Joseph Lincé

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Joseph Lincé
Alias
Julien
Naissance
Stavelot
Décès (à 48 ans)
Nationalité Belge
Pays de résidence Belgique
Profession
Commerçant
Autres activités
Conjoint
Joséphine Fraikin

Compléments

Lieutenant A.R.A

P.K.7 Service de renseignement et d’action (Belgique)

Joseph Guillaume Julien Lincé dit Julien né à Stavelot le est un patriote belge, combattant de la Première Guerre mondiale et grand résistant de la Seconde Guerre mondiale.

Biographie[modifier | modifier le code]

Julien est le fils d'un entrepreneur en plomberie zinguerie. Il voit le jour le dimanche à Stavelot et y passe sa jeunesse. Le il s’engage dans l’armée, volontaire de carrière (matricule 23841). Il est envoyé au 12e régiment de ligne (infanterie) le . Il est sergent quand la sale guerre éclate le .

Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Il fait toute la guerre et obtient 8 chevrons de front. Très apprécié de ses hommes et supérieurs dans chaque régiment où il passe. Du 12e au 1er Régiment de Cavalerie le , revient au 12e Régiment de Ligne le , passe au 19e Régiment de Ligne le , revient encore au 12e de Ligne le . Après trois ans et demi il est promu Sergent Fourrier le . Il a eu la chance de faire toutes les campagnes sans être blessé.

Entre-deux-guerres[modifier | modifier le code]

Démobilisé le , il retourne à la vie civile (mais reste cadre de réserve jusqu'au ne pouvant continuer question santé à cause d’une affection contractée pendant la guerre. Il aura acquis entretemps le grade de Lieutenant d’Infanterie de Réserve le ).

Il rencontre Joséphine Fraikin, une jeune tailleuse originaire de Vottem. Ils s’y marient le . Le couple s’installe rue de la Source à Saint-Gilles (Bruxelles) et crée un commerce de confection pour dames. Leur fille Mariette nait à Saint-Gilles le . Ils déménagent à Laeken rue Ernest Salu jusqu’en 1939 puis rue de Namur à Bruxelles. Le , présageant de mauvais jours pour son pays, Julien demande vainement à être réengagé dans l'armée et reprendre du service dans son unité du 12e Régiment de Ligne.

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

En 1940 il fait partie de l’État-Major de la section « Porthos » du réseau 3M, avec le Commandant Eglem, Jacques Storck, Jules Waroquet. Son secteur d'activité est assez large : Littoral Belge et Nord de la France, Bruxelles, Melsbroek et environs. Il recueille, centralise et étudie les renseignements militaires, politiques... Participe à l’élaboration de plans de sabotage. Transporte et distribue des armes et explosifs[1]. Fournit de très importants renseignements de la situation côtière et des renseignements de valeur exceptionnelle grâce au vol de pièces détachées du nouveau chasseur allemand Messerschmitt. Est l’un des officiers qui ont étudié et approuvé les plans pour le sabotage des charbonnages d'Eisden (nuit du 3 au , ceux sur des trains allemands, approuvé les actes de sabotages à commettre au Heysel, l'élimination de traîtres… S’occupe de la distribution de faux papiers, d’hébergement de personnes en fuite, agents, juifs … (son épouse et sa fille l'y aident)

Il avait des contacts importants tels[1],[2] :

  • Albert Meeus Organisation Pavot liée à l’Organisation Portemine
  • Denise Maret (recrutée par lui)
  • Baronne Gabrielle Bentjens (née Sohier)
  • Mme Havaux (pièces de chasseur Allemand Messerschmitt)
  • René Watteau (mission Conjugal)
  • Jacques Storck
  • Ernest Havaux

Arrestation[modifier | modifier le code]

Leur réseau était infiltré par un agent gestapiste René Mauyen alias Georges Servais [3]. Celui-ci tendit un piège et une trentaine de chefs de groupe de différents réseaux furent arrêtés. L’Affaire Wemmel du dont le traître sera condamné à mort par fusillade le [4],[3]. Julien fut arrêté une semaine après, le . Il est exécuté au Fort de Breendonk le . Enterré au Tir National de Schaerbeek.

Titres – Décorations[modifier | modifier le code]

  • Décoration militaire pour ancienneté et bons services le 1er octobre 1918
  • Croix de Guerre OJA le
  • Médaille de l'Yser OJDI le
  • Médaille de la Victoire
  • Médaille Commémorative de la Campagne 1914-1918 le
  • 8 Chevrons de Front le
  • Chevalier de l'Ordre de la Couronne le
  • Croix du feu le
  • Lieutenant ARA
  • Chevalier de l’Ordre de la Couronne
  • Chevalier de l’Ordre de Léopold avec palmes
  • Chevalier de l’Ordre de Léopold II avec glaives
  • Croix de Guerre 1940-945 avec palmes
  • Médaille de la Résistance 1940-1945
  • Médaille commémorative de la Guerre 1940-1945

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b CEGES AA 1033/262-2, 263-1, 263-2
  2. Philippe Leblanc, Comète, le réseau derrière la ligne DD, Memogrames les Éditions de la Mémoire, Arquennes 2015.
  3. a et b articles du Soir et D.H. du 6 au 15 décembre 1946
  4. Fernand Strubbe, Services Secrets Belges, Éditeur U.S.R.A, p. 456

Sources bibliographiques[modifier | modifier le code]

  • Livre d’Or de la Résistance Belge, Éditions Leclercq, Bruxelles 1948
  • Yaëlle Van Crombrugge, Les espions Zéro dans l'ombre du pouvoir 1940-1944, Éditions Racine 2013
  • Fernand Strubbe, Services Secrets Belges, Éditeur U.S.R.A.
  • Philippe Leblanc, Comète, le réseau derrière la ligne DD, Memogrames les Éditions de la Mémoire, Arquennes 2015