Jusuf Prazina

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Jusuf Prazina
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Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 31 ans)
EupenVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Chef militaireVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Arme

Jusuf Prazina, né à Sarajevo en République socialiste de Bosnie-Herzégovine le et assassiné par un de ses gardes du corps près de la frontière belge en , était un criminel yougoslave bosniaque. La mafia bosniaque est dans l'ombre pendant de longues années et elle va ressortir en force alors que personne s'y attend.

Montée en puissance

Membre influent du milieu mafieux de Sarajevo (capitale de la Bosnie-Herzégovine), il était spécialisé dans le racket et le recouvrement de créances. Ces activités lui ont permis de devenir une personnalité importante, mais l'ont aussi conduit derrière les barreaux. Il n'a pu sortir de prison que grâce à un arrangement avec le président Alija Izetbegović. En échange de sa liberté, il a dû former une armée pour défendre Sarajevo durant le siège.

La guerre

Il a ainsi apporté sa contribution très controversée à l'effort de guerre bosniaque, car certains le décrivent comme un héros qui a défendu sa ville aux côtés d'autres gangsters tels que Mussan Topalovic dit Caco ou Ismet Bajramovic Celo. D'ailleurs plusieurs chansons ont été écrites sur lui; ce culte de la personnalité a été aussi largement cultivé par les télévisions occidentales qui l'ont montré comme un Robin des Bois moderne, mais pour d'autres ce n'était qu'un bandit sans aucune morale qui a profité de la guerre pour étendre ses activités malhonnêtes. Par exemple, un jour il est arrivé à une conférence de presse où se trouvaient le général Jovan Divjak et le président Alija Izetbegović et les a traités de "bâtards" car il n'avait pas été invité.[réf. nécessaire] Selon la rumeur il a aussi jeté un sniper serbe depuis un immeuble mais, en réalité, il semble que l'homme soit tombé accidentellement.[réf. nécessaire]Commandant les bérets verts dans le quartier d'Alipasino Polje. Parvenant à rassembler plusieurs milliers d'hommes et à étendre son contrôle sur les nouveaux quartiers de Sarajevo, ce dernier se heurte au milices sandjakoises qui contrôlent les quartiers du centre et des collines. Son expulsion hors de Sarajevo à l'automne 1992 symbolise la marginalisation des "mahalske" (bande sarajévienne) par des milices néo-urbaines, principalement sandjakoises[1].

À la suite de son expulsion de Sarajevo, Juka tente, avec une partie de ses combattants, de s'imposer aux structures de l'armée Bosniaque sur le mont Igman, puis à Mostar. À partir du printemps 1993, il y combat dans les rangs du HVO, avant d'en être expulsé et de quitter la Bosnie-Herzégovine. De plus en plus isolé, c'est finalement en raison de tous ces rejets qu'il finira abattu par ses propres gardes du corps en Belgique, en .

La chute

Juka est devenu rapidement gênant pour le gouvernement bosniaque qui a eu besoin de montrer qu'il disposait d'un outil militaire fiable. De plus Prazina était connu pour être un consommateur régulier de drogues ce qui le rendait imprévisible refusant de se soumettre à l'autorité bosniaque qu'il a même tenté de renverser.

Il a donc quitté Sarajevo en 1993 et a rejoint le hos avant de voyager à travers l'Europe et d'être tué. L’assassinat de Juka est attribué à l'unité " Delta de l'armée bosniaque" commandée par Ismet Bajramovic, lui-même ancien chef d'une mahalska banda sarajévienne.[réf. nécessaire][2]

Notes et références

  1. Xavier Bougarel, Bosnie, Anatomie d'un conflit., Editions la découverte, , 173 p., p. 113
  2. Xavier Bougarel, Bosnie, anatomie d'un conflit., La découverte, , 168 p.