Kappabashi-dōri

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Entrée sud de Kappabashi-dōri, dominée par un chef géant.

Kappabashi-dōri (合羽橋通り?), ou simplement Kappabashi, est une rue de Tokyo située entre les quartiers Ueno et Asakusa, célèbre pour ses nombreux magasins d'ustensiles de cuisine, ainsi que pour ses nombreuses figurines de kappa, petit monstre du folklore japonais, dispersées dans toute la rue.

Géographie[modifier | modifier le code]

Un stand vendant des baguettes à Kappabashi-dōri.

Localisation, situation et accès[modifier | modifier le code]

La rue Kappabashi-dōri est située entre les quartiers d'Ueno et d'Asakusa à Tokyo, près des stations de métro Inarichō et Tawaramachi[1],[2], à proximité de la Kaminarimon et de la rivière Sumida[3],[4]. L'entrée sud de la voie est encadrée par une statue géante de chef cuisinier mesurant près de onze mètres d'un côté[5], et des balcons en forme de tasses de l'autre[6],[7].

La rue est constituée dans sa quasi-intégralité de magasins spécialisés dans les ustensiles de cuisine, ainsi que dans du matériel pour les professionnels du milieu de la restauration[1]. Il s'agit d'une voie large, aux trottoirs étroits, qui s'étend sur environ 800 mètres[2],[8].

Lieux d'intérêts[modifier | modifier le code]

Plus de 160 commerces spécialisés sont identifiés le long de Kappabashi-dōri[1],[6]. Pour la plupart assez petits, chaque magasin dispose d'une spécialité : baguettes, serviettes, couteaux de cuisine, couverts, vaisselle laquée ou non, poterie, casseroles traditionnelles ou industrielles, divers équipements de restaurants, boîtes de bento, menus, mais également de la décoration[1],[8],[9]. Plusieurs magasins sont également spécialisés dans la vente de plats en plastique, appelés sampurus qui répliquent les plats proposés et sont disposés par les restaurants dans leur vitrine afin d'attirer les différents clients[3],[10]. Si la plupart des commerçants vendent leurs marchandises en gros pour les spécialistes, la plupart vendent néanmoins certains produits à l'unité pour les touristes et les particuliers de passage[1]. Il est régulièrement comparé à l'ancien marché aux poissons de Tsukiji, lui aussi regroupant plusieurs commerces spécialisés[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

Le commerce d’ustensiles de cuisine y remonterait aux premières années du XXe siècle, à l'époque où seuls quelques magasins existaient[8],[10]. Les premiers sampurus y sont vendus quelques années plus tard, à la suite de la démocratisation de cette pratique[10].

Plusieurs restaurants et cafés traditionnels japonais ouvrent dans les années 2010 dans la Kappabashi-dōri[2]. Plusieurs festivals ont régulièrement lieu dans Kappabashi-dōri, souvent avec un thème autour de la cuisine. Le Dougu Matsuri, le plus grand d'entre eux, a lieu tous les ans au mois d'octobre[11]. Au fur et à mesure du développement de la rue, certains magasins se développent et ouvrent des succursales à l'internationale, à l'instar du magasin de couteaux Kamasa, qui ouvre une boutique à Paris en 2018[12].

Au début des années 2000, un statue dorée de kappa, un petit monstre du folklore japonais mi tortue mi grenouille est érigée dans la rue[13], un clin d'œil entre la similarité du nom de la rue et du yōkai, avec une mosaïque carrelée représentant le petit esprit des rivières[2]. Cette statue, censée apportée le succès en affaires, est régulièrement décorée de concombres[13], censée être la nourriture préférée des kappas, déposés en offrandes[14].

Petit à petit, de plus en plus de kappas apparaissent le long de la Kappabashi-dōri, sous formes de diverses statues, figurines ou dessins de cette créature[2],[8]. Avec le temps, le kappa devient la mascotte officieuse puis officielle de la rue, apparaissant sur plus en plus d'échoppes, de drapeaux ou de panneaux publicitaires[15]. Similairement, le temple Sōgen-ji (en), situé juste à côté de la rue, recueille de plus en plus d'objets liés aux kappas, offerts par les croyants, jusqu'à être surnommé Kappa-dera[14].

