Julie Miville-Dechêne

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Julie Miville-Dechêne
Fonctions
Sénatrice d'Inkerman
En fonction depuis le
(5 ans, 10 mois et 4 jours)
Groupe politique Groupe des sénateurs indépendants
Prédécesseur Charlie Watt
Biographie
Date de naissance (64 ans)
Diplômée de Université Columbia
UQAM
Profession Journaliste

Julie Miville-Dechêne, née le , est une sénatrice, journaliste et fonctionnaire québécoise. Elle a commencé sa carrière journalistique au sein de la Société Radio-Canada où elle a travaillé pendant plus de 30 ans. Elle y a notamment exercé la fonction d’ombudsman des Services français d’ à . Elle a été présidente du Conseil du statut de la femme du Québec de 2011 à 2016[1]. Le , elle est nommée sénatrice indépendante pour la division d'Inkerman sur avis du premier ministre Justin Trudeau.

Biographie[modifier | modifier le code]

Elle est titulaire d’un diplôme de 2e cycle en Prévention et Règlement des conflits de l’Université de Sherbrooke, d’une maîtrise en journalisme de l’Université Columbia de New York (1981) et d’un baccalauréat en science politique de l’Université du Québec à Montréal[2] (1985).

Julie Miville-Dechêne entre à l’emploi de Radio-Canada en 1977, comme documentaliste, puis à partir de 1979, rédactrice, puis journaliste pour les stations montréalaises de radio et de télévision de Radio-Canada[3],[4]. De 1987 à 1998, elle a été correspondante à Radio-Canada pour les nouvelles télévisées nationales à Toronto, à Ottawa et à Washington[3]. En 1993, elle est récipiendaire de la bourse Asie-Pacifique de la Fondation Asie Pacifique du Canada qui lui permet d’étudier l’impact de la libéralisation économique au Vietnam en milieu rural sur les femmes durant trois mois[1],[5]. Elle est de retour à Montréal en 1999 où elle travaille comme journaliste à plusieurs émissions télévisées d’information de Radio-Canada-CBC, tels La Facture, Le Point et Le Téléjournal. Elle reçoit la 2002 Silver World Medal (« médaille d’argent mondiale 2002 ») au New York Festivals pour son reportage Les enfants et le terrorisme diffusé à l’émission Le Point[6]. C’est également lors de cette période, en 2005, qu’elle reçoit du Conseil supérieur de la langue française le prix Raymond-Charette, remis pour une « contribution exemplaire pour la diffusion d’un français de qualité »[4].

Elle devient ombudsman des Services français de la Société Radio-Canada le , succédant à Renaud Gilbert et devenant la première femme à occuper ce poste[7],[8], une fonction qu’elle a exercée jusqu’au [9].

En 2008, elle s’est vu décerner le Prix Reconnaissance de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) pour sa « remarquable carrière journalistique tant comme reporter que comme correspondant à l’étranger »[2].

Conseil du statut de la femme[modifier | modifier le code]

Nommée par le gouvernement du Québec, elle est présidente du Conseil du statut de la femme du Québec de 2011 à 2016[9]. Depuis son arrivée au Conseil, Julie Miville-Dechêne a ajouté une touche personnelle dans la démarche de recherche de l’organisme; l’approche empirique mise en place a permis de produire des documents étoffés, reflétant un portrait fidèle de la situation[réf. nécessaire].

Le Conseil a d’abord produit trois avis, sur des sujets complexes et controversés. L’avis La prostitution : il est temps d’agir[10] prend une position claire sur le sujet, à savoir que la prostitution constitue, dans la grande majorité des cas, une forme d’exploitation et de violence envers les femmes, et que celles qui souhaitent en sortir devraient avoir les ressources nécessaires pour le faire à leur disposition. L’avis intitulé Les femmes et le Plan Nord : pour un développement nordique égalitaire[11] propose des pistes de réflexion réalistes afin de permettre aux femmes qui le désirent de tirer, elles aussi, profit du développement du territoire nordique du Québec. Une autre publication attendue, Une mixité en chantier – Les femmes dans les métiers de la construction[12], s’inscrit dans l’air du temps, alors que de nombreuses voix s’élèvent pour demander que des changements dans les mentalités et les pratiques soient mis en œuvre au sein de cette industrie afin que les femmes qui exercent ces métiers puissent le faire en toute tranquillité d’esprit.

Plus récemment, la présidente a accompagné une chercheuse en Grande-Bretagne pour évaluer les programmes en place pour lutter contre les violences liées à l’honneur et pour documenter un avis sur cette question. La publication Les crimes d’honneur, de l’indignation[13] à l’action propose des pistes de solution intéressantes pour contrer cette forme de violence au Québec.

Le Conseil a également assumé ses responsabilités à l’endroit des Québécoises en documentant les conditions de vie des femmes dans un avis sur l’accès aux services médicaux de première ligne[14], ainsi qu’en réalisant des mémoires sur des sujets primordiaux pour elles : la procréation assistée[15], les régimes de retraite[16] et l’assurance autonomie[17].

