Mabel Cheung

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Mabel Cheung
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Mabel Cheung (en langue chinoise : 張婉婷), née le , est une réalisatrice, scénariste, actrice et productrice de Hong Kong.

Biographie[modifier | modifier le code]

Elle est née (sous le nom de Cheung Yueng Ting) en 1950[1](certaines sources indiquent toutefois 1955[2]) dans la province côtière chinoise de Guangdong, proche de Hong Kong. Elle effectue des études supérieures, en littérature anglaise à Hong Kong, en arts scéniques à Bristol en Angleterre, puis en cinéma à New York[2].

Elle devient ensuite progressivement l'une des principales réalisatrices du cinéma de Hong Kong. Elle travaille dans un premier temps comme scénariste pour la télévision puis réalise une trilogie consacrée à la migration : Illegal Immigrant sort en 1985, An Autumn's Tale en 1987, et Eight Taels of Gold en 1989. Cheung est connue pour son travail sur les questions de migration des Hongkongais, de la diaspora chinoise, en particulier avant la rétrocession de Hong Kong à la Chine en 1997. Ces films éclairent aussi le lien entre Hong Kong et d’autres villes du monde, notamment An Autumn's Tale [3]. Ce film a été classé en 2005 parmi les dix plus grands films chinois de tous les temps, à la suite d'un sondage auprès de 25 000 professionnels et cinéphiles[2].

The Soong Sisters, sorti en 1997, constitue un autre moment important dans sa carrière cinématographique. Ce film retrace la vie de trois sœurs chinoise au destin hors du commun. Elles ont réellement existé : elles sont les filles de Charles Song, un missionnaire méthodiste devenu un riche entrepreneur et l'ami de Sun Yat-sen, révolutionnaire et homme politique chinois, un des fondateurs du Kuomintang. Un sous-titre en tête du film reprend un dicton moderne de Chine populaire : « La [première] aimait l'argent, la [deuxième] la Chine, la [troisième] le pouvoir. » (yìge aì qián, yìge aì gúo, yìge aìquán 一個愛錢,一個愛國,一個愛權). Mabel Cheung était fascinée par le parcours de ces trois femmes, plus que par leur rôle politique. Le tournage a été cependant délicat, et elle s’est trouvé confrontée à la censure chinoise. Pour réaliser ce film à connotation historique évoquant des points clés de l'histoire chinoise du XXe siècle, elle a demandé la collaboration de l'armée chinoise pour les scènes de foule. Le scénario avait été validé préalablement par la censure, mais quelques scènes de ce scénario, d’une durée de dix-huit minutes, consacrées à l'épouse de Tchang Kaï-chek, l’une des trois sœurs, Song Meiling, ont posé encore problème et ont dû être retirées. Encore a-t-il fallu que la réalisatrice attende une semaine, assise sur le seuil du Bureau de la propagande à Pékin, en plein hiver, avant de pouvoir argumenter sur le contenu de son film et les blocages engendrées par ces scènes[4],[5].

Une bonne partie de ses films ont été réalisés en collaboration avec l'écrivain Alex Law (en), qui est également son mari, et qui intervient comme scénariste. En 2010, elle reçoit un Ours de cristal, prix attribué lors de la Berlinale à un film pour jeunes enfants, pour un film dont elle est productrice, Echoes of the Rainbow (en), le réalisateur étant cette fois Alex Law[2].

Filmographie[modifier | modifier le code]

Réalisatrice[modifier | modifier le code]

Scénariste[modifier | modifier le code]

Actrice[modifier | modifier le code]

Productrice[modifier | modifier le code]

Récompenses[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Kate E. Taylor-Jones, Dekalog 4: On East Asian Filmmakers, Columbia University Press, (lire en ligne), p. 27
  2. a b c et d Jean-Paul Aubert, « Cheung, Mabel (née Cheung Yueng Ting) [Canton 1955] », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque et Mireille Calle-Gruber (dir.), Le Dictionnaire universel des créatrices, Éditions des femmes, , p. 877
  3. (en) Stacilee Ford, Mabel Cheung Yuen-Ting's An Autumn's Tale : A Cultural Janus, Hong Kong University Press,
  4. Ilaria Maria Sala, « Les cinéastes de Hongkong en opération sur le continent », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  5. Ilaria Maria Sala, « Entre censure et marché [Le cinéma à Hong Kong en 1997 ] », Perspectives chinoises, no 41,‎ , p. 82-86 (DOI 10.3406/perch.1997.2150, lire en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]