La Troienne

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La Troienne
Image illustrative de l’article La Troienne
Casaque de Marcel Boussac

Père Teddy
Mère Hélène de Troie
Père de mère Helicon
Sexe Femelle
Naissance 1926
Pays de naissance Drapeau de la France France
Mort 1954 (à 28 ans)
Pays d'entraînement Drapeau de la France France
Éleveur Marcel Boussac
Propriétaire Marcel Boussac
Nombre de courses 7
Gains en courses $ 136

La Troienne (1926-1954) est une jument pur-sang anglais. Issue de l'élevage de Marcel Boussac, elle ne brilla pas en piste mais, après sa vente, devint l'une des poulinières les plus influentes de l'élevage américain.

Carrière de courses[modifier | modifier le code]

Sous les couleurs de l'écurie Marcel Boussac, La Troienne ne remporte aucune des courses auxquelles elle participe. Cependant, cette petite et délicate pouliche était l'objet d'une certaine estime, sans doute due en partie à son pedigree, puisque son entraîneur John Watts n'hésite pas à la présenter au départ des épreuves réservées aux meilleures. Ainsi La Troienne, sans doute plus convaincante le matin à l'entraînement que l'après-midi sur l'hippodrome, prend part au Prix d'Arenberg à 2 ans, et l'année suivante au Prix Chloé et même à la Poule d'Essai des Pouliches. Mais à chaque fois elle termine non placée. Certes elle prend deux places en Angleterre dans des stakes, mais au total, la pouliche termine sa carrière avec une besace qui ne pèse pas bien lourd : l'équivalent de $ 136 péniblement glanés en sept courses[1].

Sélection oblige, Marcel Boussac ne souhaite pas conserver cette pouliche sans palmarès dans son prestigieux élevage, en dépit de ses bonnes origines. Il fait donc saillir La Troienne par un étalon (pas n'importe lequel, Gainsborough, vainqueur de la Triple Couronne britannique et l'un des meilleurs reproducteurs de son temps) et l'inscrit aux ventes de Newmarket en décembre 1930. Elle trouve preneur pour 1 250 guinées[1]. L'acquéreur se nomme Edward R. Bradley, un ancien cow-boy, ami de Wyatt Earp, devenu un magnat de l'acier. Il emmène la jument dans son haras de Lexington, Kentucky et, au printemps, la nouvelle carrière de La Troienne débute mal : sa pouliche nait avec une malformation et meurt rapidement.

Au haras[modifier | modifier le code]

De 1932 à 1948, La Troienne va donner 14 produits, parmi lesquels, fait unique, deux membres du Hall of Fame des courses américaines (Black Helen et Bimelech), et créer une lignée qui va se perpétuer durant tout le siècle à venir et même au-delà. À tel point qu'il faut créer pour elle une nouvelle famille, dénommée 1-x, qui s'ajoute à celle des lignées remontant au XIXe siècle voire au XVIIIe siècle. Et c'est une famille bien vivante au XXIe siècle. À titre d'exemple, elle est présente dans l'ascendance matrilinéaire de champions contemporains, du cheval de l'année 2003 Mineshaft au crack japonais Contrail (lauréat de la Triple Couronne japonaise en 2020), des vainqueurs du Kentucky Derby Smarty Jones (2004) et Super Saver (2010) à Essential Quality (Breeders' Cup Juvenile en 2020, Belmont Stakes et Travers Stakes l'année suivante), en passant par la Britannique Alcohol Free (Cheveley Park Stakes, puis Coronation Stakes, Sussex Stakes en 2021) ou l'Américain Cody's Wish cheval de l'année 2023. En 2020, on dénombrait dans sa descendance (uniquement en lignée maternelle), plus de 800 vainqueurs de stakes et 30 champions[2].