Par ailleurs, dans le dossier de la laïcité et de la Charte des valeurs québécoises, la présidente du Conseil, Julie Miville-Dechêne, a critiqué publiquement[18] en ce qu’elle considérait être une tentative d’ingérence du gouvernement du Québec. Quelques jours plus tard, l’opposition officielle déposait une motion proposant que l'Assemblée nationale du Québec réaffirme l'indépendance du Conseil du statut de la femme[19]. L’Assemblée des membres du Conseil du statut de la femme a depuis trouvé un compromis sur la question du port des signes religieux par les agentes et les agents de l’État et a déposé un mémoire au sujet de projet de loi 60 en [20].

La dernière année de son mandat à titre de présidente, en 2016, elle met sur pied une tournée pan québécoise des établissements collégiaux pour parler de consentement sexuel[21] en compagnie du rappeur Koriass et de la journaliste Marilyse Hamelin.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Julie Miville-Dechêne nommée présidente du Conseil du statut de la femme, site Web du Conseil du statut de la femme, consulté en ligne le 22 juillet 2014.
  2. a et b La diplômée Julie Miville-Dechêne est nommée présidente du Conseil du statut de la femme du Québec, Actualités UQAM, 8 août 2011, consulté en ligne le 22 juillet 2014.
  3. a et b Julie Miville-Dechêne nommée présidente du Conseil du statut de la femme, Agence QMI, Canoë.ca, 3 août 2011, consulté en ligne le 22 juillet 2014.
  4. a et b Julie Miville-Dechêne de l’émission Le Point, reçoit le prix Raymond-Charette, Conseil supérieur de la langue française, 3 décembre 2005, consulté en ligne le 22 juillet 2014.
  5. Grant Recipients – Previous Media Fellowships, Fondation Asie Pacifique du Canada, consulté en ligne le 22 juillet 2014.
  6. 2002 Silver World Medal, New York Festivals, consulté en ligne le 31 août 2011.
  7. Bouchard, Dany, Julie Miville-Dechêne devient ombudsman, Le Journal de Montréal, 22 mars 2007, consulté en ligne le 22 juillet 2014.
  8. Cauchon, Paul, La journaliste Julie Miville-Dechêne est nommée ombudsman de Radio-Canada, Le Devoir, 22 mars 2007, consulté en ligne le 22 juillet 2014.
  9. a et b Julie Miville-Dechêne nommée présidente du Conseil du statut de la femme, Radio-Canada, 3 août 2011, consulté en ligne le 22 juillet 2014.
  10. Conseil du statut de la femme (2012). Avis. La prostitution : il est temps d’agir, site Web du Conseil du statut de la femme, consulté en ligne le 22 juillet 2014.
  11. Conseil du statut de la femme (2012). Avis. Les femmes et le Plan Nord : pour un développement nordique égalitaire, site Web du Conseil du statut de la femme, consulté en ligne le 22 juillet 2014.
  12. Conseil du statut de la femme (2013). Avis. Une mixité en chantier – Les femmes dans les métiers de la construction, site Web du Conseil du statut de la femme, consulté en ligne le 22 juillet 2014.
  13. Conseil du statut de la femme (2013). Avis. Les crimes d’honneur : de l’indignation à l’action, site Web du Conseil du statut de la femme, consulté en ligne le 22 juillet 2014.
  14. Conseil du statut de la femme (2013). Avis. Femmes et santé : plaidoyer pour un accès ouvert à la première ligne médicale, site Web du Conseil du statut de la femme, consulté en ligne le 22 juillet 2014.
  15. Conseil du statut de la femme (2013). Mémoire. Des pistes d’amélioration pour le programme de procréation médicalement assistée, site Web du Conseil du statut de la femme, consulté en ligne le 22 juillet 2014.
  16. Conseil du statut de la femme (2013). Mémoire. Une retraite plus équitable pour les femmes : mémoire sur le rapport Innover pour pérenniser le système de retraite, site Web du Conseil du statut de la femme, consulté en ligne le 22 juillet 2014.
  17. Conseil du statut de la femme (2013). Mémoire. L’assurance autonomie : un projet équitable pour les femmes?, site Web du Conseil du statut de la femme, consulté en ligne le 22 juillet 2014.
  18. La Charte des valeurs québécoises : Entrevue exclusive avec Julie Miville-Dechêne, présidente du Conseil du statut de la femme, 24 heures en 60 minutes, journaliste Anne-Marie Dussault, RDI, 19 septembre 2013, consulté en ligne le 22 juillet 2014.
  19. Motion proposant que l’Assemblée réaffirme l’indépendance du Conseil du statut de la femme et enjoigne le gouvernement à surseoir aux quatre dernières nominations, Journal des débats de l’Assemblée nationale, le mercredi 25 septembre 2013 - Vol. 43 no 73, consulté en ligne le 22 juillet 2014.
  20. Conseil du statut de la femme (2014). Mémoire. Mémoire sur le projet de loi no 60 – Charte affirmant les valeurs de laïcité et de neutralité religieuse de l’État ainsi que d’égalité entre les femmes et les hommes et encadrant les demandes d’accommodement, site Web du Conseil du statut de la femme, consulté en ligne le 22 juillet 2014.
  21. laurencehouderoy, « Une tournée des cégeps sur le consentement sexuel », sur Journal Métro, (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]