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Martha Karua

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Martha Karua
Martha Karua en 2012.
Fonctions
Ministre de la Justice
-
Kiraitu Murungi (en)
Mutula Kilonzo (en)
Ministre de la Gestion des ressources en eau
-
Députée kényane
Gichugu (en)
-
Sénatrice kényane
11e Parlement du Kenya (en)
Biographie
Naissance
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
Parti politique
Coalition nationale arc-en-ciel – Kenya (en)Voir et modifier les données sur Wikidata

Martha Wangari Karua, née le dans le district de Kirinyaga, est une femme politique et juriste kényanne. Elle est ministre de la Justice à partir du .

Le , elle démissionne de son poste de ministre de la Justice et des Affaires constitutionnelles, déclarant : « J'ai décidé de démissionner en raison des frustrations dont je vous ai parlées. J'ai réalisé que je ne pouvais mettre en place des réformes dans mon ministère car on sape mon autorité. Des juges sont nommés sans que j'en sois informée et bien plus encore ». Le président Mwai Kibaki avait procédé à la nomination de nouveaux juges sans consulter sa ministre de la Justice, laquelle avait appelé à un mode de nomination transparent. Par ailleurs, des députés voulaient déposer contre elle une motion de censure pour avoir, selon eux, échoué à lutter efficacement contre la corruption et à mettre en place des réformes du système judiciaire[1].

Redevenue député, elle se présente à l'élection présidentielle kényane de 2013[2], et se place à la sixième place sur les huit candidats du premier tour[3]. Elle a été soupçonnée d'avoir reçu des financements de la firme British American Tobacco contre des avantages concurrentiels, une affaire d'autant plus sensible qu'elle se positionne sur la scène politique comme une candidate anti-corruption[3].

Enfance

Elle est née le dans le district de Kirinyga de la province centrale du Kenya. Ses parents étaient Jackson Karue et Martha Karua. Elle est élevée dans le village de Kimunye, dans le Gichugu. Elle est la deuxième d'une famille de 8 enfants : 4 garçons et 4 filles[4],[5].

Après avoir validé ses études primaires et secondaires[6], elle étudie le droit à l'université de Nairobi, de 1977 à 1980. Elle rentre en 1981 à la Kenya School of Law, prérequis pour devenir avocat[5].

Vie professionnelle (1981 – 2002)

Après avoir été diplômée, elle devient magistrate de 1981 à 1987, à Makadara, Nakuru et Kibera. Elle est remarquée pour son sens du discernement[4]. En 1987, elle crée son propre cabinet d'avocat, Martha Karua & Co. Advocates, qu'elle dirige jusqu'en 2002. Parmi ses affaires notables, on peut noter le procès pour trahison de Koigi Wamwere, et celui du député Mirugi Kariuki[5],[7]. Au risque de s'attirer les foudres du gouvernement de Daniel Arap Moi, elle défend des militants des droits de l'homme[4]. Elle a contribué à l'évolution du droit familial, particulièrement la propriété matrimoniale[4].

Carrière politique

1990 – 2002

Karua était membre des mouvements de l'opposition politique qui ont conduit à la réintroduction du multipartisme au début des années 1990. Le Kenya était alors gouverné par le Kenya African National Union (KANU), parti unique dirigé par le président Daniel Arap Moi[8].

Martha Karua rejoint le parti Ford-Asili de Kenneth Matiba, mais échoue à être choisie pour se présenter aux élections, éclipsée par Geoffrey Kareithi, un homme politique riche et influent. Elle se voit alors proposer l'investiture du parti démocratique (DP), et remporte les élections de 1992 sous cette étiquette. Elle devient alors la première femme à être élue au parlement du Kenya. Elle est chargée des affaires légales du parti démocratique de 1992 à 1997[9].

En 2003, elle fait partie de la NARC qui gagne les élections et met fin à quarante ans de gouvernement KANU au Kenya[10].

De 2003 à mars 2009

Jusqu'au , elle était ministre de la justice, de la cohésion nationale et des affaires constitutionnelles. Elle a aussi servi dans la gestion des ressources en eau, et a contribué à la mise en plaece du Water Act de 2002, qui a accéléré la mise en place des réformes portant sur l'accès à l'eau[4],[10].

Karua reste au ministère de la justice et des affaires constitutionnelles le , après les élections contestées de décembre 2007[11]. Lors d'une interview avec la BBC en , elle qualifie les violences de la crise de 2007-2008 de « nettoyage ethnique ». Raila Odinga, de l'Orange Democratic Movement, réfute ces accusations[12]. Karua mène les négociations avec l'opposition pour régler le conflit post-électoral[13]. Kibaki et Odinga s'accordent finalement sur le partage du pouvoir, et le , Karua est reconduite au ministère de la justice, de la cohésion nationale et des affaires constitutionnelles[14].

Elle devient porte-parole du NARC-Kenya le , et déclare immédiatement après vouloir se présenter aux élections présidentielles kényanes de 2012[15].

Martha Karua présente sa démission du ministère de la justice et des affaires constitutionnelles le , citant notamment des frustrations et une usurpation de ses prérogatives. Le président Mwai Kibaki a ainsi nommé des juges sans qu'elle le sache[16]. Elle est la première ministre à partir volontairement depuis 2003.

