Marianne Mispelaëre

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Marianne Mispelaëre
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Naissance
Nationalité
Drapeau de la France française
Activité
Distinction
  • Grand Prix du Salon de Montrouge 2017[1].
  • Prix de la Ville de Grenoble - Le Magasin CNAC 2016 [2]
Site web
Œuvres principales
  • Mesurer les actes
  • Silent slogan
  • Rencontre Séparation

Marianne Mispelaëre est une artiste contemporaine française, née en 1988 à Bourgoin-Jallieu en Isère[3]. Elle vit et travaille à Aubervilliers (France).

Marianne Mispelaëre agit au sein de Panorama des alternatives concrètes[Quoi ?] depuis 2020. Elle a co-créé et co-dirigé la maison d'édition Pétrole Éditions et la transrevue[Quoi ?] Talweg de 2013 à 2018.

Œuvre[modifier | modifier le code]

À vingt-neuf ans, elle présente sa sixième exposition personnelle au Palais de Tokyo, à Paris, intitulée On vit qu'il n'y avait plus rien à voir, consistant en une installation à grande échelle présentant trois architectures ou éléments patrimoniaux détruits pour des raisons idéologiques, dans l'histoire très récente, à Berlin, à Baltimore et à Sidi Moussa. L'histoire de ces destructions est racontée par fragmentation, oscillant entre trois langages : l'image de ces terrains dits vagues, un récit incarné par la langue des signes française, sous-titré par intermittence (sans que l'on sache si ces sous-titres sont fidèles à la langue parlée sous nos yeux). Tous ces récits échappent, nous nous retrouvons[style à revoir] incapables de les lire dans leur entièreté : le terrain vague semble ne rien montrer, la langue des signes est incomplète puisqu'on ne voit que les mains du locuteur, le texte est discontinu, elliptique. Plutôt que de raconter l'histoire, l'artiste tente de traduire l'histoire. Elle dit : « Ce qui est présent sous nos yeux est toujours incomplet. Si j’emprunte des codes visuels qui ont plutôt trait à l’invisible, c’est que je crois à ce qu’on lit au-delà de ce qu’on voit[4]. »

Dans son œuvre Bibliothèque des silences, présentée pour la première fois en 2018, l'artiste réunit une liste importante de langues désormais disparues puisque plus personne ne les parle. Elle les rend visibles en les inscrivant in situ au fusain, sur 360° des murs de la salle d'exposition, puis viendra les faire disparaitre pendant l'exposition lors d'une action performative. Ce geste n'est annoncé par aucun outil de communication. Les visiteurs sont conscients que l'effacement va se produire puisque ses informations (date et heure) leur sont transmis à l'oral. Au delà de la mélancolie ou de la nostalgie (non voulues par l'artiste) que peut engendrer ces listes de langues disparues, il s'agit de s'interroger sur ce que signifient ces disparitions. La Bibliothèque des silences dresse en creux une cartographie mondiale des systèmes de domination, incluant colonialisme, conquêtes, occupations et traumas.

À travers ces gestes, elle s'interroge sur ce qui dans la société reste après la destruction, la disparition et l'effacement[5],[6].

Expositions personnelles[modifier | modifier le code]

2021
  • Codo con codo, Mapamundistas, Pampelune (Espagne)

,2019

2018
2017
  • Echolalia, galerie Martine Aboucaya, Paris
2016
  • Between two fires, Schauraum, Nürtingen (Allemagne)
2015
  • You know what I don't tell, Gedok e.V., Stuttgart (Allemagne)
2011
  • Un livre éclate, avec Guillaume Barborini, galerie du Théâtre Gérard-Philipe, Frouard

Collections[modifier | modifier le code]

  • 2021 : Centre de la gravure et de l’image imprimée (BE), acquisition de Le superflu doit attendre : Le pouvoir des mots : discours de haine et politique du performatif, de Judith Butler.
  • 2020 : FRAC Nouvelle-Acquitaine MÉCA, acquisition de Autodafé (Quelque chose commence à craquer sous nos yeux).
  • 2020 : CNAP, acquisition de Mesurer les actes.
  • 2019 : FRAC Normandie-Rouen, acquisition de Le superflu doit attendre : La fiction réparatrice, d'Émilie Notéris.
  • 2018 : FRAC Alsace à Sélestat, acquisition de Silent Slogan.
  • 2016 : FRAC Lorraine à Metz, acquisition de Rencontre Séparation et de No man’s Land.

D'autres œuvres sont également dans les collections publiques des artothèques de Strasbourg et de Héricourt, ainsi que dans des collections privées.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « 62ème Salon de Montrouge », sur salondemontrouge.com (consulté le ).
  2. « Horizon (2016) », sur magasin-cnac.org (consulté le ).
  3. « On vit qu'il n'y avait plus rien à voir », sur palaisdetokyo.com (consulté le ).
  4. « Marianne Mispelaëre », sur Palais de Tokyo, (consulté le ).
  5. « Marianne Mispelaëre au Palais de Tokyo Metropolis », sur vimeo.com (consulté le ).
  6. « Marianne Mispelaëre », sur Vimeo (consulté le ).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Charlotte Foucher Zarmanian & de Magali Nachtergael, Le phototexte engagé, une culture visuelle du militantisme au 20e siècle, Les presses du réel, 2021
  • Anne Bernou, Monument et contre-monument. D'une époque à l'autre, dans À rebrousse-temps, éd. Musée Camille-Claudel, 2019

Liens externes[modifier | modifier le code]