Diverses représentations de kappas trouvées le long de Kappabashi-dōri.

Dans la culture populaire[modifier | modifier le code]

Une boîte aux lettres aux couleurs de la série animée Sarazanmai à Kappabashi-dōri.

Origine du nom[modifier | modifier le code]

Plusieurs hypothèses existent concernant l'origine du nom de Kappabashi-dōri. La première place le terme japonais kappa (合羽?), désignant un imperméable, à l'origine du nom de la rue, tant la rue en était recouverte pour les faire sécher après de grosses averses[8],[14]. Une deuxième hypothèse attribue l'origine du patronyme à un marchant local, Kihachi Kappaya, pluviomètre, qui a organisé et financé la mise en place du système d'aménagement des eaux potables dans le quartier[4],[8],[14]. Ce dernier est par ailleurs enterré au temple Sōgen-ji (en), tout proche, en 1814[14].

Représentations dans d'autres médias[modifier | modifier le code]

La série animée sortie en 2019 et animée par le studio MAPPA Sarazanmai met en scène trois adolescents transformés en kappas, et se déroule principalement dans le quartier d'Asakua, et spécifiquement dans la Kappabashi-dōri[4]. La rue, ses alentours, la statue de kappa dorée, la mosaïque kappa ainsi que la tête géante de chef cuisinier font ainsi parti du décor régulier de la série[16].

Kappabashi-dōri met également en avant cette série, représentant les personnages sous forme de kappa sur les différents boîtes aux lettres disséminées le long de la rue[17].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e (en) Katherine Ashenburg, « One street at a time; Kappabashi Dori », sur The New York Times, (consulté le )
  2. a b c d e et f (en) Jackie Hoffart, « Tokyo by area: Kappabashi », sur Time Out, (consulté le ).
  3. a et b (en) Sandra Sugawara, « Japan Ease », sur The Washington Post, (consulté le )
  4. a b et c (en) Lynzee Loveridge, « Here's What We Know About SARAZANMAI », sur Anime News Network, (consulté le )
  5. (ja) Kazuya Kamogawa, « 道具街の〝顔〟 東京・かっぱ橋 », sur Sankei shinbun,‎ (consulté le )
  6. a et b (en) Christopher Grimes, « The kitsch world of Kappabashi, Tokyo’s ‘kitchen town’ », sur The Financial Times, (consulté le )
  7. (en) Clara Hogan, « A cook’s tour: Kappabashi Street, Tokyo’s Kitchen Town », sur The Guardian, (consulté le )
  8. a b c d e et f (en) Julian Ryall, « From Japanese knives to utensils for sushi and ramen, this Tokyo neighbourhood is a treasure trove for chefs and tourists », sur South China Morning Post, (consulté le )
  9. (ja) « (まちの記憶)かっぱ橋道具街 東京都台東区 », sur Asahi shinbun,‎ (consulté le )
  10. a b et c AFP, « Au Japon, on mange aussi avec les yeux : Parmi les spécialités du pays du Soleil-Levant : les faux plats en résine ou plastique. », sur Le Monde, (consulté le )
  11. (en) « Kappabashi Kitchen Tools Festival », sur Time Out, (consulté le )
  12. (ja) « 釜浅商店、パリ進出 東京の料理道具店 », sur Nihon keizai shinbun,‎ (consulté le )
  13. a et b (en) Mark Frauenfelder, « Idle Idol: The Japanese Mascot — a Boing Boing exclusive preview », sur Boing Boing, (consulté le )
  14. a b c d et e (ja) « 「東京おでかけ日和」かっぱに出会う合羽橋 », sur Sankei shinbun,‎ (consulté le )
  15. (en) Barbarella Fokos, « Kappas », sur San Diego Reader (en), (consulté le )
  16. Amano 2019, p. 44-51
  17. Kim Morissy, « La préfecture de Saga installe des plaques d'égout Zombie Land », sur Anime News Network, (consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (ja) Masanao Amano (ill. Mari Okamoto et Akira Arakawa), さらざんまい 公式スターティングガイド (一般書籍) [« Sarazanmai - Guide officiel - Art Book »], Gentosha Comics (ja),‎ , 82 p. (ISBN 9784344844438). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]