Union étudiante
Fondation |
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Fédération d'associations |
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25 organisations (mai 2021[1]) |
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L'Alternative est une fédération de syndicats étudiants et d'associations étudiantes créée en 2019[2]. Elle fédère des organisations étudiantes indépendantes locales.
Depuis sa création, elle a le statut d'organisation étudiante représentative[3].
Histoire
Origine et création
Les années 2010 sont marquées par une double évolution du syndicalisme étudiant français.
D'une part, un certain nombre d'universités voit apparaître des syndicats étudiants locaux, revendiquant un fort ancrage à gauche et leur indépendance des formations nationales[4]. C'est le cas, par exemple, dans les universités Paris-Sorbonne (l'AGEPS, créée en 2007 et issue de l'UNEF[5]), Montpellier 3 (le SCUM, créé en 2014[6]), Rennes-II (l'Armée de Dumbledore, créée en 2015[7] et devenue depuis l'Union pirate[8]), Toulouse-II (l'UET, créée en 2015[9]) ou encore à l'ENS de Lyon (ÉCHARDE, créée en 2017[10]). Lors des élections au CNESER de 2017, certaines de ces formations s'allient à Promotion et défense des étudiants (PDE) et constituent la liste Parole étudiante, qui obtient un siège[11],[12].
D'autre part, le syndicat étudiant historique, l'UNEF, subit une nette perte de vitesse. Fragilisée électoralement (elle perd notamment en juin 2017 sa place de première organisation étudiante au profit de la FAGE)[13],[4], elle fait l'objet de plusieurs polémiques médiatiques[13],[14] et de dissensions internes importantes. En septembre 2017, sept membres du bureau national de l'UNEF et sa trésorière, tous membres de la tendance Majorité nationale (la TMN), sont démis de leur fonction en raison de leur proximité avec la France Insoumise[15]. Ces membres constitueront un groupe d'opposition interne, les « Syndicalistes »[16]. En 2019, ces éléments aboutissent à deux scissions distinctes :
- plusieurs sections locales liées aux « Syndicalistes »[réf. nécessaire] quittent l'UNEF pour fonder des syndicats locaux : l'Union des Étudiant⋅es de Grenoble (UEG), de Reims (UER), de l'Université de Paris (UEUP) et des Yvelines (UEY)[17] ;
- l'une des tendances minoritaires de l'UNEF (la TUAS, correspondant à son aile gauche) annonce son départ du syndicat[18] et la plupart des militants scissionnaires fonde alors un nouveau syndicat national : la Fédération syndicale étudiante (FSE)[19],[20].
L'Alternative naît dans ce contexte, à l'occasion des élections au CNESER de 2019. Elle y porte une liste commune à de nombreux syndicats indépendants, notamment des syndicats qui avaient participé à la liste « Parole Étudiante » en 2017 mais aussi ceux nés des « Syndicalistes » de l'UNEF (qui sont fondés dans le même temps[17]). Ces formations locales sont, par la suite, rejointes par la FSE ainsi que par quelques sections de Solidaires étudiant-e-s[21],[22],[23].
L'Alternative est officiellement constituée en août 2019 comme une association de loi 1901 à durée limitée (à deux ans, durée d'un mandat au CNESER)[2],[23].
Depuis 2019
Lors des élections au CNESER de 2019, L'Alternative recueille 16 % des suffrages et remporte 2 sièges (sur 11)[3],[4]. Elle acquiert ainsi le statut d'organisation étudiante représentative dès sa création.
En 2020, elle participe au mouvement d'opposition au projet de Loi de programmation de la recherche porté par la ministre Frédérique Vidal[24].
Entre décembre 2020 et février 2021, elle est rejointe par six nouvelles organisations. Dans le même temps, les sections de Solidaires étudiant-e-s qui avaient participé à la fondation de L'Alternative la quittent[23].
En février 2021, L'Alternative adopte de nouveaux statuts[25] qui pérennisent l'association, dont la durée est désormais illimitée. Le fonctionnement interne est également modifié, et L'Alternative se décrit désormais comme « une union associative et syndicale regroupant des organisations étudiantes locales ou nationales dans le but de représenter et défendre collectivement les usager⋅es de l'enseignement supérieur et de la recherche au niveau national »[25][source secondaire souhaitée].
Lors des élections au CNESER de 2021, L'Alternative s'allie à Solidaires étudiant-e-s et à la Fédération syndicale étudiante (désormais présentée comme partenaire indépendant et non comme composante de L'Alternative)[26]. Leur liste obtient deux élus, devient la deuxième liste en termes de voix et revendique d'être désormais la principale force étudiante d'opposition[27],[26]. Six mois plus tard, L'Alternative se présente pour la première fois aux élections des œuvres universitaires et obtient la troisième position, obtenant entre 22[28] et 30[29] élus, arrivant en tête dans trois CROUS[30] et remportant deux des huit sièges au conseil d'administration du CNOUS au terme d'une nouvelle alliance avec Solidaires et la FSE[31],[32].
Fonctionnement
L'Alternative adopte une structure fédérale. Ainsi, elle se présente davantage comme « une union d'organisations locales » que comme un syndicat étudiant national, s'interdit l'ingérence dans les affaires de ses membres, et dispose d'un exécutif réduit à six personnes[33],[23].