Élection présidentielle de 2013

Elle se présente aux élections de 2013 sous l'étiquette NARC-Kenya. Elle termine sixième de 8 candidats avec 43 881 votes, soit 0,38%[17].

Elle s'éclipse quelque temps de la vie politique, puis revient sur le devant de la scène pour les élections de 2017. Son principal rival devrait être le président sortant Uhuru Kenyatta[18]. Lors de la visite de Barack Obama au Kenya en 2015, elle faisait partie des représentants de l'opposition rencontrés par le président américain[19].

En , Karua reconnaît avoir reçu plusieurs millions de livres par la British American Tobacco, pour le financement de sa campagne présidentielle. Elle déclare qu'elle croyait que la contribution de Paul Hopkins, employé de la BAT, était faite à titre personnel. Cette somme avait été perçue par l'intermédiaire de Mary M'Mukindia, directrice de campagne de Karua. Aucune charge n'a été retenue contre elle dans cette affaire, qui contraste avec sa réputation d'incorruptibilité[20].

La dame de fer

Karua porte l'image d'une dame de fer (Iron Lady) dotée d'une forte détermination. Elle est ainsi partie lors d'un discours du président Moi en signe de défiance, alors qu'il dirigeait le pays d'une main de fer[21],[22].

Elle a été une militante de la démocratie et des droits des femmes, notamment au sein de l'association International Federation of Women Lawyers (FIDA) et de la League of Kenya Women Voters (ligue des électrices kényanes)[10],[23].

En , alors qu'elle était ministre de la justice, elle a ainsi participé à un débat houleux avec le ministre de l'agriculture William Ruto, en présence du président, en raison d'un scandale sur une vente illégale de maïs[24].

Récompenses

En 1991, elle se voit décerner une récompense par l'organisation Human Rights Watch[réf. nécessaire].

En , la Federation of Kenya Women Lawyers (FIDA, fédération des femmes juges du Kenya) pour faire avancer la cause des femmes[25]. En 1999, la section kényane de la commission internationale de juristes lui décerne le prix de juriste de l'année, en même temps que la law society of Kenya (LSK) lui décerne la récompense pour la diligence raisonnable des avocats[5].

Références

  1. (en) Anthony Kariuki, « Kenya Justice minister Karua resigns », Daily Nation,‎ (lire en ligne)
  2. « Présidentielle au Kenya: 2e débat télévisé sans grand relief », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne)
  3. a et b (en) David Connett, « British American Tobacco 'bribed' Kenyan politician Martha Karua to stop action against cigarette smuggling », The Independent,‎ (lire en ligne)
  4. a b c d et e « Martha Karua Biography and Profile », SoftKenya (consulté le )
  5. a b c et d Karua, Martha, « Profile », Wikifoundry (consulté le )
  6. Kamau, Munene, « Martha Karua profile », Standard, (consulté le )
  7. Press, Robert M., « Interview conducted and recorded by Robert M. Press », Library of Congress, (consulté le )
  8. Nyström, Christina, « Kenya:The party system from 1963-2000 », International Comparative Political Parties Project, (consulté le )
  9. Gakuu Mathenge, « It’s not for love of Ruto that Kiraitu cornered Karua »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), The East African Standard, 22 February 2009
  10. a b et c Brownsell, James, « Profile: Martha Karua », Aljazeera (consulté le )
  11. « "Kibaki Names Cabinet" »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), The Standard, 8 January 2008.
  12. "Odinga denies 'ethnic cleansing'", BBC News, 16 January 2008.
  13. "Kenya government anger with Annan", BBC News, 13 February 2008.
  14. Anthony Kariuki, « "Kibaki names Raila PM in new Cabinet" »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), nationmedia.com, 13 April 2008.
  15. MUCHEMI WACHIRA, "Karua endorsed as Narc Kenya boss ", Daily Nation, 15 November 2008.
  16. ANTHONY KARIUKI, Kenya Justice minister Karua resigns, Daily Nation, 6 April 2009.
  17. Kiplang'at, Jeremiah, « Karua concedes defeat, ready to work with Uhuru », Daily Nation, (consulté le )
  18. Kabugi, James, « To Murgor and Aukot: Save face, leave before it’s too late », The Star, (consulté le )
  19. « This is what Obama told Martha Karua - She has had sleepless nights for two weeks », Daily Post, (consulté le )
  20. Karua fights back as British paper names her in Sh7m BAT bribery storm, 20 December 2015, The Nation, Retrieved 25 March 2016
  21. Bosire, Julius, « Kenya: Karua: Why I Walked Out on Moi », Daily Nation, (consulté le )
  22. Kabeira, Judie, « The other side of Martha Karua », CapitalNews, (consulté le )
  23. Nzomo, Maria, « Impacts of Women in Political Leadership in Kenya: Struggle for Participation in Governance through Affirmative Action », University of Nairobi (consulté le )
  24. ERNARD NAMUNANE and DAVID MUGONYI, Chaos in cabinet as Karua and Ruto clash, Daily Nation, 17 February 2009.
  25. Kasami, Dickens, « Martha Karua is fit to be next chief justice - MP », TUKO (consulté le )