Léonce Rousset

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Léonce Rousset dit le lieutenant-colonel Rousset, né à Toulon le 9 novembre 1850 et mort à Paris le 24 janvier 1938[1] est un militaire et écrivain français.

Un théoricien militaire

Issu d’une vieille famille provençale, Léonce Rousset est né à Toulon le 9 novembre 1850 d’un père officier d’artillerie[2]. Entré à Saint Cyr en 1868, il participe dès sa sortie de l’école[3] aux combats de la guerre franco-allemande. Sous-lieutenant de chasseurs à pied, officier au 6° Régiment d’Infanterie, il est grièvement blessé en août 1870 à Servigny-lès-Sainte-Barbe lors de la bataille de Metz, avant d’être fait prisonnier par l’armée prussienne.

Après l’armistice, libéré puis promu lieutenant en 1873, il sert dans les colonies durant plusieurs années. D’abord en Nouvelle-Calédonie en 1877 puis en Algérie après sa nomination au grade de capitaine en 1879. En Afrique du Nord, Rousset réalise de 1881 à 1883 plusieurs travaux topographiques qui lui valent les éloges de sa hiérarchie. Remarqué pour ses aptitudes, il passe à l’école d’Etat-Major en 1884 dont il sort breveté avec un rang relativement flatteur, classé 24° sur 74.

Enseignant de géographie à Saint Cyr à partir de 1888, il est promu en 1891 chef de bataillon, ce qui lui permet de rejoindre, avec ce nouveau grade, le 45° Régiment d’Infanterie. Spécialiste de la stratégie et des théories militaires, Rousset est nommé en 1892 professeur adjoint de tactique et d’histoire à l’Ecole Supérieure de Guerre où il côtoie son collègue Foch[4]. La qualité de son enseignement lui vaut d’obtenir la chaire en 1896, responsabilité qu’il conserve toutefois peu de temps puisqu’il prend, l’année suivante, le commandement d’un bataillon au 102° Régiment d’Infanterie.

Lieutenant-colonel en 1898 – grade sous lequel il sera connu comme historien - il est muté l’année suivante au 92° RI de Clermont-Ferrand, brève parenthèse avant la reprise, dès 1898, de ses cours de tactique à l’ESG. Connu pour ses opinions nationalistes, le lieutenant-colonel Rousset s’attire quelques inimitiés qui lui valent une brutale disgrâce en 1900. Il est dès lors dans l'obligation de prendre le commandement du 149° Régiment d'Infanterie d’Épinal. Déçu par la tournure des choses, il demande sa mise à la retraite pour quitter le service définitivement.

Elu et écrivain

En avril 1902, le lieutenant-colonel Rousset se présente avec succès aux élections législatives dans la circonscription de Verdun. En 1905, brièvement maire du chef lieu, il ne parvient pourtant pas au scrutin suivant à conserver son mandat. En mai 1906, la forte poussée à gauche que connait la chambre des députés permet à Charles Humbert, ancien officier, de battre son collègue.

Rousset se retire dès lors de la vie politique pour se consacrer à de multiples publications historiques et militaires. Après son « Histoire de la guerre franco-allemande 1870-1871 » , sujet principal de son enseignement à l’ESG, publiée en 1896, qui reçut un prix de l'Académie française avant de connaître un très grand succès de librairie, Rousset présenta une « Histoire populaire de la guerre de 1870-71 » en 1908, « Trente ans d'histoire (1871-1900) » en 1914, « La Guerre au jour le jour » en 1915, « L'Armistice de 1871 » et « Les Grands Chefs de l'armée française (1914-18) » en 1927.

Sa mort en 1938, à 88 ans, fait ressortir la singularité du parcours de Rousset, à mettre en parallèle avec ceux de ses camarades de même génération et comme lui spécialistes de l'histoire et tactiques militaires, Foch (1851), Joffre (1852) ou encore Pétain (1856). Ces derniers, qui ont connu un début de carrière sans doute moins brillant et rapide, ont su toutefois passer, notamment lors de la Grande Guerre où ils se sont révélés, à une postérité bien plus grande et durable que le spécialiste national de la guerre de 1870.

Postérité

Léonce Rousset s’était marié en 1899 avec Sara Carlotta Casaffousth (1856-1942). Cette dernière, d’origine argentine, veuve d’un officier, ingénieur polytechnicien, Georges Montigny, était par ailleurs sœur du célèbre ingénieur argentin Carlos Casaffousth, centralien, auteur du fameux barrage de San Roque à Cordoba, réalisé de 1886 à 1888.

Articles connexes

Notes et références

  1. http://www.assemblee-nationale.fr/sycomore/fiche.asp?num_dept=6145
  2. Jacques Rousset, né à Antibes en 1808, officier de la Légion d'honneur
  3. Il est reçu 67° sur 270.
  4. Qui y enseigne comme Rousset la tactique et l’histoire militaire de 1895 à 1901.