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Liquide lacrymal

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Le système lacrymal. a : glande lacrymale, b : point supérieur lacrymal, c : canal lacrymal supérieur, d : sac lacrymal, e : point lacrymal inférieur, f : canal lacrymal inférieur, g : canal nasolacrymal

Le liquide lacrymal est un liquide physiologique aqueux et salé qui s'écoule à la surface externe de la cornée et de la conjonctive de l'œil. Lorsque l'écoulement se fait en dehors de l'œil, il forme des larmes.

Production et écoulement

Il est produit en permanence par les glandes lacrymales et se répand de façon uniforme à la surface antérieure de l'œil.
En temps normal, il s'écoule par le canal lacrymal jusqu'aux fosses nasales où il est éliminé dans l'air sous forme de gouttelettes microscopiques durant le processus de respiration.
Mais dans certains cas (pathologiques, ou plus généralement émotionnels) la sécrétion lacrymale est trop importante et les voies naturelles sont alors saturées et n'évacuent plus l'excès de sécrétion. Les fosses nasales ne peuvent plus pulvériser le surplus de liquide, il s'écoule du nez et de l'œil finissant sa course sur le visage sous formes de larmes où il est, en partie, retenu par les différents poils de la peau.

Rôles

Le liquide lacrymal humidifie et protège la cornée.
Les rôles du liquide lacrymal sont prépondérants pour le bon fonctionnement de l'appareil visuel :

  • Le liquide lacrymal protège l'œil contre les agressions extérieures :
    • Contre les bactéries par présence de lysozyme et de lactotransferrine en quantité relativement importante.
    • Contre les agents chimiques en suspension dans l'air. En effet, les agents toxiques ou dangereux pour la cornée sont d'abord dilués dans le liquide puis éliminés par son renouvellement permanent. En revanche ce système de protection est altéré par le port de lentilles de contacts qui provoquent l'effet inverse : les produits toxiques auront tendance à se concentrer entre la surface interne de la lentille et la surface de l'œil. Il est donc conseillé de les retirer en fin de journée, et il est impératif de les enlever avant de se rendre dans une pièce contenant des produits toxiques volatils à haute concentration (insecticides par exemple)
    • Contre les petits corps étrangers et irritants comme la poussière, les acariens... qui sont éliminés de la même manière.
  • Le liquide lacrymal nourrit la cornée :

En effet, au même titre que les os, la cornée n'est pas un minéral simple mais un organe vivant composé de cellules se renouvelant régulièrement. Ces cellules ont besoin d'oxygène (de dioxygène pour être exact) pour survivre, mais pour des raisons pratiques, la cornée n'est pas dotée d'un système vasculaire : car si la cornée était traversée de veinules et d'artérioles, ces dernières obstrueraient ou troubleraient le champ de vision.
L'oxygène nécessaire est alors apporté directement de l'humeur aqueuse, des glandes lacrymales (lors de l'élaboration du liquide), de l'air et des vaisseaux environnants : le dioxygène de l'air et des petits vaisseaux bordant la cornée va se dissoudre dans le liquide lacrymal, en plus de l'oxygène déjà présent lors de son élaboration, et alimenter les cellules. Puis le dioxyde de carbone produit par les cellules de la cornée va se dissoudre à son tour dans le liquide lacrymal pour être éliminé avec l'expulsion de ce dernier.
Il est intéressant de remarquer que dans certains cas (comme l'exposition directe à la fumée de cigarette), la concentration en dioxyde de carbone de l'air va être supérieure à la concentration de CO2 du liquide lacrymal. Pour pallier ce risque d'intoxication cellulaire (par effet osmotique) de la cornée, la sécrétion de liquide va être stimulée, sous la forme d'un larmoiement, pour diluer la concentration de CO2 et rétablir un équilibre physiologique normal.
Durant la phase de sommeil, où les paupières des yeux sont généralement fermées, l'oxygène n'est apporté que par le film lacrymal, les vaisseaux sanguins bordant la cornée ainsi que ceux tapissant la surface interne des paupières. Pour éviter une anoxie de la cornée, il se produit une légère stimulation des glandes lacrymales associée à une vasodilatation des vaisseaux environnants (on peut observer ces phénomènes lors du réveil où l'on dit que les yeux sont rouges).

Le film lacrymal apporte aussi les différents nutriments nécessaires aux cellules de la cornée, ses nutriments proviennent du sang à partir duquel il est élaboré par les glandes lacrymales.

  • Le liquide lacrymal permet une concentration des faisceaux lumineux incidents (de par son indice de réfraction), mais son rôle est infiniment inférieur à ceux de la cornée et de l'humeur aqueuse. Cette capacité ne prend de réelle importance que lors d'un larmoiement excessif, où il provoque une mauvaise visibilité (troubles et déformations de l'image perçue).

Composition

Le liquide lacrymal est produit par filtration du sang par des cellules excrétrices des glandes lacrymales, cependant certains constituants de ce liquide (comme le lysozyme) ne sont pas présents dans le sang et sont synthétisés directement par ces glandes.
La composition de ce liquide varie légèrement en fonction des couches de ce dernier :

  • La couche superficielle est sécrétée par les glandes de Meibomius situées sur la surface interne de la paupière, cette couche est constituée de lipides. Elle permet de limiter l'évaporation naturelle des larmes (couche aqueuse).
  • La couche intermédiaire est aqueuse, contient les différents nutriments et permet l'humidification de l'œil, le transport d'oxygène, de dioxyde de carbone. Elle est sécrétée par les glandes lacrymales dites accessoires.
  • La couche profonde est la couche mucinique : un fin film légèrement visqueux, car contenant des protéines, semblable à un mucus qui est réparti uniformément à la surface de l'œil ; son rôle est de contrôler la répartition régulière des couches intermédiaire et superficielle sur la surface oculaire. Elle est sécrétée par les glandes muqueuses et cellules glandulaires de la conjonctive.

L'altération d'une ou plusieurs de ces couches peut entraîner une sécheresse oculaire.

Enfin, le liquide lacrymal sécrété lors du larmoiement, est essentiellement aqueux (près de 99 % d'eau). Il contient, entre autres, du chlorure de sodium, du lysozyme et des lactotransferrines. Il est sécrété par la glande lacrymale principale située en arrière du bord supérieur de l'orbite.

Pathologies associées

Notes et références

Voir aussi