Comme organisation étudiante représentative, elle bénéficie d'une subvention publique de 131 175 € par an en 2021, destinée à la formation des ses élus et à son fonctionnement[34].
Prises de position
Les positions prises par L'Alternative la rattachent à la gauche[34],[35],[36],[37]. Elle défend en particulier l'absence de sélection dans l'enseignement supérieur, revendication historique du mouvement étudiant[38],[39],[37]. Elle s'implique dans les mobilisations contre la précarité étudiante, réclamant une réforme des bourses universitaires et un plus grand investissement de l'État dans les domaines du logement, de la santé étudiante et de l'alimentation, entre autres[40],[35],[41],[42].
Elle porte un regard critique sur les évolutions d'inspiration néolibérale[43],[44] du système universitaire français depuis les années 2000. Elle s'oppose ainsi aux fusions d'universités, aux « politiques d'austérité » dans l'enseignement supérieur, à la délivrance de diplômes nationaux par des établissements privés ou à la différenciation des droits d'inscription dans les universités[12],[45].
Détail des résultats électoraux nationaux
Au CNESER
Année | Voix | % | Sièges | Rang | Commentaire |
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2019[3] | 222 | 16,5 | 2 / 11 |
3e | |
2021[27] | 233 | 17,2 | 2 / 11 |
2e | La liste présentée est une union avec Solidaires étudiant-e-s et la FSE. Des deux sièges obtenus, un seul revient effectivement à L'Alternative[45]. |
Au sein des œuvres universitaires
Année | Élus CROUS | Voix CNOUS | % | Sièges | Rang | Commentaire |
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2022 | Entre 22[28] et 30[29] | 36[31] | 20,45 | 2 / 8 |
3e | La liste présentée est une union avec Solidaires étudiant-e-s et la FSE. Des deux sièges obtenus, un seul revient effectivement à L'Alternative. |
Références
- « Nos membres », sur alternative-esr.org, (consulté le ).
- « Annonce de publication au Journal officiel », sur Journal-officiel.gouv.fr, (consulté le )
- « Avis relatif à la proclamation des résultats des élections des représentants des étudiants des établissements publics à caractère scientifique, culturel et professionnel au CNESER », sur Legifrance, (consulté le )
- Groupe d'études et de recherche sur les mouvements étudiants, « Observatoire des mouvements étudiants », Les Cahiers du GERME, no 32, (lire en ligne)
- « Éléments d'histoire sur la fin de l'UNEF (1997/2001) », sur C'était l'UNEF (consulté le )
- « Syndicalisme étudiant ? », sur Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier, (consulté le )
- « L'Armée de Dumbledore, nouveau « vote contestataire » à Rennes 2 », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Virginie Enee, « Élections étudiantes. Abordage réussi pour les pirates de Rennes 2 », Ouest France, (lire en ligne)
- « Le syndicat », sur Union des Étudiant·e·s de Toulouse (consulté le )
- « Qui sommes-nous ? », sur ÉCHARDE, syndicat étudiant à l'ENS de Lyon (consulté le )
- « Cneser : la Fage majoritaire aux élections des représentants étudiants 2017 pour la première fois », sur News Tank Éducation & Recherche (consulté le )
- Profession de foi de la liste « Parole étudiante » aux élections au CNESER de juin 2017 (lire en ligne).
- « L’UNEF entre revendications et remise en question », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « Que reste-t-il de l’Unef, syndicat étudiant sous le feu des polémiques ? », sur Franceinfo, (consulté le )
- Le JDD, « Comment Mélenchon n'a pas pris le contrôle de l'Unef », sur lejdd.fr (consulté le )
- « Syndicalistes. », tribune interne à l'UNEF (lire en ligne).
- Voir la parution au Journal officiel des annonces de création de l'UEG, de l'UEUP ou de l'UEY.
- « Lettre aux camarades de l’UNEF », sur À Gauche.org, (consulté le )
- Kim Hullot-Guiot, « La Fédération syndicale des étudiants fait scission avec l'Unef », sur Libération (consulté le )
- Pauline Bluteau, « T. Moreau : "Avec la FSE, nous voulons être plus proches des étudiants dans leur quotidien" », sur EducPros L'Étudiant, (consulté le )
- « L'Alternative : une nouvelle force syndicale, associative et combative pour représenter les étudiant⋅es », sur ÉCHARDE, syndicat étudiant à l'ENS de Lyon, (consulté le )
- Liste « Enflammons la représentation étudiante ! » aux élections au CNESER de juin 2019 (lire en ligne).
- Statuts de L'Alternative, août 2019 (lire en ligne).
- « Exigeons le retrait du projet de Loi de programmation pluriannuelle de la recherche LPPR », sur L'Humanité, (consulté le )
- Statuts de L'Alternative modifiés, février 2021 (lire en ligne).
- « Élections au Cneser : Fage en tête avec cinq sièges (-1), deux sièges pour Alternative et Unef (=) », sur News Tank Éducation & Recherche (consulté le )
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- Isabelle Bruno et Christian Laval, La grande mutation. Néolibéralisme et éducation en Europe, Syllepse, (ISBN 978-2-84950-269-3 et 2-84950-269-3, OCLC 690496362, lire en ligne)
- Profession de foi de la liste « Union pour un enseignement supérieur démocratique et solidaire » aux élections au CNESER de juin 2021 (lire en ligne).