Leiden, Brill, 1981, (in) Journal of Hellenic Studies 106 (1986), pp. 231-233.
  • (en) Mercken, H.P.F. "The Greek Commentators on Aristotle's Ethics," (in) Sorabji (ed.), Aristotle Transformed, pp.  407-410.
  • Benoît Patar, Dictionnaire des philosophes médiévaux, Longueuil et Saint-Laurent, Les Presses philosophiques et Fides, , 2e éd. (1re éd. 2000), 1 vol., 863, 23 cm (ISBN 2-7621-2741-6 et 978-2-7621-2741-6, OCLC 61526562, BNF 41078430, SUDOC 11338095X, présentation en ligne, lire en ligne), p. 289, s.v. Michel d'Éphèse [lire en ligne].
  • (en) Sorabji, Richard. "Aristotle Commentators," Routledge Encyclopedia of Philosophy, 10 vol. 2002 [1998] (ISBN 9780415073103).

Articles connexes

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Liens externes

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