Madame Simone

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 15 octobre 2014 à 17:22 et modifiée en dernier par 81.249.173.172 (discuter). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
Madame Simone, en 1911.

Madame Simone, Simone Le Bargy de son nom d'épouse, est une comédienne puis femme de lettres française née Pauline Benda le à Paris[1] et morte le (à 108 ans) à Montgeron.

Biographie

Simone Le Bargy en 1904.

Née dans une grande famille de la bourgeoisie juive, alliée par sa mère, née Emden, à la famille Reinach mais minée par la mésalliance de son père avec une danseuse, Pauline Benda était la cousine germaine de l’écrivain Julien Benda. Elle fit ses débuts au théâtre en 1902 et joua dans des pièces d'Henry Bernstein, Luigi Pirandello, Henry Bataille, Georges de Porto-Riche et François Porché, son dernier mari. Surtout, elle prit la suite de Sarah Bernhardt dans le rôle de L'Aiglon d’Edmond Rostand et participa à la création de Chantecler en 1910 dans le rôle de la Faisane.

En 1898, elle épouse à l'église Saint-Philippe-du-Roule le comédien Charles Le Bargy, son professeur de diction de presque vingt ans son aîné. Après son divorce d'avec ce dernier, elle portera le nom de « Madame Simone ». Elle se remarie en 1909 avec Claude Casimir-Perier, fils de l'ancien président de la République. Elle fut l’amie de nombreuses célébrités de son temps et, à partir de 1909, elle reçoit les grandes personnalités littéraires de l'époque comme son amant Alain-Fournier, son ami Charles Péguy, ou encore Jean Cocteau au château de Trie-la-Ville.

Le fait le plus marquant de sa vie personnelle reste sa liaison brève et passionnée entamée le 29 mai 1913 avec Alain-Fournier, qu’elle avait rencontré alors qu’il était secrétaire de son second mari. Celui-ci fut tué le 12 janvier 1915 sur le front de l'Aisne. Alain-Fournier était mort à la tête de sa compagnie le 22 septembre 1914, lors d'une reconnaissance dans les lignes allemandes.

Par la suite, elle se maria une troisième fois en 1923 avec l’auteur François Porché (1877-1944), mariage dont elle dit dans ses mémoires qu’il reposait sur leur point commun respectif en faisant suite, pour chacun d’eux, à une passion brutalement interrompue.

C’est en femme de lettres qu’elle continuera sa longue existence (108 ans) : membre du jury du prix Femina de 1935 à 1985, salon littéraire, amitiés et influences parisiennes, écriture de romans, mémoires (Grand prix de littérature de l’Académie en 1960).

Son premier mariage malheureux avec le comédien Le Bargy semble avoir servi de modèle à Jean Cocteau pour le Bel Indifférent.

Publications

Sur les autres projets Wikimedia :

  • Le Désordre, Paris, Plon, 1930.
  • Jours de colère, Paris, Plon, 1935.
  • Le Paradis terrestre, Paris, Gallimard, 1935.
  • Québéfi, Genève, éd. du Milieu du monde, 1943.
  • Le Bal des ardents, Paris, Plon, 1951.
  • L'Autre roman, Paris, Plon, 1954.
  • Sous de nouveaux soleils, Paris, Gallimard, 1957.
  • Ce qui restait à dire, Paris, Gallimard, 1967.
  • Mon nouveau testament, Paris, Gallimard, 1970.
  • Correspondance 1912-1914, avec Alain-Fournier, édité par Claude Sicard, Paris, Fayard, 1992.

Théâtre

Citations

« J’eusse refusé de naître à un monde où le mot “toujours”, le seul qui satisfasse les cœurs exigeants, est menteur pour tout ce qui respire. »

Notes et références

  1. Archives numérisées de l'état civil de Paris, acte de naissance no 8/504/1877, avec mention marginale du décès (consulté le 4 décembre 2012)

Bibliographie

  • Alain Denizot et Jean Louis, L'Énigme Alain-Fournier, Paris, Nouvelles Éditions Latines, , 112 p. (ISBN 9782723320184, lire en ligne), p. 13.