Descendance sélective[modifier | modifier le code]

  • Black Helen (1932, par Black Toney), introduite au Hall of Fame en 1991 : Lauréate de l'American Derby, du Florida Derby, du Maryland Handicap et des Coaching Club American Oaks. Mère de :
    • Be Like Mom (par Sickle), mère de :
    • Hula Hula (par Polynesian) : aïeule de Go for Gin (Kentucky Derby), Pleasant Tap (cheval d'âge de l'année et étalon important) ou encore Hulastrike (2000 Guinées néo-zélandaises).
    • Choosy (par My Request), 3ème mère de Travelling Victor, cheval de l'année au Canada.
  • Biologist (1934, par Bubbling Over), vainqueur de stakes, hongre.
  • Baby League (1935, par Bubbling Over), mère de :
    • Busher (par War Admiral), cheval de l'année en 1943, membre du Hall of Fame.
    • Mr. Busher (par War Admiral), Arlington Futurity, National Stallion Stakes. Étalon.
    • Striking (par War Admiral), poulinière de l'année en 1961. Mère de :
      • Bases Full (par Ambriorix), aïeule maternelle de Contrail, Smarty Jones ou Essential Quality.
      • Glamour (par Nasrullah), aïeule maternelle de Super Saver ou Alcohol Free.
  • Big Hurry (1936, par Black Toney). Lauréate des Selima Stakes. Mère de :
  • Bimelech (1937, par Black Toney). Vainqueur des Preakness Stakes et des Belmont Stakes, deuxième du Kentucky Derby. 2 ans de l'année 1939, 3 ans de l'année 1940, membre du Hall of Fame.
  • Big Event (1938, par Blue Larkspur). Deuxième des Selima Stakes, mère de :
    • Hall of Fame (Shut Out) : American Derby, Arlington Classic.
  • Businesslike (1939, par Blue Larkspur). Mère de :
  • Besieged (1940, par Balladier).
  • Broke Even (1941, par Blue Larkspur)
  • Back Yard (1942, par Balladier)
  • Bee Ann Mac (1944, par Blue Larkspur) : Selima Stakes.
  • Belle Histoire (1945, par Blue Larkspur. Mère de Royal Record, étalon au Japon.
  • Belle of Troy (1947, par Blue Larkspur). Mère de :
    • Cohoes (Mahmoud) : Grand Union Hotel Stakes, Brooklyn Handicap, Whitney Stakes.
    • Best Side (Better Self), aïeule maternelle de Stephanie's Kitten (Kitten's Joy) : Breeders' Cup Filly & Mare Turf, Flower Bowl Handicap, Just A Game Stakes, Alcibiades Stakes. et de More Than Ready (Southern Halo), étalon majeur.
  • Trojan War (1948, par Shut Out)

Origines[modifier | modifier le code]

La Troienne est une fille Teddy, un produit de l'élevage d'Edmond Blanc qui, en raison de la première guerre mondiale, commença sa carrière en Espagne avant de remporter en France le Prix des Trois Ans, l'ancêtre du Prix du Jockey Club. Teddy fut un étalon très influent, tête de liste en France puis exporté aux États-Unis. Il est le père du grand Sir Gallahad, quatre fois tête de liste des étalons américains, et douze fois tête de liste des pères de mères, ainsi que Bull Dog, lui aussi tête de liste des étalons et trois fois tête de liste des pères de mères, et auteur d'un autre immense étalon, Bull Lea. La mère de La Troienne, Hélène de Troie, fut une excellente poulinière puisqu'elle revendique aussi Adargatis (par Asterus), lauréate du Prix de Diane et mère du champion Ardan, vainqueur du Prix de l'Arc de Triomphe.

Pedigree[modifier | modifier le code]

Origines de La Troienne (FR), jument baie née en 1926
Père
Teddy
b. 1913
Ajax
b. 1901
Flying Fox
b. 1896
Orme
Vampire
Amie
ch. 1893
Clamart
Alice
Rondeau
1900
Bay Ronald
b. 1893
Hampton
Black Duchess
Doremi
ch. 1894
Bend Or
Lady Emily
Mère
Hélène de Troie
b. 1916
Helicon
b. 1908
Cyllene
ch. 1895
Bona Vista
Arcadia
Vain Duchess
b. 1897
Isinglass
Sweet Duchess
Lady of Pedigree
1910
St. Denis
b. 1901
St. Simon
Brooch
Doxa
1901
Melton
Paradoxical (famille 1-s)[3],[4]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « La Troienne », sur www.tbheritage.com (consulté le )
  2. « La Troienne », sur Pedigreequery.com
  3. « Thoroughbred Bloodlines – Tregonwell's Natural Barb Mare – Family 1 », sur www.bloodlines.net (consulté le )
  4. « Thoroughbred Bloodlines – Web – Family 1-s », sur www.bloodlines.net (consulté le )