Laurent-Martial-Stanislas Boutroüe

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Laurent Martial Stanislas Boutroüe
Fonctions
Député de la Sarthe

(3 ans, 1 mois et 20 jours)
Biographie
Nom de naissance Laurent Martial Stanislas Boutroüe
Date de naissance
Lieu de naissance Chartres (Eure-et-Loir)
Date de décès (à 58 ans)
Lieu de décès Cherré (Sarthe)
Nationalité Drapeau de la France Française
Parti politique Montagne
Fratrie Frère du colonel Jules Alexandre Léger Boutroue
Profession Notaire
députés de la Sarthe

Laurent, Martial, Stanislas Boutroüe, né à Chartres le et mort à Cherré (Sarthe) le [1], est un conventionnel montagnard.

Biographie[modifier | modifier le code]

Avant la Révolution[modifier | modifier le code]

Fils d'un marchand-bonnetier de Chartres, Joseph François Laurent Boutroüe, et de Marie-Louise Ligion, Boutroüe a également un frère, Jules Alexandre Léger, qui s'enrôlera comme volontaire en 1791, et succombera en 1805 à Vérone. Il côtoie lors de sa jeunesse à Chartres, Brissot, avec qui il étudie l'italien. Brissot se souvient d'un enfant « vif, pétulant et, plein d'esprit »[2]. En 1781, il achète la charge notariale à Gréez-sur-Roc. Il demeure, à ce moment-là, dans le bâtiment occupé actuellement par la mairie du village. L'année suivante il est reçu à la sénéchaussée du Maine, dont le siège est alors au Mans.

La Révolution[modifier | modifier le code]

À Chartres, le , Boutroüe est initié avec son frère à la franc-maçonnerie, dans la loge la Franchise, dont est également membre le futur conventionnel et beau-frère du général Marceau, Antoine Louis François Sergent. Il est nommé au directoire du département par le conseil général de la Sarthe le .

Il fait son entrée, à la Convention nationale le , comme député de la Sarthe, élu « à la pluralité des voix » sur 525 votants le 6 de ce même mois. Lors du procès de Louis XVI en janvier 1793, il vote comme huit de ses collègues sarthois pour la mort, sans sursis et « non » pour la ratification du peuple et motive son vote ainsi : « Comme membre d'une autorité révolutionnaire, comme porteur de mandats illimités, je dis non. ». Il vote contre la mise en accusation de Marat, le 13 avril ; lors de ce débat houleux, ou la fracture entre girondins et montagnards est consommée, il appuie l'intervention du député Thirion et ajoute qu'il ne peut décréter d'accusation un patriote qui dénonce les conspirateurs[3]. Le 27 juin, Boutroüe est élu membre du comité d'instruction publique[4].

Procès de Fouquier-Tinville.

Pendant la Convention thermidorienne, lors du procès de Fouquier-Tinville et de 23 autres membres du Tribunal révolutionnaire, le , Boutroüe, nommé par l'Assemblée, est parmi les défenseurs des accusés. Le 21 thermidor an III, malade, un décret de la Convention, qui se séparera deux mois plus tard, lui octroie un congé de 30 jours pour se rétablir[5].

Lors de la séparation de la Convention, il devient administrateur du canton de Montmirail[6]. Le 24 germinal an VI, lors des élections législatives son département d'adoption le nomme député au Conseil des Cinq-cents. Cette élection est cassée par la loi du loi du 22 floréal an VI qui élimine des jacobins et des ancien-conventionnels dont Boutroüe, ainsi que Barère, Lindet, Lequinio, ou encore Frécine.

Un ancien conventionnel proscrit[modifier | modifier le code]

Lorsque se met en place la Seconde Restauration, Boutroüe, conseiller général pendant les Cent-jours, régicide, est visé par la « loi d'amnistie » souhaitée par les ultras de la Chambre des Pairs, qui bannit du territoire français les députés qui ont voté la mort de Louis XVI en janvier 1793 et plus tard soutenu Napoléon Bonaparte. Laurent Boutroüe expire avant que cette loi n'ait pu lui être appliquée. Le clergé de la Ferté-Bernard refuse l'inhumation de Boutroüe dans le cimetière public[7].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Acte de décès de Laurent Boutroüe - Archives départementales de la Sarthe », sur archives.sarthe.fr (consulté le )
  2. Jacques-Pierre (1754-1793) Auteur du texte Brissot de Warville, Mémoires de Brissot / avec introduction, notices et notes par M. de Lescure, (lire en ligne)
  3. « Archives Parlementaires », sur sul-philologic.stanford.edu (consulté le )
  4. James Guillaume, « Les premiers travaux du Comité d’instruction publique de la Convention nationale, relatifs à l’organisation de l’instruction, d’octobre 1792 à juillet 1793 (fin) », Revue pédagogique, vol. 21, no 2,‎ , p. 208–225 (lire en ligne, consulté le )
  5. « Convention nationale. Décrets prononcés [dans les séances du 20 septembre au 2 octobre 1792] [- Suite des décrets prononcés dans les séances des 3 et 4 brumaire de l'an quatrième de la République française une et indivisible] », sur Gallica, (consulté le )
  6. Jacques-Philippe Giboury, Dictionnaire des régicides : 1793 / Jacques-Philippe Giboury, (lire en ligne)
  7. « Boutroue : député conventionnel - Fiche personnalité - CRGPG », sur www.perche-gouet.net (consulté le )